الـعـربية Español Français English Deutsch Русский Português Italiano
samedi 20 avril 2024
 
 
 
Presse Ecrite

Le concept est un "artifice idéologique" converti en " véritable arme de combat au sein de l’ONU"

L’inclusion du  "Sahara occidental"  dans la liste des "Territoires non autonomes" est  une aberration, c’est la conclusion d’un important article d’analyse publié par le site d’information français Médiapart, le 24 novembre courant  et qui s’intitule  "Les tribulations de la «Liste des Territoires non autonomes» ".



Analysant cette appellation, l’auteur de cet article rappelle que la région du Sahara est un territoire "habité par des populations qu’aucune différence majeure ne sépare du Maroc historique, que ce soit par la langue, la religion, les allégeances traditionnelles, les identités politiques (tribus Berbérophones et Arabophones réparties des divers côtés des frontières coloniales), etc". 

Il considère que  "le Sahara Occidental est le seul cas inclus dans les TNA (en-dehors de l’Europe) où on ne trouve  pas des « colonisateurs Blancs Européens » dominant des populations non-Européennes : son inclusion est donc une aberration. Ce qui ne l'empêche pas de continuer à être utilisée dans les disputes diplomatiques et politiques internationales".

L’article qui traite avec une grande pertinence de ce dossier des territoires  non autonomes analyse aussi bien du point de vue du droit que de celui de la logique la situation et constate que cette notion « territoires non-autonomes » (TNA), qui est une construction de l’ONU est tout simplement un artifice idéologique.

L’auteur constate que cette conception est à la fois illogique et arbitraire, mais qui produit sur le terrain des "effets tangibles" et influence de manière forte les prises de position diplomatiques tout en influençant la politique internationale en devant une véritable arme de combat dans l’arène onusien.

La classification TNA est hétérogène et  "un abîme de confusion et cela depuis l’origine", indique l’auteur de l’article de Médiapart qui évoque l’évolution historique de cette classification, en citant les spécialistes, notamment Henri Grimal qui  rappelle que l’on a confié au ‘Comité des facteurs’ la tâche de déterminer les éléments qui pourraient entrer en ligne de compte pour décider quand un territoire est ou n’est pas « un pays dont la population n’a pas encore pleinement atteint le self gouvernement ». 

Ce fameux  Comité se heurta aux mêmes difficultés que l’assemblée» pour produire la définition de « territoire non autonome » (Grimal 1985 :147). 

Il ne pouvait en être autrement, et la suite le confirma : la définition a priori et par conséquent l’inclusion ou non d’un territoire concret dans cette catégorie n’ont de fondement que politique, c’est-à-dire : en termes de volonté (action fondée sur un intérêt) et de puissance – les rapports de forces entre les tenants des diverses tentatives de définition. D'où il suivra, ou non, l’intégration d'un territoire concret dans la « liste » élaborée par les instances onusiennes.

C’est donc une simple construction politicienne dont le sens très élastique n’a de sens que celui que lui donnent les acteurs politiques au sein de l’ONU, en l’occurrence les puissances étatiques. 

Deux critères fondent l’absurdité de cette construction : elle n’est pas homogène, car elle ne comprend pas uniquement des cas de même nature et elle ne suit pas du tout un critère uniforme, et elle n’est pas exhaustive car elle ne comprend pas tous les cas qui correspondent à sa définition de départ.

D’où le constat final que fait l’auteur de l’article : " elle est un instrument idéologique utile dans les stratégies à géométrie variable de certains pays, non une classification obéissant à la logique, d’un côté, et correspondant à des réalités empiriques saisissables, de l’autre." 

-Actualité concernant la question du Sahara occidental/Corcas-

 

 Le site n'est pas responsable du fonctionnement et du contenu des sites web externes !
  Copyright © CORCAS 2024