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jeudi 28 mars 2024
 
 
 
Presse Audiovisuelle

Le Secrétaire général du Corcas (Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes), le Docteur Maouelainin Ben Khalihanna Maouelainin, était l’invité de l’édition de vendredi du magazine, « le Rendez-vous politique » de Radio « Aswat » coorganisé avec le journal Al Ahdath Al Maghribia.



Cette édition a été consacrée au dossier du Sahara et l’évolution de la cause nationale, à travers le débat sur cinq axes.

L’un a été consacré à l’évaluation de l’action du Corcas et du traitement consacré au dossier du Sahara et à la question des citoyens qui sont revenus à la mère patrie (Groupe de Gjijimat).

D’autre part, le débat  a été consacré, aussi, au processus de développement des provinces du sud et à la communication avec les citoyens, et au volet des négociations de Manhasset et la plus-value qu’apporte le Corcas à ces négociations.

Ci-joint le texte intégral de cet entretien:

Nouzha Lamghari: Je souhaite la bienvenue à nos auditeurs, à l’émission hebdomadaire « Al mawïid Assiassi », en direct d’Aswat. Notre émission d’aujourd’hui discutera le rôle du Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes (CORCAS), ainsi que son efficacité à gérer le problème du Sahara. Le CORCAS participe-t-il au développement de nos provinces du sud, et quelle est sa valeur ajoutée par rapport aux négociations de Manhasset ?

Le Conseil Consultatif, présidé par Monsieur Khalihenna Ould Errachid, n’a pas besoin d’être présenté, néanmoins, nous pouvons rappeler à nos auditeurs, ses principales missions.

Le Conseil Royal Consultatif a été créé en mars 2006, et ses membres ont été nommés par Sa Majesté le Roi Mohammed VI.

Sa principale mission est de défendre la marocanité du Sahara, négocier le projet d’autonomie avec le Polisario, participer au développement économique et social des provinces du sud et  préserver la particularité culturelle du Sahara dans le cadre de l’identité nationale.

De larges attributions lui ont été accordées pour bien mener sa mission. Il est consulté sur toutes les grandes questions qui concernent les affaires sahariennes. Son rôle apparaît dans le renforcement des droits de l’homme dans le cadre du règne de la loi. Il œuvre également pour le retour et l’intégration des marocains séquestrés à Tindouf.

A notre émission d’aujourd’hui, nous avons le plaisir d’accueillir le Secrétaire général du Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes, Dr. Maouelainin Ben Khalihanna Maouelainin qui avait déjà occupé différents postes, entre autres, gouverneur de Safi, Taroudant, Hajeb et Larache.

Dr. Maouelainin, bienvenu à notre émission « Al mawïid Assiassi », je vous signale que j’ai insisté sur le titre de Dr. car je sais que vous y tenez.

Dr. M.B.K : Merci.

N.L : Nos chers auditeurs, vous pouvez participer à cette émission, à travers les questions que vous poserez à notre invité, en contactant le numéro 022772424. Cette émission est en direct sur Aswat, en partenariat avec le journal « Al Ahdath Al Maghribia » représenté par le journaliste Rachid Afif.

R.A : Bonsoir.

Je rappelle à nos auditeurs qui désirent participer à cette émission à travers leurs questions que notre numéro est le 022772424.
Après deux ans d’existence, comment évaluez-vous, Monsieur Maoulainine, la performance du Conseil Royal Consultatif pour les Affaires Sahariennes ?

Dr. M.B.K : Merci Mme Nezha

N.L : Soyez le bienvenu.

Dr. M.B.K : Comme vous l’avez indiqué, différentes missions ont été attribuées au Conseil Consultatif pour les Affaires Sahariennes qui a été constitué le 25 mars par Sa Majesté. Trois parmi ces missions revêtent un caractère urgent :

La première mission consiste à établir une réconciliation entière entre les fils de la région eux-mêmes et entre eux et l’administration. Dans ce cadre, vous savez que le premier pas qui a été achevé, sur demande de Monsieur Khalihenna Ouled Rachid, Président du Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes, c’est la grâce accordée à 46 prisonniers qui ont été considérés comme des détenus politiques au niveau de la région du sud.

La réconciliation a effectivement eu lieu au niveau de toute la population.

Dans ce cadre, le Conseil a effectué des tournées au sein de la région du sud, a tenu des réunions au niveau de Smara, Guelmim, Tan Tan, Laâyoune, Dakhla, Boujdour, Awserd pour expliquer l’idée principale qui a été derrière la création du Conseil, à savoir la réalisation de l’autonomie au sein de nos régions du sud.

