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dimanche 5 mai 2024
 
 
 
Presse Ecrite

Le Secrétaire général du Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes a accordé, lors d’une visite effectuée par une délégation du Corcas en Belgique, le 25 avril 2007, un entretien, au site des Belgo marocain, Wafin.Be. Dans ce qui suit le texte intégral de cette interview :



Wafin.be: Quelle est l'objet de votre visite en Belgique ?
Maouelainin Ben Khalihenna Maouelainin:
Comme vous le savez, le Sénat belge procède à des auditions des différentes parties concernées par le problème du Sahara, le dernier à être audité actuellement est le CORCAS, le représentant de la majorité des Sahraouis vivant chez eux au Maroc, paisiblement, dans la dignité, qui n'ont jamais été entendus auparavant.

Or, les gens, surtout en Europe, croyaient qu'il n'y avait qu'un seul représentant des Sahraouis, alors qu'il n'en n'est rien ! Je suis en visite en Belgique pour exposer notre point de vue face aux parlementaires belges, membres de la Commission du Sénat chargé des affaires étrangères et de la défense.

Wafin.be: Pour rappel une délégation des plus officielles a effectué une visite en Belgique, composée notamment des Ministres marocains de l'Intérieur, des Affaires Etrangères et de hauts responsables marocains, qu'est-ce que vous apportez en plus par rapport à leur visite ?
Maouelainin Ben Khalihenna Maouelainin:
Cette délégation était venue pour expliquer aux autorités belges quelle est l'initiative marocaine pour le règlement de ce problème, mais moi je ne suis pas venu seulement pour exposer cette initiative, parce que la délégation marocaine a déjà eu l'occasion de le faire auprès des responsables belges.

Je suis venu donc expliquer les grandes lignes de cette autonomie proposée aux Sahraouis, mais aussi et surtout les aboutissants du problème du Sahara depuis la genèse et l'existence du Polisario.

On a expliqué que le problème du Sahara est d'abord et avant tout politique, ce n'est pas un problème de décolonisation, ce n'est pas un problème de colonisation indéterminée ! Aussi, le problème du Sahara est un problème maroco -marocain et ce sont des Marocains qui sont de l'autre côté de la frontière algérienne, vivant dans les camps de Tindouf, ce sont ces Marocains, des deux côtés, qui doivent normalement discuter entre eux et trouver la solution à ce problème.

En outre, on a expliqué la genèse et l'existence du CORCAS, pourquoi il a été constitué, comment il est composé, etc. Insister sur le fait que la représentativité du CORCAS est irréprochable, avec les 50 % des élus, les représentants de toutes les tribus ; j'ai aussi expliqué quelles sont les missions qui lui sont assignées, et parmi elles :


La participation au développement, ce qu'il a commencé à faire. La réconciliation générale entre les différentes parties du Sahara, c'est-à-dire entre les différents Sahraouis qui se trouvent au Maroc ou ailleurs, et la réconciliation entre les Sahraouis et l'administration marocaine.

La participation du CORCAS à l'élaboration du document d'initiative marocaine qui a été soumis à Sa Majesté Mohammed VI le 06 décembre 2006.

Un document qui a été à la base de l'initiative marocaine présentée aux Nations Unies. Il faut dire que tout ce qu'on avait présenté à Sa Majesté a été pris en compte, notifié et mis dans la proposition marocaine qui est devenue maintenant celle de toute la nation marocaine.

Wafin.be: Une proposition d'autonomie qui a été présentée au Secrétaire Général des Nations Unies, par le biais de l'Ambassadeur du Maroc aux Nations Unies. Pouvez-vous nous retracer les grandes lignes de cette proposition de projet d'autonomie?
Maouelainin Ben Khalihenna Maouelainin:
Le projet est en lui-même hautement démocratique et révolutionnaire (Cliquez ici pour lire le texte de l'Initiative marocaine pour la négociation d’un statut d’autonomie de la région du Sahara).

Vous savez que le Maroc est un Etat centralisé, et ce qui est proposé est une sorte d'autonomie qui n'existe que dans les pays développés comme l'Espagne par exemple.

