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jeudi 28 mars 2024
 
 
 
Presse Audiovisuelle

Le Maroc demeure attaché au processus de négociations sur le Sahara sous l'égide des Nations Unies mais reste totalement intransigeant quant à la défense de son intégrité territoriale, ont réaffirmé, mardi soir à New York, les membres de la délégation marocaine ayant pris part au quatrième round des pourparlers de Manhasset.






Lors d'une conférence de presse, au siège de la mission permanente du Maroc auprès de l'ONU, MM. Chakib Benmoussa, Ministre de l'Intérieur, Taieb Fassi Fihri, Ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Khalihenna Ould Errachid, Président du Conseil Royal Consultatif pour les Affaires Sahariennes (CORCAS), Mohamed Yassine Mansouri, Directeur Général des Etudes et de la Documentation (DGED), ont été unanimes à réitérer l'engagement du Royaume à poursuivre ces négociations animé en cela de bonne foi et d'un esprit d'ouverture, afin de parvenir à une solution politique définitive sur la base de l'Initiative marocaine d'autonomie.

Avec la même fermeté, ils ont également dénoncé les manœuvres de l'autre partie visant à imposer le fait accompli en cherchant à changer la réalité sur le terrain, soulignant que le Royaume ne saurait, en aucune manière, tolérer toute rupture du statu quo à l'Est du mur de défense. Et de réaffirmer que le Maroc ne permettra pas que soit portée atteinte à son intégrité territoriale et à son Sahara.

"Nous avons souligné que la proposition marocaine représente la solution historique et de compromis qui permet d'avoir une solution de ni vainqueur ni vaincu et de résoudre définitivement le conflit du Sahara, dans le respect de la légalité internationale, tout en prenant en considération les réalités locales et régionales", a rappelé M. Benmoussa.

Il a ajouté que le Maroc a réaffirmé, tout au long des pourparlers, et de manière très claire, que "le choix n'est pas entre l'autonomie et l'indépendance mais entre l'autonomie et le statu quo avec tout ce que cela implique comme souffrances pour les populations retenues à Tindouf et comme implications pour les relations entre les Etats de la région".

"Le Polisario reste malheureusement prisonnier d'une logique de solutions désuètes, dont la communauté internationale a constaté l'inapplicabilité", a poursuivi le ministre de l'Intérieur.

Abondant dans le même sens, M. Fassi Fihri a rappelé que "l'autonomie proposée par le Maroc est une réponse globale, une réponse sérieuse, une réponse crédible pour parvenir ensemble, avec l'Algérie et le Polisario, à la meilleure solution possible qui ouvre la voie à la réconciliation et au retour de nos frères se trouvant actuellement sur le territoire algérien".

Il a relevé qu'elle garantit aussi "la normalisation des relations bilatérales avec l'Algérie et partant l'édification du Maghreb Arabe".

Malheureusement, a-t-il regretté, "lors de ce round, nous avons constaté que le Polisario et l'Algérie tentent de combattre cette Initiative".

"A l'heure où la communauté internationale a salué l'Initiative marocaine et encouragé le Royaume à la présenter, l'Algérie et le Polisario l'ont combattue avant même que le Maroc ne l'ait présentée officiellement aux Nations Unies, usant de deux stratagèmes, d'un côté, en affirmant qu'elle n'est pas conforme au principe d'autodétermination, ce qui est faux, et de l'autre, en essayant de modifier la réalité sur le terrain", a-t-il relevé.

Il a rappelé que "la réponse du Royaume est claire et ferme: le Maroc ne peut accepter que soit apporté un changement sur le terrain, surtout à l'Est du mur de défense".
Sur le même registre, M. Yassine Mansouri a souligné que "la position du Maroc est marquée par la sagesse, la clairvoyance et la patience et cela même quand il y a des tentatives de porter atteinte à la proposition marocaine".