Donc, d’abord la réconciliation, ensuite les instructions de Sa Majesté concernant le projet d’autonomie, et c’est sur quoi nous avons travaillé durant la session extraordinaire qui a commencé le 26 mai 2006 et a pris fin le 6 décembre 2006.

Un travail colossal auquel ont participé 141 membres du CORCAS, suite auquel un projet  a été soumis à Sa Majesté et a reçu son aval. Ce projet connu sous le nom de l’initiative marocaine pour l’autonomie a été présenté et expliqué au niveau national et international.

Pour ce qui concerne la région, il y a des problèmes qui existent depuis 30 ans car la gestion n’était pas au niveau voulu. Nous avons résolu la plupart des problèmes sociaux. L’un des plus importants problèmes est celui que vivaient depuis 25 ans, les ouvriers ayant travaillé dans les phosphates. Un problème qui a été finalement résolu sur instructions de Sa Majesté.

Nous avons aussi fait face au problème de logement, qui est un problème très délicat. Le programme du gouvernement prévoyait une solution d’ici l’an 2012 pour ceux qui habitaient les camps « Al wahda », mais nous avons suggéré une opération nationale et globale pour créer environ 20 000 lots équipés afin de résoudre définitivement ce problème.

Nous avons commencé, depuis hier, la distribution de ces lots, et Dieu merci, en moins d’une année, ce travail colossal a été réalisé. Il y avait aussi le problème des jeunes ainsi que le problème très critique de ceux qui regagnent le Maroc, et nous avons présenté des idées pour le résoudre, sans oublier le sérieux problème des 40 instituteurs hérités du système colonial.

Donc, ce genre de problèmes sociaux que nous avons hérités des trente années de mauvaise gestion ont été traités,  sur propositions que nous avons faites à Sa Majesté, et suite à ses Hautes Instructions que le gouvernement met en application.

N.L : Oui, Monsieur Rachid Afif.

R.A : Bonsoir Monsieur Maoulainine, toujours dans le cadre de l’évaluation du travail accompli par le Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes, nous constatons que malgré sa participation à l’élaboration du projet de l’autonomie et à la résolution du problème relatif aux ouvriers des phosphates, il y a une certaine lenteur observée dans ses travaux , car sur deux ans, il n’a tenu que deux sessions, avec une moyenne d’une session par an, ceci voudrait-il dire que le Conseil préfère le travail de terrain plutôt que la tenue des réunions ?

Dr. M.B.K : C’est une lenteur relative, car si nous voulons comparer le travail que nous avons accompli et le temps durant lequel il a été réalisé, nous allons constater que c’est un travail énorme.

Quand le Conseil a été créé, il y avait beaucoup de problèmes au sein de nos provinces du sud, il y avait même ce que le Polisario appelait la révolution des enfants de la pierre ou le soulèvement. Nous nous sommes aperçus que cette réaction était le résultat de problèmes purement sociaux.

Nous avons travaillé au niveau national et international. Nous avons expliqué à la population que la solution proposée par Sa Majesté est l’unique solution qui pourrait mettre fin à ce problème. Nous avons aussi expliqué que les problèmes qui existent sont tous des problèmes sociaux et économiques et non pas politiques.

Et nous avons, comme je vous ai dit, procédé à leur résolution, petit à petit. Ces problèmes ont été classés en 12 catégories dont la plupart ont été résolus, et vous pouvez les examiner un par un.

Au niveau international, il y avait une certaine obstruction au problème marocain. Tous le monde pensait que le Polisario était l’unique et légitime représentant du peuple sahraoui sur la scène internationale.

Sur instructions de Sa Majesté, nous avons effectué des visites à certains pays comme la France, l’Espagne, les Etats-Unis, nous leur avons expliqué notre point de vue, en leur prouvant que la majorité du peuple sahraoui se trouve dans les régions du sud et que cette majorité est convaincue de son intégrité territoriale, que les représentants légitimes de cette population sont le CORCAS plutôt que le Polisario.

Tout cela, en préparant bien sûr le projet de l’autonomie qui n’est pas un travail facile surtout que le problème est assez compliqué.

Nous n’avons eu aucun cas antécédent au niveau national, ni au niveau arabe ou islamique. Durant nos visites en Espagne, en France et aux Etats-Unis, nous avons constaté qu’il y a différentes manières de procéder dans ce projet de l’autonomie.

Mais le travail a été fait uniquement par les membres du Conseil Royal Consultatif pour les Affaires Sahariennes, qui ont œuvré en silence et avec rigueur, et je le dis en toute franchise et toutes les interventions des membres du Conseil, à ce sujet, sont enregistrées en vidéo, image et son, et ont été, bien entendu, soumises à Sa Majesté le Roi, que Dieu le Glorifie, avec le projet d’autonomie que nous avons élaboré.

