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mardi 23 avril 2024
 
 
 
Presse Ecrite

Le Conseil Royal consultatif des affaires sahariennes "fera tout son possible pour que nos frères des camps de Tindouf   acceptent l'autonomie, sachant qu'il n'y a pas d'autre choix, et je ne pense pas qu'il y en ait qui préfèrerait rester indéfiniment dans les camps de Lahmada", a affirmé le président du CORCAS, M. Khalihenna Ould Errachid, dans un entretien publié le 24 mai par le  quotidien "Assahra Al-Maghribia".

Le Conseil Royal consultatif des affaires sahariennes "fera tout son possible pour que nos frères des camps de Tindouf   acceptent l'autonomie, sachant qu'il n'y a pas d'autre choix, et je ne pense pas qu'il y en ait qui préfèrerait rester indéfiniment dans les camps de Lahmada", a affirmé le président du CORCAS, M. Khalihenna Ould Errachid, dans un entretien publié le 24 mai par le  quotidien "Assahra Al-Maghribia".

"Dans notre travail, nous mettons l'action sur les aspects psychologiques de la réconciliation" car, il existe de "nombreuses barrières de manque de confiance, d'incompréhension et de préjugés que nous devons démanteler pour arriver à la réconciliation véritable et définitive qui débouchera sur   l'instauration d'une autonomie et permettra de clore définitivement le dossier du Sahara", a précisé M. Khalihenna Ould Errachid.

Il s'est également déclaré convaincu que l'ensemble des citoyens  sahraouis, aussi bien ceux qui sont dans les camps de Tindouf qu'ailleurs, aspirent unanimement à une solution rapide car, la seule alternative qui s'offre actuellement à eux est "le choix entre l'autonomie ou le maintien indéterminé de nos frères à Lahmada, avec tout ce que cela implique en termes d'épreuve, de douleur, de séparation et de crise permanente".

M. Khalihenna Ould Errachid rappelle que le Plan Baker est "mort et enterré" pour la simple raison qu'il est "inapplicable politiquement et techniquement".

Quant à la façon de convaincre la population des camps de Lahmada pour rallier l'idée de l'autonomie, M. Khalihenna Ould Errachid a dit: "Nous disposons de la carte de la réconciliation, du changement et de l'action à l'abri des promesses mensongères. Aux partisans du référendum, nous disons: il n'y aura  pas de  référendum, il n'y a que l'option de l'autonomie qui garantit aux  Sahraouis tous leurs droits, y compris les droits politiques et culturels".

"Les gens ont en assez d'être à Tindouf et veulent se soustraire à une situation déplorable et inacceptable et, de notre côté, nous voudrions qu'ils en sortent avec les honneurs, la tête haute", a-t-il souligné.

"L'autonomie, c'est la victoire de ceux qui réclament, depuis 1972, une entité sahraouie dans le cadre du Royaume du Maroc jouissant des droits économiques, sociaux et politiques", a t-il dit.

Abordant les objectifs à l'origine du CORCAS, M. Khalihenna Ould Errachid a noté que le Conseil est tenu "d'appliquer des politiques bien déterminées pour rectifier les dysfonctionnements économiques, sociaux et politiques dans la région et d'expliquer notre cause en tant que vrais citoyens Sahraouis afin que nous puissions renouer la position du Sahara telle qu'elle était dans le passé, c'est-à-dire une composante agissante et un grand pilier   au sein de l'Etat marocain".

S'agissant des spéculations de la presse selon laquelle la secrétaire d'Etat américaine se refuserait à le recevoir, M. Khalihenna Ould Errachid a souligné que ce n'est là que "mensonge", précisant que le CORCAS n'a pas encore programmé  de visite aux USA.

Il a enfin qualifié de "positive" la déclaration de l'Ambassadeur   américain au conseil de sécurité selon lequel le Maroc est appelé à présenter un "projet applicable". "C'est d'ailleurs ce cap que nous prenons", a-t-il conclut.

