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mardi 5 novembre 2024
 
 
 
Presse Audiovisuelle

M. Khalihenna Ould Errachid, Président du Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes a indiqué lors de l'émission "Ziara Khassa", de la chaîne Aljazeera, le 02 décembre 2006, "l'autonomie, dont nous planifions l'application dans les provinces du sud, sur directives de SM le Roi Mohammed VI, est l'unique solution applicable et qui assurera toutes les conditions de la vie digne et libres pour nos frères" Sahraouis deans leur partie indulgente.



Présentateur de l’émission : Sami Koulaib
Invité de l’édition : Khalihenna Ould Errachid, Président du Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes
Date de l’édition : 2/12/2006

Les axes :
-La situation de la tribu et sa relation avec le Maroc
-Les positions politiques et la crise du dossier du Sahara
-Le rôle du Conseil consultatif et le projet d’autonomie
-Le rôle de l’Algérie dans l’affaire du Sahara

Sami Koulaib : Bien venus mes chers téléspectateurs, dans une nouvelle édition de l’émission  "Ziarat Khasat". Nous sommes à Rabat, et l’homme qui est mon invité aurait pu être un officier du colonialisme espagnol ou peut-être un gouverneur de la région du Sahara. Mais, il est aujourd’hui, parmi les plus important défenseurs de l’autonomie, sous le patronage du Trône marocain, pour ce Sahara. Entre l’occupation et l’autonomie, l’histoire de toute une vie de dialogue, de négociation, de guerre, que nous raconte Khalihenna Ould Errachid, Président du Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes.

Quand je suis arrivé à la maison du Président du Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes, au Royaume du Maroc, j’ai été interpellé par l’élégance de la maison, et j’ai pensé à la différence entre cette maison et les tentes que j’ai visité, il y a deux ans dans les camps sahraouis de Tindouf, où se trouve le centre principal du front Polisario. Alors cette richesse n’est-elle là que pour attirer ceux qui sont attachés à l’indépendance du Sahara, pour qu’ils se rallient au royaume du Maroc. J’ai donc posé la question à mon invité dés le début de la rencontre. D’où viennent cette richesse et cette aisance dont il profite.

Khalihenna Ould Errachid : Tout est bienfaits de Dieu

Sami Koulaib : Comment ?

Khalihenna Ould Errachid : C'est-à-dire avec mes efforts personnels

Sami Koulaib : Quoi, vous travaillez dans le commerce par exemple ?

Khalihenna Ould Errachid : Non

Sami Koulaib : Je veux dire à coté de votre travail. Il n’est pas possible pour un homme venu d’Espagne au Maroc et devenu ministre, d’avoir une fortune. D’où vient votre fortune ?

Khalihenna Ould Errachid : Non, je n’ai pas de fortune. Et ne considérez pas ma maison comme une fortune. C’est une maison d’habitation, après de longues années de labeur. Mais je ne suis pas fortuné

Sami Koulaib : Le Conseil Royal Consultatif dispose de ressource. Je sais que ses ressources quand il a été mis en place, il y a 20 ans, étaient réduites. Mais le Roi a augmenté cela cette fois. Avez-vous un salaire en tant que Président ?

Khalihenna Ould Errachid : Non, le travail des membres est volontaire

Sami Koulaib : Bon, vous appartenez à une grande tribu de la région du Sahara. La tribu des Rguibat. Quelle est l’importance de cette tribu ? Y a-t-il un recensement des habitants ? A-t-elle une importance particulière, ou des uses et coutumes qui différent de ceux des autres tribus ?

Khalihenna Ould Errachid : Non, la tribu des Rguibat, fait partie des tribus sahraouies. Elle est parmi les autres tribus.

Sami Koulaib : D’où êtes-vous, historiquement parlant ?

Khalihenna Ould Errachid : Cette tribu descend de Moulay Driss, le fondateur de l’Etat marocain. Les Rguibat sont Idrissides, comme d’autres tribus, tels Laarousiines, Cheikh Maouelainin, Toulbak, Filala. Ce sont toutes des tribus Idrissides appartenant à Moulay Driss le fondateur de l’Etat marocain. Et l’aïeul des Rguibat est celui qui est enterré à Tétouan

Sami Koulaib : Avez-vous des liens historique avec le Royaume en tant que tribu ?

Khalihenna Ould Errachid : Bien sur. Notre ancêtre est Moulay Driss, le fondateur de l’Etat marocain, nous faisons parti des fondateurs de l’Etat marocain.

Sami Koulaib : Khalihenna croit en ces rapports historiques et en les liens qui remonte, d’après ce qu’on m’a dit, jusqu’à l’Imam Ali Ibnou Abi Talib, Fatima-Zohra, El Hassan et El Houcine. Et il est comme les autres Sahraouis, un partisan du Trône du Maroc. Ils évoquent souvent cette appartenance pour confirmer la marocanité du Sahara, qui est toujours objet de conflit entre les deux parties et de guerre dangereuses entre le front Polisario et le Royaume du Maroc. Et pour vous présenter j’ai lu ce qui suit. A l’époque du Général espagnol Salazar, qui était le gouverneur général du Sahara espagnol, ils voulaient faire de vous le gouverneur de la région après son départ, et on vous a choisit comme Président du Parti de l’unité nationale sahraouie pour cela, est-ce exacte ?

Khalihenna Ould Errachid : Juste, mais pas au niveau du gouverneur Salazar, mais de l’Etat espagnol, qui voulait que je devienne Président d’un projet d’Etat.

Sami Koulaib : Pourquoi l’Espagne vous a choisit vous et pas un autre. Avait-elle confiance en vous ?

Khalihenna Ould Errachid : Non, ce n’est pas une affaire de confiance, mais le sujet de convenance ou peut-être cela vient de moi. Je ne sais pas, je ne connais pas les vraies raisons en réalité, qui les ont poussé à me choisir pour traiter ce sujet. Mais ce qui est certain, c’est que j’étais parmi les premiers qui cherchaient un changement politique dans la région.

Sami Koulaib : Que faisiez-vous à l’époque ?

Khalihenna Ould Errachid : Je travaillais dans une entreprise, dans les affaires, pour une société privée espagnole Land-rover

Sami Koulaib : Vous aviez commencé à vous intéresser à l’action politique ?