"Nous sommes déterminés à donner la chance pour que prévale la raison mais de l'autre côté cela ne signifie pas que nous faisons des concessions", a-t-il dit, affirmant cependant que "le Royaume n'hésitera pas à entreprendre les actions nécessaires, de manière ferme, contre toute tentative visant à changer la réalité prévalant sur le terrain avant la présence de la MINURSO".

M. Mansouri a également rappelé que le Maroc participe au processus de négociation "de bonne foi et avec une réelle volonté de progresser et de parvenir à une solution définitive au différend sur le Sahara".

"Nous espérons que cette volonté trouve un répondant chez les autres parties, d'autant que la région fait face à des menaces et des dangers graves", a-t-il souligné, affirmant de nouveau que le Maroc ne permettra pas que ses intérêts, sa sécurité et son intégrité territoriale soient menacés.

A une question sur l'évolution du processus de pourparlers au terme de quatre rounds, M. Khalihenna Ould Errachid a déploré que "le Polisario essaye toujours d'orienter les négociations vers le passé alors que le Maroc a démontré que cela n'est pas possible car les résolutions du Conseil de sécurité 1754 et 1783 ont établi un processus nouveau basé sur la recherche d'un consensus en vue d'une solution politique négociée".

"Une solution politique qui tranche avec les plans et propositions précédents", a-t-il insisté, relevant que ce processus se trouve aujourd'hui "à une étape décisive, car le Polisario est dans une réelle impasse qui lui impose de revoir ses positions". "Est-il habilité à le faire? Est-ce qu'il table sur un échec total pour ne pas avancer dans les négociations ?", s'est interrogé M. Khalihenna, estimant qu'"il reste, sans doute, une possibilité, même infime, pour que le Polisario revoit ses positions et pour que l'Algérie puisse contribuer à faire avancer le processus".

A cet égard, M. Fassi Fihri a indiqué que l'Algérie est appelée à aider à la réussite de ce processus de négociations, notant que "sa présence est importante et sa position, si elle est positive, peut concourir à parvenir à une solution" au problème du Sahara. "Nous demandons à l'Algérie de permettre d'abord le recensement des populations dans les camps de Tindouf et de les autoriser à rentrer dans leur pays, le Maroc", a-t-il en outre souligné, regrettant que "jusqu'à présent, Alger se soit opposée à ces opérations".

"Qu'elle soit observateur, partie prenante ou agissant dans les coulisses, l'Algérie a un rôle important et nous espérons qu'elle s'inscrive dans une dynamique positive, car nous devons construire ensemble le Maghreb et mettre à niveau la région", a dit M. Fassi Fihri.

 Interrogé sur les allégations colportées par les séparatistes et l'Algérie pour porter atteinte à l'Initiative marocaine d'autonomie, en évoquant la situation des droits de l'Homme et de prétendues menaces militaires, les membres de la délégation ont rejeté en bloc ces accusations infondées et dilatoires.

Concernant les manœuvres militaires des Forces armées royales, M. Benmoussa a ainsi précisé qu'il s'agit d'opérations "ordinaires qui se déroulement annuellement dans la région".

"Le Polisario et l'Algérie parlent de manœuvres militaires comme si le Maroc se préparait à une guerre. Le Royaume a entrepris ces manœuvres dans le cadre de sa souveraineté et en contact avec la MINURSO", a indiqué pour sa part M. Fassi Fihri.

Pour ce qui est des droits de l'Homme, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération a fustigé "une tentative d'exploiter ce dossier pour combattre l'initiative marocaine".

Toutes ces manigances, a-t-il dit, entrent dans le cadre d'une stratégie enclenchée en réaction à la proposition marocaine pour une large autonomie au Sahara, la seule à permettre de résoudre définitivement ce conflit conformément à la légalité internationale.

