الـعـربية Español Français English Deutsch Русский Português Italiano
dimanche 5 mai 2024
 
 
 
Activités Nationales

Le Président du Conseil Royal Consultatif pour les Affaires Sahariennes a tenu ce mercredi 6 décembre 2006 à l’hôtel Hassan à Rabat une conférence de presse où il a traité des différentes étapes de l’élaboration d’une vision du conseil quant au projet d’autonomie dans les provinces du sud ainsi quant aux lignes directrices de ce projet qui satisfait toutes les revendications historiques des habitants de ces provinces. A cette conférence a participé la presse audiovisuelle et écrite nationale et internationale.



Ci-après le texte intégral de cette conférence à l’hôtel Hassan de Rabat :

Présentation de Mr. Khalihenna Ould Errachid :

 Tout d’abord, nous avons finalisé la proposition du projet. Cette proposition sera soumise  à sa majesté le roi. Elle a été approuvée par l’ensemble des membres du Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes après des discussions transparentes et secrètes de six mois. Le projet de la proposition s’articule autour de trois choses :

1- ce projet préserve la souveraineté marocaine sur toute la région du Sahara d’une manière claire et irréfutable.
2- ce projet permet aux sahraouis de gérer leurs affaires politiques, économiques, sociales et culturelles d’une manière directe et sans ingérence de quiconque.
3- ce projet se trouve en phase avec la légalité internationale. L’autodétermination et la participation de ceux concernés sont garanties par ce projet.

Question : concernant la soumission de ce projet au front Polisario, quelle est votre vision des choses surtout que vous avez déclaré que vous êtes entré en contacte avec eux et que vous convainquez l’autre partie? Est-ce que vous prévoyez que ces trois points seront acceptés surtout que vous avez six mois devant vous pour le soumettre aux nations unies ?

       
KOE : tout d’abord, le projet est innovent. Deuxièmement, depuis six mois, autrement dit, depuis la nomination du Conseil Royal Consultatif pour les Affaires Sahariennes, nous sommes entrés en contacte direct avec le Front Polisario. Nous nous attendons à ce que les parties concernées puissent prendre connaissance de ce projet.

Question : Président, le rapport de la commission de l’union européenne qui a été publié récemment a rapporté que le conflit au Sahara met en péril la région européenne toute entière. Vous avez été reçu d’un grand nombre de responsables européens. Quelle est votre évaluation du projet d’autonomie ?

 KOE: Effectivement, nous avons rendu visite à trois pays européens, la France, la Belgique et l’Espagne. Mais, nous avons aussi rendu visite au conseil européen, à la commission européenne et au parlement européen. Nous avons eu des discussions avec eux en toute franchise et transparence. Nous avons conclu de ces discussions que les européens sont avec le principe d’autonomie en tant que solution faisable du conflit. Nous lui avons aussi expliqué l’impact de l’absence d’une solution. Je présume que le rapport concerne cette absence. Cette absence équivaut à ce que le conflit du Sahara mette en péril la stabilité du continent européen et africain et mette en péril les intérêts des Etats-Unis. Nous avons expliqué aux responsables américains et européens que la région où se trouve le front Polisario et qui est un point de rencontre des frontières entre le sud de l’Algérie, du nord du Mali et de la Maurétanie, est une région sans contrôle et sans loi, une région où sévissent les organisations terroristes dont l’organisation Al Qaïda. Ceci met en péril le monde surtout après l’alliance entre l’organisation Belmokhtar et l’organisation Al Qaïda.

Question: quel message portez vous à l’encontre de l’Espagne, du Polisario et de l’Algérie ? Deuxièmement, est ce que la version qui a été soumise à sa majesté le roi, est-elle la même version, qui a été soumise à Walsum ?

KOE: Tout d’abord, nous avons rendu visite à l’Espagne en tant que gouvernement, en tant que parlement et en tant que partis politiques à Madrid. Nous avons eu des discussions avec le parti au pouvoir, avec le parti de l’opposition et avec le parlement ainsi qu’avec le sénat. Nous avons eu des discussions en toute franchise et en toute transparence concernant le conflit du Sahara. Nous sommes parvenus à les convaincre que le front Polisario n’est pas le seul représentant du peuple sahraoui. Aussi, nous leur avons demandé de considérer le conseil comme étant le représentant de la majorité des sahraouis dans la région. Et ils soutiennent l’option de l’autonomie comme étant une solution consensuelle.
Nous avons par ailleurs rendu visite à des régions espagnoles qui se trouvent en contacte directe avec le Maroc en d’autres termes, les îles canaries et l’Andalousie et nous avons eu des discussions avec leurs responsables sur le même sujet.

