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mardi 16 avril 2024
 
 
 
Presse Audiovisuelle

Le président du Conseil royal consultatif des  affaires sahariennes (CORCAS), M. Khalihenna Ould Errachid, a considéré, dans une interview à la station de télévision régionale de Laâyoune diffusée le 23 mai 2006, que le déchirement des familles, une des conséquences du problème du Sahara, constitue "la plus grave atteinte aux droits humains".

M. Khalihenna Ould Errachid a également considéré comme graves violations des droits de l'Homme le fait que "des Sahraouis soient sans identité, que l'Homme ne soit pas libre dans ses actes  et que l'on rencontre des sexagénaires et des septuagénaires sans patrimoine", allusion faite à la situation dans les camps de Tindouf.

Le président du CORCAS a confié avoir évoqué en toute franchise tous les aspects se rapportant à cette question lors de sa récente rencontre avec la délégation du Haut commissariat aux droits de l'Homme.

Il a indiqué avoir souligné devant ses interlocuteurs que dans un pays qui a "des lois et des références" comme le Maroc, "les institutions de l'Etat prennent les mesures dans le cas d'une violation des droits de l'Homme".

Le Maroc "est un pays démocratique où tout un chacun a le droit d'exprimer librement ses opinions. Le volet des droits humains n'est pas dissociable de la question du Sahara", a-t-il poursuivi, faisant remarquer que "l'objectif du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes, conformément à la mission que lui a confiée SM le Roi, est de clore le problème du Sahara et de se défaire, ici et là, de l'ensemble des séquelles relatives aux droits humains".

Sur la stratégie du CORCAS, M. Khalihenna Ould Errachid l'a résumée ainsi : "la réconciliation, la réconciliation, puis la réconciliation". "Nous n'allons pas changer notre politique dont la finalité reste de clore définitivement le dossier du Sahara, au bonheur de tout le monde", a-t-il assuré.

"Nous ne voulons avoir ni vainqueur ni vaincu. C'est pour cela que lors de notre tournée dans les provinces du sud et à l'étranger, nous avons affirmé que l'autonomie est une forme très avancée de l'autodétermination, qui n'est d'usage que dans les pays développés, particulièrement ceux ayant réalisé des avancées démocratiques, économiques, technologiques, culturelles et sociales. Et le Maroc l'a fait", a fait observer M. Khalihenna Ould Errachid.

Et de souligner qu'il "n'est dans l'intérêt d'aucun Sahraoui, là où il se trouve, de maintenir les choses en l'état, parce que cela donnerait lieu à plus de déchirement, aggraverait la pauvreté et pourrait déboucher sur des drames et des misères inimaginables".

Il a à ce propos rappelé que la situation dans les camps de Tindouf n'est pas la même qu'il y a vingt ans "lorsque les gens rêvaient de révolution et de victoires", assurant que ce temps est révolu et lançant, à l'adresse des dirigeants du front Polisario: "Ne misez pas sur la grosse perte et l'échec éternel".

Il a en outre souligné que la visite qu il avait effectuée dernièrement dans les provinces du sud a été "très positive" dans la mesure où elle avait pour objectif principal l'explication de la mission que SM le Roi Mohammed VI a  confiée au CORCAS, dans le dahir l'instituant.

L'objectif de cette visite était d'engager un dialogue direct avec les citoyens au sujet des missions du Conseil dans le volet se rapportant à la défense de l'intégrité territoriale et de l'unité nationale et dans celui relatif au développement économique, social et culturel.

"Le dialogue a été direct, franc, constructif et très positif", a-t-il dit, ajoutant qu'il avait eu l'occasion de se concerter avec l'ensemble des catégories de la société (élus, jeunes et femmes) au sujet de certains problèmes qui seront évalués et placés parmi les priorités du Conseil.

Il a également indiqué que l'Etat marocain garantit la liberté d'expression et toute personne a le droit d'exprimer son opinion, sachant que la liberté d'expression ne peut être assimilée à la violence.