Khalihenna Ould Errachid : Oui bien sur. Je m’intéressais à la politique depuis mon plus jeune age. Au début, j’étais avec Mohamed Bassiri, quand il est venu au Sahara en 1968.

Sami Koulaib : D’Espagne, Khalihenna Ould Errachid a décidé de rejoindre le Royaume du Maroc. L’Espagne occupait le Sahara, mais, le défunte Roi du Maroc, Hassan II, a dirigé dans les années 70, la fameuse Marche verte. Et son action a réussit à faire partir l’occupant espagnol, de cette terre, qui après le départ du colonialisme s’est enlisée dans la guerre séparatiste, l’indépendance ou l’intégration. Le front Polisario revendique l’indépendance et le Royaume du Maroc l’accuse du séparatisme et revendique la récupération du Sahara, qu’il considère comme son droit naturel. Notre invité Khalihenna Ould Errachid lui, a décidé de quitter l’Espagne pour le Maroc pour rejoindre ce qu’il considère comme étant sa patrie. Et dans ce déménagement, il a décidé d’abandonner l’idée d’une entité indépendante au Sahara, malgré le fait qu’il était dans l’avant-garde des militants en faveur de l’indépendance.

Khalihenna Ould Errachid : Quand j’ai décidé d’abandonner l’idée de l’entité indépendante au Sahara, il y a eu un contacte entre SM le Roi, défunte Hassan II et moi-même.

Sami Koulaib : Au début, vous militait en faveur de l’indépendance, à un moment donné, je crois en 1974 ou 1975.

Khalihenna Ould Errachid : Oui, en 1975

Sami Koulaib : Vous appeliez vraiment en faveur de l’indépendance du Sahara. Qu’est ce qui vous a fait changer d’avis et que vous décidiez de rentrer et rejoindre le Royaume du Maroc ?

Khalihenna Ould Errachid : La pratique de la politique. Quand j’ai fondé le Parti national sahraoui, cela m’a poussé à abandonner l’idée de séparatisme. Car, notre société sahraouie est une société tribale. D’autre part, et en toute honnêteté et objectivité, je ne voyais plus aucun avenir à un Etat dont le nombre d’habitants est petit, et est réparti entre des dizaine de tribus avec des conflits tribaux anciens. J’ai choisi finalement après réflexion, de favoriser l’unité au dépend du séparatisme. C’est pour cela que je suis revenu au Maroc.

Sami Koulaib : Le changement était il dure. C'est-à-dire, est ce que les conditions de changement étaient difficiles ?

Khalihenna Ould Errachid : Non, je n’ai pas changé sous conditions. Mais le changement était difficile sur un plan psychologique. Car je suis venu à un pays où je n’ai pas fait mes études, où je ne connais personne, du moins je ne connais aucun des grands responsables, qui dirigeaient le pays. Mais j’ai décidé à la fin de prendre cette décision difficile malgré les difficultés psychologiques.

Sami Koulaib : A quel date cela a-t-il eu lieu exactement ?

Khalihenna Ould Errachid : A la mi mai 1975

Sami Koulaib : Cette date est venu après deux autres ceux des deux coup d’Etat. Le Roi avait une plus grande prise en main du Royaume. Le Roi Hassan II vous plaisait-il ? Le regardiez-vous de manière positive quand vous étiez en Espagne ?

Khalihenna Ould Errachid : Quand j’étais en Espagne, tous les Sahraouis étaient contre les tentatives de coup d’Etat.

Sami Koulaib : Mais la question concerne la personne du Roi

Khalihenna Ould Errachid : Ah ! Bien sur que la presse espagnole donnait une image de SM le Roi et du Maroc de manière générale et des arabes.

Sami Koulaib : C’est pour cela que je vous pose la question

Khalihenna Ould Errachid : Une image obscure à laquelle j’étais opposé. C’est l’une des raisons qui m’ont poussé à venir dans le Royaume

Sami Koulaib : Quand est ce que vous avez rencontré le Roi Hassan II, pour la première fois ?

Khalihenna Ould Errachid : Mon premier coup de téléphone a été pour SM le Roi

Sami Koulaib : Quand vous êtes arrivé

Khalihenna Ould Errachid : Non, avant d’arriver

Sami Koulaib : d’Espagne ?

Khalihenna Ould Errachid : Non ce n’était pas d’Espagne

Sami Koulaib : D’où alors pour qu’on puisse parler de cette histoire

Khalihenna Ould Errachid : De Suisse, puis j’ai rencontré SM le Roi le 19 mai

Sami Koulaib : Qu’avez-vous dit à votre première rencontre au Roi Hassan II ?

Khalihenna Ould Errachid: Je lui ai dit que je viens présenter mes devoirs de soumission et abandonner le séparatisme

Sami Koulaib: Qu’a-t-il répandu

Khalihenna Ould Errachid: En me souhaitant la bien venue

Sami Koulaib: Qu’a-t-il répandu exactement ?

Khalihenna Ould Errachid : Bien venu dans ton pays

Sami Koulaib : Quand est ce que vous l’avez rencontré pour la première fois ?

Khalihenna Ould Errachid : Je l’ai rencontré le 19 mai au palais de Fès

Sami Koulaib : comment cela c’est-il passé ?

Khalihenna Ould Errachid : Il était à l’époque malade, une grippe. Malgré cela il m’a reçu

Sami Koulaib : C’était une réception chaleureuse ?

Khalihenna Ould Errachid : Très chaleureuse et très conviviale. Je lui ai présenté mes devoirs de soumission et de loyalisme. Et il m’a répondu avec une belle allocution historique. Il a parlé de la relation entre le Trône et les Sahraouis. Et c’était mon premier contacte avec lui. Il était exactement comme je l’imaginais, un grand Roi.

Sami Koulaib : Vous lui avez embrassé la main ?

Khalihenna Ould Errachid : Oui, quelque chose entre le baise main  et l’épaule

Sami Koulaib : Surtout que les Sahraouis n’ont pas cette coutume

Khalihenna Ould Errachid : Nous n’avions pas d’habitudes protocolaires, mais nous nous sommes habitués rapidement

Sami Koulaib : Sur quoi vous êtes vous mis d’accord ?

