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vendredi 19 avril 2024
 
 
 
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Avec le projet d'autonomie des Provinces du Sud, SM le Roi Mohammed VI "a entamé la 2-ème marche verte qui va tourner définitivement la page des problèmes du passé", a affirmé le président du Conseil royal consultatif des affaires sahariennes (CORCAS), M. Khalihenna Ould Errachid, dans un entretien publié le 15 avril 2006 par l'hebdomadaire « Le Point magazine », intitulé "SM le Roi est en train de révolutionner le Maroc".

Avec le projet d'autonomie des Provinces du Sud, SM le Roi Mohammed VI "a entamé la 2-ème marche verte qui va tourner définitivement la page des problèmes du passé", a affirmé le président du Conseil royal consultatif des affaires sahariennes (CORCAS), M. Khalihenna Ould Errachid, dans un entretien publié le 15 avril 2006 par l'hebdomadaire « Le Point magazine », intitulé "SM le Roi est en train de révolutionner le Maroc".

M. Khalihenna Ould Errachid a affirmé que la troisième visite du Souverain dans les provinces du Sud a été historique à bien des égards, soulignant que le fait que SM le Roi se déplace avec cette fréquence donne une idée sur l'importance que le Souverain accorde à cette région du Royaume.

La visite a été aussi historique qu'importante car "pour la première fois dans l'histoire du Maroc, SM le Roi a octroyé de manière officielle l'autonomie à ce territoire comme solution finale", a-t-il dit.

Concernant la mise en place du CORCAS, il a indiqué que le Conseil constitue un outil nouveau investi d'un rôle fondamental à savoir assister le Souverain pour les questions relatives à la défense de l'intégrité territoriale et l'unité nationale du Royaume.

La nomination des membres du CORCAS, a-t-il expliqué, a obéi au critère de représentativité pour aboutir à une mosaïque qui reflète d'une manière fidèle la société sahraouie actuelle et comprend les élus, les notables, les Chioukhs, la société civile, les femmes et les anciens prisonniers.

Selon M. Khalihenna Ould Errachid, avec l'installation du CORCAS, les Sahraouis ont d'ores et déjà commencé à gérer démocratiquement leurs affaires. "C'est un entraînement à grande échelle et nous commençons à nous sentir impliqués entièrement dans le processus", a-t-il souligné.

"Tous les sahraouis là où ils se trouvent, dans les provinces du Sud ou dans les camps de Tindouf, en Mauritanie, en Espagne ou ailleurs doivent reconnaître que le projet d'autonomie de SM le Roi est un projet qui règle historiquement et définitivement les conflits", a-t-il ajouté, affirmant que l'autonomie assure aux sahraouis leurs droits politiques, économiques, sociaux et culturels "définitivement et d'une manière reconnue unanimement par le peuple marocain".

"Pour les sahraoui, l'attachement à SM le Roi est plus important que l'attachement au droit, et l'allégeance est le pilier de tout cela", a-t-il conclu. Ci-joint le texte integral de l'entretien:

SM le Roi est entrain de révolutionner le Maroc

Il s’était éclipsé pendant quelques années, tout en continuant à participer en qualité de maire au développement de Laayoune à laquelle il prédit, de devenir la Casablanca du sud. La confiance dont l’a honoré SM le Roi Mohammed VI en le nommant président du Conseil Royal consultatif pour les affaires sahariennes réanime et active son dynamisme.

Propulsé au sommet de cet historique Institution, le Corcas, Khallihenna Ould Errachid, ce sahraoui natif de Lâayoune, Fondateur du Parti d’union Nationale Sahraoui (P.U.N.S) qui a refusé l’offre alléchante de Madrid de président de la prétendue République Sahraouie, par attachement et par respect pour l’unité et l’intégrité du Maroc, refait surface pour assumer avec les membres du prestigieux CORCAS, la lourde responsabilité de faire aboutir le projet d’autonomie proposé par SM le Roi Mohammed VI, projet qui selon lui réglera définitivement les conflits des Sahraouis avec les administrations marocaines depuis l’indépendance. Une deuxième marche verte.