S'agissant du bilan de la visite du CORCAS en France et en Espagne, M. Khalihenna Ould Errachid a affirmé que celle-ci a été très importante et couronnée de succès et qu'elle a été l'occasion d'expliquer les missions du Conseil en ce qui concerne 'autonomie.

"Nous avons obtenu lors de cette visite un soutien total à nos efforts visant la paix et le dialogue dans la région du Sahara", a-t-il précisé.

Ci-dessous le texte intégral de l’entretien :

 Speaker :Bonsoir chers téléspectateurs et bienvenue à cette rencontre spéciale à laquelle nous invitons Monsieur Khalihenna Ould Errachid, Président du Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes.
Bienvenue Monsieur le Président.
KOE : Bienvenue à vous.

Question : Après l’élection des neuf vice-présidents et l’approbation du Règlement Intérieur du Conseil, vous avez effectué une tournée à travers les provinces et villes sahariennes. Sans nul doute, vous avez écouté des centaines et des milliers de questions et d’interventions concernant les problèmes économiques et sociaux des citoyens. Comment évaluez-vous cette tournée ?
KOE : Cette tournée était très positive. Son principal but était d’expliquer les missions dont Sa Majesté a chargé le Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes, et qui sont citées dans le Dahir Constitutif du Conseil.

Le but étant d’entamer une discussion directe avec les citoyens concernant les tâches confiées au CORCAS, en particulier, en ce qui concerne la défense de l’intégrité territoriale et l’unité nationale, d’une part, et le développement économique, politique, social et culturel, d’autre part, ainsi que tous les autres secteurs qui touchent la région et ses habitants.

C’était un dialogue direct et franc portant sur tous les reproches qu’ils soient faux ou bien fondés. Un dialogue constructif et positif.

Nous avons parlé avec toutes les couches sociales, avec les élus, les jeunes et les femmes qui posent leurs problèmes. Nous avons écouté attentivement toutes leurs doléances que nous allons évaluer et inscrire parmi les priorités du travail quotidien du Conseil.

Et c’est effectivement ce que nous avons mis à l’exécution. Les gens doivent savoir qu’il y a une liberté d’expression, et qu’ils ne vont pas se retrouver en prison parce qu’ils expriment leur opinion, mais ils doivent aussi savoir que la liberté d’expression est différente du recours à la violence.

Question : Ceci sur le plan interne, alors que sur le plan externe, vous avez effectué des visites en Espagne et en France, vous avez rencontré des représentants parlementaires et des représentants de partis politiques, comment évaluez-vous cette tournée ?
KOE : La tournée était très réussie aussi bien en France qu’en Espagne.

En France, nous avons rencontré les partis de la majorité et les partis de l’opposition ainsi que les groupes parlementaires et l’opinion publique, la presse, les chaînes de télévision, les radio ainsi que tous les médias et les instituts d’études stratégiques qui jouent un rôle important dans ces pays. Notre visite en France était positive quoi qu’elle ait été courte, et nous comptons la compléter.

En Espagne, c’est aussi une visite réussie car nous avons eu une discussion franche et constructive avec les instances politiques, en particulier le Parti Socialiste de la majorité et le Parti Populaire en opposition, avec les présidents de groupes parlementaires du Parti Socialiste et du Parti Populaire de la catalogne, ainsi qu’avec les centres d’études stratégiques qui préparent les décisions dans ces pays, avec la presse et les syndicats, les deux principaux syndicats en Espagne, celui qui dépendait du parti communiste, qui est appelé actuellement le Parti de la Gauche Unifié, et l’autre syndicat dépendant des socialistes.

Durant ces visites, nous avons présenté le Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes et expliqué les missions qui lui sont attribuées, pour ce qui concerne l’autonomie et la réconciliation avec nos frères se trouvant dans le Front Polisario.

Personnellement, je pense que ces visites sont importantes et très positives. Nous avons été soutenus dans nos démarches pour faire régner la paix et le dialogue dans la région du Sahara.