Khalihenna Ould Errachid : C’était une séance appréciable

Sami Koulaib : Oui mais sur quoi vous êtes vous mis d’accord

Khalihenna Ould Errachid : Nous nous sommes mis d’accord sur la manière avec laquelle nous allions récupérer le Sahara

Sami Koulaib : Comment ? Avec les armes, en paix, en convainquant les Sahraouis ?

Khalihenna Ould Errachid : En paix

Sami Koulaib : qu’elle étaient les premières décisions ?

Khalihenna Ould Errachid : SM le Roi a pose un programme et je lui ai présenté des propositions et des conceptions pour réaliser ce programme, et nous l’avons entamé

Sami Koulaib : Khalihenna Ould Errachid a occupé de nombreuses responsabilités dans le Royaume du Maroc, depuis qu’il l’a rejoint. Ce Sahraoui, né en 1951 appartenant à la tribu des Rguibat, est devenu ministre d’Etat auprès du premier ministre. Il est devenu député de la région de Laâyoune. Et Khalihenna, nom que lui a donné sa mère pour que Dieu le préserve, avait fondé dans sa jeunesse le parti de l’Unité Nationale Sahraoui. Depuis 1983, il est Président du Conseil municipal de la région de Laâyoune. Mais sa première apparition connue est celle où il a critiqué avec force, le dirigeant de gauche célèbre Mehdi Ben Barka et son parti, comme il s’est radicalement opposé plus tard à l’ancien ministre de l’intérieur et homme fort, Driss Basri.

Khalihenna Ould Errachid : Cette apparition avait eu lieu au moment de présentation de la motion de censure à la chambre des députés. Je n’ai accusé personne de rien, mais, j’ai défendu le gouvernement, tel que cela engage les membres du gouvernement à cette époque

Sami Koulaib : Dans beaucoup de ce que j’ai lu, vous aviez accusé les socialistes de comploter et vous avez nommé Mehdi Ben Barka. Effectivement vous n’avez pas accusé et vous n’avez nommé personne à l’époque.

Khalihenna Ould Errachid : Non je n’ai accusé personne, mais j’ai défendu..

Sami Koulaib : avec férocité

Khalihenna Ould Errachid :…avec férocité la position du gouvernement, en tant que membre, et selon ce que j’ai entendu comme accusation, j’ai répondu, sans nommé quiconque. J’ai peut-être nommé Mehdi Ben Barka. C’était une attitude ordinaire dans le cadre de la motion de censure à la chambre des députés.

Sami Koulaib: Nous ne nous arrêterons pas au accusations et contre accusations. Ce n’est pas le sujet. Mais il y a un homme avec lequel votre relation a été essentielle dans votre histoire, c’est l’ancien ministre de l’intérieur et l’homme fort, Driss Basri. J’ai compris  qu’en 1992, vous l’avez accusé directement de falsifier les élections. Et je crois que cela a été essentiel  dans votre expérience. Jusqu’à quel point cela a –t-il été vrai ?

Khalihenna Ould Errachid: Driss Basri était un collègue  pendant longtemps au gouvernement, 17 ans. Et cela avait lieu quand nous étions au gouvernement. Je ne vois donc pas pourquoi parler de ce collègue alors qu’il n’est plus au pouvoir

Sami Koulaib: C’est pour vous faire connaître et faire connaître les étapes essentielles seulement, c’est pour cela que je vous demande si vous l’avez accusé de falsifier les élections ?

Khalihenna Ould Errachid: Nous avions peut-être eu de larges différents, oui

Sami Koulaib: Quel en a été la cause

Khalihenna Ould Errachid: Parmi eux les élections

Sami Koulaib: Et parmi eux le Sahara, car il était connu que Driss Basri voulait avoir tous les dossiers en main. Et vous vouliez travailler sur l’affaire du Sahara ou les affaires sahraouis de manière séparée  du ministère de l’intérieur ou au moins dans une coordination d’égal à égal et non comme collaborateur de Basri. Il y a eu des conflits nombreux sur ce sujet. Et vous l’avez même accusé en 1999 de mauvaise gestion des affaires sahraouies. C’est pour cela que je vous interroge sur le sujet. Est-ce que son action vous a affecté et a été la cause de votre éloignement du pouvoir  et des positions politiques où vous vous occupiez des affaires sahraouies de manière officielle et non seulement de la région de Laâyoune ?

Khalihenna Ould Errachid: Le conflit est en fait que moi je n’ai jamais suivi ni l’intérieur, ni Driss Basri, ni quiconque d’autre. Moi j’ai toujours été aux ordres de SM le Roi

Sami Koulaib: Il vous traitait avec une protection particulière…

Khalihenna Ould Errachid: Il y avait bien entendu des différents au sein du gouvernement ou à l’extérieur sur la façon de gérer, sur la manière de choisir la politique à suivre et bien entendu sa conception avait triomphé un moment.

Sami Koulaib: Pourquoi ? A-t-il pu influencer le Roi avec sa façon de faire ?

Khalihenna Ould Errachid: Ou peut-être car il disposait des moyens pour influencer

Sami Koulaib: L’argent, la politique et la sécurité?

Khalihenna Ould Errachid: Peut-être

Sami Koulaib: Pouvez-vous me préciser quel a été exactement la nature du conflit sur la question sahraouie entre vous et Basri ?

Khalihenna Ould Errachid: Les conflits concernaient le dossier dans sa globalité

Sami Koulaib: Comment cela

Khalihenna Ould Errachid: la gestion en interne, sa gestion à l’extérieur. Sa gestion sur tous les plans. C'est-à-dire que je n’ai pas été d’accord avec la politique suivie

Sami Koulaib: En tout cas votre voix s’élevait de temps en temps

Khalihenna Ould Errachid : C’est juste

Sami Koulaib : Et quand les délégation officielle allaient à Laâyoune, les journaux, en tout cas ceux qui l’osent écrivaient en réalité ce que vous disiez et à haute vois de manière dure contre ces délégations.

Khalihenna Ould Errachid : Mais les journaux parlaient rarement

Sami Koulaib : C’est vrai

Khalihenna Ould Errachid : Très peu

Sami Koulaib: Car ils étaient soumis à Driss Basri

Khalihenna Ould Errachid: Ou peut être en avaient peur, ou pas d’accord avec ce que je disais de manière osée et même au sein du gouvernement, quand j’étais membre du gouvernement ou hors du gouvernement. Je disais mon point de vue en toute liberté, clairement. La politique qui était suivie n’était pas sage.

