الـعـربية Español Français English Deutsch Русский Português Italiano
dimanche 13 octobre 2024
 
 
 
Presse Audiovisuelle

A la fin des travaux de la deuxième session ordinaire qui concernait la réalité et les programmes du secteur de l'habitat dans les provinces du sud, M. Khalihenna Ould Errachid a accordé, à la chaine régionale de Laâyoune, un entretien dans lequel il a évoqué la campagne diplomatique et médiatique organisée à l'étranger, pour faire connaitre le projet d'autonomie, qui a été rédigé par le Corcas, ainsi que les missions qui concernent le développement social et culturel aux quelles, le Conseil se consacre au Sahara



Présentation de l’animatrice : soyez les bienvenus, téléspectateurs, dans cet entretien avec Mr. Khalihenna Ould Errachid, président du Conseil Royal Consultatif pour les Affaires Sahariennes. Mr. Khalihenna, soyez le bienvenu.

Khalihenna Ould Errachid : merci.

Question : vous avez eu des tournées diplomatiques et médiatiques pour donner des explications sur la question  du Sahara. Votre agenda comprend –elle plus que le travail diplomatique?

 KOE : effectivement, nous avons depuis mars, depuis la nomination du Conseil Royal Consultatif pour les Affaires Sahariennes, entamé des travaux pour rendre compte du conseil, de ses missions à l’étranger et du projet d’autonomie.

Nous avons entrepris un travail colossal. Notre mission diplomatique ou autrement dit la première étape de notre mission diplomatique a touché à sa fin. Nous avons rendu visite aux pays influents qui s’intéressent à cette question et nous avons achevé d’étudier le projet d’autonomie dans la dernière session les 4 et 5 décembre courant. Ceci ne nous a pas cependant empêchés de se concentrer sur d’autres questions comme la promotion du secteur social, économique et culturel de la région. Et nous avons essayé depuis avril de résoudre certaines questions épineuses.

Question : par exemple?

KOE : à titre d’exemple l’Amnesty, l’Amnesty royale au profit des 46 détenus dans la région et au profit de ceux recherchés.

Question : ou bien les disparus ?

KOE : les disparus ou ceux recherchés par la justice. Il s’agit de 270 individus. Nous avons convenu avec le ministère de la justice, le ministère de l’intérieur, la sûreté nationale et la gendarmerie royale de lever la main sur cette procédure. Ceci a été appliqué depuis août. Cette procédure concerne ceux recherchés dans des plaintes de contrebande et d’immigration illégale ou dans d’autres plaintes comme les chèques sans provision. Ces individus ne seront pas poursuivis judiciairement.

Concernant d’autres dossiers comme le dossier des 30 professeurs de l’époque de la colonisation espagnole qui n’a pas encore été résolu, nous l’avons attaqué et nous allons essayer d’y trouver une solution adéquate. C’est le cas aussi du dossier des achbal de Maroc Telecom dont le nombre s’élève à 54 individus. Nous sommes parvenus à un accord avec le directeur  général de Maroc Telecom. Cet accord stipule que ces fonctionnaires quittent leur fonction en contrepartie d’un dédommagement et en contrepartie d’un salaire mensuel.

Question : quand est ce que cet accord sera appliqué ?

  KOE: il sera appliqué immédiatement sur chacun qui opte pour cet accord.

Question : c’est volontaire ?

 KOE : oui.

Question : et les ouvriers de Fausse boukraâ. On a entendu dire que vous êtes entré en contacte avec eux et qu’il y aura une résolution de cette question ?

KOE : avant le dossier du phosphate, nous avons étudié le dossier des Achbal et nous avons conclu qu’il s’agit de 450 individus qui travaillaient dans des sociétés publiques qui ont été privatisées comme le tourisme, les fabriques de sucre ou d’autre. Ces individus ont été licenciés et 150 de ces individus sont devenu des achbal. Nous accordons de l’intérêt à ce dossier pour y trouver une solution définitive.

Quant au dossier du phosphate, ce problème est vieux et sa résolution a été longue. C’est cependant l’un des problèmes dont j’ai été chargé par sa Majesté le Roi. Nous avons proposé à l’Office Chérifien du Phosphate et aux qui de droit de résoudre ce problème dans les meilleurs termes. La solution a été approuvée des deux parties et est entrée en vigueur. Cette solution repose sur trois choses :

- dédommagement d’une valeur de 34 millions cents et un lot de terrain équipé mis à disposition de la part de l’Office Chérifien du Phosphate pour chaque 630 ouvriers et le recrutement de 150 fils des ouvriers de la deuxième génération
- Fausse boukraâ mettra en place un bureau à Laâyoune chargé des questions administratives et sociales ainsi que de l’assurance maladie et la couverture sociale pour ces ouvriers retraités et pour leurs familles que ce soit ceux encore en vie ou ceux décédés.

