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samedi 4 mai 2024
 
 
 
Presse Ecrite

La question du Sahara a toujours été abordée en termes de droit international, alors que d'autres dimensions importantes comme les liens sociaux existant entre les populations du Sahara et le reste de la société marocaine n'ont pas fait l'objet de l'attention qu'elles méritent, estime le professeur Mohamed Cherkaoui, pour qui ériger des frontières entre le Sahara et le reste du Maroc est "sociologiquement absurde".



Dans une tribune, publiée mercredi sur les colonnes du quotidien US Washington Times, Mohamed Cherkaoui, qui est directeur de recherche au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS-France), affirme que la région connaîtrait une tragédie humaine si ces liens sociaux venaient à être brisés, expliquant que "sans le Sahara, l'histoire du Maroc est incompréhensible, et sans le Maroc, le Sahara n'est rien d'autre qu'un désert".

Auteur d'une étude sociologique et géopolitique sur le Sahara, intitulée "Le Sahara: Liens sociaux et enjeux géostratégiques", dont est tirée cette tribune, M . Cherkaoui précise que les conclusions sur l'intégration des populations sahraouies dans le tissu social marocain sont le fruit d'une analyse qui a porté sur toutes les données démographiques, économiques et sociologiques des quatre dernières décennies et utilisé les méthodes statistiques et mathématiques les plus raffinées.

"Les conclusions de cette étude mènent toutes vers la même direction, celle de l'émergence et de la consolidation d'un réseau dense de liens sociaux et économiques qui intègrent les provinces du Sahara, les ont aidées à sortir du dénuement où elles se trouvaient pendant la colonisation, et leur ont permis d'accéder à la modernité grâce à une politique de discrimination positive efficace", relève M. Cherkaoui, qui est aussi membre de comités de rédaction de plusieurs revues internationales.

Mettant en relief l'impact du rôle des pouvoirs publics dans l'amélioration du bien-être des populations sahraouies dans divers domaines, l'auteur de la tribune mentionne la réduction des taux de pauvreté qui sont, écrit-il, "les plus bas au niveau national", et les indicateurs du développement social et humain qui sont "indéniablement les plus hauts à travers tout le royaume".

Pour étayer ses assertions, Mohamed Cherkaoui mentionne ainsi le taux élevé de scolarisation et le nombre des établissements scolaires dans les provinces du Sahara qui ne comptaient que quelques écoles primaires et aucun établissement secondaire du temps de la colonisation.

Toutefois, pour l'auteur, le meilleur indicateur de l'intégration sociale dans les provinces sahariennes est sans conteste l'échange matrimonial, une conclusion à laquelle il est arrivé après avoir mené une enquête et analysé quelque 30.000 contrats de mariage conclus du début des années 1960 à 2006.

Le résultat "surprenant" de cette étude sur le mariage endogame et exogame au Sahara a montré que le taux des mariages endogames n'a cessé de baisser passant de 97 pc à 55 pc durant les quarante années couvertes par l'étude, fait-il remarquer.


"Eriger des frontières entre le Sahara Occidental et les autres provinces du sud est sociologiquement absurde", affirme Cherkaoui avant de poursuivre que "les populations du Sahara considèrent les autres Sahraouis membres de leurs propres familles".

"Toute tentative de séparer des familles entre deux entités politiques serait socialement, politiquement et moralement préjudiciable aux droits humains de ces individus et à leur volonté évidente de vivre ensemble", assure-t-il.

Source : Corcas avec MAP
- Actualité concernant la question du Sahara occidental -

 

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