Notre travail était un travail difficile. Au niveau international, il y a un point important, nos adversaires font de la fausse propagande à travers l’internet qui est un réseau que tout le monde consulte, c’est pour cela que nous avons mis en place un réseau entier, et c’est le seul au niveau national, qui est fait en huit langues.

Il contient aussi six sites, le site du CORCAS, le site du Sahara, le site Sahara Culture, Sahara Social, Sahara Développement. Tous ces sites sont fonctionnels et vous pouvez les consulter. Ce réseau n’a rien à envier aux réseaux internationaux, ce n’était pas chose facile à réaliser, et pourtant il a vu le jour en un temps record.

N.L : Oui, Monsieur Maoulainine, nous avons plusieurs appels téléphoniques, mais je ne pense pas que le temps nous permettra de les prendre tous, on va prendre Monsieur Abdelmajid de Rabat.
Allo

Abdelmajid : Allo

N.L : Allez y, Monsieur, vous avez une question ?

Abdelmajid : Oui, bonsoir Dr. Maoulainine.

Dr. M.B.K : Bonsoir

Abdelmajid : Je suis Warithi Abdelmajid, Président de l’Association « Ribat Arramz » qui a pour vocation la collection des timbres postaux.

N.L : Oui, allez-y.

Abdelmajid : Notre association était derrière la sortie des timbres à l’occasion du 31ème anniversaire de la Marche Verte , dans lesquels a été illustrée la visite royale aux provinces du sud, la mosquée Mohammed VI dans la ville de Boujdour, et nous, ici, demandons au Dr. Maoulainine, s’il était possible au CORCAS de prendre en charge des activités culturelles qui pourraient mettre l’accent davantage sur notre requête concernant nos terres récupérées.

N.L : Merci Abelamajid de Rabat, à vous la parole Monsieur Maoulainine.

Dr. Maoulainine : Je remercie bien sûr Monsieur Abdelmajid pour son intervention. Pour les activités culturelles dans les régions du sud, comme vous l’avez constaté, cette année en particulier, il y a le festival de Dakhla, vous l’avez vu ?

N.L : Nous avons assuré sa couverture médiatique.

Dr.M.B.K : Un festival à Laâyoune, un autre pour le chameau, le festival de l’orphelin, le festival de Smara, le Festival de Tan Tan qui est l’un des premiers.

Il y a plusieurs festivals qui prouvent que la région vit dans la sécurité et la stabilité et qu’elle est devenue une région créatrice pour ce qui concerne les activités culturelles et sociales, et qu’elle suit le développement que connaissent les autres provinces du Royaume. Et nous, dans tous les cas, ne pouvons qu’encourager tous ceux qui veulent faire un travail de ce genre.

N.L : Oui, allez y Rachid Afifi.

R.A : Toujours dans le cadre des travaux du Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes, comme nous le savons, il y a des commissions thématiques qui ont été créées lors de la constitution du Conseil, mais il est anormal que ces commissions ne fonctionnent toujours pas jusqu’à aujourd’hui. Dans quelle mesure cette information est vraie, et quel est le résultat des travaux de ces commissions ?

Dr. M.B.K : Comme vous le savez, le Conseil Royal Consultatif pour les Affaires Sahariennes n’effectue aucun travail sans qu’il ne lui soit confié par Sa Majesté, et comme c’est un Conseil Royal Consultatif, il ne peut perdre son temps à traiter des questions futiles.

Nous effectuons les travaux dont devraient s’occuper les commissions, pour ce qui est des droits de l’homme, par exemple, nous avons réalisé un travail colossal avec le CORCAS à Genève, et à tous les niveaux, et chaque fois qu’il est nécessaire et qu’il y a un projet royal, les commissions préparent le terrain mais au sein du Conseil.

N.L : Oui

Dr. M.B.K : Le travail que nous avons accompli pour ce qui concerne l’habitat relève des affaires sociales, et il a été traité par le Conseil et sa commission sociale. C’est ce qui s’est passé lors de la tenue de notre session où nous avons pu trouver de l’emploi pour 4000 jeunes dans la région, à travers des petits partenariats dans le domaine de la mer ou ce qu’on appelle la pêche côtière.

Donc, ce travail est accompli chaque fois qu’il y a une initiative et des idées à mettre en œuvre mais « les réunions pour les réunions » est une méthode que nous n’acceptons pas, nous cherchons à ce que nos travaux aient des répercussions concrètes sur la population.

