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samedi 4 mai 2024
 
 
 
Presse Ecrite

M. Khalihenna : Il n’y a pas de prisonnier politiques du Polisario au Maroc, il n’y a que des prisonnier de droit commun

L’homme a choisit ses concepts avec précision et il a expliqué que la solution du problème revient à l’Algérie sœur qui pousser le front Polisario sur la voie de la solution escomptée et en finir avec ce dossier. Il a renouvelé son invitation au Chef du front Polisario pour revenir au Maroc et faire sa repentance. Il a reconnu les fautes du passé, conséquences de l’approche sécuritaire du passé..Il a nié l’existence de liens entre le Maroc et la tendance « Khat Achahid », dissidente du Polisario, expliquant qu’il est nécessaire de distinguer entre le Polisario en tant que direction et en tant que front.



Dans ce qui suit le texte intégral de l’entretien :

Lenteur des négociations   

Oukad: Les négociations de Manhasset dans leurs 1ier et 2ième rounds plus lentement que la marche d’une tortue, ce qui pousse au pessimisme concernant le 3ième round, qui se déroulera là-bas aussi… ?

M. Khalihenna Ould Errachid: Non..Je ne suis pas d’accord avec vous. Les négociations pendant les deux premiers rounds marchent à la vitesse possible et selon les règles de quête de la confiance. Elles n’étaient pas mauvaises, comme l’estimait l’observateur qui n’a pas été présent pendant les négociations. Le seul désir d’être présent aux négociations, d’y participer et d’exprimer le désir de communiquer avec ces négociations est une bonne chose. De la, vouloir précipiter l’arrivée au résultat après deux rounds seulement est inacceptable dans la tradition diplomatique.

Oukad: Quel est le plafond de votre négociation avec le Polisario ?

M. Khalihenna Ould Errachid: Le Royaume du Maroc négocie sous le plafond de l’autonomie sous la souveraineté et l’intégrité territoriale marocaine. 

Oukad: Il y a quelqu’un qui a dit que cela peut se transformer pour devenir une autonomie élargie ?

M. Khalihenna Ould Errachid: Il n a rien eu de cela. C’est une expression journalistique qui n’a aucun fondement dans le droit international.

Oukad: Ne craignez-vous pas que l’autonomie des Sahraoui fonde un discours contestataire chez certaines provinces marocaines, tel que les Amazigh, par exemple ?

M. Khalihenna Ould Errachid: Nous ne craignons pas cela du tout. L’Etat marocain qui vient de 14 siècles avec leurs lots de crises, guerres civiles, agitations et interventions étrangères ne peut être influencé dans la consistance de son entité par l’autonomie.

Ils ont peur des unionistes

Oukad: Pourquoi le Polisario refuse votre présence au sein de la délégation marocaine de négociation ?

M. Khalihenna Ould Errachid: C’est leur affaire et ceux parmi eux qui refusent ma présence ne représentent que 20% des Sahraouis. Et ils ne veulent aucune partie qui a des racines sahraouies et unitaires, car cela complique leur mission. C’est l’une des critiques que nous leur adressant car ils sont exclusifs. Le Polisario n’accepte de discuter qu’avec ceux qui acceptent leur ligne et leurs plans, en particulier parmi les Sahraouis, qui s’opposent au Polisario dans leurs thèses, même du temps du colonialisme. Ce qui confirme la nature léniniste totalitaire du mouvement.

Oukad: Les critiques ont touché le Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes, l’accusant de ne pas représenter les Sahraouis et que ses membres sont désignés ?

M. Khalihenna Ould Errachid: Le Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes (Corcas) n’est pas une assemblée de représentation, autrement SM le Roi Mohammed VI aurait décidé d’en faire une institution élue comme le Parlement. C’est plutôt un Conseil Royal désigné qui représente la société sahraouie selon les traditions coutumières fondé sur des critères et normes primordiales. Ainsi, il n y sont désignés que les notables des tribus qui représentent leurs tribus selon les catégories d’âges. Et il ne représente pas non plus l’autonomie. Vous remarquerez que les Américains ont utilisé les coutumes pour communiquer avec les tribus irakiennes en créant « Assahwat ». La coutume au Golf comme dans d’autres régions du Monde arabe est toujours plus forte que le processus électoral.

