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vendredi 19 avril 2024
 
 
 
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"La gouvernance dans les provinces sud et les nouveaux acquis dans le domaine des droits de l’homme"

Le Forum de l’Agence Maghreb Arabe Presse a invité, le mardi 15 avril, M. Khalihenna Ould Errachid, Président du Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes, pour débattre de la question de la gouvernance dans la région du Sahara en relation avec l’évolution de la situation des droits de l’homme et l’autonomie.



Transcription de la conférence du Président

Je voudrais tout d’abord remercier l’agence Maghreb Arabe Presse pour son aimable invitation à participer à ce forum sur la gouvernance dans les provinces du sud et les nouveaux développements dans le domaine des droits de l’homme.

Je voudrais tout d’abord évoquer les types de gouvernance pratiqués par le Royaume dans ces provinces depuis leur récupération, en 1975 en ce qui concerne Saguia El Hamra, et ensuite en 1979 en ce qui concerne la province d’Oued Eddahab.

Les priorités et les urgences ont varié selon les périodes ayant caractérisées cette affaire. Ainsi, en 1976, la priorité était d’abord à l’avènement de la sécurité. Ensuite, il fallait s’occuper de la situation de la région récupérée. Le Sahara, au moment de sa récupération, ne disposait, à quelques très rares exceptions, d’aucun des éléments constituants du développement économique, social ou culturel. 

Le principal défi posé à l’Etat était de savoir comment améliorer le niveau de ces provinces qui ont souffert du colonialisme pendant une période non négligeable, pour qu’elles rejoignent le niveau du reste de la Nation dans tous les domaines et dans des conditions relativement difficiles. 
C’est pour cela que l’Etat a commencé, sur une longue période, la réalisation des infrastructures de base, sans les quelles nous n’aurions pas pu atteindre le niveau dont nous parlons aujourd’hui. Il s’agissait de la construction de routes de longue distance, du réseau portuaire, du réseau électrique, du réseau d’eau potable, des réseaux de télécommunication et la construction de toutes les autres infrastructures concernant la Santé, l’Education, le système social et  le logement. Cela pour dire, la construction de tous les systèmes de développement.

Cette période était celle de l’intégration et du développement. Ainsi, il était nécessaire pour l’Etat d’investir dans le Sahara pour qu’il rejoigne le niveau au quel était arrivé le pays à ce moment là.

Bien entendu nous pouvons estimer que cette période s’est caractérisée par un effort titanesque, non seulement par rapport aux aspects économique et social, mais cela avait également une influence sur les droits de l’homme. Car ces droits sont  divers et variés,  et ont des aspects multiples. En 1976, la priorité des droits de l’homme était fondamentalement celle de la réalisation du niveau minimum requis pour la vie moderne des citoyens.

L’accomplissement des droits de l’homme à Smara par exemple voulait dire l’approvisionnement en eau potable avant toute autre chose ; avant l’électricité, le transport et le logement.

Ainsi, les priorités changent en fonction des périodes et du timing. Cette étape a connu des investissements et des efforts importants et s’est prolongée de 1976 jusqu’à la fin des années 1990. Elle est considérée comme étant une période faste de l’histoire de la récupération du Sahara.

Grâce aux efforts consentis pendant cette période, nous voyons les générations d’aujourd’hui gérant les affaires du Sahara à tous les niveaux, des élus aux niveaux local et national, des commis de l’Etat à tous les niveaux en passant par les hommes d’affaires, les dirigeants des associations de la société civile…Tous sont les enfants de cette période.

Ainsi, 80% des habitants actuels du Sahara sont les générations de 1976, 1980 et le début des années 90. Ils représentent à peu près 80% des habitants actuels de ces provinces. Ils sont le fruit de cette période, son fruit politique, économique, social et culturel.

Ainsi, par exemple dans le domaine de l’Education, et moi quand je parle des manques dont souffraient la région, je ne veux pas accuser l’Espagne ou diminuer son rôle ou exagérer les choses… non ! Les conditions dans lesquelles l’Espagne était présente sur place ne permettaient pas à celle-ci de développer cette région. Au début, à partir de 1884,  la présence espagnole était pratiquement symbolique et se limitait à l’exploitation des ressources halieutiques. Ensuite, la guerre civile espagnole a fait que pratiquement jusqu’au années 50,  l’Espagne ne s’est pas  intéressée à cette région car elle s’intéressait à la reconstruction de l’Etat espagnol. 

L’Espagne ne s’est intéressée à cette région qu’avec le début des années 1970, avec la réalisation de la mine de Phos Boukraa, mais elle n’a pas réalisé tous les autres équipements nécessaires.

C’est pour cela que le Royaume du Maroc avait comme l’une de ses obligations, au moment de la récupération, et parmi les droits fondamentaux des citoyens du Sahara, et parmi les responsabilités fondamentales de l’Etat, de fournir tout l’effort pour permettre à cette région de disposer des conditions du 20ième  siècle.