Sami Koulaib: Le Président du Conseil Royal Consultatif marocain, Khalihenna Ould Errachid énumère les fautes commises dans la gestion de la crise du Sahara. Et ce sujet a été l’objet de polémique sur un quart de siècle au Maroc, et la plus grande partie de ce dossier est resté loin des lumières. C'est-à-dire que l’unanimité du Trône marocain, de la plupart des partis et des forces populaires autour de l’idée de récupérer le Sahara, n’a pas éviter les problèmes en interne entre ceux qui ont géré le dossier du Sahara, en particulier les Sahraouis vivant au sein du Royaume du Maroc. Ils étaient éloignés à une certaine étape, de la participation à la gestion de ce dossier. Qu’elles étaient les principales fautes ?

Khalihenna Ould Errachid: L’accord de Houston

Sami Koulaib: Quel a été le dysfonctionnement dedans ?

Khalihenna Ould Errachid: La non connaissance du dossier

Sami Koulaib:Est-ce l’unique chose ?

Khalihenna Ould Errachid: Non pas la seule chose. La pratique de la politique intérieure dans la région, l’éloignement des Sahraoui des prises de décisions, l’élargissement du déficit de confiance entre l’administration et les Sahraouis, pour l’orientation sur le terrain de manière claire qui permettrait plus de victoires au Maroc. Il y a eu beaucoup de fautes graves.

Sami Koulaib: Vous avez parlé à un moment de ségrégation vis à vis des Sahraouis même dans la région de Laâyoune. En particulier, au moment où il y a eu l’ouverture médiatique, vous parliez lors des entretiens de ségrégation.

Khalihenna Ould Errachid: Non pas la ségrégation

Sami Koulaib: Vous évitiez le mot racisme, mais vous parliez de ségrégation

Khalihenna Ould Errachid: Non je parlais d’éloignement

Sami Koulaib: Non ségrégation dans vos propos dans des entretiens

Khalihenna Ould Errachid: Dans le sens de l’éloignement; Plus on éloigne les Sahraouis de l’affaire plus elle est en crise.

Sami Koulaib: Vous disiez, qu’une personne peut arriver du nord du Maroc aujourd’hui et débuter le lendemain avec des privilèges meilleurs que ceux du fils de la région, le fils de la région de Laâyoune, où il a vécu depuis longtemps.

Khalihenna Ould Errachid: Pas à cause des origines de la personne, mais à cause de la politique suivie sur le terrain. C’était une politique qui éloignait les sahraouis de l’Etat et de l’administration et élargissait l’absence de confiance. Plus la politique d’éloignement des Sahraouis des décisions qui les concernaient, plus les choses se compliquaient pour de nombreuses raisons entre autre celle-ci.

Sami Koulaib: Quand le Roi du Maroc, Mohammed Via effectué sa dernière visite au Sahara, beaucoup a été dit. Certains ont considéré que c’était une réponse à ce qu’a fait le Polisario près des frontières. D’autres y ont vue un message adressé à l’Algérie. D’autres encore ont lié cela au dossier du Sahara devant le Conseil de sécurité. Le Roi Mohammed VI a lui, entreprit plusieurs actions qualifiées d’importantes. Ainsi, il a annoncé du cœur de la ville de Laâyoune, la fondation du Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes, qui contient 40 tribus. Et de là, il a annoncé l’idée de l’autonomie.

Khalihenna Ould Errachid: La nomination des membres du Conseil a eu lieu sur la base de la base de nomination royale. C’est SM le Roi qui a choisit la nomination au lieu de l’élection et c’est naturel, car c’est un Conseil Royal,avant d’être un conseil législatif ou d’un autre genre

Sami Koulaib: Mais il est supposé représenter tous les gens

Khalihenna Ould Errachid : Si, il représente tous les gens. Si on parle de la société sahraouie, qui est une société tribale, alors toutes les tribus sont représentées dans le Conseil.

Sami Koulaib : Comment vous expliquez alors certaines oppositions?

Khalihenna Ould Errachid : Il n’y a pas eu d’oppositions, mais le désir d’entrer dans le Conseil. Tout le monde veut y être. C’est naturel que 141 membres ne suffisent pas pour tous les Sahraouis

Sami Koulaib : J’ai entendu que deux membres sont morts ?

Khalihenna Ould Errachid : Non ce n’est pas vrai

Sami Koulaib: Ce n’est pas vrai ?

Khalihenna Ould Errachid : Non, cela veut dire que vous vous êtes basés sur une information inexacte. La représentation tribale donne toujours lieu à des conflits. Qui est le mieux à même de représenter la tribu. Pour sortir de ce cercle qui tourne en rang à chaque fois qu’on s’oriente vers la représentation tribale, on va dire du Conseil, sans risquer de se tromper qu’il représente toutes les tribus, mais qu’il ne représente pas tous les gens.

Sami Koulaib : Permettez moi, dans ce que j’ai collecté dans les archives sur la composition, sur les critiques qu’il y a eu, que certain disaient : un critique dans la ville de Laâyoune dit que le Conseil comprend les grand entrepreneurs au Sahara de ceux qui ont des intérêts avec l’Etat et dont la majorité constituent une bourgeoisie makhzanienne, dont les institutions marocaines ont fait des leader locaux qui leur sont fidèles à travers les intérêts, les cadeaux et les privilèges. Vous pouvez probablement répondre à ces mots, en défendant l’autre point de vue. Mais qui est derrière ces accusations à votre avis ?

Khalihenna Ould Errachid : Non, moi je ne réponds pas à cette accusation pour défendre le point de vue de l’Etat. Moi, je défends l’objectivité. Cette accusation est inexacte. Premièrement le nombre d’entrepreneurs qui se trouvent dans le Conseil Royal est très réduit. Il y a de nombreux entrepreneurs qui ne se trouvent pas dans le Conseil, et la majorité des membres sont des gens ordinaires, de jeunes. C’est une information falsifiée que de dire que les membres du Conseil Royal représentent la bourgeoisie. C’est tout à fait éloigné de la réalité, d’abord parce que la bourgeoisie au Sahara, c’est rare et c’est une accusation qui n’a rien à avoir avec la réalité.