Le point magazine : La visite Royale aux provinces du sud, a été le coup de grâce pour ceux qui doutaient encore de la marocanité du Sahara, qu’en pensez-vous ?
Khallihenna Ould Errachid :
Absolument, la visite de SM le Roi Mohammed VI au Sahara a été une visite historique à tous les égards.

C’est la troisième visite du Souverain depuis son avénement au trône. Le fait que Sa Majesté se déplace avec cette fréquence donne une idée sur l’importance qu’il accorde à cette région du Royaume.

Deuxièmement, elle est importante par son contenu, du fait que pour la première fois de l’histoire du Maroc, SM le Roi a octroyé de manière officielle, l’autonomie à ce territoire comme solution finale.

PM : Le Maroc a déjà eu un projet de décentralisation.
KOE :
Certes, mais un tel projet concret n’a jamais été réalisé. Il l’a été donc par SM le Roi à Lâayoune même, capital des provinces sahariennes et en présence de l’ensemble de l’échiquier politique et officiel marocain.

PM : Quel est donc la plus value de cette visite que vous qualifiez d’historique ?
KOE :
Je dirai sans avoir peur d’être contredit, qu’il s’agit là de la deuxième « Marche verte » qui va tourner définitivement la page sur les problèmes du passé.

Feu SM Hassan II a récupéré le Sahara des Espagnols, SM Mohammed VI va résoudre ces problèmes dans le cadre que les gens ont toujours cherché et souhaité, c’est-à-dire gagner les cœurs des Sahraouis.

PM : Vous voulez dire panser les blessure ?
KOE :
Absolument, les Sahraouis étaient malheureusement blessés.

PM : Pourquoi alors une édition nouvelle du Corcas (Conseil Royal Consultatif pour les Affaires Sahariennes) ? Peut-on dire à époque nouvelle, des hommes nouveaux ?
KOE :
Je dirai même, à une époque nouvelle, des outils nouveaux aussi. Il s’agit effectivement d’un nouveau conseil dans sa composition mais aussi dans ses objectifs.

PM : Des objectifs nouveaux, pour quel rôle ?
KOE :
SM le Roi a défini au Corcas, un rôle fondamental, celui de l’aider dans la conservation de l’intégrité territoriale du  pays, comme de l’unité nationale des Marocains.

Une mission donc aussi extraordinaire que passionnante. Donc je dirai un outil nouveau, des hommes et des tâches nouvelles.

PM : Il y a eu nomination par SM le Roi des membres du Corcas et non pas élections. Est-ce que le conseil conserve pour autant sa marge de manœuvre et surtout sa crédibilité ?
KOE :
Il faut savoir que la constitution donne à SM le droit de nommer des institutions telles le conseil royal. J’estime que c’est la meilleure manière d’aborder les problèmes et de les régler.

PM : A quels critères, cette nomination royale a-t-elle obéi et répondu ?
KOE :
Elle a obéi au critère de représentativité. Vous avez les élus, les notables, les chioukhs, la société civile, les femmes, les anciens prisonniers, une mosaïque qui reflète d’une manière on ne peut plus fidèle la société sahraouie actuellement : donc malgré le fait qu’il s’agit d’une nomination ; il faut reconnaître objectivement, qu’elle correspond parfaitement au paramètre admis dans cette partie du Royaume.

PM : L’ambiance des réunions du Corcas n’a pas toujours été sereine, parfois tendue d’après ce qui a filtré ?
KOE :
Vous savez en démocratie, il n’y pas d’uniformité de position ou point de vue. C’est d’ailleurs un signe de bonne santé.

Néanmoins en ce qui nous concerne, je dirai que l’ambiance a été fraternelle, amicale. Les participants étaient animés sans exception d’une volonté inébranlable d’accomplir la tâche qui nous incombe tous.

PM : L’esprit de démocratie a-t-il régné et prévalu ?
KOE :
Ce fût, je dirai un exercice de démocratie, nous nous sommes entraînés à la démocratie.

PM : Comment s’est déroulé l’élection du bureau du Corcas ? D’après les échos, ce ne fût pas une partie de plaisir ?
KOE :
L’élection s’est déroulée dans la transparence la plus totale. L’honnêteté était aussi de mise et tout s’est passé au su et au vu de tous les membres, nous n’avions rien à cacher.