Concernant le projet d’autonomie qui a été soumis à sa majesté le roi, il n’a pas été soumis à Walsum comme la presse a rapporté.

Le projet ne sera pas soumis à personne excepté sa majesté le roi. L’objet de notre discussion avec Walsum était le conflit du Sahara, sa résolution et l’initiative marocaine.

Question : Ma question est comme suit : pourquoi l’Algérie qui prétend ne pas être partie prenante, entrave t-elle le processus de résolution. A titre d’exemple, la dernière recommandation auprès le l’assemblée générale des nations Unies concernant l’autodétermination et le référendum ? Est-ce que vous allez rencontrer Abdelaziz Bouteflika ? Surtout qu’hier on a rapporté que le front Polisario a demandé à la diplomatie algérienne de contrecarrer les projets du Maroc après que certains pays africains aient gelé leur reconnaissance du front Polisario ? Ma deuxième question : quels sont les points communs entre le projet des partis politiques marocains qui parlent d’une régionalisation élargie tandis que vous vous parlez d’autonomie? Y a-t-il une différence dans l’appellation du point de vue juridique?

KOE: concernant le premier volet de la question sur l’Algérie. J’ai déjà dit, que l’Algérie est un pays voisin et qu’elle est du point de vue du Maroc que l’Union du Maghreb Arabe est une nécessité. Elle est partie prenante dans le conflit parce qu’elle accueille les camps de Tindouf et le Front Polisario sur son territoire.

L’Algérie a une position contradictoire. D’une part, elle prétend ne pas être partie prenante dans le conflit et ce à l’international. Nous, nous préférons cette position. Par ce que grâce à cette position, nous serons en mesure de résoudre le conflit d’une manière paisible, consensuelle et grâce aux négociations. Concernant ce que nous avons constaté dernièrement au niveau de l’organisation des pays non alignés et au niveau de la quatrième commission… ceci résulte de l’insuffisance du front Polisario au niveau diplomatique et politique ce qui a poussé l’appareil algérien diplomatique à le soutenir surtout que ce dernier passe momentanément d’une crise politique après le 25 mars, autrement dit, après la nomination du Conseil Royal Consultatif pour les Affaires Sahariennes. Une crise à l’intérieur des camps et à l’intérieur de son appareil diplomatique et politique. Ceci a poussé l’Algérie à lui fournir un soutien politique et diplomatique.

Concernant la question, est ce que le projet d’autonomie ressemble à la régionalisation élargie. Ceci n’a pas été objet de démêlés.
Il s’agit de l’autonomie et les partis politiques ne le qualifient pas autrement. Une autonomie et non une régionalisation élargie. Une autonomie selon les standards internationaux.

Question : est ce que la région de l’autonomie concernera uniquement la région se trouvant  en conflit ou d’autres régions selon la nature sociale et sociologique? Si l’autonomie ne concernera qu’uniquement la région se trouvant en conflit, ceci ne mènera t-il pas à une nouvelle source de conflits où il y ‘aura un transfert de cette région qui ne sera pas objet d’autonomie?

 KOE: il s’agit là d’une langue de bois. Nous voulons que le conflit soit résolu et qu’il ne se complique pas. Ce langage n’a pas de sens. Le projet est destiné à résoudre le problème. Ceci n’a pas été l’objet de nos discussions à l’intérieur du Corcas. Nous ne discutons pas du fait de créer un nouveau problème mais de résoudre un problème vieux de plus de 30 ans. Cette discussion n’est pas du tout positive.

Question : Mais le problème s’est posé ?

KOE : non en aucun cas. Pourquoi ? Ce problème ne s’est pas posé dans les régions ne se trouvant pas en conflit. Celui qui le pose ne comprend rien à l’intégrité territoriale et à l’unité nationale.