Sami Koulaib : Malgré tout ce qui a été dit sur le Conseil royal consultatif des Affaires Sahariennes, au Royaume du Maroc, la réalité est que le Roi Mohammed VI a voulu à travers lui renouveler la confiance dans la relation entre le Trône et les Sahraouis. Surtout que la région de Laâyoune et d’autres ont connues dans la période précédente, des événements pendant les quels les drapeaux du Polisario ont été brandis, en protestation contre la situation en cours et pour exprimer le sentiment de ségrégation. Quand le Roi Mohammed VI a effectué sa visite dans la région, il a annoncé son idée d’autonomie, que certain considèrent comme un événement historique avec plus de décentralisation pour les Sahraouis. Alors que d’autres y voient une accentuation de l’idée de régionalisation dont parlait le défunt Hassan II.
 
Khalihenna Ould Errachid : L’autonomie est la seule solution possible et réalisable

Sami Koulaib : De votre point de vue ?

Khalihenna Ould Errachid : Non pas de mon point de vue, du point objectif du problème. La guerre a échoué, le referendum fondé sur l’identification est impossible. Il ne reste plus qu’une solution consensuelle, ce que l’ONU qualifie de solution politique.

Sami Koulaib : Comment pourrait-elle être consensuelle ? Est ce qu’elle peut être amendée ?

Khalihenna Ould Errachid : Elle peut être amendé, dans son contenu

Sami Koulaib : Et non pas l’amendement de la proposition ?

Khalihenna Ould Errachid : Non pas en ce qui concerne le choix….un choix autre que l’autonomie. Le Polisario peut contribuer à la formulation du contenu de l’autonomie.

Sami Koulaib : C’est vrai que vous avez proposé à une certaine époque, d’aider Mohamed Abdelaziz de devenir le premier Président de l’autorité d’autonomie. Mais la proposition d’autonomie ne peut être amendé, et on ne peut même pas discuter le principe, ou discuter seulement les détails de sa mise en place. Comment vous convaincrez une partie avec laquelle vous étiez en état de guerre, maintenant vous êtes en état de cesser le feu, alors que vous leur présentez une proposition qui peut être amendé ?

Khalihenna Ould Errachid : Non, je présente une proposition non amendable, mais son contenu peut être étudié, faire l’objet de négociation et de discussion. L’essentiel c’est le contenu et non le principe. Le principe est que l’autonomie en tant que solution définitive pour résoudre le conflit du Sahara. Le Sahara aura sa propre autorité avec un pouvoir autonome, dans lequel les gens gèrent leurs propres affaires politiques, économiques, sociales et culturelles dans le cadre de la Souveraineté marocaine.

Sami Koulaib : C'est-à-dire que le ministère des affaires étrangères et le ministère de la défense seront aux mains du Roi ?

Khalihenna Ould errachid : Non tous ce qui a trait à la souveraineté, les symboles de la souveraineté resteront aux mains de l’Etat central.

Sami Koulaib : Le Roi Mohammed VI a dit au  Polisario sans le nommer, vous trouverez des oreilles attentives à vos points de vue et à vos propositions. Mais jusqu’à présent nous n’avons entendu aucune proposition, ni les échos du fait que le Polisario ou l’Algérie aient reçu le message. Mais il y a eu un refus direct de ces propositions. Y a-t-il eu des choses dont n’avons pas entendu parler. Y a-t-il eu par exemple des contactes avec vous de la part de partie proches du Polisario ou au sein du Polisario? Vous avec votre histoire Sahraouie, et peut-être avec vos relations aussi, vous avez pu comprendre des autres choses que ce qui se dit?

Khalihenna Ould Errachid : Premièrement, il faut comprendre une chose, c’est que l’autonomie est adressée à tous les Sahraouis, abstraction faite de leurs appartenances politiques. C’est juste aussi, qu’elle est adressée aussi au front Polisario. Mais s’il s’avère que le Polisario ce mouvement politico-militaire ne comprend rien au réalisme et n’accorde aucune importance, aux intérêts des Sahraouis…

Sami Koulaib : Que ferez vous ?

Khalihenna Ould Errachid : les Sahraouis n’accepteront pas cela

Sami Koulaib : Et c’est quoi la solution ?

Khalihenna Ould Errachid : Y compris les habitants des camps, et c’est pour cela que nous sommes en contacte avec tous les Sahraouis y compris des membres du Polisario

Sami Koulaib : Comment ?

Khalihenna Ould Errachid : Contacte directe. Ils me contactent et je les contacte

Sami Koulaib : Y a-t-il contacte avec les gens du Polisario ?

Khalihenna Ould Errachid : Bien sur

Sami Koulaib : Par décision officielle du Polisario ?

Khalihenna Ould Errachid : Non, pas par décision officielle du Polisario, car la décision du Polisario n’est une décision démocratique. Jusqu’à présent le Polisario est un groupe dogmatique.

Sami Koulaib : C’est naturel que Khalihenna Ould Errachid qualifie le Polisario de dogmatique et de non démocratique. Il est à l’opposé avec lui. Et les conflits entre le Royaume du Maroc et le Polisario ont provoqué des incendies au Sahara plusieurs fois, avec des guerres qui n’ont pas empêché la poursuite du problème qui est toujours en suspend aujourd’hui, depuis plus d’un quart de siècle. L’Algérie était toujours accusée par le Royaume du Maroc d’être derrière la rigidité du Polisario. Quand l’autonomie a été annoncée, des vois algériennes se sont élevées pour rejeter cela, ou y voir une fuite en avant.

Khalihenna Ould Errachid : Le refus du Polisario par principe ou plutôt refus primaire, je peux le comprendre. Mais, pourquoi l’Algérie refuse, c'est-à-dire qu’est ce qui autorise l’Algérie à accepter ou à refuser, alors qu’elle n’est pas partie prenante de l’affaire.

Sami Koulaib : Je ne sais pas, mais ils ont dit que c’est une fuite en avant. Vous avez entendu la réaction ?

Khalihenna Ould Errachid : Non, je ne peux accepter cette position d’un Etat qui dit publiquement qu’il n’est pas partie prenante dans le conflit du Sahara. C’est pour cela qu’il doit laisser le Polisario et ses affaires.