PM : Avez-vous trouvé l’équilibre recherché dans la composition du bureau ?
KOE :
Les urnes ont de toue évidence, coïncidé avec le but qui était recherché, celui d’avoir des équilibres régionaux, tribaux, d’âge, de génération.

Et j’attesterai que les membres ont fait preuve de la maturité suffisante pour élire des membres qui correspondent au souhait de tout le monde.

PM : Ce qui ne vous a pas empêché de piquer une colère lorsque vous avez trouvé six bulletins nuls, sur l’un d’eux quelqu’un avait écrit « zéro sur zéro », une façon peut-être d’afficher son mécontentement ou son insatisfaction ?
KOE :
Il y a eu effectivement six bulletins annulés, pour deux d’entre eux,  il y avait une erreur parce qu’on ne savait à qui ils étaient destinés. Mais ils ont été annulés parce qu’il était convenu qu’il fallait inscrire le nom du candidat.

Deux autres bulletins étaient blancs. C’est-à-dire l’abstention normale, respectable et démocratique, soit le votant ne voulait pas choisir entre les candidats, soit c’est une expression normale d’abstention. J’ai trouvé que c’est un choix qu’il fallait respecter.

PM : Et pour les deux autres avec l’inscription zéro sur zéro ?
KOE :
J’ai estimé tout simplement qu’ils ne correspondaient pas aux critères puisqu’ils exprimaient une position. Un seul portait l’inscription « zéro sur zéro », l’autre a donné une note 3 sur 9.

PM : C’est ce qui vous aurait mis en colère ?
KOE :
En colère, non. J’en ai profité par contre pour faire un commentaire. Les gens ont droit de s’abstenir.

Nous sommes dieu merci en phase avancée de démocratie, comme ils ont le droit de ne pas voter, mais n’ont pas le droit par contre d’être membre d’une institution qu’ils critiquent de cette manière, c’est-à-dire en secret.

J’ai donc demandé à la personne qui a évalué de cette manière de surcroît peu courtoise et responsable, d’avoir le courage, l’honnêteté et la dignité de démissionner et de quitter une institution avec laquelle, il trouve qu’il n’est pas d’accord.


PM : Certains membres sont allés jusqu’à parler d’exclusion, pour ceux qui n’ont pas figuré sur la liste de bureau ?
KOE :
Absolument pas. Il y a eu ouverture en bonne et due forme des candidatures. 15 membres se sont présentés, deux se sont désistés. 13 sont donc restés en lice et comme vous le savez, neuf d’entre eux ont été élus de la manière la plus démocratique  et la plus transparente qui soit.

Tous les membres peuvent en attester. Aucun candidat qui a exprimé sa volonté et son droit d’être candidat au bureau n’a été exclu.

PM : On a parlé de la suprématie de la tribu des Rgibat ?
KOE :
Ecoutez, ceci est le schéma dépassé que nous voudrions bannir. Pour moi comme pour l’ensemble des membres du Corcas, personne à l’intérieur de la salle n’a parlé de tribus, de tribal ou autre.

PM : ça a été dit à l’extérieur ?
KOE :
À  l’extérieur de la salle, chacun est libre, on ne peut interdire aux gens de parler de ce qu’ils veulent.

Il n’y a pas eu d’hégémonisme de la part d’une telle tribu ou d’une autre à plus forte raison des Rguibate toutes les tribus ont été représentées de manière équitable, équilibré et proportionnelle.

Non, les Rguibate ne prédominent pas le conseil du tout, comme partout dans le monde, et surtout dans les sociétés arabo-musulmanes, sociétés qui sont basées sur des systèmes soit régionaux soit tribaux. Au Corcas, nous parlons de notre mission suprême, pas de ces choses là.

PM : L’élection du bureau a-t-elle reflété cet état d’esprit, cette façon de voir ?
KOE :
L’élection telle qu’elle s’est déroulée en toute transparence a démontré la maturité des membres du conseil qui n’ont pas élu le conseil en tant que tribu, mais ont cherché à préserver l’équilibre qui de toute évidence était normal, sans le dire expressément, mais à travers leur vote secrètement. Mais de manière transparente.