Assahra Al-Maghribia : Monsieur Khalihenna Ould Errachid, Président du Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes, a déclaré que le CORCAS a réalisé beaucoup de choses, dans le cadre du conflit du Sahara, afin d’arriver à la réconciliation demandée par les Hautes Instructions Royales.
Vous rentrez d’une tournée qui vous a amené à différentes capitales européennes, quel en est le bilan ?

Khalihenna Ould Errachid : La tournée a été très intéressante car notre visite en France et en Espagne avait pour but de présenter le Conseil Royal Consultatif pour les Affaires Sahariennes, aux partis politiques, aux parlements et à l’opinion publique. Nous avons rencontré dans ces deux pays les partis au pouvoir ainsi que les partis de l’opposition et tous les opérateurs politiques, y compris les instituts spécialisés dans les études politiques.

La visite a été très positive et sensationnelle. Nous avons discuté avec toutes ces parties, en toute franchise et clarté, à propos de toutes les questions relatives à l’affaire du Sahara. Le feedback était  positif, ces parties ont compris la problématique ainsi que les raisons derrière la création du CORCAS.

AM : Durant  cette tournée, vous n’avez pas rencontré de responsables politiques au pouvoir, est-ce un choix de votre part ou s’agit-il de votre statut qui ne vous permet pas de telles rencontres ?

KOE : Nous n’avons pas rencontré de ministres, mais en France, nous avons rencontré le parti au pouvoir, la même chose pour l’Espagne. Toutes nos rencontres ont eu lieu avec les preneurs de décision, pour ce qui concerne les partis, et surtout ceux chargés du dossier du Sahara.

AM : Qu’en est il de la visite aux Etats-Unis, il a été écrit dans plusieurs journaux marocains que la Secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères Américaines a refusé de vous recevoir ?

KOE : C’est un pur mensonge. J’ai fait une déclaration à ce propos quand j’étais à Madrid. Nous n’avons pas encore programmé de visite aux Etats-Unis.

AM : Comment expliquez vous la déclaration de M. John Bolton, Ambassadeur des Etats-Unis auprès du Conseil de Sécurité, selon laquelle le Maroc devrait présenter un projet concrètement applicable ?

KOE : Le fait de demander au Maroc de présenter un projet applicable sur le terrain est un point  positif en lui-même, et c’est ce que nous sommes entrain de faire.

AM : Vous avez déclaré avoir reçu le feu vert de Sa Majesté pour rencontrer M. Abdelaziz Boutafliqa, avez-vous demandé audience au Président algérien ?

KOE : Je crois que ce que j’ai dit a été mal compris. Moi, j’ai dit que j’allais demander l’autorisation à Sa Majesté de rencontrer M. Abdelaziz Boutafliqa, et je n’ai pas encore demander cette autorisation.

AM : Au cas où vous seriez autorisé à le faire, qu’allez vous transmettre à M. Boutafliqa ?

KOE : Tout d’abord, je vais le saluer car je le connais personnellement. Deuxièmement, j’admire ce qu’a fait M. Abdelaziz Boutafliqa pour ce qui concerne la réconciliation interne en Algérie, et la question de l’entente nationale et sa réussite à l’époque, et je vais lui demander de faire de même pour la question du Sahara. Je vais lui demander d’oeuvrer pour la réconciliation entre nous et le Polisario.

AM : Avez-vous essayé d’entamer le dialogue avec les leaders du Polisario pour rencontrer Mohammed Abdelaziz ?

KOE : Le Polisario, ce sont les nôtres, et nous sommes en contact direct avec eux sans passer par qui que ce soit. Et bien évidemment, je tâcherais de nouer contact avec mon frère Abdelaziz afin de le rencontrer dans les plus brefs délais.

AM : Où en êtes vous pour ce qui concerne la préparation du projet d’autonomie, avez-vous commencez à travailler là-dessus ?

KOE : La première session du CORCAS se tiendra le 25 mai courant, et nous allons commencer le travail relatif à la mise en place de ses structures.

