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vendredi 29 mars 2024
 
 
 
Dossiers

Les travaux de la quatrième commission de l’ONU ont été marqués par l’important nombre des intervenants. Deux thèmes en particulier, sont revenus dans la plus part des allocutions des  pétitionnaires qui ont demandé à s’exprimer sur le dossier du Sahara : d’une part la condamnation de la situation déplorable et des atteintes aux droits humains qui sévissent dans les camps du Polisario à Tindouf , d’autre part le constat fait par la plupart...



...des intervenants aussi bien les représentants politiques des pays et groupements de pays que les ONG ou les experts, à savoir que la proposition marocaine d’autonomie est la seule base pour réaliser le règlement définitif de la question du Sahara. 

  • Le ralliement au Maroc des congressistes de Gjijimat, un soulèvement populaire (ONG sahraouie)

Le retour massif d'anciens membres du Polisario, réunis fin décembre dernier au Congrès de Gjijimat à Tifariti, constitue "un soulèvement populaire contre les marchands du désespoir et du séparatisme" et un soutien au projet d'autonomie, a indiqué, mercredi à New York, Mme Ennaba El Moussaoui de l'Association sahraouie pour l'unité et la réconciliation.

Intervenant devant la 4ème Commission de l'ONU, Mme El Moussaoui a précisé, qu'à travers la tenue, pour la première fois, de ces assises contestant le simulacre de congrès du Polisario, ainsi que le retour collectif au Maroc dans la dignité, ce groupe de ralliés, dont elle faisait elle-même partie, a "exercé son droit à l'autodétermination de manière libre et volontaire".

"L'autonomie est la solution idoine et la plus réaliste à la question du Sahara, car cette voie respecte les particularités des sahraouis et leur garanti de larges prérogatives pour la gestion de leurs propres affaires dans la démocratie, la liberté et le respect des droits de l'Homme", a affirmé Mme El Moussaoui.

Revenant sur les conditions déplorables dans lesquelles elle vivait dans les camps de Tindouf, elle a particulièrement dénoncé "la répression et les harcèlements continus subis par les populations de ces camps lorsqu'elles osent remettre en cause l'allégeance à l'Algérie ou contester les décisions fantaisistes de la direction du Polisario".

"Nous en avons assez de souffrir et nous n'en pouvons plus de cette police secrète algérienne qui profite de la situation", a ajouté l'intervenante qui a insisté qu'Alger "exploite ni moins ni plus le principe d'autodétermination pour atteindre ses visées expansionnistes".

"Si l'Algérie est sincèrement convaincue de la nécessité de défendre ce principe, elle devrait permettre son application en Kabylie et par les Touaregs au sud du pays", a-t-elle ajouté.

L'oratrice a enfin appelé la communauté internationale à intervenir d'urgence pour lever le siège imposé aux séquestrés dans les camps de Tindouf et leur permettre de rejoindre leurs familles.


Le Sénégal réitère son soutien à la proposition d'autonomie

L'ambassadeur représentant permanent du Sénégal auprès des Nations Unies, M. Paul Badji, a réitéré, jeudi, le soutien de son pays à la proposition marocaine "pertinente et sage" d'octroi d'une autonomie au Sahara dans le cadre de la souveraineté du Royaume, soulignant que seules des négociations "sincères et loyales" sont de nature à favoriser un règlement juste et durable de ce dossier.

"II nous faut trouver des solutions hardies et c'est justement en cela que la proposition de la partie marocaine visant à accorder une large autonomie au Sahara, mais dans le cadre du respect de la souveraineté du Royaume du Maroc, trouve toute sa pertinence et sa sagesse", a affirmé M. Badji devant la 4ème commission de l'Assemblée générale de l'ONU.

Cette proposition, que le Sénégal soutient et endosse, "nous semble réaliste et raisonnable parce qu'elle pourrait permettre aux parties de trouver un dénominateur commun", a-t-il ajouté, appelant au réalisme et au compromis pour maintenir l'élan que le Secrétaire général de l'ONU a imprimé aux négociations.

Le Sénégal a "la claire conscience que seules des négociations sincères et loyales peuvent conduire à un règlement juste et durable de ce dossier qui a connu tant d'impasses successives", a-t-il, en outre, déclaré.

Il a également appelé à la poursuite de "bonne foi des négociations, en tenant compte des efforts réalisés depuis 2006 et des faits nouveaux survenus depuis, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable".