PM : Les tribus présentes auraient été conviées à des dîners la veille du scrutin, pour coordonner leur vote et se concerter sur le candidat de chaque tribu ?
KOE :
Ce n’est pas vrai, sinon on aurait alors présenté neuf candidats. Il y a eu peut être des concertations normales. Moi-même et le secrétaire général, nous avons consulté chaque membre à titre privé.

PM : ça fait beaucoup de consultation, 141 membres ?
KOE :
Nous les avons consultés un à un, et nous avons vu que les élections se sont déroulées dans la transparence totale.

PM : Des personnalités du ministère de l’intérieur ont assisté au vote. M. Boufous a même intervenu pour expliquer le mode de vote?
KOE :
Je voudrai saisir cette opportunité que vous m’offrez pour clarifier certaines choses. Les dahirs qui constituent le Conseil Royal consultatif  définissent, de la manière la plus claire et nette, la nature du Corcas, ses missions et ses compétences.

Ce conseil est composé de différents collège qui représentent les différentes composantes de la société sahraouie, les chioukhs, les députés, les conseillers de la 2ème chambre, les présidents des conseils des régions, les présidents des conseils provinciaux, certains membres des chambres professionnelles, les jeunes, les femmes, la société civile dans son ensemble, comme les anciens détenus etc.….tout ce paysage sociopolitique.

Sont également membres de ce conseil, le ministre de l’intérieur, le ministre des affaires étrangères et de la coopération, les walis et gouverneurs des provinces du sud, le directeur de l’agence de développement et de promotion des provinces du sud et les trois directeurs des centres régionaux d’investissement.

Donc les gens ou les journalistes ont vu qu’il y avait des walis et des gouverneurs du ministère de l’intérieur et en ont déduit ce qu’ils veulent. Ils oublient ou ne savent peut-être pas qu’ils sont membres.

PM : Ils ont le droit de vote ?
KOE :
Ils sont membres, mais n’ont pas le droit de vote.

PM : Vous avez fait appel à M. Boufous pour éclairer les membres sur les processus de vote ?
KOE :
Lorsque nous discutions du règlement intérieur, il y a eu une discussion qui touchait au mode de vote, qui d’ailleurs est déterminé clairement par dahir, Boufous représentait dans la salle le ministre de l’intérieur qui n’était pas là.

D’ailleurs, les seuls qui peuvent se faire représenter ce sont les deux ministres des affaires étrangères et de l’intérieur.

PM : Que cherchiez-vous auprès de M. Boufous alors ?
KOE :
Nous avons fait appel à son expérience et expertise du fait que c’est un walis qui était chargé des élections au ministère de l’intérieur.

Il nous a donné une explication juridique sur le vote, c’est tout. D’ailleurs, ce n’est pas la présidence qui a eu recours à M. Boufous, mais un membre à l’intérieur de la salle qui l’a fait, il a dispensé un cours de droit électoral.

PM : Avec la nomination du Corcas, SM le Roi met les Sahraouis face à leurs responsabilités. Pensez-vous que l’actuel conseil sera en mesure d’assumer ?
KOE :
Nous le souhaitons et l’espérons. Je pense que le projet que nous devons faire admettre par l’ensemble des Sahraouis là où ils se trouvent, est crédible et va permettre de tourner la page.

PM : Peut-on dire qu’avec l’installation du Corcas, les Sahraouis ont dores et déjà commencé à gérer démocratiquement leurs affaires ?
KOE :
Absolument, c’est un entraînement à grande échelle.

PM : C’est une revanche sur le passé ?
KOE :
Nous commençons à nous sentir impliqués entièrement dans le processus.

PM : Avec un plus peut-être ?
KOE :
Oui, avec un immense honneur d’être directement attaché à SM le Roi.

PM : Quelle est la mission première du Corcas ?
KOE :
Aider SM le Roi à préserver l’intégrité territoriale et l’unité nationale du Royaume, et apporter toute l’aide nécessaire pour la solution économique et social des problèmes que vivent les provinces du sud.