La repentance et le baise-main

Oukad: Vous avez proposé au Chef du Polisario Mohamed Abdelaziz de se repentir et vous lui avez demandé d’embrasser la main du Roi, pour revenir au Maroc. Et vous avez dis que l’opportunité de présider l’autonomie lui est ouverte. Ne croyez-vous pas que vous demandez l’impossible ?

M. Khalihenna Ould Errachid: Premièrement, la repentance est un devoir religieux des musulmans, et tout homme peut fauter, mais les meilleurs sont ceux qui font leur repentance. Reconnaître ses torts est une vertu et Mohamed Abdelaziz est un Marocain et la preuve de sa Marocanité est que son père est membre du Corcas. Et Dieu dit « ». Et quand j’ai dit cela je n’étais dans le tort ni sur le plan religieux, ni sur le plan historique. Mohamed Abdelaziz s’est immiscé dans une querelle politique pour des raisons historiques. Et cela n’est pas une nouveauté au Maroc qui a connu une opposition, qui a finis par revenir à la voie juste. Je continuerais donc, à lui dire cela. Concernant le baisemain cela obéit aux traditions rituelles du loyalisme au Royaume du Maroc.

Oukad: Supposons que le Polisario accepte l’autonomie sous les pressions. Le Maroc acceptera-il qu’ils reviennent en paix à leurs terre ?

M. Khalihenna Ould Errachid:                  Et pourquoi pas, si le plus grand chef militaire du Polisario, Lahbib Ayoub, vit aujourd’hui au Maroc, comme le fait l’ancien ministre des affaires étrangères du Polisario, Brahim Hakim qui ambassadeur du Maroc, ainsi que Omar El Hadrami, l’ancien patron du service de sécurité du front Polisario, qui a été lui, désigné au poste de Gouverneur au Maroc. La réconciliation chez nous fait oublier le passé et le conflit politique. Nous sommes tous une même famille. Et les portes sont ouvertes à tous les frères du Polisario, pour assumer leurs responsabilités, comme si de rien n’était.

Non à la marginalisation des Unionistes

Oukad: Mais certains ralliés du Polisario, parmi ceux qui sont devenus unionistes, ressentent de la marginalisation et la non reconnaissance de leur rôle, qui peut être influent dans le processus de négociation actuellement avec le Polisario ?

M. Khalihenna Ould Errachid: Cela n’est pas vrai. Les dirigeants qui sont revenu au Maroc, qui étaient avec le Polisario, assument des responsabilités importantes dans le Royaume du Maroc, car celui-ci les considère en tant que ses fils, et ne leur demande pas des comptes sur le passé. Il y en a qui occupent des responsabilités politique et dirigeantes. Mais chez certaines personnes les choses sont confuses. La gestion d’un Etat diffère de celle d’une organisation, quelque soit le poste qu’on y occupe.

Reconnaître ses fautes

Oukad: Le traitement sécuritaire, dans les villes sahraouies, continue à susciter une tension continue qui fait que l’acceptation de l’idée d’autonomie soit improbable pour les fils de ces provinces ?

M. Khalihenna Ould Errachid: Sans doute, il y a eu des fautes dans le passé. Et le Maroc est l’un des rares pays, avec l’Afrique du sud, à reconnaître ces fautes, aussi bien en ce qui concerne l’enlèvement, l’injustice et l’abus de pouvoir pour bafouer les droits et l’assassinat …et toutes ces choses. Il y a eu une instance neutre et la réconciliation s’est faite conformément aux préceptes de la religion musulmane et du droit international. On a donc entreprit un processus d’indemnisation financière et morale. Et cela est en soit, une autocritique. Il y a eu la même chose au Sahara. Mais après la fondation du Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes, la liberté d’expression, d’écriture et de pensée a été garantie. Seul l’usage de la violence reste inacceptable et il n’existe pas un seul Etat membre des Nations Unies qui accepte que des groupes agissent avec violence sur son territoire ou portent atteinte aux intérêts publics ou privés.

