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vendredi 3 mai 2024
 
 
 
Presse Ecrite

Nombreux sont ceux qui espèrent que le Polisario parviendra  à un accord avec le Maroc

Le quotidien  Al Ahdath Al Maghribiyya a publié dans son édition du jeudi 21 juin 2007, une interview, que M. Khalihenna Ould Errachid, Président du Corcas (Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes a accordé à ce journal.



Al Ahdath Al Maghribiyya : Où est ce que le premier round des négociations s’est-il arrêté ? Et quel va être le point de départ du  prochain round en août?
Khalihenna Ould Errachid: Les négociations se sont arrêtées  à l'autodétermination, à sa signification, sa philosophie et nous n'avons pas pu l’aborder en profondeur, en tant que partie d’un plus grand ensemble.

Certes, et vous n’êtes pas sans l’ignorer, le Maroc a des justifications et des concepts clairs, intelligibles et conformes au droit international relatifs à l'autodétermination.

Nous n’avons  aucunement peur de soulever cette question et nous sommes prêts à discuter de tous les aspects. Tout  ce que je peux dire, à cet égard, c'est que nous n'avons pas discuté d'un point précis.

Chaque partie a parlé de ses principes et de son projet. Nous avons, pour notre part,  longuement parlé du projet du statut d'autonomie et de toutes les questions y afférentes, tels que le respect de l'autodétermination, le respect du droit international et de la légalité internationale et le respect des normes  témoignant du sérieux de l'autonomie.

Bien sûr, nous avons souligné que l’affaire  du Sahara est unique et possède sa propre spécificité  et ne peut de ce point de vue  être rapprochée ni comparée à quelques questions que ce soit, notamment en ce qui concerne la légitimité historique ou les liens unissant  le Maroc aux Sahraouis et les droits ancestraux. A ce titre cette affaire doit faire l’objet d’un traitement particulier.

Nous avons parlé d'autres exemples, mais la question du Sahara est un cas particulier. Par conséquent, nous devons faire en sorte de trouver une solution particulière.  Mais comme nous l’avons confirmé auparavant, le Front Polisario est une organisation totalitaire, politique et militaire et n’est pas habitué  aux discussions qui aboutissent à un compromis.

Nous espérons que ces négociations constitueront une école où le Polisario apprendra la politique du compromis et du consensus.

Al Ahdath Al Maghribiyya : Techniquement comment se sont déroulées les différentes sessions ?  Est-ce qu’il y avait un ordre stricte des interventions ? Qui a le plus parlé ?
Khalihenna Ould Errachid: Il y avait une gestion du  temps d’intervention et chaque partie s’est exprimée en fonction de sa capacité à présenter ses thèses.

Je crois que chaque partie a eu l’occasion de s’exprimer assez longtemps  et la délégation marocaine s’est largement étendue sur les aspects qu’elle a voulu souligner lors de ce round.

Al Ahdath Al Maghribiyya : Quel est le rôle joué par l'Algérie au cours des négociations? Aviez-vous remarqué une pression ou une  concertation entre le Polisario et l'Algérie lors des  premières sessions?
Khalihenna Ould Errachid: Bien entendu, l’Algérie, comme vous le savez sans doute, participe à la négociation, tout comme la Mauritanie. 

Mais l'Algérie, dit une chose et fait son contraire. Cette dualité du discours algériens n’échappe à personne Tout le monde sait quels sont les liens entre le Polisario et l'Algérie, tout au moins ceux qui ont trait à l'hébergement Polisario sur son territoire et à l’assistance politique  et diplomatique  qu’elle lui apporte.

Je crois que le rôle de l'Algérie se voulait coopératif, mais n'a pas du tout changé en substance.  

Al Ahdath Al Maghribiyya : Quel a été le rôle des  puissances internationales, en particulier les États-Unis et la France au cours des négociations?
Khalihenna Ould Errachid: Elles n’ont joué aucun rôle dans les négociations, car celles étaient fondées sur la résolution 1754.

Elles n’avaient donc aucun  rôle à jouer à ce niveau, surtout en présence de l'Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara, Peter van Walsum.

En tout cas, la complexité du problème était claire pour tout le monde. Procéder à un Référendum et y  participer ne suffit pas à  aboutir à une solution. Les parties doivent daigner revoir leurs exigences à la baisse

Al Ahdath Al Maghribiyya : Y avait-il des moments forts où la tension était à son paroxysme  au cours des négociations? Et quels sont les éléments qui ont généré une telle tension?
Khalihenna Ould Errachid: Sans doute, que la force et le sérieux avec lesquels  le Maroc a défendu ses positions ont constitué un moment de  tension fort.

Nous avons senti qu’ils n’étaient pas à l’aise.

Al Ahdath Al Maghribiyya : Stratégiquement parlant, le Maroc peut il parier, dans le second round, sur des division au sein de la délégation du Polisario et le déclenchement de différents entre ses éléments?
Khalihenna Ould Errachid: Non, Il s’agit là d’autre chose. Cela n’a rien à voir avec les divisions au sein de la délégation.

Les divisions du Front Polisario concernent le Polisario dans son ensemble et non à  la délégation.

Si la direction du Polisario persiste, et je précise qu'il existe une différence entre la direction du Polisario et le Front Polisario lui même,  si donc elle persiste dans  l'intransigeance,  l’irréalisme et continue à vouloir  s'en tenir à l'impossible, ceci aura des répercussions négatives sur la situation dans les camps et parmi tous ceux qui soutenaient le Front Polisario.

Nombreux sont ceux qui dans les camps et parmi les supporters du Polisario veulent une solution honorable et digne et espèrent  que la délégation du Polisario   parviendra  à un accord avec le Maroc.

Cependant,  si la direction du Polisario continue à durcir sa position en réclamant un référendum dans lequel l'indépendance est une option, cela n'est pas possible, parce que l'indépendance ne peut faire l'objet d'une discussion que si les électeurs peuvent être identifiés.

Or nous leur avons montré  que cela relève de l’impossible à cause de raisons historiques et en raison de la répartition des Sahraouis sur divers Etats, et par conséquent leur  identité ne peut être déterminée. 

Et comme cette identité ne peut être déterminée,  un referendum ayant pour option l’indépendance ne peut être mis en place.

Aussi  devons nous  faire évoluer nos positions. C’est ce que nous avons fait et nous avons abandonné les positions rigides qui étaient les nôtres à une époque.

Nous avons procédé à une autocritique et avons reconnu avoir commis des erreurs dans le traitement de cette question dans le passé et le présent. Nous sommes maintenant prêts à aller de l'avant en adoptant  des solutions créatives, innovantes et constructives car une  solution à un problème comme celui  du Sahara ne peut être qu’innovante et créative comme celle que nous avons présentée.

Bien entendu, cette solution est ouverte pour que le  Polisario puisse en discuter le  contenu, mais elle ne lui donne absolument pas la possibilité de négocier son essence, notamment en ce qui concerne la souveraineté.

Source: Al Ahdath Al Maghribiyya
- Actualité concernant la question du Sahara occidental/Corcas -

 

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