PM : Peut-être aussi en ce qui concerne le projet d’autonomie élargie que propose le Maroc ?
KOE :
Absolument, ce sera là aussi une de nos tâches et préoccupations.

PM : Votre conception personnelle de l’autonomie ?
KOE :
(rire) permettez-moi de garder la primeur pour SM le Roi.

PM : Quelle genre d’autonomie ?
KOE :
Je pense que nous allons opter pour une autonomie comme celle du voisin espagnol qui a fait ses preuves et a réussi. Nous avons des caractères similaires, et sommes très proche.

PM : Comment le Conseil Royal compte-t-il procéder pour éclairer l’opinion publique et les Sahraouis pour participer à la politique et contribuer au développement économique et social de la région et du Royaume ?
KOE :
C’est une très bonne question que vous me posez là, qui a été dans le passé à l’origine de beaucoup de problèmes, la mission première du Corcas est d’aider SM le roi à tourner définitivement cette page, tous les Sahraouis là où ils se trouvent dans les provinces du sud, ou dans les camps de Tindouf, en Mauritanie, en Espagne ou ailleurs doivent reconnaître que le projet d’autonomie de SM le Roi est un projet qui règle historiquement et définitivement les conflits que les Sahraouis ont eu dans le passé avec les administrations nationales depuis l’indépendance.

PM : Et en politique ?
KOE :
L’autonomie assure les droits politiques des Sahraouis, économiques, sociaux et culturels, définitivement d’une manière reconnue unanimement par le peuple marocain, et par les institutions internationales. Les Sahraouis, eux, vont reconnaître définitivement la marocanité du Sahara, leur attachement au trône Alaouite et à la personne du Roi SM Mohammed VI.

PM : A qui allez-vous expliquer votre stratégie alors ?
KOE :
A l’ensemble des Sahraouis pas uniquement au Front Polisario, parce que c’est un projet (l’autonomie élargie) qui les intéresse individuellement, qui intéresse leur présent et le futur de leurs enfants. Ils ont lutté, certains d’entre eux pour le séparatisme, ça n’a abouti à rien.

PM : Quelles sont alors les vraies revendications des Sahraouis ?
KOE :
Les Sahraouis ont toujours demandé à avoir une relation spéciale avec SM le Roi, d’avoir leur place politique et économique préservée.

PM : Qu’est ce qui les a empêché de faire parvenir leurs revendications au Roi ? Etaient-elles interceptées quelque part, déformées, d’abord sous Feu Hassan II et actuellement, avant aujourd’hui sous SM Mohammed VI ?
KOE :
Peut-être que tous les chemins ne menaient pas à Rome.

PM : Peut-on dire que le projet d’autonomie est une alternative au projet artificiel de scission véhiculé par les adversaires ?
KOE :
C’est l’alternative la plus crédible et qui va transformer le Maroc dans son ensemble. Le Maroc n’est pas un pays qui était réellement décentralisé, et je ne suis pas non plus d’accord sur le fait que « la Jamaa » était l’exemple de centralisation dans le passé.

Le projet de SM le Roi est un projet de modernisation définitif du Maroc, du fait qu’il va permettre la participation de l’ensemble des composantes des Marocains dans la gestion des affaires politiques, économiques, sociales et culturelles de leur plein gré. Il y a un symbole qui nous unit tous, SM le Roi, la Monarchie.

Pour tout le reste, il faut respecter les différentes composantes.

PM : A vous entendre, on sent que vous exprimez une certaine amertume que les Sahraouis ont chuchoté par le passé et exprimé aujourd’hui sous forme de dérapages de la part des jeunes en particulier ?
KOE :
Ecoutez, nous les Sahraouis, nous nous sommes toujours sentis comme les piliers du Royaume. Questionnez l’histoire, elle en attestera, mais dans l’histoire moderne ils n’ont pas trouvé leur place. C’est pour cela qu’il y a eu des dérapages. Le premier étant le séparatisme.

