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samedi 18 mai 2024
 
 
 
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African Caucus : la solution se trouve dans le processus de dévolution prôné par le Corcas

"L’African Caucus", magazine  du "Centre Indépendant de Recherche et d’Initiatives pour le Dialogue" (Cirid), a consacré à la question du Sahara, une place importante dans ses deux éditions du 19 et 25 septembre.



Un éditorial, un article sur le rôle du Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes (Corcas) et un entretien avec M. Ahmed Mghizlat, membre du Corcas, ont permis au magazine du Cirid d’analyser l’importance de la recherche d’une solution politique négociée, fondée sur l’initiative marocaine pour l’autonomie au Sahara et son actualité pour la sécurité et la stabilité en Afrique.


Moulay Ahmed Mghizlat lors de l'entretien à Genève

Dans un éditorial intitulé "Pourquoi pas ?", le responsable de cette publication, M. Déo Hakizimana, écrit : "depuis que nous nous sommes intéressés aux débats en court sur le statut d’autonomie du Sahara occidental, la question a maintenu sa pertinence et sa conflictualité dans l’agenda politique africain actuel".

L’auteur de l’éditorial estime qu’il y a deux raison pour l’actualité de cette question, l’une est historique, concerne le fait que le conflit "ne semble pas avoir subi l’usure du temps et reste une actualité vive".

La seconde a trait à la situation régionale et concerne le fait que "le future de la région semble également avoir plongé dans l’impasse".

A cette égard le magazine estime que pour la région  "la résurgence d’une logique martial, dans une zone se trouvant sous haute tension terroriste, serait un cauchemar, y compris pour l’Europe méditerranéenne".

Pour dépasser cette situation, mais aussi pour ramener le Maroc à "la famille de l’OUA-actuelle Union Africaine", qui "a besoin de retrouver l’un des siens. Et pas des moindres", le magazine du Cirid estime qu’il faut savoir  "se parler. Dialoguer. Cogiter. Trouver des compromis réalistes et réalisables"

Et à cet égard, "le dialogue-envisageable sur la question du statut d’autonomie mis sur la table par le Maroc mérite qu’on y prête attention", conclue l’éditorial.

Cela ramène le débat sur le rôle que joue et continue à jouer le Corcas dans ce dossier du Sahara.

Rappelant les conditions et la date de fondation du Corcas, par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le magazine du Cirid indique que le Conseil a pour charge de "soutenir la viabilité d’une troisième voie pour le Sahara occidental : celle de l’autonomie", telle que l’a proposé le Maroc.

Outre les missions d’assister SM le Roi pour la défense de l’intégrité territoriale et l’unité du Royaume, la promotion du développement économique, social et culturel des provinces sahraouies et la préservation de leur identité culturelle, l’"African Caucus" conclue que "la solution au plus vieux conflit territorial d’Afrique se trouve peut-être au bout du processus de dévolution prôné par les membres du Corcas".

Dans l’entretien accordé, au magazine du Cirid, M. Ahmed Mghizlat revient sur ces missions dévolues au Conseil et considère que le plan d’autonomie sous souveraineté marocaine est "une solution de compromis qui prévoit des compétences larges pour les Sahraouis, notamment dans le domaine de l’éducation ou de la santé".

M. Mghizlat estime que pour les Sahraouis eux même "la sécession sahraouie est un mirage ; la constitution d’un Etat dans cette région ne serait ni viable, ni soutenable. Il n’y a que le projet autonomique qui soit palpable et réalisable".

Le représentant du Corcas rappelle que "c’est la première fois qu’un pays africain-ou même arabe- se propose d’octroyer un tel statut d’autonomie."

Il estime que le Maroc  "fait preuve de courage et même d’avant-gardisme", avant d’estimer que ce conflit est lié à la guerre froide, notamment quand "certains pays proches du bloc de l’est, ont instrumentalisé le conflit dans le but de priver le Maroc de sa frange côtière donnant sur l’Atlantique".

M. Ahmed Mghizlat représente le Corcas au sein de la délégation du Maroc à la session du Conseil onusien des droits de l’homme à Genève et de ce fait participe aux travaux de l’examen périodique universel   de la situation des droits de l’homme.

A ce propos, interrogé sur la démarche marocaine en la matière, il indique que "l’approche participative a été celle du Maroc et du Corcas depuis 2006", en matière des droits de l’homme.