Déclaration du Président du Corcas à l’entrée de la Résidence de Greentree


Le Royaume du Maroc aborde ce 4ième round avec bonne foi et une totale disposition en vue de parvenir à un règlement définitif du conflit, conformément aux résolutions 1754 et 1783 du Conseil de sécurité.

Une bonne foi totale, telle que c’est le Royaume du Maroc qui a été à l'origine du début du nouveau processus entamé l’année dernière, en proposant l'initiative d'autonomie qui répond aux aspirations des populations sahraouies, aux revendications du Royaume du Maroc et qui est conforme aux attentes de la communauté internationale et du Conseil de sécurité de l'ONU pour tourner la page de ce conflit qui a trop duré.

Malheureusement, tel que cela a eu lieu précédemment, le Polisario et l'Algérie n’ont pas formulé de proposition à même de permettre la concrétisation de la solution escomptée. Et cela nécessite de la part de tous de délaisser les revendications impossibles à réaliser et de négocier pour atteindre une solution politique consensuelle qui met fin à ce conflit, de manière permanente et stable.

Le Maroc vient avec la main tendue pour résoudre ce conflit par le biais de la négociation, mais il n’abandonnera pas ses droits historiques établis, de souveraineté et d’intégrité territoriale, ainsi que ses droits à la levée du siége imposé à ses citoyens à Tindouf.

Les quels n’ont ni le droit de quitter Tindouf, ni le bénéfice des libertés et sont assiégés depuis un tiers de siècle, et ne disposent même pas des moindres droits humains tel que le droit à la liberté de mouvement

Déclaration de Peter Van Walsum, le Représentant personnel du Secrétaire général des Nations Unies :

Les parties ont discuté des questions thématiques tel que l’administration, la justice et les ressources, avec les différentes propositions que j’ai exposées pour élargir les procédures de confiance : l’accord entre les parties pour organiser les visites familiales par voie terrestre, qui viendront s’ajouter au programme en court de visites qui ont lieu par voie aérienne.

Il est apparu aussi, que le front Polisario a encore besoin d’un peu de temps pour s’adapter à la réalité et sortir de l’idéologie qu’il a pratiquée pendant une période assez importante. Je pense donc que nous marchons dans le sens qui considère que la réalité est plus porteuse du succès des  négociations que d’entrer dans des discussions sans intérêt.

Déclaration du Président du Conseil royal Consultatif des Affaires Sahariennes :

Jusqu’à présent, il n y a rien de nouveau sur la table, depuis le premier round. Rien de nouveau, sauf le projet marocain. Car le projet du Polisario, quand il est débattu, ne contient rien de nouveau. Il se réduit à un mot, le referendum. Tout le projet du Polisario est fondé sur le retour au processus du referendum.

Par contre le projet marocain est un projet global, orienté vers la résolution d’une affaire qui a duré plus d’un tiers de siècle. Ce projet, est conforme à la réalité.

Déclaration de M. le Président du Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes, à la sortie du siège des négociations :

Je n’ai pas vu pendant ce 4ième round, une évolution importante. Mais cela ne nous empêche pas d’imaginer qu’un jour il y aura une évolution.

En réponse à la question : Croyez-vous que le Polisario dispose du pouvoir de décision pendant ces négociations :

M. le Président déclare : Non, le pouvoir de décision du Polisario est très limité, puisque le Polisario est sous l’influence de l’Algérie. Il vit sur le territoire algérien. Il est financé par l’Algérie. Alors comme on dit : celui qui finance, détient le pouvoir.

Interview accordée par le Président du Conseil Consultatif des Affaires sahariennes à la TVM après la cloture du 4ième round des négociations de Manhasset :

Hassan El Kouatli : M. Khalihenna, membre de la délégation marocaine de négociation, de prime abord, quatre rounds se sont déroulés maintenant et un cinquième pointe à l’horizon. Quelle est votre première évaluation de ce quatrième round ?