AM : Est-ce que vous pensez que ce projet sera prêt durant la tenue de la prochaine réunion du Conseil de Sécurité, en octobre prochain ?

KOE : In cha’ Allah, et nous allons travailler avec acharnement là-dessus.

AM : Quand penserez-vous aboutir à une solution définitive à ce problème ? Prendra-t-il trente autres années comme l’a déclaré le nouveau envoyé du Secrétaire Général des Nations Unies au Sahara ?

KOE : On ne peut nous demander de réaliser, en un ou deux mois, ce que personne n’a pu réaliser en 30 ans. Le Conseil a été créé au mois de mars, et durant la prochaine réunion, il aura terminé ses deux mois, mais nous avons déjà réalisé beaucoup de choses visant la solution basée sur la réconciliation, surtout que la politique, que Sa Majesté nous a demandé d’appliquer, est, elle aussi, basée sur la réconciliation, et essentiellement la réconciliation historique et son application dans les meilleurs délais. Donc, nous travaillons dans ce sens, et nous insistons sur la réconciliation psychique d’abord, car il y a des obstacles qui se résument  en manque de confiance et d’entente, de présence de préjugés et de secrets que nous devons surpasser et même abolir pour arriver à la réconciliation réelle et définitive qui nous mènerait vers la réalisation de l’autonomie et, par conséquent, le classement définitif de ce dossier, incha Allah.

 Pour ce qui concerne la déclaration du nouveau envoyé du Secrétaire général des Nations Unis au Sahara, je pense qu’il a dit que la question ne pourrait pas être résolue en si peu de temps, et je suis plus optimiste que qui que ce soit, car la question concerne nos familles et je suis sûr que les citoyens qui se trouvent dans les camps de Tindouf, ainsi que tous les Sahraouis où qu’ils soient, aspirent tous à une solution rapide à ce problème.

C’est vrai qu’il y a des problèmes et des attentes imaginaires. Notre principale mission est d’expliquer l’état des lieux, en toute franchise, à nos familles, d’insister sur le respect total de cette entente et de cette réconciliation générale afin de mettre en place l’autonomie, car il n’y a pas d’autres solutions. Tout ceux qui cherchent une autre solution, veulent simplement faire durer le conflit. L’autonomie est l’unique solution et le choix se trouve entre l’autonomie et le fait que nos frères restent à Lahmada pour une période indéterminée, avec tout ce que cela signifie comme souffrance, douleurs, séparation, et crise permanente dont personne n’est conscient, à la tête de ceux –là, les habitants des camps.

Je fais allusion ici à l’Organisation des Nations Unies qui a bien déclaré que le projet Baker est enterré pour toujours et qu’il ne peut être appliqué techniquement et politiquement, surtout que le référendum est basé sur la détermination de l’identité. Donc, l’autonomie est la solution définitive à ce problème et nous allons faire tout notre possible pour que nos frères dans les camps de Tindouf acceptent l’autonomie car il n’y a pas d’autres choix, et je ne pense pas qu’il y a quelqu’un qui accepterait de rester définitivement à Lahmada.

AM : Comment comptez vous convaincre les frères à Lahmada, de votre point de vue ?

KOE : Nous oeuvrons pour la réconciliation, le changement et l’écartement de toutes les fausses promesses. Nous disons à ceux qui veulent le référendum qu’il n’y en aura pas et que la seule solution qui garantit tous les droits politiques et culturels aux Sahraouis, c’est bien l’autonomie. Je suis sûr que les gens ne supportent plus de rester à Tindouf et veulent sortir de cette misérable situation intolérable. Nous voulons qu’ils s’en sortent de manière honorable, la tête haute. L’autonomie est une victoire  pour ceux qui demandent depuis 1972, d’établir la personnalité sahraouie au sein du Royaume, lui garantissant ses droits économiques, sociaux et politiques, et toute autre solution est refusée.