PM : Les Sahraouis en sont aujourd’hui conscients de ces défis ?
KOE :
Absolument, et sont prêts à les relever. Ils vont accepter de tourner, définitivement, cette page malheureuse de notre histoire.

PM : Vous avez affirmé qu’il n’y a jamais eu d’entité sahraoui indépendante au Sahara ?
KOE :
Non du tout.

PM : Il y a eu des tentatives ?
KOE :
J’étais moi-même l’un des protagonistes qui n’a pas voulu que cela ait lieu. Lorsque les Espagnols m’ont offert d’être le premier président du Sahara indépendant, j’ai opté pour l’unité, l’allégeance a toujours été pour les Rois du Maroc et Cheikh Mâa El Ainaine a toujours eu des attaches solides avec les souverains du Royaume.

PM : Pourquoi avoir refusé le poste alléchant de président de la république sahraouie, alors qu’un autre marocain a sauté dessus les yeux fermés ?
KOE :
Ce refus je le dois à mon père. Je suis quelqu’un qui a étudié en Espagne, donc qui n’a pas connu le Maroc du nord. Je n’y ai jamais mis les pieds avant 1975. Mais, mon père m’a enseigné que nous avons des attaches et que par respect pour lui-même, pour sa mémoire, pour sa conception de l’unité, nous devions respecter tout cela.

PM : Il respectait l’allégeance ?
KOE :
C’était sacré pour lui, au même titre que la religion.

PM : SM le Roi a voulu faire du Corcas une institution efficiente de développement du sud, de mobilisation et d’encadrement des citoyens, comment comptez-vous procéder pour l’appuyer dans ce sens ?
KOE :
D’abord par la pédagogie, éduquer les gens à débattre d’une manière civilisée, positive et pragmatique.

PM : Débattre de quoi en premier ?
KOE :
De problème de la région qui sont nombreux proposer des corrections à SM le Roi, à l’administration.

PM : Les problèmes prioritaires à votre avis ?
KOE :
Des problèmes concernant les injustices sociales, les disparités sociales, les problèmes d’emploi et de logement pour les couches déshéritées et mécontentes de la société. Il y a eu des problèmes sociaux qui ont engendré des problèmes de langage, de traitement de diplomatie.

PM : Quand vous dîtes traitement, vous voulez sans doute, dire que les Sahraouis n’ont pas été écoutés dignement, impliqués.
KOE :
Je crois personnellement que lorsque les Sahraouis sont convaincus qu’ils sont parties prenantes et respectés, tous les problèmes qui ont provoqué les dérapages vont disparaître. Nous allons expliquer à l’ensemble des populations qu’elles doivent aider SM le Roi à appliquer l’autonomie pour le règlement définitif du conflit.

PM : Quels sont les arguments que vous allez déployer pour convaincre ?
KOE :
C’est l’autonomie qui va leur permettre de s’autogérer, de participer largement à la gestion des affaires et régler tous les problèmes politiques, économiques et surtout, sociaux et le reste.

PM : Quand vous parlez des problèmes qui ont engendré des dérapages, incombez-vous la faute aux autorités, aux partis politiques ou.. ?
KOE :
Je ne vise personne en particulier. Je constate. SM le Roi nous a chargé de pointer les problèmes, nous allons le faire.

PM : Quelle initiative pour garantir le retour des marocains séquestrés à Tindouf ?
KOE :
Nous allons les faire adhérer massivement à l’autonomie.

PM : Comment ? Pouvez-vous les toucher à l’intérieur même des camps ? Par quel intermédiaire ?
KOE :
Par la télévision d’abord et par tous les moyens de communication possibles.

PM : Le Maroc a toujours opté pour le dialogue et la sagesse, les adversaires pour l’escalade.
KOE :
Il n’y a plus de place pour ce genre d’hystérie, nous allons être à la hauteur de la mission Royale, qui est une mission de concorde, d’amitié, de fraternité et de paix.

PM : C’est un message ?
KOE :
C’est notre créneau.

PM : Lâayoune aujourd’hui ?
KOE :
J’ai eu l’honneur de participer à se mutation en tant que Maire de la ville qui est devenue une capitale importante, qui va se transformer d’avantage avec la paix et devenir la capitale du Sud du Royaume. C’est un peu le petit Casablanca du Sud.