Khalihenna Ould Errachid : Le 4ième round peut être qualifié de round de continuité des rounds précédents, d’une part et de l’autre de round fondamental concernant l’affirmation des positions des parties. Ainsi, le Royaume du Maroc a affirmé que son projet est la colonne vertébrale de ce nouveau processus conçu par la résolution 1754. Aucun autre projet n’existe, car le Polisario n’a pas présenté de projet négociable, mais l’alternative de revenir à l’ancien processus. Alors que les nouvelles résolutions du Conseil de sécurité ont demandé aux parties d’entrer dans un nouveau processus basé sur la négociation sans conditions et surtout de chercher une solution politique faisant l’objet d’un accord. Et le seul projet qui se conforme à l’esprit et au texte de ce projet onusien est le projet marocain. C’est premièrement un projet complètement nouveau. C’est un projet pouvant faire l’objet de négociation. Et c’est l’unique projet qui peut satisfaire toutes les parties, le Maroc d’une part, le Polisario et l’Algérie de l’autre.

Alors ce 4ième round, et pour utiliser une expression qui traduit la réalité, a été celui pendant lequel le Polisario a tenté de vérifier si Le Maroc est sérieux ou non dans son projet. Nous avons réaffirmé qu’il n’y a pas d’autre alternative autre que celle là. Il y a donc, encore un espace de négociation concernant la reconnaissance par le Polisario de la réalité. Qu’après plus d’un tiers de siècle de projets qui ont échoué, il y a une nouvelle occasion historique qui prend en compte les droits de toutes les parties, qui considère le droit international, qui se conforme au concept d’autodétermination, qui rejoint dans la plupart de ses articles ce que spécifie la charte des Nations Unies.

Alors nous attendons que le Polisario mûrisse, se débarrasse des vestiges du passé, qu’il prenne son destin en main et décide de négocier réellement.

Hassan El Kouatli : On constate que l’Algérie ne veut pas jouer un rôle stratégique dans les négociations et les pousser en avant et es limite à celui d’observateur

Khalihenna Ould Errachid : L’Algérie est très timide dans ses positions concernant les négociations de Manhasset. Car, premièrement,  elle ne parle pas. Deuxièmement, elle n’exerce pas de pressions ou des démarches pour pousser le Polisario à participer, du moins, jusqu’à présent, à des négociations sérieuses. Elle est toujours actuellement dans cette position, si l’on puisse s’exprimer ainsi, du spectateur, ou le soutien réel auprès de l’autre partie, par rapport à ce qu’elle exprime à travers sa diplomatie et ses médias. Nous n’avons constaté un grand changement dans la position de l’Algérie des précédents rounds.

Le problème concerne maintenant, la façon d’accepter cette réalité de la part du Polisario. Comment le Polisario peut abandonner de longues années d’illusion, de longues années d’irréalisme, de longues années de rêves non réalistes ? Comment le Polisario peut profiter de l’occasion de ce processus nouveau et réaliser un travail historique pour réaliser la réconciliation désirée de notre part, c’est trouver une solution qui sauve la région des drames de la décomposition et de la division.

Hassan El Kouatli : Parmi les sujets qui ont été débattus pendant ce round, M. Khalihenna, il y a des sujets liés aux dispositions de construction de la confiance et des échanges de visites familiales.

Khalihenna Ould Errachid : Oui, c’est juste. Ce n’était pas dans une grande mesure marginalement, le cœur du sujet. C’est la plus grande mesure de confiance entre les parties pour trouver une solution. Bien sur, le Maroc conformément à la politique d’encouragement de l’action humanitaire, a donné son accord à l’élargissement, en particulier par voie terrestre, des visites pour renforcer les liens des familles entre elles, et pour que nous soulagions un peu nos frères se trouvant à Tindouf.

Hassan El Kouatli : M. Khalihenna Ould Errachid, membre de la délégation marocaine de négociation, merci pour tous ces éclaircissements.

Source : MAP
- Actualité concernant la question du Sahara occidental/Corcas -

 

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