Question : ce problème se pose pourtant ?

  KOE : (interrompant) non en aucun cas, pourquoi et depuis quand ? Concernant le conseil de sécurité et la communauté internationale, les choses sont claires. Le Maroc est libre dans son territoire de Tanger à Lagouira. Il peut en faire ce qu’il veut. Pour nous, ceci n’est pas un problème et nous n’en discuterons pas. Et il n’a jamais fait partie de notre agenda et il ne le sera jamais contrairement à ce que rapporte la presse.

Question : est ce que le conseil a eu recours lors de l’élaboration du projet à des experts marocains ou à des experts étrangers français, espagnols ou autre ?

KOE : non, le projet d’autonomie est une marque déposée du Conseil. Le fait de prétendre que des experts étrangers ou nationaux ont participé à l’élaboration du projet, tend à minimiser l’importance des sahraouis et de leur capacité à élaborer un tel projet.

Non, nous avons prouvé que nous sommes capables à réaliser un projet complet intégré et détaillé qui ne laisse aucune question en suspens. Nous sommes prêts à réaliser ce projet dont le but de préserver l’intégrité territoriale et l’unité nationale dont nous avons été chargés par sa majesté le roi. En même temps, nous voulons que ce projet puisse bénéficier de la crédibilité des parties concernées qui sont les sahraouis et au niveau international. Ceci étant, nous sommes parvenus à soumettre un projet crédible et complet.

Il ne s’agit pas d’un projet simple mais, d’un projet complet de point de vue constitutionnel, juridique, organisationnel, politique et social qui n’a laissé rien au hasard.

Question : l’autonomie en tant qu’expérience, nous la trouvons dans certains pays. Est-ce que vous avez pris en considération qu’il pourrait y avoir des tentatives d’indépendance que ce soit à l’intérieur ou de la part de certaines parties étrangères et ce dans le futur ? Est ce que vous avez pensé à ce point qui pourrait produire un problème dans le futur ?

 KOE: l’autonomie est une solution définitive et une solution pour les revendications historiques des fils de la région. Elle leur permet de gérer eux même leurs affaires politiques et économiques. Cette solution n’est pas modifiable que ce soit de la part de l’état ou encore de la part des habitants de la région. Elle satisfait toutes les parties. Les prérogatives de l’état sont claires. La même chose pourrait se dire des prérogatives des sahraouis.

Question: est ce que le conseil jouit d’un laps de temps bien défini pour faire appliquer le projet d’autonomie et quelles sont les étapes de cette mise en application ?

KOE : non, le conseil est une institution royale. Il est chargé de la réalisation du projet. Nous l’avons finalisé et nous l’avons soumis à sa majesté le roi. Il revient à l’état de mettre en application ce projet et il lui revient aussi de déterminer le rôle qui nous sera attribués.

Question : les étapes de la mise en application de l’autonomie dans les provinces du sud en détails ?

  KOE : nous allons commencer dès aujourd’hui et dès que sa majesté aurait approuvé la version définitive.

Question : Mr. Khalihenna Ould Errachid, vous avez finalise le projet d’autonomie.

Première question : certains médias ont rapporté qu’il y a des démêlés à l’intérieur du conseil et surtout à l’encontre  de la présidence et que Mr. Khalihenna monopolise la prise de décisions ?

Deuxième question : concerne l’étape d’après la présentation du projet. Quelles sont les missions que vous allez entreprendre dans le futur ?

KOE: je lis les journaux et ce que rapporte la presse est contradictoire avec la réalité. Cependant, la presse est libre de rapporter ce qu’elle veut.

Tout d’abord, il n’y a pas de démêlés à l’intérieur du conseil. Nos travaux se font dans la bonne humeur et dans la fraternité.

Le conseil n’est pas un parti politique, une commune, une préfecture ou une association de la société civile. Le conseil est une institution royale jouissant d’un dahir et de responsabilités bien définies. La presse et les journalistes ainsi que des membres du conseil n’ont malheureusement pas pris connaissance du dahir.                                                                                           

Le président ne monopolise pas la prise de décision et le Corcas n’est pas habilité en aucun lieu à prendre seul une décision. Par contre, nous déterminons tout ce dont nous serons chargés. Les médias rapportent que le président voyage seul, qu’il prend à lui seul les décisions et qu’il reçoit seul. Lorsque je voyage, je voyage en compagnie des vice-présidents. Les vice-présidents ont été élus d’une manière transparente et libre. Ils représentent les différentes tribus de la région. Les vice-présidents sont à mon côté lorsque je reçois un diplomate ou bien encore un responsable. Je n’entreprends rien sans avoir recours à eux.