Et cela a effectivement eu lieu. C’est la raison pour laquelle quand je parle de générations actuelles que nous côtoyons, il s’agit des générations résultant de ce travail pédagogique titanesque qui a eu lieu entre l’année 1976 et la fin des années 90. 

Le système éducatif national n’a commencé à donner ses résultats qu’avec le premier diplôme de Baccalauréat en 1987. La première rentrée scolaire a débuté en 1976 et la première promotion à avoir obtenu le Baccalauréat est celle de 1987.

Après cela, et surtout après la mise en place des équipements, des complexes et institutions, une nouvelle société, qui était le résultat de ces changements, a commencé à se mettre en place.
Une société complètement différente de celle de la période coloniale, de celle ayant connu les anciennes pratiques. Nous avons assisté à l’avènement d’une société moderne citadine car la plus part des habitants logeaient désormais dans les villes. Pratiquement plus personne n’habitait dans les campagnes et tout le monde a été scolarisé.

La femme, elle aussi, a eu accès au système éducatif et a commencé à participer au développement avec une part plus grande qu’auparavant.

Je dis cela car la génération à laquelle j’appartiens, celle qui a connu le colonialisme, connaissait le Sahara dans une autre situation que celle que connaissent les citoyens aujourd’hui.

Ceux qui, dans cette génération, ont été instruits à l’époque coloniale étaient très peu nombreux Nous étions trois étudiants à Madrid pour faire des études universitaires à l’Université de Madrid. Le reste, c’était au maximum dix étudiants à l’Université  La Laguna à Tenerife aux Iles Canaries. A part ceux là, personne.

La période de développement a ouvert les perspectives et les espoirs pour des milliers de personnes.

D’autre part, les perspectives économiques qui étaient limitées à un commerce très modeste, soit pour l’importation ou les échanges traditionnels, ont évolué. On s’est retrouvé avec une génération d’hommes d’affaires modernes, qui ont fondé des usines grâce aux nouvelles infrastructures portuaires. Ils sont devenus des hommes d’affaires qui entreprennent comme n’importe quel homme d’affaires dans le monde avec des méthodes et des moyens modernes.

Tout ce capital humain économique, social et culturel a été le résultat de cet effort fondateur qui a construit les bases de la relance du Sahara dans tous les domaines économiques.

La priorité à l’époque n’était pas pour les aspects politiques de l’affaire du Sahara. Comme je l’ai déjà souligné, la priorité était donnée au renforcement de la sécurité sur l’ensemble de la région dont la dernière opération a eu lieu en 1987 comme déjà dit précédemment, et la mise à niveau des conditions qui n’étaient pas favorables auparavant. 

Ensuite, une période que nous pourrons qualifié de grise a débuté. Il s’agit d’une période pendant laquelle, l’intérêt porté à l’affaire du Sahara n’était pas clair sur le plan politique, car les Nations Unies ont échoué dans l’opération d’identification et les perspectives de la solution étaient devenues ambigües. C’était comme si les choses avaient été gelées pendant cette période et elles ne se sont clarifiées qu’à l’intronisation du Roi Mohammed VI en 1999 avec la première opération politique concernant les titulaires de droits, en particulier les prisonniers politiques dont on a commencé à traiter les problèmes. 

Cette affaire était très sensible dans la région, notamment pour ceux de Kalaat Magouna. Il y a eu un grand soulagement quand ces gens ont été indemnisés et quand on a reconnu l’injustice qu’ils ont subit. 

C’est la première détente ayant débuté dans la deuxième période de la gouvernance. Elle est apparue comme une gouvernance politique et une réorientation vers une approche destinée à trouver une solution et sortir de la période de grisaille vers une période plus claire de la stratégie du Royaume du Maroc concernant l’affaire du Sahara de manière générale, pas seulement sur un plan local mais pour solutionner le conflit une fois pour toutes.

Il y aura là un changement radical matérialisé par la décision prise, là aussi, par Sa Majesté le Roi. C’est une décision historique et courageuse au moment même où toutes les perspectives s’étaient fermées. 

Les Nations Unies ont échoué dans le processus d’identification. Toutes les médiations qui avaient eu lieu à destination de l’Algérie avaient échoué. Toutes les rencontres, qui ont eu lieu à différents moments de l’histoire avec le Polisario, avaient échoué.

Il n y avait plus aucun espoir à trouver une solution à ce conflit. Le dossier s’est figé dans une situation de « ni solution » « ni absence de solution ». Il s’est enlisé dans une situation dangereuse qui ne promettait guère une évolution positive dans l’avenir.

A ce moment, nous étions à la fin de l’année 2005 et au début de l’année 2006. C’est là où a eu lieu le changement, qui est à mon avis, le changement fondamental après la première période. Il s’agit de la décision de Sa Majesté le Roi d’octroyer l’autonomie en tant que solution pour l’affaire du Sahara pour mettre fin définitivement à ce conflit.