N.L : Monsieur Maoulainine, nous passons au deuxième axe qui est le problème du Sahara, considéré l’une des priorités du Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes. Quels sont les moyens que vous utilisez pour communiquer ou chercher un terrain d’entente avec les adversaires afin de sortir de cette impasse ?

Dr. M.B.K : Vous savez Mme Nezha, que les habitants des camps sont complètement isolés à part ceux que l’Algérie ou le Polisario veulent laisser sortir.

La communication avec eux, soit de notre part ou de la part du Président du Conseil Consultatif des Affaires Sahariennes, est une communication quotidienne et continue afin de les convaincre qu’il ne pourrait y avoir de solution pour le conflit du Sahara autre que la solution de l’autonomie et que toute autre solution n’est que délire.

N.L : C’est le point que je vous demanderais de bien vouloir éclaircir, Monsieur Maoulainine. Est-ce que la population dans les camps est consciente qu’elle devrait choisir entre le fait de joindre la mère patrie ou rester à Tindouf pour toujours ?

Dr. M.B.K : Oui, tout à fait, la population est devant deux choix : soit choisir l’autonomie comme moyen de vivre en toute dignité, dans le cadre de l’intégrité territoriale du Maroc, et c’est l’unique solution, ou choisir de rester à Tindouf. Et la population est consciente aujourd’hui de ce choix depuis la Conférence de Gjijimet qui s’est tenue en fin d’année dernière, en parallèle à ce que le Polisario appelait son douzième congrès.

Cette conférence a été organisée par un groupe de héros marocains qui ont tenu à rappeler aux sahraouis qui étaient en conflit, soit en tant qu’individus ou en tant que groupes, que le Maroc, leur patrie, est clément et miséricordieux.

Chaque fois qu’un sahraoui retournait au Maroc, il déclarait avoir été dans l’erreur. Quand la population a examiné la proposition d’autonomie, elle était convaincue que c’est l’unique solution.

Elle a fait un travail important dans les points contrôlés par le Polisario, dans la région de Tindouf. Quand ce dernier  a organisé sa conférence à Tifariti, elle a,  aussi, organisé son sommet à Gjijimat,  à peu près 22 km de Tifariti, et a déclaré ouvertement être pour l’autonomie.

La majorité de cette population est constituée d’héros militaires, de membres de l’armée du Front Polisario, de notables chioukhs de tribus. Toutes ces personnes ont confirmé avoir été dans l’erreur, que leurs idées ne servaient pas les intérêts des citoyens et des sahraouis.

Elles ont supporté la fatigue du voyage pour exprimer leur désir de retourner à leur pays afin de participer au projet de l’autonomie. Ceci prouve que la communication avec les habitants des camps donne ses fruits, sans oublier qu’il y a la chaîne de télévision régionale qui est captée par 70% de la population des camps.

Cette chaîne  leur montre la vérité que vivent nos régions du sud et qui est différente de ce que prétendent les adversaires de notre intégrité territoriale.

N.L : Oui, Rachid Afif

Monsieur Maoulainine, si les habitants des camps de Tindouf n’ont que deux solutions, soit rester dans les camps de Tindouf, soit regagner les provinces du sud, ne pensez vous pas que le programme, portant sur les visites familiales échangées, les communications téléphoniques et la correspondance par poste, qui s’inscrit dans le cadre des mesures à prendre pour bâtir la confiance, tel qu’il a été convenu avec les Nations Unies, anéanti le stress vécu dans les camps et apaise la colère ou peut être même la révolution, et donne au Polisario une issue qui le pousserait à rejeter cette proposition ?

N.L : Ou peut être le contraire.

Dr. M.B.K : Evidemment, c’est ce qui est appelé les données pour créer la confiance, qui ont été présentées par l’ONU, bien sûr poussée par ceux que vous connaissez et que nous connaissons. Notre communication va dans le sens de faire un choix entre les deux, et l’initiative marocaine est basée sur la demande de l’ONU de trouver une solution politique qui serait acceptée par toutes les parties, et la solution c’est l’autonomie que nous sommes entrain d’expliquer  aux citoyens, et de présenter en tant que solution unique. C’est ce qu’on a dit au niveau de Manhasset, et nous allons vous en parler par la suite. 

Mais tout ceux qui nous écoutent doivent garder en tête que la souveraineté marocaine n’est pas sujet à discussion, et quand nous étions colonisés, il y avait une sorte de protectorat au niveau du Maroc et le Maroc n’a jamais perdu sa souveraineté.

Il y avait une administration et quand cette administration est partie, la souveraineté marocaine est restée, c’est ce que nous expliquons à tout ceux qui veulent nous écouter.