PM : Pouvez-vous affirmer que les élus sont satisfaits de votre manda de Maire ?
KOE :
S’ils sont honnêtes, oui.

PM : Quelles sont les réalisations dont vous pouvez être fiers ?
KOE :
Toutes sans exception. Lâayoune est une métropole qui a émergé du désert.

PM : Pourquoi vous êtes-vous éclipsé pendant des années ?
KOE :
C’est la règle de la vie. Lorsque vous n’êtes pas content, vous prenez vos distances et laissez passer un peu de temps, faire le vide, vous ressourcer, laisser les choses se décanter, et ensuite refaire surface positivement.

PM : D’où venait votre mécontentement ?
KOE :
De beaucoup de choses.

PM : Par exemple ?
KOE :
(rire) ne me tirez pas la langue, je ne voudrais pas parler pour ne pas avoir à citer de noms. L’oubli est un bienfait divin. J’ai décidé de me consacrer au présent et au futur.

PM : Le siège du Corcas.
KOE :
À Rabat bien sûr, un siège auprès de SM le Roi.

PM : Rien n’est prévu à Lâayoune ?
KOE :
Nous allons voir ce que SM va décider.

PM : Les grandes réalisations du Roi ?
KOE :
Enormes, elles forcent l’admiration. SM s’investit énormément dans le développement du Maroc. Il est en train de révolutionner le Maroc.

PM : La représentativité de la femme au sein du Corcas
KOE :
Elle est de 10 pour cent, d’une qualité de représentation indéniable. Nous en sommes fiers.

PM : Allez-vous essayer de toucher les Sahraouis à l’étranger ?
KOE :
Ils sont nombreux en Europe et particulièrement en Espagne. Cette autonomie leur est destinée ainsi qu’à leurs enfants. Ils peuvent par conséquent faire l’autonomie et vivre où ils veulent. C’est le projet de chaque Sahraoui, homme ou femme, où qu’ils soient. C’est formidable, non ? C’est la réconciliation historique qui a été pensée par le Roi comme jamais ça n’a été fait au Maroc.

PM : Allez-vous chercher à toucher également les Sahraouis au sein du Polisario ?
KOE :
Et plus particulièrement les jeunes qui ont été élevés et éduqués à Cuba et dans d’autres pays et qui se trouvent actuellement dans des camps où ils ne veulent plus vivre, ni faire la guerre il veulent vivre libres dans leur pays et avoir la garantie que cette liberté leur donne des droits politiques, économiques et socioculturels.

PM : Dans cet état d’esprit le Corcas serait-il prêt et disposé à entamer un dialogue fructueux avec les dirigeants du Polisario ? Etes- vous pour ?
KOE :
Mohamed Abdelaziz est notre frère, notre cousin, nous pouvons parler avec lui à n’importe quel moment. D’ailleurs son père, ancien membre de l’armée de libération et ancien officier des Forces armée Royales, est membre éminent du Corcas. Nous sommes donc ouverts à parler avec Mohamed Abdelaziz, aucun Sahraoui ne détient le monopole de cette histoire.

PM : Abdelaziz peut à votre avis avoir une responsabilité à l’intérieur de cette autonomie ?
KOE :
A condition qu’il fasse acte d’allégeance comme tous les Marocains et embrasse la main de SM le Roi. C’est la condition majeure.

PM : Quelle responsabilité pourrait avoir M. Abdelaziz ?
KOE :
Il a droit d’être le chef du premier gouvernement local sans problème, nous l’aiderons à la tâche. Mais, il faut qu’il reconnaisse que le Sahara est marocain, qu’il reconnaisse aussi la souveraineté marocaine et qu’il prête allégeance au Roi. Ce sont là des choses indiscutables comme c’est le cas de pays qui ont une autonomie. L’Espagne par exemple ou la Grande-Bretagne.

Pour les Sahraouis, l’attachement au Roi est plus important que l’attachement au droit. Et l’allégeance est le pilier de tout cela.

Source: Le Point magazine
- Actualité concernant la question du Sahara occidental -

 

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