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jeudi 28 mars 2024
 
 
 
Presse Ecrite

Khalihenna : Nous ne permettrons à personne de gâcher le projet d’autonomie

Bruxelles : Abdallah Mustapha : Une délégation marocaine représentant le Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes, a quitté, hier, Bruxelles. Mis en place par le Souverain marocain le Roi Mohammed VI, ce conseil a pour mission de préparer le projet d’autonomie pour les provinces sahraouies et présenter un rapport au Roi, l’automne prochain, sur les conceptions du Corcas, concernant le projet d’autonomie, en tant que solution alternative au conflit, qui a duré plus de 30 ans, dans l’affaire du Sahara.



Asharq Al Awssat a rencontré le Président du Conseil, M. Khalihenna Ould Errachid et s’est entretenu avec lui, sur les raisons de la visite et les principales lignes du projet et les entraves aux quelle, est confronté le règlement du conflit dans cette affaire, ainsi que le rôle de l’Algérie dans ce dossier.


Asharq Al Awssat : Quel est l’objectif de votre visite en Belgique ?

M. Khalihenna Ould Errachid : Nous sommes venu à Bruxelles pour deux objectifs principaux. Le premier visiter en Belgique et le deuxième est de visiter les institutions européennes. Concernant la première, nous avons rencontré les partis politiques belges opposition et majorité, membres du Sénat et de la chambre des députés.

Pour la deuxième nous avons rencontré des responsables de la commission européenne et du parlement européen, ainsi que des représentants des groupes et coalitions politiques  au sein du parlement européen. Notre objectif est d’expliquer le sens du projet d’autonomie pour les régions sahraouies et les causes qui ont poussé le Roi Mohammed VI à proposer l’autonomie comme solution définitive au conflit du Sahara, qui a duré plus de trois décennies.

Nous sommes venu expliquer à toutes les parties que nous avons rencontré, aussi bien du coté belge qu’européen, que la raison de la proposition de l’autonomie, vient de l’insuccès des choix précédents pour résoudre ce conflit. Qu’il s’agisse de la période de la guerre qui a durée 16 ans, et n’a apporté rien, mais elle a été plutôt dramatique pour les fils du Sahara et aussi pour le Maghreb et le continent africain.

Nous avons expliqué aux Européens qu’il y a une autre voie choisit par les Nations Unies comme solution à ce problème, à la suite du cessez le feu qui a été concomitant avec l’effondrement de l’Union soviétique, en 1991.

Les Nations Unies ont entamé un processus de règlement pacifique. Mais, elles ont choisit une voie non adaptée pour réussir ce processus, en l’occurrence le referendum , qui n’a jamais été réalisé dans aucun endroit dans le monde , à savoir le referendum basé sur l’identification. Les Nations Unies n’ont pas pu réaliser le referendum, malgré leurs tentatives pendant dix ans. La cause est que les habitants du Sahara n’habitent pas seulement dans le Sahara qui était sous occupation espagnole. Ils se trouvent aussi dans d’autres région, tel que le sud est algérien, le nord ouest mauritanien et l’extrême nord du Mali. Et pour que réaliser le referendum, il fallait d’abord décider des frontières. Et ceci n’est pas possible et illogique. Alors la guerre a échoué, le referendum a échoué et tout le monde est arrivé à l’impasse.

Asharq Al Awssat : Qu’avez-vous demandé aux Européens ?

M. Khalihenna Ould Errachid : Nous avons demandé aux Européens de soutenir la voie qu’ils avaient déjà soutenu, à savoir la voie du dialogue et de la négociation. Et c’est notre façon de faire pour solutionner cette affaire.

Asharq Al Awssat : Mais pour convaincre les Européens, de votre point de vue, il était nécessaire de présenter les principaux aspects du rapport que vous deviez présenter au Roi avant la fin de l’automne, de l’année en cours. Pouvez-vous nous donner une idée sur ces principaux aspects ?

M. Khalihenna Ould Errachid : Le contenu du projet d’autonomie ne s’est pas encore, complètement élaboré. Nous sommes encore en train de l’étudier dans les aspects constitutionnels, légaux et organisationnels. Il sera près concernant le Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes, l’automne prochain et sera présenté au Roi. Mais nous avons expliqué à nos amis européens que l’autonomie sera une autonomie politique, fondée sur les critères internationaux, et conforme à ce qu’il y a en Europe. Effectivement, nous nous inspirerons de l’expérience de l’Europe, en particulier des pays proches de nous qui ont entreprit une expérience dans l’autonomie et la décentralisation.

Et ce que j’ai dit aux Européens est que ce sera une authentique autonomie. Car l’Europe connaît la différence entre l’autonomie authentique qui permet aux citoyens de gérer eux même leurs affaires, je veux dire, affaires politiques, économiques et sociales. Quand aux techniques de l’autonomie, elles sont connues pour les Européens. Il y a les compétence de l’Etat et d’autre spécifiques à l’autorité de l’autonomie, et d’autres qui sont communes.

Alors notre projet est sérieux et crédible, selon les critères internationaux  et n’est pas une manœuvre politique ou diplomatique. Il aura des conséquences sur l’Etat marocain qui nous impose une révolution sur les plans démocratique, administratif et constitutionnel pour traiter la situation nouvelle et gérer le Maroc nouveau. Ce défi poussera le Maroc à marcher avec assurance dans le sens de l’Etat des institutions, de la démocratie et du droit. Et cela ne peut être qu’avec l’assentiment des habitants  et c’est ce que fera le Roi.

Nous avons demandé aux Européens de soutenir les Nations Unies pour en finir avec ce conflit, qui ne rend service à aucune des parties qui y ont pris partie.