Nous pensons, au niveau du Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes, que ces visites actuelles auraient pu être évitées, et de cette manière, il ne resterait à la population des camps de Tindouf que la solution du retour définitif à la patrie, car ces visites sont devenues presque le moyen de vie pour la population des camps de Tindouf, donc c’est la bouffée d’oxygène pour l’ennemi qui lui permettrait de continuer pour toujours.

Sans oublier que la majorité de ceux qui viennent pendant les visites, sont des espions de l’adversaire et de l’Algérie.

Mais, dans tous les cas, nous sommes convaincus qu’il viendra un jour où ces visites seront dépassées car, d’ici là, la majorité de la population aurait regagné la mère patrie, et la communication se ferait sans avoir besoin de ce moyen.

R.A : Toujours dans ce cadre, vous attendez vous à un proche retour d’un nouveau groupe des camps de Tindouf ?

Dr.M.B.K : Bien évidemment, Gjijimat 1 sera suivie, In chaa Allah, par Gjijimat 2, 3 et 4 jusqu’à mettre fin à l’hémorragie, car  c’est le seul moyen et les gens en ont assez de tendre la main aux organisations internationales, ne veulent plus être un moyen d’enrichissement pour d’autres, et veulent trouver une solution pour sortir de cette impasse, mais bien sûr,  sortir aussi en toute dignité, et avoir les garanties qu’ils vont pouvoir vivre dans de bonnes conditions comme ils l’ont toujours espéré, de manière à ce qu’ils puissent récupérer ce qu’ils ont perdu durant les 30 ans passés.

N.L : Je rappelle à nos auditeurs le numéro de téléphone de l’émission : 022772424, je répète 022772424, si vous avez des questions à poser à notre invité Dr. Maoulainine, Secrétaire général du Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes. Monsieur Maoulainine Y a-t-il une stratégie qui a été élaborée pour intégrer les sahraouis qui regagnent la patrie ?

Dr. M.B.K : Bien évidemment, comme je l’ai dit auparavant, les autres gouvernements ne possédaient pas de stratégie pour intégrer les sahraouis qui regagnent la patrie, sachant que jusqu’à présent plus de 4700 sahraouis sont retournés au Maroc, et le problème a été résolu à 100% pour plus de 2500 personnes.

N.L : C'est-à-dire, qu’est ce qui a résolu le problème ?

Dr. M.B.K : C’est la mise en place d’une stratégie.

N.L : Mais nous voulons connaître les étapes par lesquelles vous êtes passés pour résoudre le problème.

Dr. M.B.K : Depuis la constitution du Conseil Royal Consultatif pour les Affaires Sahariennes, il a fait des propositions dans ce sens à Sa Majesté qui a donné ses Hautes Instructions afin de créer une commission au niveau national qui travaillera de manière logique et raisonnable, avec le gouvernement, pour l’intégration de ceux qui sont déjà de retour, et recevoir aux frontières ceux qui arrivent, les mettre dans un endroit décent avant de leur trouver un logement.

N.L : Un hôtel, par exemple ?

Dr. M.B.K : Oui, un hôtel par exemple, en attendant que des maisons leur soit réservées afin qu’ils puissent vivre en toute dignité dans leur région. C’est ce que nous allons faire In chaa Allah.

N.L : C’est cela ce que nous appelons l’intégration ?

Dr. M.B.K : Bien sûr.

N.L : C’est ce que nous appelons l’intégration ?

Dr. M.B.K : Intégrer ceux qui sont revenus de Gjijimat. Pour les autres, on va résoudre leurs problèmes progressivement. Il y a parmi eux ceux qui sont de retour depuis longtemps et dont les problèmes ne sont pas encore résolus à défaut d’un exemple à suivre, et de méthode réservée au traitement de ce dossier.

N.L : Pourquoi, alors, ce dossier n’a-t-il pas été traité de manière prioritaire ?

Dr. M.B.K : Parce que les conditions politiques que nous vivons aujourd’hui exigent qu’on réponde, d’abord, à la demande de ceux qui veulent absolument retourner à leur mère patrie, leurs vies sont en danger et ils ne peuvent pas retourner aux camps de Tindouf de peur d’être torturés ou même tués.

Donc, nous étions obligés de les recevoir vu les dangers auxquels ils étaient exposés, mais la méthode et la stratégie que nous avons adoptées vont résoudre les problèmes des anciens aussi.

N.L : Se  sont-ils adaptés rapidement avec le reste de la population ?