Le Centre Indépendant de Recherche et d’Initiatives pour le dialogue est une institution africaine et internationale qui bénéficie d’un statut consultatif Ecosoc, auprès des instances des Nations Unies à Genève.

Dans ce qui suit le texte intégral de l'entretien:

African Caucus : Monsieur Moulay, pourriez-vous vous présenter en quelques mots et nous parler des fonctions que vous exercez dans le cadre de votre profession?

Moulay Ahmed Mghizlat : Je m’appelle Mghizlat Moulay Ahmed et je suis natif de Dakhla dans la province d’Oued Ed-Dahab, Sud du Maroc. Je suis membre du Conseil Royal Consultatif pour les Affaires Sahariennes (CORCAS). Crée en mars 2006 par Sa Majesté le Roi Mohamed VI, l’appareil compte 141 membres parmi lesquelles des notables, chefs de tribu, élus locaux et anciens détenus Sahraouis. Notre mandat s’articule autour de trois axes: l’élaboration d’un plan d’autonomie pour le Sahara occidental, la réconciliation entre Sahraouis et le développement social, économique et culturel des provinces du Sud.

AC : Le plan d’autonomie maintient donc le Sahara occidental sous la souveraineté marocaine?

Moulay Ahmed Mghizlat : Tout à fait, il s’agit d’une solution de compromis qui prévoit des compétences larges pour les Sahraouis, notamment dans le domaine de l’éducation ou de la santé. L’auto-détermination n’est envisageable ni pour le Maroc, ni pour les Sahraouis eux-mêmes.

La sécession sahraouie est un mirage; la constitution d’un Etat dans cette région ne serait ni viable, ni soutenable. Le recensement de 1974 a comptabilisé à peine quelques 74 milles Sahraouis… Il n’y a que le projet autonomique qui soit palpable et Réalisable.

Par ailleurs, nous avons reçu le soutien des chefs de tribus locaux. C’est la première fois qu’un pays africain –ou même arabe- se propose d’octroyer un tel statut d’autonomie à l’une de ses régions.

Le Maroc fait preuve de courage et même d’avant-gardisme. Les statuts d’autonomie accordés en Irlande et en Espagne nous démontrent que des solutions démocratiques existent.

AC : Pourquoi historiquement alors un tel conflit avec le Maroc?

Moulay Ahmed Mghizlat : Si l’on se réfère aux événements internationaux, on s’aperçoit que le conflit a débuté en 1975 et s’est arrêté précisément avec la chute du Mur de Berlin. Faute de financement et d’alliés, la rébellion a été stoppée dans sa progression.

AC : A vous suivre, le développement du nationalisme au Sahara occidental est étroitement lié aux calculs géopolitiques durant la guerre froide…

Moulay Ahmed Mghizlat : C’est exactement cela. Certains pays –notamment africains, proches du bloc de l’Est, ont instrumentalisé le conflit dans le but de priver le Maroc de sa frange

AC : Monsieur Moulay, ce mercredi sera présenté l’UPR (Universal Periodic Review) sur la situation des droits de l’homme au Maroc. Quelle est, en substance, le contenu de ce rapport?

Moulay Ahmed Mghizlat : Le rapport souligne l’approche participative qui a été celle du Maroc et du CORCAS depuis 2006. Grâce à la mise en avant du dialogue entre différents acteurs sociaux, le gouvernement du Maroc a constitué une véritable exception dans la vague de protestation populaire qui a secoué le monde arabe ces deux dernières années. Une nouvelle Constitution a été votée, faisant suite aux projets de réformes entrepris depuis 2004.

AC : Pourtant, de nombreuses ONG’s dénoncent toujours certaines violations des droits de l’homme qui surviennent sur territoire marocain… Alkarama a notamment pointé du doigt certains transferts de prisonniers qui seraient survenus peu avant la visite du Rapporteur spécial sur la torture M. Méndez…

Moulay Ahmed Mghizlat : Le Royaume du Maroc a déjà reçu la visite de trois experts avant la venue de M. Méndez. Il est trop tôt pour se prononcer sur les conclusions de son rapport mais le Maroc reste ouvert au dialogue et entend rappeler son désir de transparence dans le domaine des droits de l’homme. Nous entendons poursuivre notre apprentissage dans la société internationale et restons, en ce sens, ouvert à l’expertise des institutions de l’ONU.

Propos recueillis par Adrià Budry Carbó


Le Président du Corcas lors de la tournée d'explication au moment de la mise en place du Conseil

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