Ce problème n’a pas évité l’apparition de la guerre civile en Algérie, n’a pas évité la division sur le continent africain. Il n’a pas permis l’apparition du Maghreb arabe promis, qui était le rêve des habitants de cette région qui se complètent politiquement, géographiquement, économiquement et historiquement.

Rien de bon n’a résulté de ce conflit, pour les Sahraouis aussi. Il en a plutôt résulté leur division, en plus de leurs souffrances dans les camps et c’est une division des gens. Et l’Algérie avec laquelle nous partageons l’histoire, le présent et inchallah l’avenir, nous lui demandons de respecter ce qu’elle dit à son peuple et au notre, au Nations Unie et à la communauté internationale toute entière. A savoir son insistance sur le fait qu’elle n’est pas partie prenante de ce conflit, et elle n’à aucune revendication dans l’affaire du Sahara, que le conflit est une affaire interne, entre le Maroc et le Polisario dans le cadre des Nations Unies.

Nous voulons que l’Algérie ne mette pas d’entraves devant l’ONU et devant les pays qui veulent résoudre ce problème et qu’elle ne pose pas d’entraves au dialogue sahraoui-sahraoui, pour résoudre cette affaire  et qu’elle encourage nos frères, qui se trouvent sur son territoire, à participer au dialogue avec nous, pour que nous puissions sortir de cette impasse historique qui ne sert ni les intérêts de l’Algérie, ni ce du reste des arabes et musulmans.

Asharq Al Awssat : Mais, si le refus vient de la part du Polisario ?

M. Khalihenna Ould Errachid : Je ne crois pas au refus. Le projet d’autonomie n’est pas destiné, en particulier, à un parti, à une entité ou une organisation tel que le Polisario, qui est une organisation politico-militaire sur l’ancien modèle socialiste. Et ce dernier se base sur le parti unique, la pensée unique et la stratégie unique. Moi, je ne crois pas à cela. Le seul unique, c’est Dieu. Et il (le Polisario) ne peut pas dire qu’il est le représentant légitime et unique. Moi, je m’adresse aux Sahraouis, derrière le Polisario et je le dit que le projet d’autonomie est notre projet. Et nous ne permettrons à personne de le gâcher. C’est un pas qui se mesure à l’aune du rêve.

Asharq Al Awssat : Que manque-t-il aux Algériens pour être convaincus de cela et agissent pour soutenir le dialogue et la négociation ?

M. Khalihenna Ould Errachid : J’espère que Dieu les guidera vers cela. Je confirme, qu’il n’y a pas, entre les Algériens et nous de différents profonds. Les facteurs communs sont nombreux entre le Maroc et l’Algérie. En même temps, il y a des points de conflit sans aucun doute. Mais ce sont des conflits psychologiques, et leur accumulation a fait qu’il y a un barrage psychologique. Et nous voulons briser ces barrages psychologiques entre nos frères Algériens et nous.

Asharq Al Awssat : Revenons au travail du Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes. Est-ce que la période de son travail est liée à la présentation du projet d’autonomie, ou peut-il continuer ?

M. Khalihenna Ould Errachid : La période de fonctionnement du Corcas est, selon la décision royale, de 4 ans. Cela dépasse donc la période de préparation de l’autonomie. C’est le Roi qui a planifié et a créé le Conseil. C’est lui qui décide quand son travail sera terminé. Après la finalisation de l’accord sur l’autonomie et la fin du conflit, à chaque situation son attitude. Bien entendu, si l’autonomie
est appliquée, les choses changeront

Asharq Al Awssat : Sur quelle base, les membres du Corcas ont-ils été choisit ?

M. Khalihenna Ould Errachid : Le Conseil a commencé en mars dernier. Ses membres ont été nommés par le Roi et le choix est venu sur la base des critères arabes originaux. Le Corcas contient des personnalités de tous les niveaux, ils représentent tous les tribus. Ce sont aussi des personnalités qui bénéficient d’une bonne réputation, expérimentées et respectées dans leurs tribus. Le Conseil comprend 141 membres, les femmes y représentent 10%, parmi eux. Il y a les jeunes les chioukhs, les différents cadres. C’est une image de la société sahraouie.

Asharq Al Awssat : Si certain du Polisario veulent revenir et se joindre au conseil, accepterez-vous ?

M. Khalihenna Ould Errachid : Il y a effectivement des membres que nous appelons les "ralliés". Et il n’y a entre ceux qui se trouvent au Polisario et nous aucun complexe. Il suffit que le père de Mohamed Abdelaziz, le leader du Polisario, est membre du Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes. Nous ouvrons nos portes à nos frères, non seulement pour être membres du Conseil, mais pour entrer dans des négociations directes pour résoudre le conflit et leur retour, non en vaincus, mais en vainqueurs dignes et pour qu’ils ne considèrent pas que l’autonomie est un piège, mais la solution de ni vainqueur ni vaincu.

Asharq Al Awssat : Vous avez rencontré les représentants de la communauté marocaine à Bruxelles. Cela signifie-t-il que vous prévoyez un rôle important pour la communauté dans le conflit du Sahara ?

M. Khalihenna Ould Errachid : La communauté marocaine à l’étranger joue un rôle important et fondamental dans la confirmation de notre droit au sujet du Sahara, en particulier la communauté qui réside en Europe.

C’est une communauté importante et militante, surtout que la cause du Maroc, le Sahara, est un sujet d’unanimité de la part des Marocains. C’est pour cela que nous sommes venus ici, et nous avons rencontré la communauté marocaine, pour l’informer des détails des choses et lui faire prendre conscience.

Nous avons auparavant visité la France et l’Espagne et nous visiterons d’autres pays dans le monde pour rencontrer la communauté marocaine là-bas, les différents partis et les médias et clarifier la vision du monde entier.
 
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