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vendredi 26 avril 2024
 
 
 
Presse Audiovisuelle

Le secrétaire général du Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes (CORCAS), M. Maouelainin Maouelainin Ben Khalihenna, a affirmé que « la meilleure et unique option pour résoudre la question du Sahara reste l’octroi d’une large autonomie aux populations des provinces du sud ».



 Cette option permettra aux populations sahraouies de disposer de tous leurs droits économiques, politiques et sociaux, a précisé M. Maouelainin, qui était l’invité le 23 avril de la chaîne satellitaire «Al Arabiya » dans le cadre de son émission « Panorama ».

Ce choix mettra également un terme aux souffrances des sahraouis se trouvant dans les camps de Tindouf, de même qu’il représente la meilleure alternative par rapport aux autres options qui sont devenues caduques telles « l’option militaire ou l’autodétermination », a-t-il soutenu.

Le dernier rapport du secrétaire général des Nations-unies, Kofi Annan, a « enterré définitivement le plan James Baker», a noté M. Maouelainin, appelant toutes les parties concernées par la question du Sahara à engager des négociations directes dans le sens de la consécration de l’unité du Maroc »

 « L’Algérie, ce pays ami et frère qui a apporté, à une époque bien déterminée, son soutien aux éléments du Polisario, se doit aujourd’hui de les inciter et de les aider à entrer dans ces négociations pour résoudre définitivement cette question et ce à travers l’octroi d’une large autonomie », a-t-il conclu.

M. Maouelainin Benkhalihenna Maouelainin, le Secrétaire général du Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes a affirmé que "le seul choix, le meilleur pour résoudre l’affaire du Sahara et c’est l’octroi aux habitants des provinces du sud une large autonomie".

Dr. Maouelainin, qui était l’invité de la Chaîne Al Aarabia, dimanche soir à son émission "Panorama" a expliqué, que cette option assurera aux habitants sahraouis "tous leurs droits économiques, politiques et sociaux" et mettra fin aux souffrances des Sahraouis se trouvant dans les camps de Tindouf (au sud ouest de l’Algérie). Il sera aussi, l’alternative idéale à tous les autres choix qui sont dépassés, tel que  "le choix militaire et le referendum d’autodétermination".

Il a remarqué que le dernier rapport de Kofi Annan "a enterré le plan James Baker", invitant toutes les parties concernées par l’affaire du Sahara à entreprendre "des négociations directes qui vont dans le sens de l’intégrité territoriale marocaine".

Il est arrivé à la conclusion que "l’Algérie en tant qu’Etat ami et frère a aidé (le Polisario) pendant une certaine période. Elle doit maintenant les pousser et les aider à entrer dans les négociations pour résoudre le problème de manière définitive à travers la large autonomie".

Dans ce qui suit le texte de l’entretien :

Maya Moussaoui : Le conflit autour du Sahara occidental a commencé après le départ du colonialisme espagnol en 1975. Il en a résulté un conflit, dont les développements entre les pays de la région se poursuivent encore aujourd’hui. En octobre 1975, l’Assemblée générale des Nations Unies a exigé la tenue d’un referendum d’autodétermination au Sahara occidental sous son égide. Pendant le même mois, la cours internationale de justice a donné son avis stipulant l’existence de liens historiques entre le Sahara occidental d’une part, le Maroc et la Mauritanie de l’autre.

En novembre, le Souverain du Maroc, le défunt Hassan II a annoncé le départ de la Marche verte pour récupérer la région sahraouie par son pays.

Plus tard dans ce même mois, un accord tripartite entre l’Espagne, le Maroc et la Mauritanie a été signé, à propos du départ de l’Espagne du territoire du Sahara et son partage entre les deux pays : Sakiat El Hamra au Maroc, et Oued Eddahab à la Mauritanie. En janvier 1976, le dernier soldat espagnol s’est retiré du Sahara occidental. Le mois de février a vu l’annonce de la création de la République sahraouie populaire démocratique, dont le siége est resté à Tindouf au sud de l’Algérie. En avril, la Mauritanie a signé l’accord de partage du Sahara avec le Maroc. Après cette date les conflits se sont poursuivis au Sahara occidental avec des degrés d’intensité fluctuante, atteignant parfois, le niveau de la confrontation militaire. Mais les Nations Unies ont pu réaliser un cesser le feu, en 1991, entre le Maroc et le Polisario.