Cependant, en tant que président, j’estime que les membres du Conseil Royal Consultatif pour les Affaires Sahariennes devraient disposer d’un minimum de compétence. Notre mission ne se résume en aucun cas à faire du tourisme. Le Conseil a été nommé pour assumer une glorieuse mission, il s’agit, en l’occurrence, d’apporter notre soutien à sa Majesté le Roi Mohammed VI dans la résolution de ce conflit. Nous nous basons sur la compétence et sur les résultats pour faire avancer le travail du Corcas.

Question: quelles sont les missions respectives du Conseil Royal Consultatif pour les Affaires Sahariennes dans le future?

KOE : Nous attendons à ce que sa Majesté le Roi puisse déterminer la phase à venir et ce,  après la présentation du projet.
Aussi, nous attendons les instructions de sa majesté le Roi. Et comme je l’ai souligné précédemment, nous sommes un organisme royal qui travaille aux côtés du roi et qui reçoit ses instructions directement du roi. Nous nous attelons ainsi à appliquer les missions dont nous sommes effectivement chargés.

Question: concernant le troisième principe, vous avez indiqué que le projet d’autonomie se trouve en phase avec la légalité internationale, y compris le principe d’autodétermination. Différents pays influents font pression pour que ce principe soit incorporé dans le projet qui a été élaboré par le Conseil Royal Consultatif pour les Affaires Sahariennes.
Premièrement, quelle est la version que vous avez envisagée pour le principe d’autodétermination dans votre projet ? Et est ce que ceci réfère sur le fait que le principe de référendum sera encore présent dans ce projet ?

 KOE : la version définitive ne sera pas dévoilée. Vous ne devriez pas omettre que nous avons eu des discussions avec les différents pays influents au niveau international. Nos discussions ne relevaient pas du protocole et n’étaient pas des discussions cérémonieuses. Les discussions allaient directement au but surtout que le projet se trouve en phase avec la légalité internationale.

Que veut dire la légalité internationale? La légalité internationale tire son origine de la charte des Nations Unies qui traite du principe de l’autodétermination. Ce principe concerne deux aspects :

- l’autodétermination qui mène vers le séparatisme
- l’autodétermination qui mène vers l’unionisme 

Et ces deux solutions sont faisables. On trouve à titre d’exemple en Europe l’autodétermination sous forme d’autonomie et c’est ce chemin pénible que nous avons choisi d’emprunter. L’autonomie que nous avons élaborée est une forme très avancée de l’autodétermination reconnue par la charte des Nations Unies.

Nous considérons que ce que nous avons approuvé hier est sur le même pied que le principe d’autodétermination car il contient l’accord de la majorité écrasante des sahraouis.

Question: est ce que l’idée du référendum est ainsi révolue?

KOE : le référendum sur la base de l’identification de l’identité et le référendum sur la base du séparatisme font partie du reliquat du passé.

Question : en tant qu’étape qui pourrait mener vers l’autonomie ?

KOE : effectivement.

Question: en tant qu’étape après cinq ans ?

KOE : l’autonomie est une solution définitive.

Question : Vous parliez souvent du fait que l’autonomie est une garantie pour la participation politique, économique, sociale et culturelle des habitants de la région. Comment ceci pourra se faire dans le cadre de la mise en application de ce projet et dans le respect des standards internationaux ?
 
Quel est le message que vous voudriez porter à l’encontre de l’autre rive surtout après l’élaboration du projet?  Et en quoi ce projet est-il innovent ?

KOE : tout d’abord, je veux que les partis politiques puissent être conscients de l’importance du moment et ce comme les membres du Corcas. Le moment est historique. Un projet comme celui-ci n’a jamais eu d’équivalent dans toute l’histoire du royaume. Le Maroc n’a jamais entrepris une telle initiative de ce niveau là et de cette forme là et ce tout au long du conflit. Il s’agit d’une étape historique.
 