C’est effectivement la première approche politique globale qui apporte une réponse à toutes les interrogations posées.

C’est d’abord une solution pour le Royaume ayant défini de manière précise l’objectif. Nous parlons actuellement de la gouvernance, qui est un concept moderne. Avant, dans la culture musulmane ou arabe, il y avait l’autorité et la sagesse. Cela veut dire que la gouvernance veut dire l’autorité qui mène à des solutions sages.

C’est la première fois que le Royaume du Maroc présente une vision globale. Premièrement, une vision de ce que sont les revendications du Maroc. Que veut le Maroc avec la proposition d’autonomie ? Le Maroc veut que l’on atteste que le Sahara est une terre marocaine, que l’autonomie se fera sous la souveraineté marocaine et en protection de celle-ci.

Ensuite, une porte est ouverte pour les ayant-droits de cette affaire, aussi bien pour les ayant-droits soutenant le Maroc et ils représentent la majorité absolue, que les ayant-droits se trouvant sous la bannière du Polisario et qui revendiquent le séparatisme.

L’autonomie vient donner une solution à des revendications qui sont une partie du conflit et aux revendications légitimes concernant le droit d’une région donnée à gérer ses affaires politiques, économiques et sociales, de manière déterminée avec des dosages et des critères précis, qui ne laisse à aucune des parties la marge de suspicion ou d’interprétation dans un sens ou dans un autre.

C’est la raison pour laquelle cette initiative a été une surprise pour les Sahraouis d’abord, tous les Sahraouis où qu’ils se trouvent ; ceux qui se trouvent dans la région et qui sont fidèles au Maroc, ceux qui se trouvent à Tindouf et qui revendiquent le séparatisme…

Pour tout le monde, ce fût une surprise que le Maroc clarifie, de manière brusque, sa vision, sa stratégie, son plan montrant ainsi qu’il dispose maintenant d’un projet.

C’était aussi une surprise pour la communauté internationale qui ne faisait pas tellement confiance au Maroc concernant l’approche sur le Sahara. Elle était soupçonneuse quant à la capacité du Maroc à concevoir un plan avec des dispositions claires.

Et plus concrètement, c’était une grande surprise pour le Front Polisario et l’Algérie.

Il y a eu effectivement par le passé, depuis 1983, lors de la rencontre entre feu Sa Majesté Hassan II et feu le Président Chadli Benjdid sur la frontière à Oujda, une discussion sur une solution pour faire ceci ou cela…Mais c’était uniquement des discussions qui n’ont jamais dépassé le stade de discussions.

Aujourd’hui ce n’est plus un sujet de discussion uniquement ou une idée théorique voire académique. C’est devenu un projet politique et diplomatique soutenu par un Etat membre des Nations Unies qui l’énonce de manière claire et qui l’a fondé sur des bases claires.

Quand cette proposition royale historique, qui a changé l’équation, a été faite, ceux qui pensaient que le Maroc est un Etat faible ne pouvant pas concevoir une stratégie de ce genre, ceux qui pensaient que l’autonomie est fondamentalement une pratique des Etats développés de grande tradition démocratique et que les Etats d’Afrique ou du monde arabe ne peuvent pas adopter un tel projet, tous ceux là ont reçu le projet de manière variable.

D’abord, les Sahraouis en général ont salué le projet de manière très positive.  Car historiquement, les Sahraouis, y compris tous les Sahraouis du Polisario…il n’existe pas un seul Sahraoui qui émet un doute à ce propos, ou qui s’oppose à cela…tous les Sahraouis ont un lien de parenté, de la tribu, de la famille proche avec le Maroc et ils n’ont aucun lien avec l’autre partie avec laquelle ils sont alliés actuellement. Tous les Sahraouis savent cela, ce n’est un secret pour personne. Le sujet se pose au niveau de la problématique politique. Comment répondre aux revendications d’un groupe d’étudiants de l’Université de Rabat ayant évolué sous l’effet de facteurs marocains et internationaux voire des facteurs qui ne sont ni dans la première ni la seconde catégorie, à l’aide d’une solution telle que celle-ci (autonomie).

Abstraction faite de tout cela, tous les Sahraouis estiment que l’autonomie est une solution satisfaisante pour eux et que le Maroc est un grand pays sachant rattraper les choses et réparer les erreurs, les dépassements du passé. Il est aussi capable de se réconcilier avec le passé. Et c’est la principale revendication dont découlent tous les autres problèmes politiques, sécuritaires et idéologiques.

Pour l’extérieur, la surprise vient du fait que les Etats étaient divisés entre ceux qui étaient anti-marocains, dont une partie à reconnu le Front Polisario et ceux qui soutenaient le Maroc sans conditions mais qui étaient de plus en plus gênés par  l’absence de solution. Il était devenu difficile de convaincre certains d’entre eux que le Maroc est bien intentionné et qu’il est capable de résoudre l’affaire du Sahara et présenter la solution nécessaire.