Il était prévu que cela sera suivi d’un referendum à propos de l’indépendance du Sahara occidental. Cela n’a pas eu lieu.

Un peu plus tard, le Maroc a rejeté un plan de paix proposé par l’ONU, basé sur l’application d’une autonomie immédiate sur le territoire du Sahara occidental, suivi d’un referendum sur son indépendance après cinq ans. Le Maroc avait proposé à l’époque d’octroyer plus de décentralisation au Sahara, au lieu de mettre en place l’autonomie.

A cause des échecs répétitifs des Nations Unies dans ses tentatives d’aboutir à un mécanisme de solution du conflit sur le Sahara, satisfaisant toutes les parties, le Secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan a annoncé que le problème a atteint un niveau tel que la seule sortie est le dialogue directe entre le Maroc et les rebelles du Sahara occidental, pour résoudre un imbroglio, que 3 décennies n’ont pas pu résoudre.  
Maya Moussaoui-Al Aarabia

Mountaha Erramhi : Avec nous depuis Rabat, Dr Maouelainin Benkhalihenna Maouelainin, le Secrétaire général du Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes. Avec nous, depuis New York, au téléphone Ahmed Boukhari, le Représentant du Polisario aux Nations Unies.

Bien venu. Je commence avec mon invité M. Ahmed Boukhari. La position du Polisario et de son Président vis-à-vis du rapport du Secrétaire Général des Nations Unies était claire. Pourquoi ce rejet catégorique du rapport du Secrétaire général ?

Ahmed Boukhari : Le refus souligne l’idée fondamentale exposée dans le rapport du Secrétaire général et c’est une nouvelle orientation. Une nouvelle orientation qui nous mène au précipice. Nous, nous préférons l’application, du plan de M. Baker qui est fondée…

Mountaha Erramhi : …, oui, mais pourquoi le rejet du principe de négociation entre les deux parties pour régler le conflit par les moyens de la paix ?

Ahmed Boukhari : Le Maroc conditionne ces négociations, qui commencer à partir du fait que c’est le Sahara marocain. Et cela est inacceptable. Même le Secrétaire général l’a rejeté. Nous avons négocié par le passé avec le Maroc et nous avons aboutit à des résultats fondamentaux que le Maroc a accepté et que l’ONU ont accepté. Alors, il n’y a pas besoin de négociations, mis nous avons besoin d’appliquer ce qui a fait l’objet d’un accord.

Mountaha Erramhi : Le Secrétaire général a parlé de négociations entre les deux parties qui aboutiraient à une solution politique juste, définitive et mutuellement acceptable pour les deux parties. Et vous, vous voulez une solution légale, et cela est compris dans le rapport du Secrétaire général des Nations Unies, vous insistez sur le maintient de l’ancien plan de James Baker et les anciennes résolutions de l’ONU, en voulant dépasser ce rapport. Plus que cela, le front (Polisario) menace de faire usage des armes en s’orientant vers la lutte armée. Le front mesure-t-il les conséquences de la lutte armée en cette période ?

Ahmed Boukhari : Je voudrais que vous me laissiez du temps…

Mountaha Erramhi :  Allez-y

Ahmed Boukhari : Nous avons déjà négocié par le passé avec le Maroc. Le problème des négociations avec le Maroc est que habituellement on se met d’accord avec eux sur une chose et l’accord est oublié par la suite. Les accords n’ont pas été respectés par le passé. C’est pour cela que je demande au Maroc, ce qu’est la règle sur la base de laquelle ont lieu ces négociations ? Il y a le propos du Maroc selon lequel, il faut qu’il n’y ait pas d’opposition à  la souveraineté. Et c’est quelque chose qu’on rejette, sinon ce n’est pas la peine.

L’objectif des négociations ou le point de départ, donc l’unique solution est de donner la parole au peuple sahraoui. Soit qu’il choisit l’indépendance, l’autonomie ou l’intégration au Maroc. Il n’y donc pas besoin de plus de négociations vide….

Mountaha Erramhi : Croyez-vous que cette rigidité de la position peut donner des résultats ?