Deuxièmement, ce projet a été élaboré par les partis concernés. Ceci est une preuve tangible du changement. Sa Majesté le Roi a chargé tous les sahraouis de cette mission. Cette mission n’est par une manœuvre politique ou diplomatique et n’est pas une simple sortie médiatique. Cette mission est un travail colossal et historique qui aura de l’impacte sur le Maroc en tant que pays, sur les sahraouis, sur l’Afrique, sur le tiers monde, sur le monde arabe et islamique et contribuera à la résolution du conflit sur la base des négociations, en faisant des concessions et en proposant une solution mutuellement acceptable.

Ceci ne sera pas accepté facilement par nos frères à l’intérieur du Front Polisario. Et comme je souligne à maintes fois, le problème du Sahara est un problème purement marocain qui n’a pas été résolu au moment voulu et qui a pris de ce fait une dimension internationale. Certains pays européens y ont été insurgés pour des motifs connus : la guerre froide, les conflits arabo-arabes, le conflit concernant les frontières avec l’Algérie et l’inconvenance de l’administration marocaine.

L’autonomie changera le Sahara. Le Front Polisario se trouve ainsi dans un piège politique et est confronté à une crise intérieure. Il ne dispose pas d’alternative pour nos familles et pour nos citoyens ainsi que pour la région et pour les peuples du Maghreb Arabe. Le Maroc jouit d’une alternative pour la guerre et pour les conflits. Une alternative qui est en parfaite phase avec les modèles de résolution des conflits dans le monde qui est devenu un seul et unique village.

Le Maroc ne souffre pas de complexe d’infériorité quand il s’agit de soumettre des solutions ambitieuses et courageuses. Des solutions historiques, politiques, diplomatiques, constitutionnelles et organisationnelles de la part de sa Majesté le Roi, de la part des partis politiques nationaux et de la part du peuple marocain. Ces solutions sont élaborées tout d’abord à son profit et entrent dans le cadre des reformes structurelles de l’état marocain qui a recours aux standards démocratiques et pluralistes. Par ailleurs, elles satisfont une partie de la population qui s’est soulevée et qui s’attendait à ce qu’une solution puisse être trouvée pour les problèmes auxquels elle se heurtait.

 Ce projet est adressé à tous les sahraouis, y compris au Front Polisario. L’indépendance du Sahara et le référendum sur la base de l’identification de l’identité ne sont plus applicables. Ceci a été confirmé par les Nations Unies surtout que les sahraouis et en d’autres termes le peuple sahraoui, ne se trouve pas uniquement dans le Sahara occidental qui était sous occupation espagnole. Le peuple sahraoui est réparti sur quatre pays, en l’occurrence, le Maroc, l’Algérie, le Mali et la Maurétanie. Donc, pour que ce projet puisse aboutir, il est incontournable de modifier les frontières. Et puisque la modification des frontières n’est pas raisonnable et que l’indépendance ne surviendra qu’après l’organisation du référendum et l’identification de l’identité, nous nous trouverons ainsi devant deux options : soit resté bloqué dans l’impasse ce qui est renforcera encore plus la crise que vivent les sahraouis et les pays du Maghreb Arabe en général surtout que la communauté internationale aspire à une solution. Aussi, nous demandons à ce que les sahraouis puissent faire le choix entre deux choses : soit resté dans les camps de réfugiés et vivre de l’aide humanitaire ce qui est en parfaite contradiction avec leur mode. Soit s’allier à un choix moderne démocratique avancé qui nous mettra à pied d’égal avec les Etats-Unis, l’Espagne, la Grande-Bretagne et l’Allemagne et qui permettra aux sahraouis de gérer eux même leurs affaires économiques, sociales, culturelles, sans pour autant perdre le lien avec les composantes de leur personnalité dans leur pays.

Oui, nous admettons qu’il y a eu un problème par le passé. Et le Maroc n’a pas essayé de se soustraire à ce problème. Sa majesté le Roi n’a pas fait de ce thème un tabou. Oui, il y a eu des violations. Mais, ceci est un autre Maroc et une autre époque. Ceci a été encouru par une grande partie du peuple marocain et il faudrait bien ne pas entrer dans les détails.