Question : est ce que le dédommagement est convenable et est ce que vous avez pris en considération l’ancienneté des ouvriers ?

KOE : il s’agit d’un dédommagement auquel nous sommes parvenus après un accord entre les deux parties. Cet accord ne portera préjudice ni à la société ni aux ouvriers. C’est la seule solution possible, réaliste et réalisable. J’estime que c’est un bon accord.

Question : cette session est la session de l’habitat par excellence. Que pensez- vous du projet que le gouvernement vous a proposé et considérez vous que ce dernier est apte à résoudre le problème de l’habitat dans les provinces du sud?

KOE : tout d’abord, ce projet est le projet du conseil et le conseil après approbation de sa majesté le roi a consacré son agenda à cette question. C’est la première session qui traite des questions économiques et sociales. Comme vous le savez, nous avons tenu la première session en avril et cette session était destinée à l’élection des vice-présidents et à la mise en place d’un règlement interne. Et l’agenda de la session extraordinaire en mai et en décembre comportait le projet d’autonomie. Ainsi, c’est la première session qui se concentre sur les questions d’ordre économique et social. L’habitat est une des plus importantes questions sociales. Ce projet, nous l’avons étudié avec les administrations compétentes de point de vue architectural, artistique et financier. C’est un projet colossal et complet et ce n’est pas le fruit de projets vieux et existants. Tous les projets qui sont en phase de réalisation n’ont rien avoir avec ce nouveau projet que ce soit les lotissements ou les logements dans les provinces du sud. C’est un projet qui vise la résolution de ce problème en 2007.

Autrement dit, en 2007, il faudrait résoudre le problème des lots de terrain destinés à trois catégories :

La première catégorie la résolution définitive du problème des camps et des Zmaqs et de tous ceux qui s’y ont ajouté à Laâyoune, Smara, Boujdour et Dakhla. Chacun bénéficiera d’un lot de terrain où il sera installé et l’état lui fournira l’aide matériel nécessaire et l’accompagnement technique.

Question: ne pensez –vous pas que l’octroi d’un lot de terrain à tous ceux qui n’ont pas de revenu, ne favorisera t-il pas l’habitat insalubre ?

KOE: l’habitat insalubre naît là où il n’y a pas de contrôle. Ces individus recevront un plan et leur logement sera cadastré. Ceci est la requête de tous les marocains. Un lot de terrain et un plan pour qu’ils puissent bâtir leur logement. On a critiqué l’habitat public en disant que l’état a octroyé un logement non finalisé et un petit lot de terrain. Les individus bâtiront leur logement comme ils le souhaiteront. Le lot de terrain correspondra à leurs traditions. Entre 100 et 120 mètre quarré et trois étages, grosso modo, 360 mètre quarré. Il s’agit d’un grand acquis.

Question : est ce que les plans prendront en considération le mode de vie des sahraouis ?

 KOE: nous, les sahraouis, nous n’avons pas de spécificités quant à la construction de nos logements, nous vivons dans des tentes. Cependant, il y a une spécificité quant au climat sahraoui et quant à l’architecture. C’est pour cela qu’il faudrait avoir recours à des architectes spécialisés qui prendront en considération l’architecture de la région et qui devraient l’adapter au climat.

Question: quelles sont les mesures à prendre pour que ce projet puisse être appliqué dans les délais impartis ?

KOE: ce projet sera lancé en janvier. Nous allons mettre en place une commission dans chaque ville. La société Al Omrane sera chargée de la réalisation du projet. Elle dispose des compétences techniques et administratives nécessaires pour mener un tel projet à bons termes.

Nous allons mettre en place une commission dans chaque préfecture. Cette commission comprendra des élus et les services techniques pour accompagner ce projet tout au long de sa réalisation, que ce soit au niveau de l’équipement, des transactions, du listing des bénéficiaires ou de leur installation. Tout ceci sera lancé dans si peu et nous espérons que les bénéficiaires recevront les titres de leur propriété fin mars 2007.

Question: quels sont les autres secteurs qui constituent une priorité selon vous?

