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vendredi 29 mars 2024
 
 
 
Presse Audiovisuelle

Le président du Conseil Royal consultatif des Affaires sahariennes (CORCAS), M. Khalihenna Ould Errachid a invité, dans un entretien le 5 mai à RFI, Mohamed Abdelaziz, à venir diriger une vraie autonomie à l'intérieur du Maroc. Ecouter l'audio



Ci-dessous la transcription du texte integral de cet entretien:

Le Journaliste : Khalihenna Ould Errachid, bonjour

Khalihenna Ould Errachid : Bonjour

Le Journaliste : Quelle est la crédibilité d’un Conseil des notables Sahraouis téléguidé par le Palais Royal ?

Khalihenna Ould Errachid : Je ne suis pas tout à fait d’accord avec cette définition ; d’abord ce n’est pas un conseil des notables et puis n’est pas téléguidé par le Palais Royal.
C’est un conseil Royal qui représente l’ensemble de la société Sahraouie, c'est-à-dire, il est basé sur essentiellement sur la proportionnalité tribale, et la tribu est très représentative au Sahara.
Ce conseil n’est pas un conseil élu certes, mais un conseil qui représente l’essence même de la société sahraouie, ils sont des personnalités qui sont chefs de leurs tribus, sont chefs de leurs clans.

Le Journaliste : alors vous dites que vous n’êtes pas téléguidés mais l’impulsion venue de Roi quand il est venu à Laayoune en Mars dernier

Khalihenna Ould Errachid : Absolument, l’impulsion oui, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a voulu tourner l’ancienne page des reproches et des querelles entre l’administration Marocaine et les Sahraouis, ces mêmes reproches et querelles qui étaient à l’origine de la création du front du Polisario et du conflit du Sahara.

Le Journaliste : Alors vous savez qu’il y a des Sahraouis qui réclament l’indépendance, là pas seulement pour les 100 000 réfugiés de Tindouf mais aussi les jeunes qui ont fait de l’Intifada l’an dernier chez vous à Laayoune, alors quelle est votre représentativité ?

Khalihenna Ould Errachid : D’abord il n’y a pas 100 000 personnes à Tindouf, et les Nations Unies viennent de le dire clairement

Le Journaliste : 90 000

Khalihenna Ould Errachid : Ils ont dit 90 000, mais c’est une première fourchette, certainement, il y a moins, beaucoup moins, je suppose qu’il y a entre 40 000 et 50 000 habitants dans les camps,
Vous m’avez demandé de l’Intifada, il n’y a pas de l’Intifada à Laayoune, les événements qui ont eu lieu dans les Provinces du Sud, en Mai et en Octobre 2005de la même année , sont des petits incidents localisés qui ont été certes menés par des sympathisants du Polisario, mais restent quand même très limités, très minoritaires et d’ailleurs toutes les personnes qui ont été impliquées dans ces incidents ont été libérées lors de la dernière amnistie accordée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI.

Le Journaliste : Khalihenna ould Errachid, puisque vous êtes sur de votre représentativité, pourquoi refusiez vous ce referendum d’autodétermination que James Baker a proposé il y a trois ans ?
Khalihenna Ould Errachid : Mais  simplement je vous dis que ce referendum est irréalisable et impossible, par ce qu’on doit modifier presque tout le Maghreb, identifier qui ? qui habite ou ? qui est l’origine ? et c’est ça ou les nations unies sont impétrées
Pour pouvoir faire un vrai referendum d’identification basé sur les tribus Sahraouies, il faut changer les frontières ; du Maroc, de l’Algérie, du Mali et de la Mauritanie et vous aurez un ensemble Sahraoui ou vous n’aurez pas besoin de faire l’identification, ils sont des Sahraouis d’origine,
C’est la frontière avant la colonisation , c’est l’espace territorial démographique ou habitent les populations , les gens de Nouadibou, les gens de Zouirate, les gens de Tindouf , Taoudini au nord du Mali, il faut faire voter tous ces gens là, donc c’est pour ça que les nations unies ont enterré le plan Baker, il est irréalisable.