Tous ceux qui respectent ces critères vivent avec sérénité, y compris ceux qui défendent les thèses du Polisario au sud de manière pacifique. Personne ne les touche et rien ne leur porte atteinte. Ils voyagent avec un passeport marocain et voyage de Laâyoune à Smara et Dakhla. Ils paradent à travers le monde, en insultant le Maroc et ils reviennent et nous considérons ce qu’ils ont fait liberté d’expression. Mais si ils s’adonnent à des actes de violence, il existe une loi qui leur est appliquée.

Oukad: Avez-vous des détenus politiques du Polisario ?

M. Khalihenna Ould Errachid: Il n’existe aucun prisonnier du Polisario au Maroc. Dans l’accord de cessez-le-feu de 1991 sous l’égide des Nations Unies, il était convenu que le front Polisario relâche les prisonniers de guerre marocains et il a tardé trop longtemps à le faire et a commis des fautes graves à leur égard et les a physiquement et moralement torturé. Et il n’est pas dans les coutumes des Sahraouis de commettre cela. Ils ont finis, sous les pressions des Nations Unies, par élargir tout le monde. Et aujourd’hui, nous n’avons pas de prisonnier politique. Ceux qui sont en prison, le sont pour des actes interdits par la loi et non pas pour des raisons politiques.

Oukad: Comment expliquez-vous les affrontements qui ont eu lieu dans les universités marocaines ?

M. Khalihenna Ould Errachid: Tous ceux qui manifestent pacifiquement n’ont pas été maltraités. Mais ceux qui ont fait usage de bouteilles incendiaires, ont détruit les véhicules de police, des propriétés publiques ou privées, qu’ils soient sahraouis ou de Casablanca, Fès ou qu’ils soient étrangers au Maroc, sont punis par la loi.

Oukad: Vous avez dis après les négociations du second round que le Polisario a besoin de temps pour mûrir sa décision…que voulez-vous dire ?

M. Khalihenna Ould Errachid: Il y a une chose qu’il faut clarifier. Premièrement le Polisario est un front totalitaire hérité des vestiges de la guerre froide. Après l’effondrement de l’Union soviétique, tous les partis communistes et assimilés se sont effondrés. Le Polisario est la seule organisation, qui est toujours une organisation avec une pensée et un parti uniques. La preuve de cela est que Mohamed Abdelaziz qui a été élu secrétaire général en 1976, l’est encore maintenant. Cela suffit à vous montrer son type d’organisation. Et elle est alliée à l’Algérie car elle est sur le sol algérien. Elle est financée, encadrée, défendue et orientée par l’Algérie. Elle est redevable de tout à l’Algérie.

La Position algérienne

Oukad: Cela veut dire que le Polisario ne négocie pas avec vous à partir d’une position indépendante ?

M. Khalihenna Ould Errachid: Pas encor et nous espérons qu’il va se libérer de la tutelle algérienne.

Oukad: Mais vous espérez qu’à travers ces négociations un soutien de la part de l’Algérie ?

M. Khalihenna Ould Errachid: Sans aucun doute, car ce qui existe comme liens forts et solides entre Le Maroc et l’Algérie, nous pousse à espérer que l’Algérie mûrira et abandonne les querelles stériles qui ne mènent à rien. Ce conflit n’a pas évité la guerre civile et le terrorisme à l’Algérie. Il n’a pas contribué à son développement autant qu’il a participé à dilapider les ressources et les efforts et est devenu la porte par laquelle les étrangers s’immiscent dans nos affaires.

Oukad: Estimez-vous que le fait d’être sur des sables mouvants vous empêche de cerner le véritable problème qui entrave pour le moment, les négociations ?

M. Khalihenna Ould Errachid: Le conflit se trouve peut-être sur des sables mouvants, mais pour nous au Maroc, il est sur une terre stable.

Le referendum est impossible

Oukad: Comment voyez-vous l’avenir du referendum au Sahara ?