Dr. M.B.K : Certes, l’intégration demande du temps, et ça ne fait que 4 ou 5 semaines qu’ils sont parmi les leurs, dans un endroit convenable. Tous les jours, il y a des réceptions en leur honneur, organisées par les tribus sahraouies pour leur montrer qu’ils sont les bienvenus. Eux-mêmes disent être dans de bonnes conditions et n’espèrent que l’arrivée de leurs familles qui sont toujours dans les camps.

R.A : Toujours dans le cadre du retour des sahraouis à la mère patrie, est ce que le Conseil Consultatif a élaboré une stratégie pour attirer davantage de sahraouis en leur envoyant des messages directs aux camps, et quels sont les moyens utilisés dans ce cadre ?

Dr. M.B.K : Il y a différentes manières de le faire, bien sûr  il y a les méthodes personnelles et confidentielles, et le Président du CORCAS déploie des efforts dans ce sens pour attirer la majorité de ceux qui sont convaincus que la solution politique qui est l’autonomie est la seule solution pour le conflit du Sahara.

Bien sûr, il y a les méthodes normales qui sont, comme je vous l’ai déjà dit, le réseau internet que nous avons créé et qui est capté par tous les habitants des camps. C’est un réseau qui explique le problème depuis ses débuts, donne des solutions et montre aux gens la vérité. Par exemple, quand on prend le site des villes marocaines, il y a des personnes qui n’ont pas vu les villes sahraouies depuis qu’ils sont partis.

Boujdour était un simple foyer de lumière donnant sur la mer, maintenant c’est une grande ville. Nous montrons ces photos ainsi que les photos reflétant tous les projets sociaux qui ont eu lieu durant les 30 ans, et qui ont fait qu’une ville comme Laâyoune soit au même niveau que les grandes villes du Maroc, sinon mieux en propreté, en projets et en travail qui se fait.

Le réseau sert à faire connaître les réalités, les projets et le travail colossal qui a été réalisé par le Royaume du Maroc, et c’est grâce à lui que les gens prennent connaissance de ce qui se passe.

Il y a aussi la chaîne régionale de télévision qui accomplit un grand travail, montrant aux citoyens la liberté dont ils disposent, ainsi que  le travail fait par les collectivités locales et par l’Etat.

Donc, tout ceci va de pair avec la méthode adoptée pour résoudre le problème et qui est tout à fait le contraire de ce que prétendent nos adversaires, c'est-à-dire  que les gens vivent isolés, marginalisés, et la vérité est toute autre. Cette méthode rend la prise de conscience plus importante dans les camps, et le Front Polisario a justement peur de cela.

N.L. : Dr. Maoulainine, on prend Ibrahim de Casablanca. Ibrahim, bienvenu.

Ibrahim : Merci Madame

N.L. : Allez y, posez votre question

Ibrahim : Pour ce qui est du problème, je reste persuadé qu’il sera résolu et je suis très optimiste à ce sujet.

N.L. : C’est ce que nous espérons aussi.

Ibrahim : Il  sera résolu, mais nous aurions perdu du temps au niveau du Maghreb Arabe, et nous aurions aussi raté des occasions. Nous ne voudrions pas être dans la situation telle que l’a bien décrit l’africain en disant à l’européen : « vous, vous avez l’heure et nous, nous avons le temps ».

N.L. : Oui

Ibrahim : Nous disons que nous, les marocains, nous avons l’heure et nos ennemis ont le temps.

N.L. : Votre question s’il vous plait.

Ibrahim : Ma question, c’est que jusqu’à présent, on entend parler de discussions au niveau politique pour arriver à une solution politique, n’y a-t-il pas en parallèle une mobilisation économique, puisque nous disposons, au niveau du Maghreb Arabe, de potentialités pour un marché commun ?

N.L. : Je pense que la solution politique entrave la solution économique, mais je laisse la parole au Dr. Maoulainine, pour voir s’il existe un accompagnement économique à l’aspect politique, allez y Dr.

Merci Ibrahim.

Dr. M.B.K : Merci M. Ibrahim. Certes, le problème du Sahara, depuis qu’il existe, n’a été bénéfique pour aucune partie, et tous ceux qui sont derrière la continuation de ce conflit ne font que retarder un grand projet qui aurait pu résoudre tous les problèmes que vit cette partie du Maghreb Arabe.

Ce Maghreb Arabe dispose de potentialités, ses pays ont des choses en commun et peuvent être complémentaires entre eux et créer une entité unie qui pourrait faire face à l’Europe ou aux Etats Unis, ou toutes autres institutions au niveau de l’étranger, et ouvrir des horizons pour le travail économique dans cette partie du monde.

Donc, le conflit du Sahara a retardé ce travail, et nous disons que la solution proposée par le Maroc va dans ce sens car elle pourrait offrir aux pays du Maghreb Arabe l’occasion de créer, de vivre en complémentarité et de résoudre leurs problèmes.