Suite aux conséquences de ce projet et des surprises qu’il a induites, je dois ajouter qu’en plus de la décision de SM le roi d’octroyer l’autonomie au Sahara, le Souverain a chargé une institution sahraouie de préparer le contenu de cette autonomie. Cela aussi est une première.

La méthode utilisée pour réaliser le projet d’autonomie est à l’image de la première résolution du Conseil de sécurité sur le Sahara (1754) qui a qualifié ce projet de sérieux, réaliste et crédible.

Et c’est le premier acquis du Royaume du Maroc au niveau du Conseil de sécurité concernant le sérieux et l’importance de sa nouvelle politique et son approche dans l’affaire du Sahara. 

Il est très difficile que le Conseil de sécurité reconnaisse qu’un projet est sérieux et non une simple manœuvre, qu’il est réaliste cela veut dire qu’il a étudié toutes les possibilités existantes et qu’il est crédible c’est-à-dire pouvant satisfaire toutes les parties ayant des revendications.

Il satisfait d’abord le Maroc car il lui reconnait la souveraineté absolue et complète et reconnait l’intégrité territoriale du Maroc. Que le Maroc est un et indivisible de Tanger à Lagouira mais qu’il y a une région ayant des spécificités où sera appliqué l’autonomie et voici les compétences qui seront appliquées, celles qui relèvent de l’Etat et celles qui relèvent de la région autonome et dans ce domaine il n’y a ni doute, ni polémique ni risque de problèmes à venir…Rien de tout cela.

Toutes les parties retrouvent ce qu’elles revendiquent dans ce domaine.

Bien entendu, quand le projet d’autonomie a été fixé, cela a donné lieu de multiples détentes politiques dans le domaine des droits de l’homme.

C’est notamment le cas de la grâce accordée par Sa Majesté le roi à ce qui restaient des détenus politiques (les 46) en avril 2006.

Il y a eu une sorte d’accord implicite entre toutes les parties considérant que la liberté d’opinion est garantie, que la liberté des actes politiques est garantie et que la liberté de circuler est garantie pour tous.

Nous avons eu des réunions et des contacts avec tout le monde, avec ceux qui supportent le Polisario, ceux qui ne le supportent pas à l’intérieur comme à l’extérieur.

Il n’y a plus aucune raison à la tension, ni au différant et tout le monde bénéficie de la liberté mais il y a des règles et des conditions vis-à-vis des quelles tout le monde doit s’engager.

Celui qui veut dire quelque chose le dit et celui qui veut écrire quelque chose l’écrit. Celui qui veut voyager quelque part le fait, celui qui veut déclarer être sympathisant de A le fait et celui qui veut se déclarer sympathisant de B le fait.

Mais il y a une condition fondamentale, ne pas pratiquer la violence et ne jamais porter atteinte aux lois marocaines qui ont court dans la région. Cela veut dire qu’on ne peut pas revendiquer le séparatisme ni se réclamer des institutions qui revendiquent le séparatisme. Tout le reste est garanti pour tout le monde.

Ce cadre a bien fonctionné, les gens ont été libérés, ils sont allés déclamer ici ou là…Les droits de l’homme  ne sont plus un sujet au Sahara. C’est fini !

On s’est retrouvé en réalité dans une période dorée après l’annonce du projet d’autonomie…dorée sur le plan politique et sur le plan économique. C’est comme si on avait mis en place un nouveau système en dehors de celui des Nations Unies. L’ONU par le biais du Haut commissariat aux réfugiés a mis en place fin 2005, le système des mesures de confiance, moyen de confiances ou mécanismes de confiance. La mesure la plus importante était l’échange de visites entre les camps et la région du Sahara. Mais à cause du budget consacré le nombre de visites est réduit. Elles ont lieu dans un cadre onusien bien défini engageant tout le monde.

A partir de 2006, une autre opération parallèle a commencé et elle est de loin la plus importante. Elle pèse beaucoup plus. Toute personne disposant d’un passeport espagnol peut venir dans la région sans être questionné. Elle peut investir et récupérer ses biens si elle en a. Elle peut rendre visite à sa famille sans entrave. Celui qui a un passeport algérien ou mauritanien peut faire cela.

C’est devenu une mesure de confiance parallèle à celle des Nations Unies, beaucoup plus importante et plus large que celle-ci. Cette opération continue jusqu’à ce jour.  Cela a permis à des gens de toutes conditions y compris parmi ceux qui ont une responsabilité au sein du Front Polisario de rendre visite à leurs familles et de récupérer leurs biens à Laâyoune, Smara,  Dakhla ou Boujdour et de voir les choses de manière différente.

L’étape des négociations intervient, le Maroc ayant demandé aux Nations Unies d’entamer un processus de négociation sur la base du projet d’autonomie.

Ce processus a débuté et il s’est avéré qu’il n’aboutissait pas à une procédure pouvant en finir avec le problème. Cela est dû au fait que l’Algérie et le Polisario ne veulent pas négocier sur la base de l’autonomie. Mais ils veulent négocier pour deux objectifs uniquement.

