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vendredi 3 mai 2024
 
 
 
Presse Ecrite

«Nous sommes complètement en faveur du plan d'autonomie proposé par le Maroc»

Dans un entretien accordé au Matin, Ahmed Ouled Dowman, chef du parti des libéraux et chef de la délégation mauritanienne qui était en visite au Maroc déclare : «Nous sommes des partis qui prônent l'unité des pays arabes et à fortiori l'unité au sein d'un seul et même Etat».



Il ajoute que la persistance du conflit du Sahara coûte très cher aux peuples de la région en termes de stabilité et de développement socioéconomique. «La tendance actuellement dans le monde est à la constitution de blocs et de groupement régionaux.

Il faut donc lutter contre la division et la désunion. C'est pourquoi nous soutenons sans réserve la démarche marocaine consistant à trouver une solution au problème du Sahara dans le cadre d'une large autonomie sous souveraineté marocaine».

Les cinq leaders politiques mauritaniens, à savoir, Ahmed Ouled Dowman (Parti des libéraux) Mohamed Ouled Iddih (Congrès populaire ) Mohamed Abdellah Otaleb Othman (Alliance démocratique) et Lebbat Ouled Ittah (parti de la troisième génération) et Mohamed Ouled Bah (Travail et unité nationale) ont eu des entretiens qualifiés d'«instructifs et de conviviaux» avec le président du Corcas mercredi dans la matinée. Ahmed Ouled Dowman a souligné à cet égard que ces entretiens «ont permis de mieux comprendre les tenants et les aboutissements de ce différend».

Le même jour dans l'après midi, les leaders des cinq partis ont été reçus par le Premier ministre Abbas El Fassi. Là aussi, les entretiens se sont déroulés dans une ambiance marquée par «la confiance réciproque et par la convergence des points de vue».

Il y a lieu de préciser enfin que les cinq partis en visite au Maroc constituent avec cinq autres formations politiques le Front des partis politiques mauritaniens, qui soutient la Présidence. 

 Le Matin : Quel est l'objet de votre visite au Maroc ?
Ahmed Ould Domane:
Nous sommes ici pour contribuer en tant que formation politique au renforcement et au développement des relations bilatérales exemplaires entres les deux peuples marocain et mauritanien.

Cette visite est une initiative émanant de plusieurs partis de la majorité qui veulent ainsi exprimer leur soutien aux efforts de développement engagés par le Maroc dans le domaine socioéconomique.

Nous sommes ici également pour féliciter le Royaume pour les chantiers ouverts tous azimuts et les réformes entreprises sur les plans politiques et institutionnels. Les progrès réalisés dans les domaines politiques, économiques, sociaux et des droits de l'homme forcent l'estime de tous.

En ce qui concerne l'affaire du Sahara, étant donné que nos partis (ndlr, dits du front constituant la majorité soutenant la présidence) sont des partis unionistes, qui ont toujours prôné l'unité arabe, notre position est claire : nous sommes contre tout morcellement d'un pays arabe.

C'est pourquoi nous sommes complètement en faveur du plan d'autonomie proposé par le Maroc. L'union est une nécessité impérieuse dans un monde globalisé et fait de groupements et d'alliances. Nous appelons aussi à l'unité maghrébine en tant premier jalon dans l'édification d'un monde arabe unifié. Par principe, nous appelons à l'union des pays arabes et à fortiori à l'union au sein d'un seul et même état.

Le colonisateur a divisé nos peuples, nous ne pouvons pas achever son œuvre en fragmentant encore ce qui a été dépecé par ses soins. Il faut œuvrer dans le sens de l'unité. Il y va de l'intérêt de tous. C'est pourquoi nous considérons que la proposition marocaine relative à l'autonomie des provinces du Sud est une proposition objective, constructive et peut très bien servir de base à une solution équitable et juste.

