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jeudi 16 mai 2024
 
 
 
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Le projet d'autonomie présenté par le Maroc pour le règlement de la question du Sahara est une "initiative porteuse d'espoir" qui procède de "l'engagement réel" du Maroc en faveur d'une solution politique définitive d'un conflit qui mine, depuis trop longtemps, la stabilité politique et géostratégique ainsi que l'unité du Maghreb et du continent africain, a indiqué M. Bakary Sambe, expert en politique internationale et relations arabo-africaines.



M. Sambe, qui est également chercheur à l'Institut des études sur les civilisations musulmanes à Londres, a relevé, dans une analyse, qu'en proposant ce projet d'autonomie, salué par les grandes puissances, le Maroc "vient de poser un acte fort qui illustre son intérêt incontestable pour les solutions politiques des conflits en Afrique".

Il rappelle que le projet représente une réponse favorable que le Maroc apporte à l'appel du Conseil de Sécurité depuis 2004 à "continuer de coopérer pleinement avec l'ONU pour mettre fin à l'impasse actuelle et progresser vers une solution politique".

Le Maroc s'est ainsi inscrit dans une dynamique positive et constructive en prenant l'engagement de mettre en place un statut d'autonomie de la région du Sahara, indique le chercheur, ajoutant que le Royaume "essaye, ainsi, de redonner à cette région toute sa place et une plus grande responsabilité dans le processus de construction du pays sur les plans économique, social et politique sans discrimination ni exclusive".

Il s'agit, a-t-il ajouté, d'une initiative visant à créer les conditions d'un processus de dialogue et de négociation qui devrait déboucher sur une solution politique et pacifique qui soit acceptée par toutes les parties.

"Dans cette initiative, Rabat a clairement montré qu'il n'excluait aucune partie, le plus important étant de résoudre un conflit qui entrave la construction du grand Maghreb devant répondre aux grands défis de la mondialisation", note M. Sambe, soulignant que l'écriture d'une nouvelle page de l'histoire de la région qui incombe à tout le Maghreb devrait, d'après les différents aspects du projet, passer par une manifestation de bonne volonté de toutes les parties en saisissant cette occasion.

"Dans ce sens, les autorités marocaines semblent s'engager dans une négociation sérieuse et constructive dans l'objectif de créer un nouveau climat de confiance", ajoute le chercheur, précisant que le projet exprime clairement la disposition du Maroc à coopérer avec le Secrétaire Général de l'ONU et son envoyé Spécial.

Le chercheur explique que "dans l'élaboration du projet, l'accent a été mis sur la mise en place d'organes servant de véritables outils de développement autogéré d'une région aux réelles potentialités et aux ressources humaines de grande valeur".

"S'inscrivant dans une logique qui ne veut s'enfermer ni dans la discrimination ni dans l'exclusive, le projet est guidé par un esprit d'ouverture mais veille aussi à une transparence dans la gestion de l'autonomie", souligne l'expert, relevant que le projet d'autonomie veille à une meilleure implication de cette région dans les affaires d'intérêt national garantissant une large participation au processus de développement économique et social du pays.

Il note, par ailleurs, que "les déclarations faites par l'Envoyé Spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara, sous entendant l'implication de pays étrangers, notamment l'Algérie, ont permis de mieux saisir le caractère géostratégique du conflit qui entrave, très souvent, l'avancée vers une solution négociée et mutuellement entérinée".

"Si l'initiative marocaine vise à rechercher une solution politique et une issue heureuse, il faut souligner aussi que les négociations ne peuvent être complètes et utiles sans une participation de toutes les parties", ajoute le chercheur, appelant ces mêmes parties à être animées d'une volonté politique similaire à celle du Maroc.

Le chercheur souligne, d'autre part, que "cette nouvelle ère inaugurée par l'élaboration d'un projet nourri de l'esprit de conciliation et par une diplomatie toujours activement engagée dans la recherche de solutions politiques offre une rare opportunité à toutes les parties conscientes de la nécessité de paix et de stabilité au Maghreb et en Afrique".

"Cette contribution active à la mise en place d'un climat de confiance, si elle est appréciée à sa juste valeur par les autres parties, pourrait être un gage de succès du projet", ajoute le chercheur.

"Le travail d'explication (du projet) est aujourd'hui plus que nécessaire au regard de l'enjeu que représente la résolution du conflit pour le retour si souhaitable du Maroc dans la famille africaine ainsi que sa meilleure affirmation sur la scène internationale", explique-t-il.

Revenant sur les échos favorables suscités à l'échelle internationale par l'initiative marocaine, M. Sambe rappelle notamment la position de l'ancien Envoyé personnel du Secrétaire général de l'Onu, M. Peter Van Walsum, qui a qualifié l'indépendance du Sahara d'"irréaliste" ou encore celles de pays arabes, des Etats-Unis et de la France en faveur de l'intégrité territoriale du Maroc.

Ces positions "sont des éléments de plus venus conforter cette initiative qui a eu un écho favorable aussi bien en Europe qu'en Afrique, région longtemps divisée par ce conflit de plus de trente ans", ajoute-t-il, soulignant que des intellectuels africains de tous bords, soucieux de la réussite du processus engagé, sont aussi impliqués dans ce travail de persuasion.

"Au regard de la place du Maroc en Afrique, la résolution du conflit permettrait son retour dans la grande famille africaine qui lui permettrait de jouer son rôle moteur aussi bien économique qu'en termes de leadership", indique le chercheur, soulignant que "le Maroc, qui se distingue de ses voisins maghrébins par une forte implication africaine, dispose d'un atout de leadership inégalable en Afrique par rapport à ses voisins".

Il rappelle notamment, dans ce sens, la participation active du Maroc au processus de construction de l'unité africaine, notamment dans le cadre du groupe dit de Casablanca.

Source: MAP
- Actualité concernant la question du Sahara occidental/Corcas -

 

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