Ahmed Boukhari : Malheureusement, si nous avions obtenu du Maroc qu’il respecte ses engagements, nous aurions résolu ce problème, on aurait résolu le problème dans les années 90. Le problème fondamental ce n’est pas la difficulté pour les Nations Unies d’organiser le referendum. Le malheur et le problème fondamental est la non coopération du Maroc aux efforts des Nations Unies pour organiser ce referendum. Et c’est le grand dilemme.

Mountaha Erramhi : Nous tournons donc, dans un cercle vicieux et on revient à la case départ. L’autre partie qui est le Maroc, il devait y avoir avec moi, le Dr. Maouelainin Benkhalihenna, de Rabat, mais il parait qu’il y a des problèmes techniques de transmission, avait refusé le plan Baker, à la base, car ce plan ne prenait pas en compte les points de vue de toutes les parties et vous, vous aviez accepté ce plan. Aujourd’hui c’est le contraire eux ils acceptent le rapport d’Annan et vous, vous le rejetez. Y a-t-il un point médian où vous pouvez vous rencontrez ?

Ahmed Boukhari : Ce serait des négociations selon l’humeur. Quel est l’objectif de ces négociations ? Est-ce gagner du temps, perde son temps ou obtenir une solution définitive et juste à la cause sahraouie ? C’est cela le problème et la question fondamentale qui doit être posée. Le fait que le Maroc dise que le Sahara occidental doit rester sous le contrôle et la souveraineté marocaine, cela est une chose que nous rejetons, une chose que nous rejetons…

Mountaha Erramhi : Qu’est-ce qui est acceptable de votre point de vue ?  Si nous dépassons le plan Baker et la lutte armée, une guerre entre les deux parties, quel est la solution acceptable par les deux parties, à votre avis ?

Ahmed Boukhari : La solution acceptable est que nous donnions la parole au peuple sahraoui, et il est le détenteur du droit et il a l’occasion de résoudre ce problème. Si le peuple veut la pais et faire partie du Maroc c’est son droit. Mais c’est son droit de s’autodéterminer et qu’il ait l’alternative de l’indépendance. C’est cela le fond et c’est cela le fond de l’accord qui a eu lieu avec le Maroc. Et le Maroc s’est malheureusement rétracté…

Mountaha Erramhi : Ahmed, s’il vous plait restez avec moi, j’espère que nous avons le contacte avec le Dr Maouelainin Benkhalihenna, pour avoir le point de vue marocain, à ce sujet. Mais, avant de poursuivre cet entretien, arrêtons-nous à ce qu’a déclaré le Souverain marocain Mohammed VI le 25 mars dernier, à Laâyoune, qu’il n’abandonnera pas le moindre petit bout du Sahara et a invité les fils des provinces du sud de s’atteler à la réflexion sérieuse et profonde sur leurs conceptions d’un projet de système d’autonomie dans le cadre de la souveraineté du Royaume du Maroc. Mohammed VI (Roi du Maroc) : Si la consultation des partis politiques a déjà atteint des étapes avancées, nous demandons à nos fidèles sujets, les fils des provinces du sud, de s’occuper de la réflexion sérieuse et profonde à propos de leurs conceptions d’un projet de système d’autonomie dans le cadre de la souveraineté du Royaume et de son unité nationale.

En directe avec mon invité de Rabat, Dr Maouelainin Benkhalihenna, Secrétaire général du Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes, au téléphone. Dr. Maouelainin Benkhalihenna, Vous nous avez peut-être écoutez ou au moins, vous avez certainement pris connaissance des réactions du front Polisario, à propos du rapport de Kofi Annan, le rejetant et préférant le lutte armée, tel qu’ils le disent, à la participation aux négociations dirigées par le Maroc. Quelle est votre position ? Quelle sera votre position ?