Question : Monsieur le Président, vous avez reçu, mardi dernier, au siège du CORCAS, une délégation du Haut Commissariat aux Droits de l’Homme, un des organismes des Nations Unies. Vous avez eu une longue discussion, comment évaluez-vous cette rencontre, alors que les membres de cette délégation sont maintenant à Laâyoune en contact avec des militants des droits de l’homme et des politiciens, comment apercevez-vous ces contacts ?
KOE : J’ai parlé en toute sincérité et clarté avec cette délégation composée de spécialistes dans le domaine des droits de l’homme.

Je leur ai expliqué en toute franchise que le Maroc est un état de droit et quand il commet une erreur touchant les droits de l’homme, ce sont les instances de l’Etat, elles-mêmes, qui prennent les mesures qui s’imposent.

Pour le Sahara, les droits de l’homme sont liés au problème entier du Sahara. C’est pour cela que le Conseil va travailler, comme le lui a demandé Sa Majesté, afin de résoudre ce problème définitivement, et par conséquent, seront aussi résolus les problèmes liés aux droits de l’homme.

Tout cela est pénible ! La manière la plus flagrante de toucher aux droits de l’homme c’est de séparer quelqu’un de sa famille, de le priver de circuler librement, de se comporter comme il veut… Nous trouvons des personnes âgées de 60 et 70 ans qui ne possèdent rien, c’est cela les droits de l’homme et nous avons parlé avec les membres de la délégation à propos de tout cela.

Donc, la mission des droits de l’homme consiste à aider dans la résolution du problème du Sahara afin que nous ne restions pas dans une impasse qui génère du désespoir.

Nous leur avons expliqué, et ils ont compris, qu’ils devraient nous aider dans ce sens car les droits de l’homme constituent une partie de la globalité du problème. Nous devons résoudre le problème pour pouvoir s’occuper des vrais soucis qui se résument au développement et au bien-être du citoyen, en répondant à ses besoins économiques, sociaux et culturels, sans avoir à nous tracasser pour des problèmes dont on n’a pas besoin.

Ils vont constater par eux-mêmes, à Laâyoune, que nous sommes dans un pays démocratique, que nous jouissons de la liberté d’expression sans avoir recours à la violence, car la violence est la seule chose que nous n’acceptons pas. Je leur ai dit que nous avons ouvert le dialogue avec les jeunes qui ont des idées différentes afin de leur démontrer que de telles idées ne servent pas leur intérêt.

Question : A propos du dialogue, Monsieur le Président, le dernier rapport de l’ONU appelle au dialogue et aux négociations maintenant que le référendum et la guerre n’ont plus lieu. Et même l’option de guerre n’est plus d’actualité. Puisqu’il en est ainsi, qu’elle est la stratégie que le Conseil envisage dans les pourparlers avec les personnes qui portent ce genre d’idées, et ils existent dans les régions du Sud ?
La même question se pose pour la stratégie de dialogue avec le Polisario ?
KOE : La stratégie du CORCAS repose sur la réconciliation, la réconciliation et rien que la réconciliation.

C’est la politique que nous allons toujours adopter. Notre but définitif c’est de clôturer le dossier du Sahara d’une manière qui plairait à toutes les parties. Nous ne voulons pas de vaincu ou de vainqueur, et ceci nous l’avons dit lors de notre tournée dans les Provinces du Sud ainsi que lors de nos visites à l’étranger.

L’autonomie est une forme très développée d’autodétermination et n’existe que dans les pays développés, non pas dans les pays du tiers monde. L’autonomie fait partie des caractéristiques des pays développés du point de vue économique, technologique, culturel et social, des pays qui ont fait un long parcours dans la pratique de la démocratie.

Seuls les pays civilisés permettent ce genre d’autonomie basée sur l’accord de toutes les parties constituant le pays, il s’agit d’une gestion décentralisée et le Maroc a choisi cette option et ce concept historique car Sa Majesté a voulu établir le système d’autonomie au Sahara.