Le projet d’autonomie ne permet en aucun cas à l’état quel qu’il soit, au gouvernement quel qu’il soit et au parti au pourvoir quel qu’il soit de changer ce projet. Il ne permet pas aussi aux partis concernés de modifier la donne du jeu. Ce qui est à l’état revient à l’état et ce qui est aux fils de la région revient aux fils de la région. Toutefois, ce qui est commun et ce qui revient à la communauté internationale n’ont pas besoin d’une mise en point.

La communauté internationale confirme- et nous avons reçu des garanties et du soutien des pays influents- que cette solution est la solution idoine pour résoudre ce genre de conflit et qu’elle sous-entend que des concessions se fassent de la part des deux parties pour qu’on puisse parvenir à une solution- médium, en d’autres termes une solution qui mène à l’autonomie.

J’insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas de régionalisation, de régionalisation élargie ou de décentralisation. C’est une autonomie avec la même appellation et avec le même contenu comme en Europe. Ni plus ni moins.

Le Front Polisario se trouve depuis environ six mois dans une crise intérieure. Il désigne le Conseil Royal Consultatif pour Les Affaires Sahariennes comme étant un tsunami. Pourquoi? De la simple raison, c’est que nous apportons un nouvel choix. Les camps regroupent entre 25 et 26% des habitants qui ont été objet de l’identification de l’identité par le MINURSO. Le reste se trouve dans la région. Par conséquent, il faudrait prendre en connaissance de cause l’avis des deux tiers des habitants qui soutiennent l’union avec le Maroc et l’autonomie en tant que solution. Deuxièmement, tous les habitants des camps n’aspirent pas au séparatisme et à l’indépendance. Le front Polisario est un mouvement dogmatique et non démocratique. La liberté, la démocratie et la liberté d’expression sont pratiquement inexistantes dans les camps. Les habitants des camps de Tindouf ne disposent pas de documents d’identité et de moyens de mobilité. Ils vivent par ailleurs dans un territoire qui leur est étranger. Le front Polisario est dirigé par un groupe dont le nombre ne dépasse pas entre 800 et 1000. Ces personnes s’accrochent à une chose dont elles tirent profit directement.

Le reste des sahraouis dans les camps disent directement lorsqu’ils viennent à Rabat qu’ils sont pour l’autonomie, tandis que les sahraouis, y compris  les sahraouis qui vivent dans la région, dans Laâyoune, Dakhla, Boujdour, et Smara, nourrissent du doute à l’encontre du projet d’autonomie. C’est le cas aussi pour les médias.

Non, ce projet est déjà sur la table et sera la solution pour cette question, je considère et j’estime que tous les sahraouis, excepté une minorité qui a instrumentalisé cette question depuis plus de 30 ans, saluent et s’allieront au projet d’autonomie. L’autonomie garantie la dignité, le respect des droits des sahraouis, les traditions des sahraouis, et leur participation à la construction de l’histoire du Maroc et ce tout au long de 12 siècles.

J’estime ainsi que le Polisario se trouvera seul après que le projet sera approuvé par sa Majesté le Roi et deviendra une réalité apparente.

Je suis optimiste et ce suite à mes contactes. Le Corcas a des activités diplomatiques et médiatiques à côté de l’autonomie. Sa mission principale réside dans la prise de contacte avec nos frères dans les camps. Nous entrons quotidiennement en contact avec une partie des dirigeants et une partie des habitants des camps. Ils seront pour l’autonomie dès qu’ils prendront connaissance du projet et si l’Algérie les y autorise. Les camps de Tindouf se trouvent dans le territoire algérien. Celui qui les autorise à regagner ou à quitter les camps c’est l’Algérie.

Ainsi, nous faisons appel à l’Etat Algérien en tant que pays- ami, frère et voisin et qui entretient des relations étroites avec le Maroc, avec le peuple marocain et avec l’Etat Marocain d’autoriser nos frères à retourner au Maroc.

Question: en tant que communauté marocaine qui défend l’intégrité territoriale et nationale à l’étranger et qui organise des manifestations par devant les ambassades d’Algérie dans le monde, ne pensiez-vous pas Président qu’on devrait soutenir ces associations ?