Soulignant que "le statut quo n'est ni viable, ni acceptable", le diplomate sénégalais a, enfin, déploré l'impasse qui "continue, malheureusement, d'empêcher les pays de la sous-région du Maghreb arabe d'avancer vers une intégration plus poussée pour le plus grand bénéfice de leurs peuples et du Continent africain tout entier".

  • L’autonomie, compatible avec les objectifs d’intégration de l’Afrique (Universitaire gabonais)

La proposition marocaine d'accorder une autonomie au Sahara est innovante et compatible avec les objectifs d'intégration de l'Afrique, a souligné, jeudi devant la 4ème commission des Nations Unies, le Professeur Marc Louis Ropivia, de l'Université gabonaise Omar Bongo de Libreville.

"La position innovante du Maroc est en phase avec les conceptions modernistes du territoire et témoigne de sa volonté de voir les peuples du Maghreb vivre ensemble dans un tissu politico-économique harmonieux", a affirmé M. Ropivia, relevant que le Royaume n'a jamais été "une puissance coloniale, mais un pays qui a toujours lutté contre les dominations étrangères".

En ce sens, il a rappelé que le Maroc a été le premier à demander que soit mis fin à la présence coloniale espagnole dans le territoire du Sahara.

Pour le Pr Ropivia, la proposition marocaine d'autonomie a "le mérite de préserver la communauté internationale d'une nouvelle conflagration aux conséquences collatérales censées être de nos jours plus étendues et plus catastrophiques".

"Le statut d'autonomie qui sera concédé au Sahara se présente d'emblée comme l'affirmation explicite d'un particularisme sahraoui au sein de la grande nation marocaine qui existait déjà avant l'irruption coloniale de la France et de l'Espagne dans cette partie occidentale du Maghreb", a-t-il affirmé.

Et de lancer un appel pressant aux "partisans traditionnels de l'indépendance ou la partition du Sahara, naguère proposée par la partie algérienne", les invitant à "engager les négociations dans un esprit de réalisme, de consensus, et un climat de confiance et de compromis qui fasse émerger au plus vite la seule issue possible à ce conflit : la solution politique".

Il a, enfin, souligné que la proposition marocaine est à même de garantir cohésion et la stabilité régionales sur la voie de l'édification de l'Union du Maghreb arabe.

  • Des personnalités politiques et des observateurs d’Amérique latine défendent la solution d’autonomie

Plusieurs personnalités politiques et observateurs d'Amérique latine ont tenu à plaider, devant la 4ème commission des Nations Unies, pour une solution à la question du Sahara basée sur l'autonomie dans le cadre de la souveraineté du Maroc.

En ce sens, l'ancien ministre de la justice d'Argentine, M. Jorge Reinaldo A. Vanossi, a souligné la nécessité de parvenir à une "solution de compromis".

"Il faut trouver une solution et sortir de l'impasse et notamment trouver une solution qui tienne compte de l'intérêt de tous les acteurs et permette de parvenir à une autonomie du Sahara occidental plutôt qu'à sa souveraineté totale", a-t-il affirmé.

M. Vanossi, qui a mis en exergue la proposition du Maroc d'octroyer une autonomie à la région du Sahara, a également estimé que "la proposition marocaine doit être étudiée minutieusement".

De leurs côtés, MM. Alberto Cid, sénateur, et Cardelo Vidalin de l'Uruguay, qui ont fait partie des observateurs internationaux des élections législatives de septembre 2007, ont mis en exergue, mercredi à New York, l'initiative du Maroc ainsi que ses efforts pour l'édification d'un Etat moderne et démocratique.

M. Alberto Cid a relevé, à cet égard, que la proposition marocaine d'autonomie est à même de contribuer à progresser vers une solution, rappelant que "le Groupe de Rio, dont l'Uruguay fait partie, espère et appelle de ses voeux une solution politique juste, durable et acceptée par tous".

Pour sa part, M. Vidalin a exprimé le souhait de voir s'instaurer "entre les parties un dialogue fructueux dans l'intérêt des populations".

Il a assuré avoir relevé, à l'occasion des élections législatives de septembre 2007, "la volonté de la population de parvenir à la paix et de trouver un compromis".