Sami Koulaaib : Et vous, vous traitez avec elle comme une partie prenante ?

Khalihenna Ould Errachid : Non, j’réagis vis-à-vis de l’Algérie avec ce qu’elle dit. Je ne suis pas partie prenante dans le conflit du Sahara. Le sujet du Sahara concerne le Maroc et le Polisario. Donc, je ne peux pas accepter l’attitude de refus ou de l’acceptation d’un Etat qui dit ne pas être concerné par l’affaire.

Sami Kolaib : Alors  si le Polisario refuse et maintient son refus. Pour le moment, il refuse, et si il persiste, vous appliquerait l’autonomie dans les régions qui ne sont pas sous le contrôle du Polisario ?

Khalihenna Ould Errachid : D’abord je ne suis pas certain de ce refus, car je suis sur que si on réalise ce projet et il devienne une réalité, les Sahraouis rejoindront le projet, y compris les Sahraouis du Polisario

Sami Koulaib : posons, quand même, l’autre éventualité. Si le refus se poursuit que ferez-vous.

Khalihenna Ould Errachid : Le refus du Polisario ?

Sami Koulaib : Oui

Khalihenna Ould Errachid : Le refus du Polisario n’est pas le refus des Sahraouis

Sami Koulaib : Mais que ferrez-vous ?

Khalihenna Ould Errachid : A ce moment là, c’est SM le Roi qui décidera que fera le Maroc

Sami Koulaib : J’ai reçu dans cette émission, depuis un certain temps, environ un an et demi, le précédent Ministre de la défense algérien, Khalid Nizar. Il m’a expliqué, c'est-à-dire devant des millions de téléspectateurs, qu’il n’était pas d’accord à certains moments avec la délégation du Polisario et qu’il leur a demandé de sortir de son bureau et il leur adit qu’ils ne pouvaient perpétuellement combattre à partir du territoire algérien. A un certain moment, nous ressentions un changement dans la position algérienne envers le Polisario, ou alors l’orientation vers une sorte de réconciliation avec le Royaume du Maroc. D’abord quelles sont les informations dont vous disposez, jusqu’à présent sur la réalité de la position algérienne. Y a-t-il une orientation vers l’acceptation, même un peu plus tard de cette proposition marocaine, surtout que vous avez été diplomate dans vos propos ? Vous avez parlez du frère Abdelaziz Bouteflika, de son histoire dans l’action diplomatique. Et vous avez dit que l’Algérie sera gagnante car elle se débarrassera de ce souci sahraoui, tel que vous l’avez qualifié, elle a beaucoup supporté. Mais la question reste posée. Y a-t-il un changement dans la position algérienne ?

Khalihenna Ould Errachid : L’Algérie est un pays frère du  Maroc et un voisin important pour nous.

Sami Koulaib : Excellent

Khalihenna Ould Errachid : Elle dit qu’elle n’est pas partie prenante dans le conflit du Sahara. Bien sur, elle est concernée par le conflit du Sahara car il a lieu près de ses frontières.

Sami Koulaib : Vous la considérez comme partie prenante ?

Khalihenna Ould Errachid : Non, Non…je considère ce que dit l’Algérie le pays qui a fait la glorieuse révolution algérienne. Un grand peuple, donc je crois ce qu’elle dit.

Sami Koulaib : Vous êtes donc d’accord, que ce n’est pas une partie prenante ?

Khalihenna Ould Errachid : Elle n’est pas partie prenante dans le problème du Sahara. C’est un problème marocain interne, qui a pris des dimensions internationales, pour des causes que tout le monde connaît. Et quand l’Algérie dit qu’elle n’est pas partie, je la crois à 100%. C’est pour cela que je lui demande de ne pas être un obstacle concernant la solution, qui est conforme aux intérêts de tout le monde. Il est d’abord dans l’intérêt du Maroc, dans l’intérêt des Sahraouis, au sein du Maroc. L’Algérie dit aux gens et à toutes les instances y compris les Nations Unies, qu’elle n’est pas partie, et je la crois jusqu’à présent.

Sami Koulaib : Vous avez beaucoup fait les louanges de l’Algérie, jusqu’à présent. Avez-vous eu des réactions positives de la part du Président Abdelaziz Bouteflika ?

Khalihenna Ould Errachid : J’espère que ce sera un investissement pour l’avenir. J’ai espoir que les choses vont se détendre et que le projet de SM le Roi soit, inchallah, la solution définitive qui satisfait toutes les parties y compris l’Algérie.

Sami Koulaib : Mais vous n’avez pas reçu de réponse positive pour le moment ?

Khalihenna Ould Errachid : Je ne désespère pas d’avoir une réponse à n’importe quel moment

Sami Koulaib : Elle n’est pas encore arrivée pour le moment ?

Khalihenna Ould Errachid : Non, elle n’est pas arrivée pour le moment. Comme j’ai dit, il y a une situation psychologique qui s’est accumulée entre l’Algérie et nous. On doit en triompher. Il faut parler franchement.

Sami Koulaib : Vous avez dis que vous demanderez la permission à SM le Roi Mohammed VI, pour aller en Algérie et discuter de la situation et peut-être aller dans les régions sahraouies sous contrôle du Polisario. Pourquoi ne l’avez-vous pas fait pour le moment ?

Khalihenna Ould Errachid : Car je veux que les conditions psychologique soit bonne

Sami Koulaib : Comment ?

Khalihenna Ould Errachid : Que le projet soit introduit dans les débats et que tout le monde voit que nous travaillons dans le cadre d’un véritable projet et non une manœuvre politicienne.

Sami Koulaib : Le Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a dit dans son dernier rapport, qu’il soutient la solution négociée. Il a parlé des causes de la continuité de ce problème. Et parmi ces causes, il a dit que de nombreux Etats prennent en considération les intérêts de l’Algérie et du Maroc. Ce qui signifie qu’on ne peut arriver à une solution sans l’accord entre le Maroc et l’Algérie à ce propos. Et l’accord est attendu, bien sur, mais, on ne sait pas s’il viendra ou pas. Je voudrais vous demander, brièvement. Quand vous dites qu’il est dans l’intérêt de l’Algérie d’accepter la solution d’autonomie, vous voulez dire que l’Algérie a beaucoup d’intérêts dans la région du Sahara. Certains disent qu’avec son ouverture sur l’Atlantique, il y a des ressources et des richesses. Avec quoi vous convaincrez l’Algérie aujourd’hui, si elle na pas été convaincue par le passé ?