Ce sont des pays qui jouissent d’une certaine complémentarité au niveau économique, social, politique et pourraient faire un grand saut en avant immédiatement après la résolution de ce problème.

Pour ce qui concerne les régions du sud, leur économie est très prospère, elles disposent de grands projets tels que ceux qui existent à Casablanca ou ailleurs.

Avec la résolution du problème social, et particulièrement le problème du logement, la région du sud deviendra un exemple de lutte contre l’habitat insalubre.

Nous travaillons de manière progressive jusqu’à la résolution définitive de ce problème.

N.L. : En effet, nous avons assisté à une conférence de presse de Monsieur Taoufiq Hjira, Ministre de l’habitat qui a lancé le projet des appartements économiques qui sont à 14 millions de centimes, et ce projet commencera à Assa Zak, Tan Tan, donc aux provinces du sud. Ce qui prouve, Monsieur Ibrahim, que le processus économique ne s’arrête pas parce qu’il y a une crise politique, tout au contraire, le développement économique dans les provinces du sud suit son cours. Allez-y Monsieur Rachid, vous avez une question ?

R.A. : Concernant ce volet politique, nous sommes amenés à discuter les résultats du 4ème round des négociations de Manhasset qui a pris fin le mois dernier. Jusqu’à présent, 4 rounds ont eu lieu, et il s’avère que le Front Polisario et l’Algérie essaient, d’un round à l’autre, de banaliser le projet d’autonomie présenté par le Maroc et d’en faire une partie de l’historique du conflit et des solutions qui ont été présentées auparavant. Est-ce que les membres de la délégation marocaine, dont vous faites partie, sont conscients de ce piège dans lequel pourrait tomber la proposition marocaine ?

Dr. M.B.K. : La délégation du Polisario prend part aux négociations par procuration de l’Algérie. L’Algérie ne cesse de répéter qu’elle n’a absolument rien à voir avec ce conflit, mais, malheureusement, tout ce qu’elle a fait depuis 1975 contredit totalement cette déclaration.

Je donne un exemple très simple : en 1975, lorsque le Maroc a lancé la Marche Verte, la réaction négative de l’Algérie se résumait dans l’expulsion de 52000 marocains du Nord.

Quand le Maroc a signé l’accord par lequel il a récupéré la région du sud, l’Algérie a créé ce qui s’appelle le Front Polisario, et a procédé par la suite à la constitution de la République quand le Maroc a lancé le référendum demandé par Sa Majesté en 1981.

Elle a même imposé cette entité au sein de l’Organisation de l’Union Africaine, ce qui a poussé le Maroc à quitter l’OUA. Quand le Maroc a accepté le premier accord Baker, elle a proposé la cession. Quand nous avons parlé du projet de l’autonomie lancé par Sa Majesté, elle s’y est opposée sans connaître son contenu.

Tout cela, nous le connaissons, et elle ne cache pas son désir de mettre fin à ce genre de projets, et la preuve c’est son rejet de la demande faite par le Maroc, depuis quelques jours, portant sur l’ouverture des frontières, alors qu’elle disait que le conflit du Sahara est entre les mains de l’ONU, et que nous devons résoudre les problèmes bilatéraux à part.
En tout cas, c’est leur méthode de travail et de manœuvres que nous connaissons et le Maroc fera ses déductions après le 4ème round.

N.L. : Mais peut-on considérer tout cela comme une carte gagnante pour le Maroc ?

Dr.M.B.K : Bien évidemment ! L’ONU a demandé aux parties concernées de présenter une solution politique pour ce problème qui se trouve dans une impasse. Le Maroc a présenté ce projet qui a été soumis à discussion.

Tous les pays importants, au niveau international, ont confirmé l’efficience et le sérieux de cette proposition qui pourrait être la solution au conflit. Ce que nous avons dit au Front Polisario et tout ceux qui sont avec lui, à Manhasset, et c’est ce que nous répéterons toujours, c’est qu’ils ne devraient pas rêver de ce qu’ils appellent « leur république ».

Le Maroc pourrait tout discuter sauf sa souveraineté sur le Sahara depuis 14 siècles, depuis Moulay Idriss I jusqu’à ce jour, ce point n’est pas sujet à discussion. S’ils acceptent ce principe, ils auraient évidemment compris que la solution vient à travers les négociations, sinon, le Maroc prendrait les mesures qui s’imposent.

N.L. : Y a-t-il un délai pour ceux qui veulent regagner la mère patrie, pour mettre la pression et finir avec ce problème ?

