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mardi 7 mai 2024
 
 
 
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Une ample autonomie au sein d'un Maroc pluriculturel est la solution au contentieux du Sahara, affirme le journaliste et écrivain Espagnol, Javier Valenzuela, qui a appelé la Gauche Espagnole à procéder à une "profonde révision de ses positions" sur cette question.



Dans une interview-débat avec un autre poids lourd de la presse en Espagne, Ignacio Muro, ancien directeur de l'agence EFE et professeur de journalisme à l'université Carlos III de Madrid, Javier Valenzuela, qui collabore actuellement avec le journal "El Pais", estime "qu'aujourd'hui plus que jamais, la solution du (conflit) du Sahara passe par un Maroc pleinement démocratique".

Le vent de changement qui souffle sur la région offre l'opportunité au Maroc de consacrer "les réformes démocratiques, les réformes de décentralisation et de placer la résolution du problème du Sahara dans ce cadre-là", estime le journaliste Espagnol.

Une réflexion à contre courant de la position dominante en Espagne

Dans cette interview-débat, publiée, jeudi, par le site d'information "NuevaTribuna", et qui entre dans le cadre d'un cycle de débats intitulé "un regard depuis la Gauche sur le monde Arabe et l'Islam d'aujourd'hui", Javier Valenzuela livre également sa réflexion au sujet du conflit du Sahara, une réflexion qui "va à contre-courant de la position dominante en Espagne, principalement celle de la Gauche Espagnole".

Selon ce fin connaisseur de la question du Sahara et du Maroc pour avoir été correspondant du journal " El Pais " au Royaume de 1988 à 1990, "l'attitude de la Gauche Espagnole (concernant la question du Sahara) est une attitude très stéréotypée faite de clichés".

La Gauche Espagnole soulève cette question beaucoup plus en termes nationalistes qu'en termes démocratiques, regrette Javier Valenzuela qui s'interroge si cela est " cohérent voire compatible ".

L'heure n'est pas à la création de nouveaux Etats mais à l'intégration régionale

Il a estimé, dans ce contexte, que la solution du conflit du Sahara "ne passe pas nécessairement par la création d'un nouveau Etat, car en utilisant les mêmes arguments contre les nationalismes en Espagne, l'heure n'est pas à la création de nouveaux Etats. Au contraire, l'heure est à l'intégration régionale".

"Cela veut-il dire, pour autant, ne pas reconnaître la personnalité propre des Sahraouis ? Absolument pas. Mais cette identité ne nécessite pas un Etat comme nous le savons très bien en Espagne ", assure-t-il, avant de pousser encore loin la réflexion pour s'interroger: "Pour quelle raison les arguments et les solutions que nous défendons en Espagne ne seraient pas valables pour le Maroc et le Sahara? ".

Prié de commenter les assertions qui affirment que "la position actuelle dominante en Espagne ainsi que celles de IU (Izquierda Unida) et de la Gauche Espagnole en général sont héritées des positions coloniales du Franquisme" qui avait initié, en plein vent indépendantiste qui soufflait, dans les années 1950-1960, sur le Maghreb, un plan qui consistait à créer un Etat indépendant au Sahara en profitant des divergences entre l'Algérie, la Mauritanie et le Maroc, le journaliste Espagnol, avec une lucidité très rare et un sens courageux et élevé de l'analyse reconnaît que "le plan du Franquisme" était "la création artificielle (au Sahara) d'un Etat indépendant mais non viable, dans le but de le contrôler et de le mettre sous tutelle".

Mais le plan Franquiste a été mis en échec par feu Hassan II, a-t-il dit. Selon lui, "la volonté de l'Espagne était de continuer d'avoir une présence dans la zone avec un Etat fantoche quasi virtuel.

C'est cette même position qui est toujours défendue par la Gauche Espagnole en favorisant des réseaux qui s'appuient sur les sentiments voire l'héroïsme d'une population dont les dirigeants la mènent vers un projet non viable", a-t-il dit, estimant que la Gauche Espagnole au lieu de camper sur ces positions obsolètes devrait "proposer notre expérience autonomique (de l'Espagne) et exercer la pédagogie".

Source : MAP
- Actualité concernant la question du Sahara occidental/Corcas -

 

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