  • Une ONG britannique dénonce la tragédie prévalent dans les camps de Tindouf

La directrice de l'ONG britannique "Freedom for all", Tanya Warburg, a dénoncé avec force, jeudi devant l'ONU, la tragédie humaine prévalant dans les camps de Tindouf en Algérie.

"L'Algérie se cache derrière le principe d'autodétermination pour perpétuer ces souffrances mais aucun principe aussi sacré soit-il ne peut justifier la tragédie qui se déroule sous nos yeux dans les camps de Tindouf", a-t-elle indiqué devant la quatrième Commission de l'ONU à New York.

L'intervenante a insisté sur la nécessité de "venir en aide aux populations civiles prises en otage par des dirigeants sans scrupule qui ne cherchent que leurs intérêts personnels".

A cet égard, Mme Tanya Warburg a lancé un appel à la communauté internationale, ainsi qu'aux sympathisants des séparatistes pour avoir le courage de dénoncer les agissements inhumains du polisario à l'égard des populations séquestrées dans les camps.
Après avoir rappelé qu'une "plainte contre les principaux dirigeants algériens et du Polisario a été déposée devant la justice espagnole par des sahraouis qui ont réussi à fuir les camps de Tindouf", elle a déclaré que "l'Algérie assume une lourde responsabilité dans cette tragédie".

"Non seulement les violations des droits élémentaires des prisonniers ont eu lieu sur le territoire algérien mais devant et parfois avec la complicité de ses services de renseignements", a rappelé la responsable de l'ONG britannique.

  • La représentante d’une ONG dénonce le racisme et l’esclavage dans les camps de Tindouf

La Secrétaire générale de l'Association Yaakare REDHRIC de lutte contre le racisme et l'esclavage et porte-parole du Comité International pour les prisonniers de Tindouf, Mme Anja Oksalampi, a dénoncé jeudi le racisme et la ségrégation raciale qui sévissent dans les camps de Tindouf, dans le sud algérien.

Mme Oksalampi, qui intervenait devant la 4ème commission de l'Assemblée générale de l'ONU, a indiqué que son association continue d'être vivement préoccupée par le sort des personnes séquestrées à Tindouf, notamment "les esclaves du front Polisario", soulignant l'existence, bel et bien, de l'esclavage et du racisme dans ces camps de la honte.

A ce propos, elle a évoqué le témoignage des deux journalistes australiens qui ont réussi, en 2007, à tromper la vigilance du front Polisario pour découvrir des pratiques d'esclavage dans ces campements.

Elle a rappelé, à cet égard, le communiqué de "Reporters sans frontières" daté du 9 mai 2007 annonçant l'interpellation par le Polisario de deux journalistes australiens, Violeta Ayala et Daniel Fallshawen, auxquels il a été reproché de s'intéresser au sort des membres noirs de la population sahraouie.

Mme Anja Oksalampi, qui a eu l'occasion de visiter à maintes reprises les camps de Tindouf, a également dénoncé les subterfuges utilisés par le Polisario pour détourner l'attention des visiteurs étrangers sur la réalité amère dans lesdits camps et éloigner les soupçons sur les dirigeants du Polisario.

Dans ce sens, elle a affirmé que ces visites sont de véritables mises en scène, faisant remarquer que les principales victimes de ce conflit "absurde" étaient avant tout "les civils, les minorités ethniques noires, ainsi que les émigrants clandestins, principalement en provenance des pays sub-sahariens, qui sont utilisés par le Polisario comme main d'oeuvre bon marché et corvéable.

  • L’autonomie, une démarche démocratique bénéficiant d'un large soutien international (CIPT)

Le statut d'autonomie pour la région du Sahara proposé par le Maroc est une "solution réaliste" et une "démarche démocratique qui bénéficie d'un large soutien de la part de la communauté internationale", a indiqué jeudi, devant la 4ème Commission de l'ONU, M. Sidney Assor du Comité International pour les prisonniers de Tindouf (CIPT).

"C'est aux autres parties maintenant de faire le nécessaire pour avancer sur la voie de la paix et de la réconciliation", a-t-il dit.

M. Assor a, cependant, exprimé ses doutes sur les intentions réelles de l'Algérie et du Polisario qui "n'ont fait preuve d'aucune bonne foi et, encore moins, de la volonté d'avancer vers la paix".

L'orateur a, par ailleurs, appelé à une enquête internationale sur le sort des personnes disparues dans les camps de Tindouf en Algérie.