Khalihenna Ould Errachid : Avec deux choses, d’abord. La solution d’autonomie, fera que l’Algérie sera honorée chez les Sahraouis, car elle les a défendu jusqu’à ce qu’ils obtiennent leurs droits. Chez nous tous et pas chez une partie des Sahraouis.

Sami Koulaib : Que fera-t-elle de ses intérêts ?

Khalihenna Ould Errachid : Ils seront préservés dans le cadre du Maghreb arabe. Les intérêts de tous sont garantis. Et ce n’est pas seulement la partie sud de la mer océane qui sera la propriété de l’Algérie, mais tout l’Atlantique. Car dans le cadre du Maghreb arabe, tout le Maroc sera une partie de l’Algérie et toute l’Algérie sera une partie du Maroc. L’Algérie sera gagnante et honorée dans le cadre d’une solution satisfaisante dans l’affaire du Sahara.

Sami Koulaib : Vous avez dit que premièrement, sa position auprès des Sahraouis sera renforcée. Deuxièmement vous avez parlé de deux choses ?

Khalihenna Ould Errachid : Le second c’est la Maghreb et c’est un rêve de l’Algérie comme il est celui des Marocains, des Mauritaniens, des Tunisien et des Libyens. Le grand rêve historique, que nous n’avons pas pu réaliser pour le moment, dans un cadre consensuel, sans revenir au passé. C'est-à-dire, que le passé est terminé pour tout le monde, pour le Maroc et pour l’Algérie. C’est la solution qui satisfait toutes les parties sans que personne ne soit perdant dans cette affaire.

Sami Koulaib : Comme tout le monde refuse de perdre dans le dossier sahraoui, l’affaire sahraouie s’est compliquée sur plus d’un quart de siècle. Ni le Royaume du Maroc n’est capable de faire des concessions, ni le Polisario n’a abandonné, malgré les dissidences dans ses rangs, ni l’Algérie n’a décidé d’arrêter son soutien au Polisario. Le Sahara constitue une carte importante dans les relations maroco-algériennes, en particulier depuis le retrait mauritanien, malgré les crises et les guerres. Le Roi Hassan II avait reçu plusieurs fois des délégations sahraouies pour négocier. Et le second homme au Polisario, Mustapha Essayed, a dirigé la plus importante de ces délégations. Que sait notre invité Khalihenna Ould Errachid sur ces négociations ?

Khalihenna Ould Errachid : Les négociations les plus importantes ont été celles de Marrakech en 1988, quand SM le Roi a reçu les membres de la délégation du front Polisario. SM le Roi était sincère…

Sami Koulaib : Ceci après la rencontre qui a eu lieu avec le Président Chadli Benjdid

Khalihenna Ould Errachid : En Algérie….

Sami Koulaib : A Marrakech….

Khalihenna Ould Errachid : Lors du sommet arabe qui a été signé en Algérie. La rencontre de Marrakech a été conviviale, et on s’attendait à des résultats. Mais, ils ont décidé finalement de ne pas aller de l’avant.

Sami Koulaib : Qui a décidé ?

Khalihenna Ould Errachid : Le Polisario

Sami Koulaib : Là encore, eux aussi disent et je l’ai entendu, pour expliquer ce qui s’est passé, qu’ils y étaient allé avec le cœur ouvert. Nous avons décidé d’y aller et nous avons été reçus avec les bienvenues. Il était convivial et il leur a dit pendant une séance, je crois la première ou la deuxième, nous avons gagné la guerre et nous n’avons pas gagné les cœurs des Sahraouis. Il a dit, nous allons ouvrir une nouvelle page. Et, ils disent qu’ils étaient venu fin près. Ils disent que c’est le ministre de l’intérieur Driss Basri qui a entravé une partie de ces négociations, surtout quand les négociations se sont poursuivies avec le Prince Héritier, à l’époque, le Roi actuel Mohammed VI. Et selon Bachir Mustapha Essayed, lors de l’une des séances le Prince Héritier a grondé Driss Basri, car il s’est adressé de mauvaise manière à la délégation sahraouie. Etiez-vous au courant de cela ?

Khalihenna Ould Errachid : Non. J’étais dans le gouvernement. Le Roi Hassan II m’a consulté à ce sujet. J’étais au courant des détails de la rencontre de 1988. Mais, en 1988 celui qui n’a pas tranché sa décision, c’est le front Polisario.

Sami Koulaib : Comment ?

Khalihenna Ould Errachid : Ils n’ont pas répondu au Roi, de manière acceptable. Leurs revendications étaient plus élevées que le plafond qui a été demandé en 1996.

Sami Koulaib : Permettez, avant 1996, vous dites que le Roi vous a mis au courent de l’ambiance des négociations. Pouvez-vous me dire ce qui s’est passé ?

Khalihenna Ould Errachid : Les Roi avait une volonté réelle de résoudre le conflit à l’époque. Mais, le front Polisario n’avait pas tranché sa position de manière définitive sur ce qu’on appelait à l’époque la régionalisation, c'est-à-dire l’autonomie.

Sami Koulaib : SM le Roi, que Dieu ait son âme a proposé deux choses, du moins selon ce que dit le Polisario. La première chose était le cesser le feu. La seconde c’est les négociations. C'est-à-dire qu’il n’y avait pas de plafond aux négociations.

Khalihenna Ould Errachid : Non, il y avait un plafond précis

Sami Koulaib : Et c’était quoi ?

Khalihenna Ould Errachid : La revendication fondamentale était l’abandon du séparatisme. Et c’était la même revendication en 1996

Sami Koulaib : En échange de quoi ?