Le Journaliste : A la place de ce referendum le Roi annonce d’ici quelques mois un plan d’autonomie pour le Sahara et vous a demandé de lui faire des propositions, est ce qu’on peut imaginer un statut qui ressemble à celui du catalogne en Espagne, tout sauf la monnaie, la défense et les affaires étrangères ?

Khalihenna Ould Errachid : Oui nous allons faire une autonomie à la marocaine mais inspiré largement des expériences déjà vécues et certainement l’Espagne est un bon exemple.

Le Journaliste : Dans son dernier rapport Mr.Koffi Annan a préconisé des négociations directes entre le Maroc et le front du Polisario ce qui va dans votre sens, mais la semaine dernière, le conseil de sécurité a fait une machine arrière, est ce n’est pas une victoire pour l’Algérie et l’Afrique du sud ?

Khalihenna Ould Errachid : Absolument pas, la Maroc ne dit jamais qu’il a gagné , il a dit qu’il faut que nous négocions, ce que je ne comprends pas moi, c’est que des parties disent qu’elles ne veulent pas négocier, comment peut on admettre ça ? qu’on ne peut pas négocier et qu’on exige qu’on rétablisse la plan Baker, le plan Baker est enterré, mort définitivement mort,d’ailleurs il était dés le début un plan mort né.
Donc négocions sur la base de l’autonomie, l’Algérie d’abord dit qu’elle n’est pas impliquée et moi le lui dis ok, contribuez à que nous dialoguons avec nos frères qui sont chez vous à Tindouf ou à Alger , soyez cool, j’ai dit à l’Algérie nos frères……

Le Journaliste : Justement le Maroc n’est pas du plus en plus isolé face à l’Algérie très riche en pétrole et soutenue aujourd’hui par l’Afrique du sud ?

Khalihenna Ould Errachid : Non l’Afrique du sud est très loin de ce problème, ça c’est une incompréhension due à la coupe du monde et c’est un problème d’accessoire, mais l’Algérie oui, je suis content de l’Algérie qu’elle soit riche, et j’aimerais bien que cette richesse contribue à l’épanouissement du progrès du Maghreb, j’aimerais bien que cette richesse n’aille pas à la ferraille et qu’elle n’aille pas d’acheter plus d’armes, j’aimerais bien que l’Algérie soit développée, qu’elle soit le modèle à suivre, l’Algérie a résolu grâce à son dialogue et à la concorde les problèmes internes de l’Algérie, nous voulons que cette expérience que l’Algérie a mené pour résoudre ses problèmes internes contribue à résoudre le problème des Sahraouis.

Le Journaliste : vous êtes inquiets des derniers contrats d’armement signés dernièrement entre l’Algérie et la Russie ?
Khalihenna Ould Errachid : Non pas de tout, il n’y aura jamais de conflit entre l’Algérie et le maroc.

Le Journaliste : Depuis 30 ans ce conflit est dans l’impasse, on voit bien qu’il y a une guerre d’usure entre le Maroc d’un coté et le Polisario et l’Algérie de l’autre, est ce que vous ne risquez pas de la perdre, cette guerre ?

Khalihenna Ould Errachid : Non le mouvement du Polisario, il est là depuis 1976, ses dirigeants sont depuis 1976, l’union soviétique a disparu, la démocratie est apparue en Afrique mais par contre, le front du Polisario est toujours le même, ses dirigeants sont les mêmes, les camps sont dirigées de leur manière, il faut changer cette situation.

Le Journaliste : ce n’est pas gentil pour Mohamed Abdelaziz ?

Khalihenna Ould Errachid : Non pas du tout, d’ailleurs c’est un cousin, je lui ai dit, écoutez Mohamed , venez, vous pouvez parfaitement bien, si vous gagnez les élections , et nous allons vous aider à les gagner,venez diriger un vrai pouvoir, une vraie entité, l’autonomie à l’intérieur du Royaume.

Le Journaliste : Khalihenna Ould Errachid, merci.

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