KOE : nous avons tenu lors de nos visites en France, en Belgique, en Espagne et aux Etats Unis des rencontres avec la communauté marocaine établie dans ces pays, j’opte pour cette idée.

Question : concernant le fait d’interdire la visite de la commission du Parlement Européen dans la région ?

KOE : tout d’abord, je vous informe que la soumission du projet d’autonomie à sa Majesté le Roi concorde avec les festivités du peuple espagnol à l’occasion de l’adoption de la constitution du royaume. L’expérience espagnole est d’une grande utilité pour nous, nous nous sommes inspirés des expériences internationales, y compris de l’expérience espagnole, et  nous les avons adaptées aux spécificités marocaines.

Concernant l’interdiction de la Commission Européenne, je vous assure que j’ai rendu visite au Parlement Européen et que j’ai tenu une rencontre avec la commission ad hoc sur la question du Sahara marocain. Cette commission se constitue de 6 membres, dont 5 membres d’associations pro-Polisario. Son interdiction entre dans le cadre de l’autodéfense comme stipulé dans les chartes internationales.

Nous avons reçu des associations et des délégations, y compris des espagnols et d’autres étrangers, et nous ne pouvons en aucun cas accepter qu’on brandisse le drapeau du Polisario ou qu’on dise vive la RASD. Vous aussi, vous refusez qu’un espagnol brandisse le drapeau de l’organisation ITA à Madrid. C’est ce que j’ai déclaré au Parti Socialiste, au Parti Populaire et à la Commission Espagnole des Travailleurs. Il ne s’agit pas uniquement du respect de la fierté des sahraouis qui croient en l’unité de leur pays, mais du respect du peuple marocain tout entier.

Cependant, toute organisation ou tout parti sont les bienvenus dans la région s’ils désirent connaître la vérité et s’ils adoptent la neutralité.

Je veux par la même occasion signaler que certaines organisations internationales apportent lors de leur  visite dans la région un soutien matériel pour les sympathisants avec le Polisario, une chose qui met en péril la stabilité du Royaume.

Question: après l’élaboration de votre Conseil du projet d’autonomie, envisagez-vous d’entrer en négociations avec le front du Polisario en vue de discuter de ce projet?

KOE: absolument, nous voulons négocier dès maintenant avec le Polisario et là où il veut, à Tindouf, à Madrid, à Las Palmas, à Washington, à Moscou… cependant, sur la base de principes clairs qui nous mèneront vers une solution. Nous voulons négocier pour parvenir à une solution.

Si le Polisario accepte l’autonomie en tant que solution unique, définitive et consensuelle, il est appelé à participer à l’élaboration du contenu du projet. Ce contenu est apte à être discuté quant aux prérogatives, quant aux relations et quant au contenu global de cette proposition.

Sans aucun doute, tout est discutable sauf la souveraineté marocaine.

Question : j’aimerais vous poser deux questions sur le projet d’autonomie élaboré par votre Conseil ? Est ce que le projet nécessite un amendement constitutionnel ? Lorsque vous dites que l’autonomie se trouve en phase avec l’égalité internationale, est ce que cela veut dire la mise en place d’un parlement fédéral et d’un gouvernement local ?

KOE : concernant l’amendement de la constitution, nous avons proposé ce qui devrait être modifié.

Concernant les structures et les institutions de l’autonomie, ces dernières sont garanties. Il y aura un gouvernement local, un parlement, une juridiction et toutes les autres institutions. Le projet d’autonomie est un pas révolutionnaire. Le projet d’autonomie est clair et ne laisse pas de marge pour les conflits que ce soit dans le présent ou dans le future.

Question: Concernant la situation des droits de l’homme au Sahara ?

KOE : le Maroc connaît un développement soutenu dans le domaine des droits de l’homme surtout dans les provinces du sud et surtout après la mise en place du Conseil Royal Consultatif pour les Affaires Sahariennes. Chaque personne qui voudrait s’établir dans la région a droit à la liberté d’expression et ce droit est garantie par l’état. Excepté le recours à la violence, pour parvenir à des dessins politiques, qui est rejeté partout dans le monde et qui ne peut être outrepassé.