Une autonomie qui va donner à cette région des institutions autonomes, il va y avoir un parlement élu avec le suffrage universel, avec une possibilité d'avoir une partie élue par les tribus sahraouies et l'autre par toute la population de la région.

Ce parlement va donner naissance à un gouvernement, avec un chef du gouvernement qui va nommer ses ministres et qui va bien sûr, bien sûr, être investi par Sa Majesté, c'est tout à fait normal.

Ce chef du gouvernement sera aussi le représentant de l'Etat marocain et responsable devant le parlement sahraoui.

On aura des représentants de cette autonomie dans les deux Chambres, ce qui est tout à fait normal.

En guise d'exemple de la largesse de cette autonomie, si le Maroc veut signer un contrat avec un pays quelconque et dont certaines clauses concernent le Sahara, le Maroc doit en référer au parlement et au gouvernement sahraouis.

Avec la possibilité pour les Sahraouis, s'ils le souhaitent, de tisser des liens avec d'autres régions de l'étranger, à condition d'en référer au gouvernement marocain.

Tout ce qui est politique, économique et social dans la région sera géré par les Sahraouis, il ne restera sous l'égide du gouvernement marocain que les attributs de souveraineté : le drapeau, la monnaie, le timbre, les affaires extérieures, la défense et surtout les attributs religieux de Sa Majesté en tant qu'Amir El Mouminine (Commandeur des Croyants).

Tout le reste connaît une gestion autonome totale, avec un financement régional (impôts), avec les ressources naturelles de la région, et, dans le cadre de la solidarité nationale, le Maroc apportera toujours sa contribution pour le bon fonctionnement des institutions de ce gouvernement autonome et le bien-être de la population sahraouie.

Wafin.be: Qu'en est-il du Polisario, sont-ils au courant des détails de cette proposition d'autonomie ? Y a-t-il des contacts avec eux ? Sont-ils d'accord ?
Maouelainin Ben Khalihenna Maouelainin:
Il faut dire que le Polisario se compose de trois strates :

Il y a les caciques et les irréductibles, c'est-à-dire les personnes qui sont sous le joug des services secrets algériens, qui ne veulent rien entendre et ont déjà constitué leur république (RASD)

Il y a une autre partie formée par des cadres, des gens qui ont été déçus par la gestion de la trentaine d'années des dirigeants du Polisario ; des gens qui ont vu leurs chimères s'évaporer, qui vivent dans un cauchemar sans nom, ce sont ce qu'on appelle les sceptiques.

Ce sont des gens qui veulent retourner, qui veulent avoir une autonomie, mais ils ne font pas encore tout à fait confiance au Maroc, ils veulent que cette autonomie voit le jour réellement pour qu'ils y adhèrent.

Il y a la grande majorité qui dépasse les 80 % de la population sahraouie à Tindouf, qui sont des gens démunis, qui en ont marre de vivre dans une zone à l'étranger, ils n'espèrent que le retour au Maroc.

Pour répondre à votre question, bien sûr qu'on discute avec nos frères et cousins, il y a des contacts uniquement avec les deux dernières catégories que je viens de citer. Vous savez, il y a une bonne partie qui ne demande qu'à mourir chez elle, sur le sol marocain !

C'est un projet par les Sahraouis et pour les Sahraouis, ils applaudissent pour ce projet, et c'est certainement l'unique solution qui puisse satisfaire les différentes parties, y compris les instances internationales et le gouvernement algérien, si ce dernier veut réellement le bien des Sahraouis.

Wafin.be: Qu'en est-il du timing et quand est-ce que le référendum cité dans l'article 27 du projet de la proposition d'autonomie aura-t-il lieu?
Maouelainin Ben Khalihenna Maouelainin:
C'est une solution qui est proposée pour la discussion, et c'est au cours de la discussion que le timing pourra être arrêté.

De notre côté, le Maroc a présenté sa proposition, si nous prenons le monde entier à témoin, si nous sommes pleins de bonne volonté, et si nous sommes menés par une foi inébranlable, le problème ne peut qu'être résolu !

Le timing ne dépend pas de nous actuellement, mais on ne va pas rester les mains croisées, on prend le monde à témoin et on verra ce qui va se faire Incha Allah.

Source : wafin.be
- Actualité concernant la question du Sahara occidental -

 

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