AM : Nous voudrions vous ramener un peu en arrière, et vous poser la question sur le déroulement des élections du bureau exécutif du CORCAS ?

KOE : les élections se sont passées tel que stipulé par le Dahir constitutif du Conseil. L’ambiance générale se distinguait par la transparence, en présence de 141 membres. La démocratie a été pratiquée dans toutes ses dimensions. Le résultat était en conformité avec les équilibres traditionnels, quoi qu’il ait été difficile que ce soit le cas. Ces élections ont prouvé la maturité des membres du Conseil, leur disponibilité à assumer leur responsabilité. Elles ont aussi prouvé la pratique démocratique transparente en présence de tous, ce qui confirme encore une fois que les Sahraouis ne sont pas des tribus sous-développées ni une société primitive, et c’est une preuve que nous pouvons nous prendre en charge pour notre gestion. Partant de cela, je peux dire que l’élection des membres du bureau s’est passée dans une réunion historique qui honore les enfants de cette région et les met au niveau de la confiance que Sa Majesté le Roi Mohammed VI a placé en eux pour défendre l’unité territoriale et l’unité nationale du Royaume, et se consacrer aux domaines de développement, économiques, sociaux et culturels.

AM : Quelle est la mission principale dont sera chargé le Conseil, par la suite ?

KOE : Nous avons pu, depuis la création de ce Conseil et l’élection des membres du bureau, travailler sur la mise en place du Règlement Intérieur du Conseil ainsi que sur les missions dont nous a chargées Sa Majesté et qui sont plus importantes que les procédures d’organisation. Nous allons commencé un travail colossal au niveau politique, diplomatique et de développement afin d’accomplir les tâches que nous a confiées Sa Majesté. Nous allons nous adresser à tous les Sahrawis dans les Provinces du Sud, à Tindouf et ailleurs, ainsi qu’aux Etats membres du Conseil de Sécurité, aux états africains et arabes, et au pays frère et voisin l’Algérie.

Nous allons aussi nous adresser à nos frères au Front Polisario, pour leur expliquer que l’acte de Sa Majesté le Roi, en date du 25 mars 2006, à Laâyoune, est un acte historique qui a tourné la page négative du passé ouvrant la voie vers un lendemain positif. Il est grand temps d’arrêter la fuite en avant, de mettre un terme aux idées stériles et de participer à l’initiative de Sa Majesté le Roi, en prenant part à la constitution d’un Maroc démocratique, où régnera la tranquillité et la fraternité entre les composantes de la société marocaine.

AM : Comment pensez-vous traiter les problèmes des habitants ?

KOE : Le Conseil aura deux sessions par an. Il peut aussi se réunir à n’importe quel moment, sur instruction de Sa Majesté. Nous allons mettre en place les mécanismes de travail administratif, pour nous pencher par la suite sur tous les problèmes à caractère prioritaire. Les préoccupations des habitants constituent, bien évidemment, les priorités du Conseil.

AM : Quels sont les objectifs derrière la création de ce Conseil ?

KOE : Nous sommes obligés d’expliquer les objectifs de la création de ce Conseil, que Sa Majesté le Roi voulait à ses côtés, afin qu’il n’y est plus d’ambiguïté sur ses objectifs et son mode de gestion. Nous sommes aussi obligés d’appliquer certaines politiques spécifiques afin de remédier aux lacunes économiques, sociales et politiques dans la région, d’expliquer notre cause nationale, en tant que de vrais citoyens sahraouis, qui n’ont pas été nommés par l’administration marocaine parce qu’ils sont d’accord avec elle. Nous sommes marocains mais nous avons besoin de reconquérir la position des sahraouies qui leur revenait dans le passé. Les sahraouis étaient une partie prenante et un pilier de l’Etat marocain. C’est pour la première fois dans l’histoire que Sa Majesté le Roi Mohammed VI  établit cette politique qui ne pourrait qu’être bénéfique pour toute la région et pour toutes les parties.

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