M. Khalihenna Ould Errachid: C’est une chose impossible. L’organisation des Nations Unies a eu recours à ce procédé que revendiquaient le Polisario et l’Algérie, mais elle a oublié la difficulté de son application et elle a choisit un mode qui n’existait pas avant appelé autodétermination par referendum basé sur l’identification. Et elle a échoué car les frontières actuelles ne sont pas des frontières naturelles, car ce qu’on appelle la société sahraouie est partagé entre quatre pays voisins, dont le colonialisme français et espagnol ont tracé les frontières de manière arbitraire, qui n’obéit à aucun critère rationnel.

Les Sahraouis se trouvant au Maroc et ils sont une majorité, comme ils se trouvent en Algérie de Bechar aux frontières mauritanienne, en passant par Tindouf. Ils se trouvent aussi dans le nord ouest de la Mauritanie et toutes ses villes. Les Sahraouis se trouvent aussi au nord du Mali. Et ceux dont je veux parler ce sont les tribus actuelles, Rguibates, Tekna, Ouled Dlim, Ahl Barak Allah, Cheikh Maouelainin, Sebaa et d’autres. Ceux là, le colonialisme les a séparés par des lignes droites, c’est pour cela qu’il n’est pas possible de parler de referendum avec identification, sans changement de frontières et création d’une aire géographique nouvelle pour changer la physionomie de cette région du continent africain. Et cela est impossible, c’est pourquoi ce referendum est inapplicable ni techniquement, ni politiquement.

Oukad: Y-a-t-il une acceptation de l’idée d’autonomie de la part du Polisario ?

M. Khalihenna Ould Errachid: Nous sommes face à une délégation du Polisario qui ne connaît rien sur le langage du compromis et elle ne sait pas que les fondements de la négociation veulent dire céder sur le plafond des revendications pour arriver à une solution médiane. Nous espérons qu’avec le temps le Polisario mûrira pour arriver à ce point.
 
Oukad: Pourquoi ne distinguez-vous pas entre le Polisario en tant que direction et front ?

M. Khalihenna Ould Errachid: Le front est tous ceux qui se trouvent dans les camps de Tindouf, alors que la direction est un groupe de personnes qui coordonnent avec l’Algérie. Et selon mon expérience personnelle, et selon mes cousins qui se trouvent dans cette région, l’objectif pour ceux qui s’opposent à l’unité du Maroc, n’est pas seulement de résoudre le problème du Sahara, mais que les choses restent en l’état.

Khat Achahid

Oukad: Avez-vous contacté le mouvement de Khat Achahid, après sa dissidence vis-à-vis de la ligne du Polisario ?

M. Khalihenna Ould Errachid: Nous sommes en relation avec tous nos frères dans les camps et pas seulement Khat Achahid et nous ne nous lasserons pas de leur parler.

Oukad: Il y a certains qui y voient une création marocaine ?

M. Khalihenna Ould Errachid: C’est un mensonge, ce n’est pas vrai.

Oukad: Quelle est l’étendue de votre optimisme avant le troisième round prévu aussi à Manhasset ?

M. Khalihenna Ould Errachid: Nous nous réunirons pour notre deuxième session cette année les 18 et 19 décembre à Smara. Cette réunion aura lieu en concomitance avec le douzième congrès du front Polisario. Et nous serons proches d’eux. Et nous traiterons du thème de l’autonomie comme solution définitive pour assurer la réconciliation et le retour digne. Et nous espérons que le Polisario mûrira suffisamment pour réaliser la réconciliation pendant les négociations et arriver au meilleur accord qui satisfait toutes les parties. Et nous ne lasserons pas de cela.

Oukad: Ne craignez-vous pas le retour à la guerre ?

M. Khalihenna Ould Errachid: Nous souhaitons ne pas revenir à la guerre. La guerre n’apporte pas de solution, mais plutôt une catastrophe. C’est une chose que nous avons expérimenté pendant 16 ans et le Polisario l’a expérimenté avec les tanks les plus sophistiqués, les missiles, les transports de troupes et toutes les armes. Le résultat a été catastrophique pour eux, pour nous et pour tous les gens.

Source : Corcas
-Actualité concernant la question du Sahara occidental/Corcas -

 

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