Le premier est celui du retour au processus d’identification, ou au moins au retour à un projet qui ressemblerait à la proposition de Baker ou ce qui peut être un Baker 3…quelque chose qui n’aboutit pas à la reconnaissance de la souveraineté marocaine, complètement opposé à l’objectif marocain.

Le deuxième objectif du Polisario et de l’Algérie en ce qui concerne les négociations est leur enlisement et leur prolongation pour tuer le projet marocain et trouver une autre alternative fondée sur de nouvelles données, une autre approche et une autre problématique.

Nous sommes dans cette situation. Et c’est là où la question concernant le Maroc s’éclaire avec les trois discours royaux de 2013, le discours du Trône, le discours du 20 août et le discours de l’anniversaire de la Marche verte le 6 novembre.

Sa Majesté le roi a tenu un propos important dans ces trois discours, le Maroc ne restera pas les bras entravés face au fait que les autres parties fuient la recherche d’une solution consensuelle. Solution consensuelle ? Quelle en est l’explication politique, c’est le fait que le Maroc renonce à l’assimilation complète et il est du devoir des autres parties de renoncer au séparatisme. C’est cela la solution consensuelle, c’est-à-dire, négocier à propos de l’autonomie qui est la solution médiane qui satisfait les deux parties...elle satisfait toutes les parties et satisfait les Nations Unies aussi ; la solution de ni vainqueur ni vaincu.

Mais les autres parties ne veulent pas cela. Elles traînent pour avoir une meilleure solution ou pour avorter le projet marocain.

A propos de cette opération qui veut avorter le projet marocain, SM le roi a réaffirmé que le Maroc n’est pas disposé à continuer à entraver pour sa part la possibilité de dispositions unilatérales et c’est dans ce cadre que SM le roi a approuvé  le projet du modèle de développement qui a pour objectif de donner un projet de développement, économique, social et politique en fin de compte pour la solution du point de vue marocain.

Le Maroc après près de 7 ans de négociation sans résultat, est en droit de prendre toutes les dispositions qu’il estime pertinente pour défendre ses intérêts essentiels y compris de prendre des dispositions unilatérales  qui mènent les autres parties à être plus sérieuses et plus disposées à trouver un accord dans le cadre des Nations Unies.

Nous voyons ainsi que le Maroc a utilisé des modes de gouvernance successifs et différents, en fonction de la période historique et en fonction de l’intensité du problème, au niveau international et local et en fonction des données qui surgissent et toutes les affaires dépendent de conditions données.

Nous sommes aujourd’hui à un carrefour car nous avons tout expérimenté. Nous avons essayé le conflit armé où nous avons réussi. Nous avons essayé la lutte pour le développement économique  et nous y avons réussi. Nous avons essayé le courage pour trouver une solution et le Maroc a réussi concernant la proposition d’autonomie et nous avons négocié avec l’adversaire.

L’adversaire, et je suis au regret de dire cela, n’a pas été au niveau qu’exige l’histoire pour trouver une solution à cette affaire par le biais de la négociation. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de solution sans négociation. Mais dans une solution sans négociation il n’y aura ni vainqueur ni vaincu. 

Dans les solutions sans négociation il y a un vainqueur et un vaincu. Ces solutions existent dans le monde et les Nations Unies y ont contribué, notamment la solution qui a concerné l’Angola en 1994 et 1995, quand les Nations Unies en particulier le Conseil de sécurité a supervisé la négociation entre le MPLA et l’Unita qui ont partagé le pouvoir que le Conseil de sécurité à ratifié entre ces deux parties. Mais l’Unita a rejeté le partage du pouvoir et le Conseil de sécurité a soutenu le gouvernement dans sa chasse contre l’Unita qui a été défaite. Une réconciliation a été imposée, elle a eu lieu par la force des faits en Angola et ce pays est aujourd’hui parmi les pays émergeants les plus importants sur les plans économique, diplomatique et militaire.

Dans notre affaire aussi, si nous ne trouvons pas une solution diplomatique dans le cadre du Conseil de sécurité fondé sur le réalisme, le consensus et l’expérience politique et diplomatique, il est certain que le Maroc vaincra  son adversaire comme il a vaincu pendant les périodes précédentes qui n’étaient pas moins dangereuses.

 

Dans ce qui suit la transcription du débat:

Question 1 : votre exposé M. le Président est complet et passionnant. Ma question est la suivante, quel rôle a joué le Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes à l’intérieur et à l’extérieur du Maroc depuis votre nomination et merci.

Réponse KHE : Vous voulez dire depuis 2006 ? Cette question survient tardivement. Je vais devoir commencer depuis le début. Le Corcas a joué un rôle fondamental et il continue à jouer un rôle fondamental et pas plus tard qu’il y a deux jours à Strasbourg. Le Corcas est d’abord l’institution sahraouie concernée et nommée par Sa Majesté le roi. 