KOE: tous les camps bénéficieront de lots de terrain, de plans, d’accompagnement technique et de dédommagement financier. Les autres comme les zmags recevront des lots de terrain équipés et profiteront de l’accompagnement technique et immobilier.

Nous avons dans les provinces du sud 23 mille lots de terrain répartis sur toutes les provinces et ce selon le dernier bilan. Il y a une catégorie qui n’a pas encore bénéficié non seulement du logement mais encore d’un lot de terrain. Un programme de 26 mille lots de terrain répartis sur toutes les provinces lui sera réservé. A titre d’exemple, Laâyoune comporte 10300 lots de terrain. Qui bénéficiera de ces lots, tous ceux qui réclamaient un lot de terrain, les tribus, les achbal, les ralliés, les fonctionnaires et les veuves. Et Laâyoune à elle seule dispose de lots de terrain qui pourraient couvrir les besoins de toutes les catégories.

Ce projet vise à ce que tous ceux qui ont besoin d’un lot de terrain soient ainsi satisfaits et d’un seul coup.

D’autre part, il y aura des villas économiques et des immeubles. Pour ce faire, nous allons équiper des gros lots de terrain à des prix symboliques. La société Al Omrane ne gagnera rien dans ceci. Soit des lots sociaux ou des lots de villas. Il y aura au niveau de Laâyoune environ 4000 villas. Et les commerçants, les industriels et les jeunes entrepreneurs y trouveront ce qu’ils cherchent et ce chacun à son goût.

Question: quels sont les autres secteurs qui constituent une priorité après l’habitat?

KOE: ils sont nombreux. Premièrement, il s’agit de résoudre le problème que j’appellerai psychique des lots de terrain. Lorsque nous avons entamé une tournée dans les provinces du sud en mai, tout le monde réclamait un lot de terrain. Ce problème sera résolu dès que sa majesté le roi approuvera ce grand projet. Cette proposition sera applicable bientôt. L’état a contribué à ce que ce problème soit résolu au plus vite et qu’on puisse se concentrer sur d’autres questions. Comme la question de la pêche maritime et l’emploi. La pêche maritime reste la principale ressource de la région et il faudrait que les jeunes puissent s’orienter vers cette ressource. Nous allons étudier la manière dont cette question sera traitée.

Aussi, allons-nous nous concentrer dans les prochaines sessions avec le même rythme et avec la même précision technique et financière à remédier à certaines insuffisances comme l’injustice sociale.

Question: vous avez procédé aujourd’hui à l’inauguration d’un bouquet de sites électroniques. Pourriez- vous nous dire pourquoi ces sites?

KOE: l’Internet est devenu un moyen de communication le plus utilisé dans le monde. Nous voudrions que notre message parvienne à chaque ménage qui accorde de l’intérêt à la question du Sahara, à son histoire et au conflit. Nous voulons que ce dernier fasse connaissance du Sahara, qu’il puisse comprendre comment les sahraouis vivent, comment sont leurs villes et le  niveau de développement que ces dernières ont atteint. C’est aussi un moyen de raccordement entre les familles séparées, entre les habitants de la région et leurs familles dans les camps de Tindouf. Nous voulons de ceux qui vivent dans le camp de Smara à Tindouf puissent voir Smara, puissent la visiter. La même chose pourrait se dire du camp de Laâyoune, de Dakhla et d’Aousserd et des sahraouis établis en Espagne et en Maurétanie. C’est un moyen de réconciliation et non pas un moyen d’offensive, c’est un moyen de construction de l’autonomie sur la base de la fraternité et de la fierté de par les énergies et les potentialités dont regorge le Sahara.

Ce moyen sera disponible en quatre langues : arabe, espagnol, français et anglais. Grâce à ce moyen, nous ne dirons que la vérité.

Question : un dernier point. Quelle est la prochaine étape qu’envisage de franchir le conseil ?

Le projet d’autonomie a été finalisé comme vous le savez. Nous l’avons soumis à sa Majesté le roi. Et une fois que sa majesté l’a approuvé, nous entamerons la deuxième étape. Il s’agit en l’occurrence de le présenter à la communauté internationale.

L’animatrice : Mr. Khalihenna Ould Errachid, président du Conseil Royal Consultatif pour les Affaires Sahariennes, merci pour cet entretien.

 KOE: merci à vous.


 

 Le site n'est pas responsable du fonctionnement et du contenu des sites web externes !
  Copyright © CORCAS 2024