Le Matin : Sur quoi ont porté les entretiens que vous avez eus avec le président du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (Corcas) ?
Ahmed Ould Domane:
Effectivement, nous avons eu des entretiens avec le président et des membres du Conseil.

Le président nous a fait un exposé sur la situation, les étapes franchies et les dimensions de cette problématique. Nous avons ainsi pu prendre connaissance de la situation et en savoir davantage sur cette affaire.

Nous avons appris beaucoup de choses. Globalement, les entretiens étaient fructueux. Nous avons été agréablement surpris de voir des gens des provinces du Sud siégeant au sein du Conseil, ayant un niveau intellectuel remarquable.

Cela est d'autant plus important que beaucoup de nos problèmes sont dus à l'ignorance et à la mésentente. Ceci dit, nous pensons que le Maroc et la Mauritanie, c'est un seul peuple en deux Etats. Nous avons pratiquement les mêmes soucis, les mêmes aspirations. S'il y a instabilité chez l'un, l'autre s'en ressent par la force des choses.

L'un est fatalement concerné par ce qui se passe chez l'autre, compte tenu du voisinage et des liens culturels, historiques et économiques entre les deux pays.

Le Matin : Que pensez-vous justement de la création du Corcas ?
Ahmed Ould Domane:
La constitution de ce Conseil est une étape pionnière. Car d'abord, il représente la majorité des habitants sahraouis qui se trouvent actuellement dans les provinces du Sud.

Il fallait qu'un organe parle en leur nom et défende leurs intérêts. Ils sont ainsi impliqués dans la gestion de leurs affaires. D'après les explications qui nous ont été données, les membres dudit Conseil sont choisis sur la base de critères de représentativité objectifs et équitables. C'est la raison pour laquelle la création de ce Conseil est importante.

Le Matin : Quels sont vos pronostics par rapport au troisième tour des négociations entre le Maroc et le polisario ?
Ahmed Ould Domane:
Nous espérons qu'il y aura une solution juste et définitive à ce problème qui entrave la marche du progrès dans la région du Maghreb.

Le développement des relations entre les Etats de l'UMA est en panne à cause principalement de ce conflit. Et les relations entre le Maroc et l'Algérie s'en ressentent énormément. Nous souhaitons que Manhasset 3 marque le début de la solution.

La Mauritanie va prendre part aux pourparlers en tant qu'observateur. Nous ne parlons pas ici au nom de l'Etat mauritanien, car nous ne le représentons pas. Nous parlons au nom des partis de la majorité qui pensent que s'il y a de la bonne foi de l'autre côté, un terrain d'entente peut être trouvé. Car encore une fois l'autonomie élargie est la solution idoine.

Le Matin : Après avoir pris connaissance des tenants et des aboutissants du dossier du Sahara, est-ce que vous n'envisagez pas, une fois de retour dans votre pays, d'œuvrer dans le sens d'un changement de la position officielle de la Mauritanie (neutre) de manière à ce qu'elle soit plus en faveur du plan de règlement proposé par le Maroc ?
Ahmed Ould Domane:
Permettez-moi de réaffirmer que l'exposé fait par le président du Conseil royal consultatif des affaires sahariennes nous a été très utile et très instructif.

Il nous a permis d'apprendre un certain nombre de détails que nous ignorions en quelque sorte. Nous allons transmettre ces idées à l'opinion publique mauritanienne et essayer de l'en convaincre. Je pense que ce faisant nous allons contribuer au changement de certaines positions.

Car les éclaircissements, qui nous ont été fournis, sont de la plus haute importance. De toutes les façons, nous comptons transmettre tout cela aux autres partis du front et à leur masse populaire.

La proposition marocaine est sérieuse et de nature à trouver une solution définitive. Le peuple mauritanien souhaite ardemment qu'une solution soit trouvée. Il va sans dire que ce conflit influe négativement sur sa sécurité et son développement.

Source: Le Matin
- Actualité concernant la question du Sahara occidental -

 

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