Il en a fait une institution royale qui lui est rattachée. Et il l’a chargé de réaliser le projet d’autonomie (je l’ai dit tout à l’heure) que le Conseil de sécurité a qualifié de sérieux, de réaliste et de crédible. Mais nous assurons également d’autres fonctions. 

Parmi celles-ci, il y a d’abord l’importante action que le Corcas a réalisée dans plusieurs domaines économiques. La plus conséquente est de mettre fin à l’habitat insalubre grâce à un projet colossal qui a fait que nos villes ne souffrent plus ce type de problème. Il y a d’autre part les actions ayant permis de résoudre des dizaines de problèmes en suspens depuis 1976 et qui participaient en grande partie à la crise politique. Je vous donne juste un exemple, pour ne pas trop m’attarder, celui des employés de Phos Bocraa. 

 

 

 

Il y a eu beaucoup de dossiers comme celui-ci…(le Corcas) aide l’Etat dans toutes les questions nécessitant un effort de plaidoyer pour convaincre, insister auprès de délégations étrangères pas très réceptives, ou contribuer de manière régulière au niveau du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à Genève. 

Le Corcas est membre de la délégation marocaine et y participe trois fois par an pour soutenir l’Etat dans notre combat en faveur des droits de l’homme. Cette participation se passe, avec la grâce de Dieu, tous les ans de manière satisfaisante. 

Nous participons aussi au Comité des 24 des Nations Unies qui concerne les régions non autonomes. Ce Comité est aussi le cadre d’une bataille annuelle avec les adversaires. La dernière contribution (du Corcas) remonte à un ou deux jours avec la participation du Corcas à une réunion au Conseil de l’Europe à Strasbourg au sujet de notre cause nationale. Le Corcas est un soutien providentiel à l’Etat à chaque fois qu’il en a besoin. En plus de cela, il y a notre bataille quotidienne sur Internet. 

Nous avons un groupe de journalistes spécialisés dans différentes langues. Je vous invite à visiter nos sites web en huit langues qui sont en affrontement quotidien avec le Polisario et les algériens et défendent notre cause nationale. Le Polisario dominait l’Internet avant la création du Corcas. 

Et même les marocains vivant dans la partie nord suivaient ce qu’il (Polisario) publiait. Nous avons fait le nécessaire pour que le Polisario ne soit plus hégémonique sur Internet. C’est une bataille que nous menons tous les jours sans publicité. Et si vous voulez vous informer, visitez nos sites.

Question 2 : D’abord, je voudrais adresser mes remerciements à la MAP pour sa contribution au débat publique sur la question du Sahara traduisant l’unanimité nationale en des initiatives concrètes. 

M. le Président, je ne vais pas discuter l’aspect politique car l’appel téléphonique de SM le roi au Secrétaire général des Nations Unies a tranché dans une grande mesure la position officielle du Royaume du Maroc concernant les développements à venir avant la discussion du rapport du Secrétaire général le 17 avril. 

Ce qui a attiré mon attention est votre définition de la gouvernance. Et je suis d’accord avec vous que c’est un nouveau concept. Mais ce qui a le plus suscité mon attention est le fait que vous avez qualifié la gouvernance marocaine depuis la récupération des provinces du sud, de gouvernance conjoncturelle. Je crois que vous serez d’accord que la problématique d’aujourd’hui dans les provinces du sud est d’abord une problématique de gestion économique et sociale et ce, depuis la récupération de ces provinces. 

Et plus précisément, depuis la mise en place du ministère du développement des provinces sahraouies à l’époque. Car, aujourd’hui, le problème qui a donné le camp de Gdim Izik, n’est pas obligatoirement un problème politique, celui qui l’a exploité, l’a utilisé… mais c’est un autre débat…le problème est économique et social et nous devons dire qu’il y a de grands dysfonctionnements dans la gestion de ce dossier, qui ont induit « les profiteurs de la guerre », la pauvreté, un certain nombre de choses influant de manière négative sur l’ambiance générale dans les provinces sahraouies. Par rapport à la bataille d’Internet, je préfère que nous gagnions la bataille sur le terrain, dans les provinces, dans la rue…

Modérateur (MAP) : ….si vous permettez, avez-vous une question ? 

Question 2 (suite) : …voici une question, la même que j’ai posée à Madame la Ministre (Mme Bouaida a intervenu au Forum de la MAP quelques jours auparavant). 

Nous parlons de la régionalisation et de la régionalisation avancée. Et vous M. le Président, vous avez dit que l’adversaire tente de vider le projet d’autonomie de sa substance en prolongeant la période de débat. 

Qu’est ce qui empêche aujourd’hui l’application du volet concernant le développement et l’économie dans le projet préparé par le Conseil économique, social et environnemental, et la mise en application de la partie qui permet aux fils des provinces sahraouies de gérer leurs affaires eux-mêmes et pas forcément à la manière pratiquée par l’Etat depuis les années 70 ; de manière démocratique, avec une gouvernance authentique et une réelle participation ?