"Après la libération des derniers prisonniers marocains, les autorités algériennes et du Polisario, responsables directs de violations flagrantes du Droit international, sont appelés à élucider le sort des personnes disparues dans les camps", a plaidé M. Assor, insistant en outre sur la nécessité de remettre "les dépouilles des prisonniers morts dans ces camps à leurs proches".

"L'Algérie assume une lourde responsabilité dans cette tragédie", a-t-il dit, soulignant l'urgence de "faire pression sur les autorités algériennes pour lever le siège imposé aux camps afin de permettre à tous ceux qui le souhaitent de rejoindre leurs familles et proches dans le sud du Maroc".

  • L’autonomie assure aux Sahraouis le juste équilibre entre leur marocanité et leur particularisme identitaire (expert)

L'Initiative d'autonomie, proposée par le Maroc, n'est pas "une concession mais un progrès permettant aux Sahraouis de trouver le juste équilibre entre leur marocanité et leur particularisme identitaire", a affirmé Eymeric Chauprade, professeur de géopolitique à la prestigieuse université de la Sorbonne.

Prenant la parole mercredi devant la quatrième Commission des affaires politiques de l'ONU, M. Chauprade a souligné qu'il "ne faudrait pas se tromper sur le sens de cette proposition" qui n'est pas, a-t-il dit, "une idée trouvée à la hâte pour faire preuve de bonne volonté", mais plutôt l'aboutissement de longues années d'efforts de développement et d'un processus de larges consultations auquel les Sahraouis eux-mêmes ont activement pris part.

"C'est peut être l'évolution de la géopolitique de la région qui va finalement éclairer ceux qui n'ont pas encore compris le véritable visage de ce conflit fabriqué", a par ailleurs indiqué ce fin connaisseur de la situation politique au Maghreb et spécialiste du dossier sécuritaire dans la région sahelo-saharienne.

A cet égard, il a mis en garde contre le fait que "les séparatismes, qu'ils soient ceux du Polisario ou Touaregs, menacent l'unité des Etats sédentaires".

"Plutôt que d'inventer de petits Etats artificiels qui seront de toute façon les satellites d'une puissance, essayons plutôt de préserver l'Etat souverain tout en adaptant l'exercice de la souveraineté aux particularismes", a plaidé l'orateur.

Il a rappelé, à cet égard, qu'aujourd'hui, "l'intégrisme s'est niché dans le grand Sahara, à travers de multiples mouvements qui se rattachent tous au terrorisme international et partagent une haine commune contre tous les gouvernements du Maghreb".

Au vu de ses multiples menaces sur la sécurité et la stabilité dans la région, Eymeric Chauprade a exprimé sa conviction qu'ils sont "très nombreux ceux qui savent qu'il devient urgent de clore le dossier du Sahara, en permettant au Maroc de parachever son processus de décolonisation par le recouvrement d'une province marocaine historique".

Il s'en est ainsi pris aux "détracteurs" de l'ex-Envoyé Personnel du Secrétaire Général de l'ONU, M. Peter Van Walsum, rendu coupable "d'avoir osé rompre la monotonie confortable dans laquelle ils étaient installés depuis si longtemps".

Et de fustiger en particulier "des cadres du Polisario qui échappent aux souffrances des sahraouis restés dans les camps de Tindouf et qui vivent à l'aise dans les capitales européennes des revenus de divers trafics sahariens".

"M. Van Walsum n'avait pas de parti pris, il était simplement audacieux et visionnaire", a dit cet expert, ajoutant que ce dernier fait partie "des diplomates courageux qui veulent faire avancer les dossiers, allant jusqu'à leur sacrifice personnel".

M. Chauprade a demandé aux délégations participant aux travaux de la Commission onusienne de se rappeler que "l'un des fondements de l'ONU est la souveraineté nationale".
Or, a-t-il précisé, actuellement, "le principe de souveraineté est de plus en plus menacé par le déséquilibre unipolaire, par la montée d'acteurs transnationaux hyper puissants, et par ces séparatismes, la plupart du temps fabriqués et instrumentalisés par des pays voisins".

"Il faut consolider les souverainetés et comprendre qu'à force de jouer avec le feu, en encourageant la formation de micro Etats, on fait le jeu de tous les internationalismes destructeurs", a-t-il conclu.

Source : Corcas avec MAP
 -Actualité concernant la question du Sahara occidental/Corcas -

 

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