Aussi, j’ai discuté avec les sympathisants avec le Polisario au Sahara de ceci. A titre d’exemple, je peux énumérer les cas d’Aminatou Haidar, de Tamek et de Dadach. Ils voyagent dans le monde, s’expriment en toute liberté, critiquent le Maroc, disent qu’ils sont avec le Polisario et avec l’indépendance et retournent vivre à Laâyoune. La règle est claire. Tout ce qui entre dans le cadre de la liberté d’expression est consenti et tout ce qui entre dans le cadre de la violence est refusé d’une manière catégorique. Tous, nous et vous en Espagne ne tolérons pas le recours des individus ou des institutions à la violence. Si cette règle est respectée, il n’y aura pas de violation des droits de l’homme. A propos, Aminatou Haidar dispose d’un passeport marocain et non pas d’un passeport délivré par le Polisario. En d’autres termes, il n’y a pas de violation des droits de l’homme dans la région.

Par contre, on ne parle pas de la violation des droits de l’homme dans les camps de Tindouf. Les individus ne jouissent pas de liberté d’expression et ne disposent pas de papiers d’identité. Est-ce que ce n’est pas une violation des droits de l’homme que de condamner les gens à vivre des aides humanitaires, que de non tolérer le pluralisme politique et que de ne pas laisser le Polisario adopter la démocratie.

Ce sont les nouveaux concepts de la violation des droits de l’homme dans les camps de Tindouf. Le droit à devenir membre dans un parti ou dans un syndicat, le droit de voyager quand on veut et le droit de changer de lieu de résidence quand on veut. Ce sont des droits inaliénables qui sont garantis par l’état marocain et pour tous les composants du peuple marocain et surtout dans la région du Sahara marocain. En contrepartie, on se retrouve devant l’absence totale de ces droits dans les camps de Tindouf et devant le fait que le Polisario constitue le seul parti dans les camps ce qui est encore une violation flagrante des droits de l’homme en 2006.

Vous, en Catalogne, vous ne tolérez pas un seul parti et vous combattez pour la démocratisation du parti communiste.

Question: quand est ce que vous allez appliquer l’autonomie et quelle marge de temps ceci nécessitera ? Et quelles sont les étapes qui précéderont son application ?

KOE : la proposition est entre les mains de sa Majesté le Roi et c’est sa majesté qui va déterminer les étapes à venir après que le Maroc va soumettre la proposition à la communauté internationale. La mise en application s’ensuivra.

Question: Le Maroc a déjà soumis une proposition d’autonomie à l’envoyé des nations unies Baker, mais ce dernier l’a rejeté. Que prévoyez-vous si les nations unies rejettent la proposition ? Et où réside la différence entre l’ancienne et l’actuelle proposition? Est-ce que la proposition d’autonomie fera objet d’un référendum ?

KOE : tout d’abord, la proposition du Maroc n’équivaut pas à celle de Baker. Baker a proposé deux projets :

- le projet –cadre qui fut accepté par le Maroc et rejeté par l’Algérie et le Polisario
- le deuxième projet qui fut accepté par l’Algérie et le Polisario et qui fut rejeté par le Maroc

Nous sommes à égalité dans ce cas et le plan Baker est pour ainsi dire révolu.

Question: je n’entends pas là la proposition marocaine d’autonomie ?

KOE: ce n’était pas une proposition. Le Maroc a soumis ce qu’on pourrait appeler en anglais Nopeper. Il s’agit d’une feuille qui n’engage personne et qui ne porte pas de signature. Le projet d’aujourd’hui est un projet de toute une nation, du roi, des partis politiques et du peuple et surtout un projet pour tous les sahraouis qui soutiennent l’unité à l’intérieur du Maroc. Ce nouveau projet est traité d’une manière différente à l’international en comparaison avec le projet Baker ou de tout autre projet.

C’est un projet historique qui vise à résoudre un problème et de sortir de l’impasse là où tout le monde a échoué. C’est un projet qui diffère des autres projets et qui n’a rien avoir ni avec la feuille ni avec les projets de Baker.

Question: et le référendum?

 KOE: le référendum n’est pas envisageable que ce soit au niveau de l’organisation ou au niveau technique.

 

 Le site n'est pas responsable du fonctionnement et du contenu des sites web externes !
  Copyright © CORCAS 2024