Dr. Maouelainin Benkhalihenna Maouelainin : La position du Maroc est claire et importante. Le rapport du Secrétaire général des Nations Unies montre que trois points sont dépassés : le premier est l’alternative militaire car il n’apporte rien, et comme il a été dit, ils n’instaureront pas d’Etat. Le deuxième est le referendum, et lui aussi est dépassé, car il n’est pas évocable selon la position marocaine. Le troisième point est le maintien de la situation actuelle. Cela non plus n’est pas bénéfique, car cela va faire naitre une nouvelle génération de déshérités sur le sol algérien. Il ne nous reste…

Mountaha Erramhi : L’alternative militaire et celle du referendum, sont rejeté par vous, tandis que le maintien de la situation actuelle est rejeté par la communauté internationale…

Dr. Maouelainin Benkhalihenna Maouelainin : La communauté internationale, car cela va faire naître une nouvelle génération de déshérités, il reste l’alternative unique et idéale avec laquelle les Sahraouis recouvriront leur dignité et fierté et obtiendront aussi, leurs droits économiques et politiques ainsi que sociaux. C’est l’alternative de travail lancé et proposée par SM le Roi, à propos de l’autonomie élargie, qu’il a dit et répété et c’est la seule. Et j’estime que nos frères au Polisario et dans les camps ne vont pas entreprendre une action politique qui hypothéquerait leur avenir et les condamnerait à vivre…

Mountaha Erramhi : Ils rejettent toutes négociations présidées par le Maroc ou toutes négociations sur la base du fait que le Sahara occidental soit une partie du Maroc. Quel est la solution pratique alors ?

Dr. Maouelainin Benkhalihenna Maouelainin : La solution pratique est qu’ils acceptent les négociations telles que l’a dit le Secrétaire général des Nations Unies….

Mountaha Erramhi : Pourquoi vous en tant que partie, n’avez-vous pas accepté le plan Baker recommandé par l’ONU ? 

Dr. Maouelainin Benkhalihenna Maouelainin : Le plan Baker est aujourd’hui dépassé. Il a été enterré par les Nations Unies. Il a été enterré par le Conseil de sécurité et n’a pas d’existence…Nous ne prospectons pas parmi les morts et ceci est une chose morte. Nous devons regarder vers l’avant, regarder vers ce qui est important et bénéfique et ce qui est bon pour les Sahraouis, à savoir l’autonomie dans le cadre de l’intégrité territoriale marocaine à laquelle a appelé SM le Roi.   

Mountaha Erramhi : Les Sahraouis tentent peut-être de faire perdre le temps, de manière à ce que le rapport d’Annan soit caduc comme le plan Baker et qu’il y ait d’autres alternatives et eux il pose l’alternative militaire comme un choix pour eux, à la place de la participation aux négociations. L’essentiel, que verrons-nous dans votre région, dans les jours à venir ?

Dr. Maouelainin Benkhalihenna Maouelainin : C’est leur affaire dans leurs choix. Nous, nous considérons que l’unique solution, la meilleure et la solution qui résous le problème et apporte la sérénité aux Nations Unies, au peuple algérien, au peuple marocain et tous les peuples de la région vivent actuellement en paix. Et ce qui permettra aux habitants des régions sahraouies de vivre dans la paix, c’est qu’il n’y ait pas ce que vous avez dit, cette action politique qui est une fuite en avant, qui est inutile. Ce qui est utile, c’est que nous entreprenions des négociations directes dans la perspective de l’action qui maintient l’intégrité territoriale marocaine….

Mountaha Erramhi : Croyez-vous Dr Maouelainin, que si l’Algérie intervenait auprès des Sahraouis, il se peut qu’ils acceptent de participer aux négociations ?

Dr. Maouelainin Benkhalihenna Maouelainin : Je n’ai pas entendu

Mountaha Erramhi : De votre point de vue, croyez-vous que si l’Algérie intervenait auprès des Sahraouis, il se peut qu’ils acceptent de participer aux négociations ?

Dr. Maouelainin Benkhalihenna Maouelainin : C’est sûr, c’est sûr. L’Algérie en tant qu’Etat frère qui a aidé le Polisario pendant une certaine période, et si son but est l’intérêt des Sahraouis, alors la raison politique exige qu’elle les pousse et les aide d’entrer dans ces négociations, pour résoudre ce problème de manière définitive par l’autonomie élargie au sein du Royaume du Maroc.

Mountaha Erramhi : De Rabat Dr Maouelainin Benkhalihenna Maouelainin, le Secrétaire général du Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes, merci beaucoup. Et de New York, M. Ahmed Boukhari, le Représentant du Polisario aux Nations Unies, merci beaucoup.

Source : Corcas
- Actualité concernant la question du Sahara occidental/Corcas -

 

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