"Mon pays, qui demeure fermement attaché à la poursuite du processus de négociations engagé grâce à la dynamique créée par son initiative, exhorte la Communauté internationale à préserver le momentum des négociations, en consolidant les acquis enregistrés par un processus sérieusement enclenché et bénéficiant d'un soutien ferme du Conseil de sécurité, à travers les résolutions 1754, 1783 et 1813", a déclaré l'ambassadeur représentant du Royaume auprès de l'ONU, M. El Mostafa Sahel, devant la 4ème commission de l'Assemblée générale.

Il a ajouté que cette initiative de règlement offre" une réelle opportunité pour clore définitivement ce dossier, mettre un terme à la souffrance des populations des camps et hâter l'avènement d'un Maghreb, où doit prévaloir, désormais, un esprit de réconciliation, de coopération et de solidarité".

"C'est la voie choisie par le Royaume et c'est aussi sa volonté, telle que solennellement exprimée, par sa plus Haute Autorité, SM le Roi Mohammed VI", a rappelé M. Sahel.

Dans un discours prononcé en juillet dernier par SM le Roi, le Souverain avait réaffirmé" la ferme volonté du Maroc de poursuivre sa politique de la main tendue, pour rapprocher les points de vue et aplanir les différends, consolider la confiance par le dialogue et parvenir à une réconciliation totale et globale avec toutes les parties concernées".

Il va de soi, a indiqué le diplomate, que" cet appel qui procède de la volonté sincère du Royaume de trouver un dénouement heureux à cette question, demeure tributaire de la disponibilité des autres parties et notamment l'Algérie à s'inscrire dans une dynamique constructive et visant à bâtir, avec le Maroc, un partenariat que dictent les différents liens qui unissent les deux peuples, marocain et algérien".

"Le devenir de ces liens, qui du reste, se trouve au centre de la vision de l'avenir du Maroc, devrait, en principe, inviter l'Algérie à s'inspirer de l'infinie sagesse de SM le Roi, lorsque le Souverain a déclaré dans ce même discours" de juillet 2008 que" Notre dessein est de répondre aux ambitions des jeunes générations qui souhaitent voir les ressources et les potentialités des peuples marocain et algérien frères, déployées et mises en oeuvre pour relever les vrais défis du développement et de la complémentarité, au lieu de les engloutir dans les gouffres d'un conflit légué par un passé révolu".

M. Sahel s'est, par ailleurs, dit étonné de" l'attitude obstructionniste et non-constructible des autres parties" à l'endroit de l'Envoyé personnel du Secrétaire général, M. Peter Van Walsum, d'autant plus, a-t-il noté, que la démarche préconisée par ce dernier privilégiant ""un traitement réaliste et négocié de la question du Sahara ne date pas d'avril 2008".

"Cette volte-face, a-t-il poursuivi, étonne et laisse perplexe, surtout lorsqu'on rappelle que ces parties se sont toujours félicitées de l'adoption des résolutions 1754, 1783 et même de la résolution 1813, ayant jalonné ce nouveau processus".

Le Maroc ne comprend pas non plus, a-t-il encore relevé, comment des parties qui ne cessent de réitérer leur supposée volonté de trouver une solution à ce différend, n'ont ménagé aucun effort pour" s'investir dans une basse entreprise de dénigrement de l'Envoyé personnel, à l'instar, faut-il le souligner, d'une entreprise similaire à l'endroit de la médiation engagée par son prédécesseur, M. Alvaro De Soto, en 2004".

"L'exercice n'avait, malheureusement, qu'une finalité, à savoir celle de contrarier les chances porteuses de perspectives sérieuses de règlement", a-t-il affirmé.

Il a souligné, à cet égard, que" la persistance dans une telle posture, qui tourne le dos, avec entêtement et cécité, à une voie prometteuse de règlement parce qu'elle procède d'une lecture réaliste de la nature et des réalités de ce différend, traduit, de nouveau, cette volonté délibérée de retarder le règlement de ce problème et partant prolonger la souffrance des populations des camps de Tindouf, qui en sont les victimes".

" En agissant de la sorte, les autres parties ont manifestement apporté la preuve qu'elles ne s'inscrivent pas dans une dynamique de solution d'une question qui, d'aucuns considèrent comme la réminiscence et l'héritage d'une époque révolue", a martelé l'ambassadeur.

Revenant sur l'évolution du dossier du Sahara au niveau de l'ONU, il a rappelé que la résolution adoptée par consensus en octobre 2007 par l'Assemblée générale a, non seulement, signifié son appui ferme à la teneur de la résolution 1754 du Conseil de sécurité, mais a considéré que "toutes les formules possibles d'autodétermination sont valables dès lors qu'elles correspondent aux voeux librement exprimés par les peuples concernés".

Inutile de souligner, a-t-il dit, que la pertinence de cette disposition conforte largement l'Initiative marocaine d'autonomie qui se veut une forme d'expression de l'autodétermination devant être soumise, après négociations, au choix librement exprimé des populations de la région du Sahara.
"L'on rappellera, en outre, que cette même résolution, adoptée sans vote, l'année passée, ne faisait aucune référence aux plans antérieurs qui, par ailleurs, avaient montré leurs limites", a enchaîné l'ambassadeur.

Cette résolution, a-t-il expliqué, a en revanche, posé les jalons, à travers l'appui ferme apportée à la résolution 1754 du Conseil de sécurité, à une nouvelle dynamique de règlement, dont l'Initiative revient, pour la première fois, à une partie à ce différend, en l'occurrence, le Royaume.
"L'on notera, également, que cette résolution a mis l'Assemblée générale désormais en phase avec le Conseil de Sécurité, à la fois en ce qui concerne la vraie nature de cette question et les voies et moyens à même de lui trouver une solution politique", a-t-il dit.

S'agissant des conclusions présentées par M. Van Walsum au Conseil de sécurité soulignant le caractère irréaliste de toute option prônant l'indépendance du Sahara, le diplomate a précisé que cette évaluation est le fruit de trois ans de médiation et de quatre rounds de négociations.
En ce sens, M. Sahel a loué l'honnêteté intellectuelle et l'intégrité morale de M. Van Walsum" qui, avec discernement et courage, a livré un verdict lequel, pour beaucoup d'observateurs, pourrait constituer la base d'un dénouement rapide à ce différend régional", soulignant que cette approche fondée sur le réalisme a été validée et endossée par le Secrétaire général de l'ONU.

Source :  MAP
 -Actualité concernant la question du Sahara occidental/Corcas –