 Je  dis  à nos frères du Polisario, en toute franchise, que la guerre est finie, et il n’est absolument pas question de la reprendre ni promettre aux gens de la reprendre, c’est impossible, c’est même un crime, si ce n’est un suicide. Le référendum est aussi impossible pour les raisons objectives que nous connaissons.

Le choix reste entre deux options : rester dans les mêmes conditions jusqu’à la fin de nos jours ou passer à l’autonomie.

Rester dans les mêmes conditions ne peut être bénéfique que pour ceux qui font des affaires sur le compte du présent et de l’avenir des Sahraouis. Ce n’est dans l’intérêt d’aucun sahraoui de rester dans la même situation qui ne pourrait que s’aggraver et augmenter la souffrance des gens dans les camps.

Ces gens qui, il y a vingt ans, rêvaient de révolution, de victoire,  constituaient une force militante, et qui sont aujourd’hui anéantis, et c’est normal, le temps passe et use. Si nous ne faisons rien pour résoudre le problème, la situation ne pourrait que devenir pire.

C’est pour cela que je dis à nos frères dans les camps, je sais que vous ne pouvez pas prendre de décision, et je dis aux leaders du Polisario : mes frères, ne faites pas de pari où vous risquez de perdre gros, de perdre pour toujours. Ne soyez pas comme le Front UNITA en Angola qui ne s’est pas soucié du temps qui passe, qui a pensé pouvoir demander beaucoup de choses mais a fini par se retrouver les mains vides.

Je vous dis : venez, ne laissez pas nos frères se détruire à Lahmada, venez victorieux et établissez l’autonomie où vous allez pouvoir gérer vos affaires et prendre votre destinée en main.

Question : Monsieur le Président, vous parlez souvent de réconciliation, comment définissez-vous la réconciliation ? Comment pensez-vous pouvoir atteindre cette réconciliation avec l’administration et avec les citoyens ? Quelle est votre définition du concept de la réconciliation dont vous parlez ?
KOE : La réconciliation dans tous les domaines, d’abord la réconciliation avec l’administration, c'est-à-dire que les sahraouis qui ont quitté le Maroc dans les années 70 doivent savoir que les choses ont changé et que Sa Majesté a appelé à la réconciliation, le 25 mars 2006, à Laâyoune, la réconciliation historique.

Les doléances des sahraouis en relation avec l’administration n’ont plus lieu d’être, car ils seront eux-mêmes responsables de leurs affaires politiques, économiques et sociales.

La réconciliation est, tout d’abord une réconciliation des citoyens entre eux, car il y a vraiment une mésentente entre les sahraouis. Il y a ceux qui ont demandé la séparation, et ceux-là sont la minorité.

Il y a la majorité qui demande l’union. Donc, la réconciliation d’abord entre nous et par la suite avec notre administration pour bâtir notre avenir sur la base de la liberté, la dignité, le contrôle de soi, aux côtés de Sa Majesté qui a voulu ce Conseil à ses côtés. L’honneur d’être aux côtés de Sa Majesté, nous suffit, pour bâtir ensemble cette réconciliation sur des bases solides et réelles  afin que l’autonomie puisse voir le jour.

Question : Monsieur le Président, concrètement, quelles sont les démarches que vous avez entamées pour que la réconciliation puisse avoir lieu ?
KOE : D’abord, nous sommes en voie de clôturer tous les dossiers internes, nous ne voulons pas voir un seul sahraoui en prison à cause de ses idées.

Les droits de l’homme sont garantis, mais il n’y a pas que les droits, il y a aussi les obligations. Les droits te permettent de dire ce que tu veux dans le cadre de la loi et de la constitution, les obligations t’imposent d’exprimer ces idées en toute liberté mais sans avoir recours à la violence. La violence n’est pas permise, et ça je l’ai dit à la Commission et elle l’a compris.