Réponse KHE : D’abord le Corcas n’est pas en charge de la gestion actuelle du Sahara. Nous sommes un Conseil consultatif auprès de SM le Roi et nous ne sommes pas responsables de ce qui se passe dans la région. Mais, ce que je dis c’est que jusqu’à présent, il n’existe aucun statut spécifique au Sahara. Le Sahara fait partie des provinces du Royaume du Maroc. 

Elle est gérée comme sont gérées les autres provinces. Il y a des autorités locales et il y a des autorités élues comme c’est le cas partout ailleurs. Ce qui doit survenir plus tard n’est pas encore d’actualité. Ce qui est censé advenir plus tard, en l’occurrence ce que nous avons évoqué dans le projet d’autonomie ou dans le modèle de développement économique, n’est pas encore réalisé. 

La gouvernance que j’ai évoquée, nous ne pouvons pas la juger aujourd’hui sur la base des conditions d’avant. Ce qu’il y avait auparavant dépendait de certaines conjonctures, de causalités, de conditions et de moyens déterminés, aussi bien sur le plan politique que sur tous les autres plans.  

La gouvernance qui doit avoir lieu n’est pas seulement administrative et économique. La gouvernance comprend un autre aspect très important. La gouvernance, et moi j’ai parlé de gouvernement sage, doit être la gestion de moyens et de ressources de manière rationnelle, de façon à réaliser les objectifs tracés, des objectifs politiques, économiques et sociaux donnant un résultat pour les concernés, les habitants. Toute politique qui aspire à donner un résultat doit être satisfaisante pour les gens. 

S’il s’agit de droits, de droits de l’homme, les concernés doivent dire que c’est satisfaisant. S’il s’agit d’économie, les gens qui sont concernés, et ceux qui ont des problèmes économiques, doivent dire s’ils sont satisfaits. 

Bien entendu, l’être humain de manière générale, ne peut pas produire quelque chose de satisfaisant à 100%. Mais, il va dans le sens de cela. Nous n’y sommes pas encore…L’autonomie n’a pas encore été appliquée, pas plus que la régionalisation élargie, ni le modèle de développement économique… Parler des problèmes qui existent (au Sahara) c’est comme parler de ceux qui existent ailleurs à Khemissat, Oujda et les autres régions. 

La situation n’a pas encore changé. L’autre question que je lis souvent, celle des profiteurs, des « riches de la guerre ». Il n’y a pas de profiteurs de la guerre au Sahara, il y a ceux qui se sont enrichis par la contrebande. 

C’est la contrebande qui pose problème, c’est ce qui a donné naissance à de riches profiteurs et c’est ce qui a corrompu la région. C’est cela qui a fait qu’on montrait du doigt les Sahraouis en déclarant qu’ils ont des privilèges. Les Sahraouis ne disposent d’aucun privilège particulier. Les privilèges sont accordés à la région, à ceux qui y naissent, qui y habitent, qu’ils soient marocains, africains, mauritaniens  ou espagnols. 

Tous ceux qui habitent dans la région disposent de privilèges accordés à la région. Il n’est pas écrit sur les sacs de farine : ces sacs sont destinés aux Sahraouis, ou bien sur l’essence, qu’il est destiné aux Sahraouis. Cela est destiné à tout le monde. Mais c’est cette situation qui a donné lieu à la contrebande, la corruption, les profiteurs de la guerre et ce ne sont même pas des profiteurs de la guerre, car ces derniers produisent une guerre et ont des objectifs. 

Ce ne sont que des profiteurs de la contrebande. La gouvernance à laquelle nous aspirons, à laquelle tout le monde aspire, à laquelle aspire l’Etat est une gouvernance qui assure l’équité sociale, un bon gouvernement et qui apporte la prospérité et le progrès. Ce n’était pas possible auparavant. 

Auparavant notre problème était l’adduction à l’eau potable, c’était l’électricité, l’école primaire, puis le collège et le lycée. C’était les routes, les ports…Si les ports n’avaient pas été réalisés, on n’aurait pas eu aujourd’hui une classe d’entrepreneurs qui ont installé des usines et qui exportent actuellement en ramenant de la devise pour le Maroc. 

Nous ne pouvons pas réduire le temps à une époque donnée. Le temps est une continuité, une succession d’étapes et nous ne pouvons pas passer de la première étape à la cinquième directement. Nous sommes obligés de passer d’une étape à la suivante. Le Maroc a fait cela et nous sommes aujourd’hui mûrs pour expérimenter dans la région, les solutions que propose le pays.