Khalihenna Ould Errachid : En échange de l’octroi aux fils de la région des compétences dans le cadre d’une régionalisation élargie. On ne parlait pas encore à l’époque de l’autonomie. Il y avait donc en premier lieu, l’abandon du séparatisme comme condition pour aller de l’avant dans les négociations et le front Polisario n’avait pas tranché sa position en 1988, ni en 1996, concernant cela. Et c’est cela le problème du Polisario, qu’il n’ait pas tranché à propos de ses décisions historiques

Sami Koulaib : Laissons de côté les accusations et parlons d’informations

Khalihenna Ould Errachid : Ce ne sont pas des accusation, c’est de l’histoire

Sami Koulaib : Vous parliez de 1996, que c’est-il passé cette année là ?

Khalihenna Ould Errachid : En 1996 je n’étais pas au gouvernement, mais d’après ce que je sais, le Polisario s’est rétracté, dés le premier jour des négociations. Je vous dit cela, d’après ce que je sais et je n’étais pas directement concerné par la chose.

Sami Koulaib : C’est surprenant que vous ne soyez pas concerné en 1996, alors que vous êtes au cœur de la décision sahraouie. Pourquoi ? Est-ce à cause de vos différends avec Basri?

Khalihenna Ould Errachid : Peut-être. En tout cas j’étais éloigné du paysage politique.

Sami Koulaib : Vous connaissiez les détails des négociations ou seulement les généralités ?

Khalihenna Ould Errachid : Non, je connaissais une partie des détails

Sami Koulaib : Alors qu’y avait-il dans les détails, par exemple. Nous n’avons su que les points de vue des Sahraouis, qui disent que ce sont le Roi et le Royaume qui se sont rétractés.

Khalihenna Ould Errachid : Non, non, ce n’est pas juste. Le Polisario en 1996 est arrivé avec une volonté de négocier, qu’il a changé le deuxième jour des négociations pour une raison ou une autre.

Sami Koulaib : Laquelle ?

Khalihenna Ould Errachid : Je ne sais pas s’ils ont reçu un ordre ou une directive. En tout cas, ils n’étaient plus d’accord entre eux et ils sont devenus extrémistes, pendant le dernier jour des négociations.

Sami Koulaib : Quoi? Quelles sont les informations?

Khalihenna Ould Errachid : Je ne sais pas

Sami Koulaib : Vous avez dit que vous êtes près à négocier avec le Polisario…

Khalihenna Ould Errachid : Oui…

Sami Koulaib : Dés demain. Il n’y a donc pas de doute tant qu’ils acceptent le principe et ont envoyé des signes sur l’acceptation du principe d’autonomie….

Khalihenna Ould Errachid : Ou des signes pour discuter

Sami Koulaib : Ou des signes pour discuter sans préciser l’autonomie ou autre

Khalihenna Ould Errachid : Pour discuter

Sami Koulaib : Excellent. Mais le porte-parole du gouvernement marocain, M. Nabil Benabdallah, a dit, en réalité, que la discussion avec le Polisario n’est pas à l’ordre du jour.

Khalihenna Ould Errachid : Moi je parle au nom du Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes, nous en tant que Sahraouis nous sommes près à discuter entre nous.

Sami Koulaib : Comment justifiez-vous cette contradiction

Khalihenna Ould Errachid : Non, il n’y a pas de contradictions. Nous discuterons dans un cadre de fraternité et réconciliation historique entre nous. Je suis près à discuter avec le front Polisario, dés aujourd’hui, où qu’ils veulent, et qu’on leur expose le sujet de l’autonomie, comme solution sérieuse. Et moi, personnellement, je crois que c’est une solution historique qui donne une fin au conflit historique dans notre pays.

Sami Koulaib : Excellent, alors si….

Khalihenna Ould Errachid : Le Maroc qui les a poussé dans les années 70 à constituer le front Polisario, n’est pas le même que le Maroc d’aujourd’hui, il a changé.

Sami Koulaib : 9a veut dire que si demain matin, le Polisario dit je suis près à négocier, sans rien préciser, vous êtes près à rencontrer les représentants du Polisario et de l’Algérie ?

Khalihenna Ould Errachid : Oui

Sami Koulaib : Dans n’import quel pays ?

Khalihenna Ould Errachid : Ou à Tindouf

Sami Koulaib : Ou aller à Tindouf ?

Khalihenna Ould Errachid: Oui

Sami Koulaib: Est-ce que l’éventualité de la guerre est toujours d’actualité ?

KOE : non, je ne pense pas.

Salim Koulaibe : pourquoi ?

KOE : la guerre a été une catastrophe pour nous sahraouis et toute prise de décision dans ce sens est un acte délictueux et suicidaire. La guerre n’a pas été une solution aussi bien dans le présent que dans le futur. J’exclue ainsi la guerre en tant qu’option…

Sami Koulaib: la guerre est interdite et la solution politique est difficile et chaque partie ne veut pas se débarrasser de sa position. Tout le monde prétend vouloir parvenir à une solution mais quand et comment. Qu’est ce qui entrave l’ouverture des frontières et que les membres de la même et seule famille puissent se réunir au lieu des tensions, des guerres qui n’ont rien apporté à la région. N’y a pas- il à Laâyoune de la famille dans les camps sous le contrôle du Polisario et n’y a il pas à Tindouf de la famille pour ceux qui habitent Laâyoune. Autant de questions qui sont engravées par le sable du désert et autant de questions qui sont supprimées par les ans. La crise perdure encore. Est-ce que l’autonomie sera l’ébauche d’une solution et comment notre invité KOE pourra parvenir à convaincre les habitants de Tindouf de s’allier au Royaume du Maroc.

KOE: je vais les convaincre que l’autonomie dont nous planifions la construction et ce sur demande de sa majesté le roi Mohammed VI mettra à disposition les conditions d’une vie digne libre dans une patrie tolérante et que cette autonomie nous permettra de gérer nos affaires politiques, économiques et sociales et de préserver notre personnalité.

Sami Koulaib : lorsque j’ai pris congé de notre invité Khalihenna Ould Errachid, président du Conseil Royal Consultatif pour les Affaires Sahariennes, il était entrain de débattre avec son ami et compagnon du conseil Dr. Maouelainin Maouelainin les détails du projet d’autonomie. Le soleil brillait de mille feux sur le sable du Sahara et sur sa mère dans la région de Laâyoune. Les habitants des deux régions sahariennes en conflit rêvaient que leur région puisse devenir une source de tourisme et de prospérité au lieu des guerres et des conflits. Cependant quant est ce que et comment la solution viendra?

 

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