Ceci est la première réconciliation. La deuxième consiste à revoir tous les problèmes, à traiter ceux qui sont déjà soulevés, comme le problème des employés des phosphates, et d’ailleurs, j’ai réunion, dans une heure, à ce propos.

Il y a aussi le problème des jeunes, de ceux qui sont de retour à la patrie, il y a le problème d’habitat, le problème des licenciés et des chômeurs, tous les problèmes, bien sûr. Les gens demandent au Conseil de réaliser tous cela en un mois, ce qui est impossible. Mais, nous avons pris le chemin, doucement mais sûrement, et c’est cela la première réconciliation qui nous ouvrirait la porte de l’espoir.

La grande réconciliation c’est celle qui aurait lieu avec nos frères de Tindouf, ou plus précisément de Rabouni. Car nous sommes réconciliés avec nos frères à Tindouf et nous n’avons aucun problème avec nos frères dans les camps.

Ceux-là me contactent quotidiennement pour me dire qu’ils ne veulent pas rester à Lahmada, et qu’ils sont tous d’accord pour la réconciliation.

Question : Que leur répondez-vous?
KOE : Je suis content, et je leur dis que nous le ferons, et que nous sommes là pour cela.

Je parle quotidiennement avec le Polisario, et les gens doivent savoir que nous leur parlons tous les jours. La plupart d’entre eux me disent que cela fait 30 ans qu’ils sont à Lahmada et qu’ils ont perdu toute patience.

C’est pour cela que j’ai un problème à m’adresser à ceux qui sont à Rabouni, mais je suis sûr qu’il viendra un jour où nous serons d’accord. A ce sujet, j’ai dit à mon frère Abdelaziz : 30 ans de souffrance suffisent.

Question : Au sein du Conseil, il y a ceux qui parlent de la lourdeur enregistrée dans la nomination ou plutôt l’élection des comités de travail tel que stipulé par le Règlement Intérieur du Conseil, et même de l’extérieur du Conseil, la même question se pose : quelle sera votre stratégie de travail au sein de ces comités ?
KOE : Nous avançons à pas sûr, ne soyez pas pressés.  Ces problèmes existent depuis des années, et vous demandez au Conseil de les résoudre rapidement.

Je comprends cette demande qui témoigne d’une confiance placée dans les compétences du Conseil et sa capacité à réaliser ce que l’administration n’a pu faire pendant les longues années passées. Ceci est une bonne chose, mais nous devrions travailler avec professionnalisme et disposer de dispositif de mise en œuvre qui se trouve dans les autres systèmes de l’Etat.

C’est pour cela que nous tenons la session extraordinaire afin de constituer les comités stipulés dans le Règlement Intérieur, avant d’entamer la discussion en rapport avec l’autonomie.

Les comités doivent discuter de dossiers étudiés et soumettre des recommandations au Conseil qui les soumettra, à son tour, à la Haute Attention de Sa Majesté afin qu’Il donne ses instructions par rapport au sort qui leur sera réservé.

C’est pour cela que nous sommes actuellement entrain d’étudier des dossiers en relation avec l’habitat, l’emploi, et les autres secteurs afin d’en faire la plateforme de travail pour les comités qui les soumettraient en recommandations. Ces mêmes recommandations vont constituer les dispositifs de mise en œuvre.

Question : C’est pour quand la session extraordinaire ?
KOE : La session extraordinaire se tiendra très prochainement, dans les jours à venir.

Question : Finalement, Monsieur le Président, les citoyens ont remarqué lors des rencontres que vous avez eues avec eux dans les Provinces du Sud, que vous avez été un peu agressif dans vos propos. Ceux qui étaient présents à ces rencontres, ont dit avoir détecté un nouvel aspect dans votre discours, que voulez-vous leur dire ?
KOE : C’est une interprétation. J’ai parlé en toute franchise et j’ai dit aux présents que j’allais leur parler en toute franchise que ce soit aux personnes de la région, que ce soit à nos frères du Front Polisario.