Dr.M.B.K : En tout cas, nous avons commencé les négociations sous l’égide de l’ONU, et l’ONU ne se lasse jamais des négociations.

N.L. : Je veux dire, plus vous mettez la pression, plus l’Algérie se trouverait dans une situation difficile.

Dr. M.B.K : Nous n’exerçons pas de pression, nous disons et nous montrons la vérité. Nous donnons des solutions.

Nous avons fait bouger le problème alors qu’il était au statu quo depuis 30 ans et nous avons proposé une solution raisonnable qui satisfait tous les sahraouis, résout leurs problèmes avec l’administration marocaine, satisfait le peuple marocain qui préservera sa souveraineté et son intégrité territoriale, et l’ONU, car il lui présentera une solution à un problème, et va satisfaire aussi les sahraouis dans les camps, et bien sûr, il était censé satisfaire l’Algérie si elle cherchait vraiment l’intérêt des sahraouis, et si vraiment, comme elle l’a toujours répété, n’a aucune relation avec ce problème.

Donc, nous avons suffisamment de temps pour attendre que la population des camps soit consciente que la seule solution possible est l’autonomie et nous restons optimiste qu’elle se rendra compte de cela in Chaa Allah.

N.L. : Rachid Afif

R.A. : Ne s’agit-il pas, Monsieur Maoulainine, d’un manque de confiance de l’autre patrie dans ce projet marocain ? Ne pensez vous pas que les membres du Polisario pourraient croire que ce projet n’est désormais qu’une manœuvre et que le Maroc n’est pas sérieux dans ce qu’il présente ?

Dr. M.B.K. : Oui, on répétait cela à propos de notre Royaume, mais ce projet d’autonomie n’est pas un cas à part, il vient dans le cadre des réformes que connaît le Maroc depuis l’intronisation de Sa Majesté que Dieu le Glorifie. Des réformes touchant le domaine démocratique, notamment la réconciliation avec le passé, le domaine social, en l’occurrence pour ce qui touche le code de la famille, une révolution économique au niveau national, du nord au sud du pays, rare en son genre, dans un pays tel que le Maroc qui n’a d’autres ressources que le potentiel humain.

Et le projet d’autonomie fait partie de toutes ces réformes et vise à résoudre un problème qui dure depuis 30 ans.

La solution proposée par le Maroc est une solution qui satisfait tous les sahraouis, et pourquoi pas, car ce sont les sahraouis qui se trouvent au Maroc qui ont élaboré et présenté ce projet à Sa Majesté qui l’a approuvé.

Donc, c’est un projet fait par les sahraouis pour les sahraouis, et par conséquent il émane de la réalité.

Deuxièmement, Sa Majesté a bien dit que ce projet s’adresse uniquement aux sahraouis et respecte la particularité des sahraouis, et eux-mêmes s’aperçoivent que les promesses sont tenues, car ceux qui sont revenus de Gjijimat l’ont bien constaté.

Par conséquent, l’idée faite sur le Maroc comme étant un Etat qui ne tient pas parole, est révolue avec le travail colossal accompli par Sa Majesté.

N.L. : Dr. Maoulainine, comment se présente le 5ème round des négociations de Manhasset ?

Dr. M.B.K. : Nous espérons que le Polisario changera sa position extrémiste afin que nous puissions discuter le fond du sujet. Pour nous, tous les rounds passés sont pareils, le seul et presque unique point positif c’est le fait de se retrouver autour d’une table, et de pouvoir dire au Polisario, devant des témoins de l’ONU qui pensaient que le Polisario était l’unique représentant du peuple sahraoui, que le problème n’est pas, comme le prétendait le Polisario, un problème de colonisation mais un problème politique.

Le Maroc a proposé une solution remarquable qui satisfait plus de 80% des sahraouis. S’ils veulent avancer, ils doivent changer leur comportement et devenir plus réalistes.

Mais comme vous le savez, le Front Polisario est un front entier dans sa manière de gouverner, et ce depuis son existence. Il ne croit pas dans les négociations alors que celles-ci ne peuvent réussir que lorsque les deux parties sont de bonne foi et toutes les deux convaincues des principes de négociations qui exigent des concessions.

Le Maroc a, pour sa part, fait des concessions à propos de l’intégration totale qu’il demandait et a proposé l’autonomie dans ses aspects les plus développés tel que cela a été appliqué en Catalogne en Espagne. Donc, le Maroc a fait des concessions alors que le Polisario n’a fait aucun pas en avant. Il doit revoir sa position et son langage mais je doute que ce genre de fronts puisse en être capable.

Source: Corcas
-Actualité concernant la question du Sahara occidental/Corcas -


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