J’ai dit aux présents que leurs reproches seront pris en considération. Ces reproches sont légitimes mais ceux qui veulent résoudre leurs problèmes doivent aussi connaître l’intérêt des sahraouis.

Des fois ils passent à côté de leurs intérêts en parlant trop, en se mettant dans des interprétations inutiles, ce que nous appelons dans notre dialecte hassani (les souks).

Pour cela, nous devrions appeler les choses par leur nom. Moi, je dis aux gens ce que l’Etat pourrait faire pour eux dans les différents secteurs, mais aussi ce que la nation exige d’eux. On ne pourrait pas toujours prendre sans donner, la vie c’est donner et recevoir, tu demandes une chose tu devrais donner d’autres en échange, et la moindre des choses, c’est la rigueur.

Par exemple, aux jeunes, je leur dit : vous voulez déclarez vos idées et exprimez vos positions, personne ne vous en empêche, mais alors pourquoi avoir recours à la violence ? Et une fois que vous utilisez la violence, vos familles viennent pleurer votre sort, pourquoi ?
Exprimez vos idées en toute liberté, sans violence, et nous vous écoutons.

Question : vous les avez écouté ?
KOE : Nous écoutons toutes leurs doléances, ne les avions-nous pas écouté quand nous avons demandé à Sa Majesté de leur accorder sa grâce ?
Ne les avions-Nous pas écouté dans notre étude des cas de ceux qui sont en fuite ?
Ne les avions-Nous pas écouté concernant tous les autres prisonniers dont nous sommes entrain d’étudier les dossiers ?

Nous écoutons tout ! Et nous demandons aux gens, et c’est la moindre des choses, de faire quelque chose de positif en échange.

Et moi je ne demande que le dialogue et l’engagement. Je demande le dialogue, et c’est à travers le dialogue que nous arrivons aux solutions même pour les affaires politiques. Le dialogue même avec les séparatistes, ou ceux qui ont de telles idées afin de leur prouver que la séparation n’est pas possible et ne mène à rien. Elle leur serait plutôt nocive.

Donc, pourquoi se disputer pour quelque chose qui ne pourrait être réalisé, qui est impossible, qui n’est pas réel, alors que nous avons entre les mains quelque chose de possible, d’unique et d’utile qui se résume dans l’autonomie.

Je dis bien l’autonomie, car elle permet la participation politique dans les institutions élues pour la gestion politique et économique. Comme elle permet de jouir de toute la richesse et les biens de la région. Les sahraouis peuvent profiter de tout cela et ne pas laisser passer cette occasion, car plus tard, il sera trop tard et il ne servirait à rien de pleurer le temps perdu.

Question : Monsieur le Président, quel est le message que vous voulez faire parvenir à travers la chaîne régionale de télévision ?
KOE : Je voudrais m’adresser à Monsieur Mohamed Abdelaziz, Secrétaire général du Front Polisario et aux différents leaders  pour leur dire : mes frères, ne faîtes pas durer davantage ce problème pour des intérêts que vous savez impossibles.

Ne mentez pas aux camps de Lahmada, ne mentez pas à nos familles, à nos jeunes de la région. Ne promettez pas des choses que vous êtes sûr de ne pas pouvoir réaliser. Le plan Baker est enterré, ne dites pas aux gens que vous allez le soulevez encore une fois, il est enterré une fois pour toute.

Ne dites pas aux gens, qu’après le plan Baker, il y a un espoir de tenir le référendum, non il n’y aura pas de référendum.

Du moment qu’il n’y a pas de référendum, venez négocier la tête haute, venez dire votre mot pour tout ce qui concerne l’autonomie, venez gérer vos propres affaires et faire face aux problèmes réels et constructifs des citoyens.

Speaker : Merci beaucoup Monsieur le Président
Monsieur Khalihenna Ould Errachid : merci
Speaker : Merci chers téléspectateurs, à bientôt.

Source : SNRT
- Actualité concernant la question du Sahara occidental/Corcas -

 

 

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