Question 3 (Ahmed Al Arkam le quotidien Al Khabar) : J’ai deux questions M. le Président. La première question, le Polisario a perdu sur le terrain et militairement et politiquement et aujourd’hui il joue la carte des droits de l’homme. Nous avons vécu l’étape de l’équité et la réconciliation et nous avons progressé jusqu’à un certain point en comparaison avec l’environnement. Mais pourquoi le Corcas et ceux qui ont refusé les thèses du colonialisme espagnol et du service de renseignement militaire algérien, les fondateurs du Polisario qui sont revenus au Maroc et tous les activistes revenus à la mère patrie, tous n’ont pas mené des actions anticipatrices auprès d’organisations  internationales telles que Robert Kennedy, et autres, à New York ? Pourquoi cette négligence ?

Ma seconde question, le Maroc a une géographie diversifiée de la montagne à la plaine et au Sahara, en Algérie et en Lybie il y a le Sahara, en Arabie Saoudite, au Pakistan, en Inde et même l’Amérique et l’Australie. Pourquoi c’est uniquement au Maroc que le monde parle de peuple sahraoui, alors qu’en Algérie, Lybie et dans le Sahel ainsi que dans la région du Golfe, en Amérique d’autres régions du monde on ne parle pas de cela ? Pourquoi il n’y a pas eu de débat d’idées sur cette question ?

Réponse KHE : Je suis d’accord avec vous. Il n’y a pas de problème de droits de l’homme au Sahara. Les droits de l’homme dont il est question ici, ne sont pas ce que nous reconnaissons càd le droit du citoyen à la liberté d’opinion. La libre opinion est garantie, la liberté de mouvement est garantie, la liberté d’appartenance aux organisations légales et reconnues par la constitution marocaine est garantie. 

Les droits de l’homme dont parlent les Nations-Unies et les étrangers sont celles qu’on réduit à l’obligation de donner le droit au séparatisme, le droit de l’homme au séparatisme. Les Nations Unies exigent de nous que l’on permette aux gens de brandir les drapeaux du Polisario à Laâyoune, à Dakhla, à Smara et à Boujdour, devant la Willaya de Laâyoune et qu’ils puissent revendiquer la séparation du Sahara du Maroc. 

Ce sont ces droits de l’homme là qui sont concernés. Pour les autres citoyens sahraouis revendiquant (des droits) parce qu’ils ont subi une injustice, il y a les institutions concernées. Et quand effectivement il y a un citoyen souffrant d’injustice, de persécution, il y a obligation pour l’Etat et pour les institutions nationales de prendre en considération sa situation. Et s’il a besoin d’être indemnisé, qu’on l’indemnise et si on doit lui rendre justice que cela soit fait. Mais le sujet que nous évoquons est celui du séparatisme.

Quant à la politique anticipative, cela n’existe pas.  Il n’y a pas de politique anticipative. Cela existe quand le jeu et ses objectifs sont clairs, quand nous sommes d’accord sur les règles du jeu. Ce n’est pas le cas, chacun joue sa propre partition et chacun a son objectif propre. Kerry Kennedy et les autres organisations qui publient des rapports… ces organisations ont des positions déjà préconçues. Elles veulent toutes que le Sahara soit un Etat indépendant du Maroc. 

C’est pour cela que vous ne pourrez pas les convaincre si vous vous entretenez avec elles aujourd’hui ou demain pendant 20 heures ou 50 heures. Ce sont des organisations qui ont pris position. Nous ne devons pas, nous les marocains, leur accorder plus d’importance qu’elles n’en ont. 

Nous ne devons pas les mettre au-dessus de tout et se sentir obligés de les convaincre. Nous devons nous en tenir à ce que nous avons et être convaincus de ce que nous avons. Kerry Kennedy ne nous donnera pas le Sahara même si elle nous devient favorable, pas plus que les autres organisations. Le Sahara c’est nous qui nous l’octroyons. 

C’est pour cela que nous devons être fiers de nous-mêmes sans être dans l’immobilisme. Nous devons être fiers de nous-mêmes avec une politique innovatrice, avec une mobilité constante, avec un traitement des problèmes qui soit un traitement véritable et non un placebo fait juste pour faire l’impasse sur les problèmes. 

C’est pour cela qu’il ne faut pas faire porter la responsabilité au Corcas, qui est une institution consultative dont les moyens sont ceux des institutions consultatives ; une institution qui conseille si on lui demande conseil et qui agit dans le cadre qu’on lui a fixé. Le Corcas a été fondé pour cela, expliquer l’autonomie et en faire la promotion. 

Il ne faut pas non plus demander aux gens qui sont revenus du Polisario plus qu’ils n’en peuvent. Leur retour est un succès pour le Maroc. Nous ne pouvons pas leur imposer plus que cela. Ce ne serait pas normal qu’ils reviennent au Maroc, qu’on leur souhaite la bienvenue (et que c’est un succès pour le Maroc) puis de leur signifier qu’il est obligatoire de convaincre ceux qui étaient avec vous d’être de notre côté. 

Ce n’est pas possible ! Le monde est fondé sur le fait accompli. On s’en sort avec sa politique, son travail, son expérience, sa créativité, et la créativité ne peut être effective que lorsque le problème est difficile. Quand les choses sont faciles, n’importe qui peut les régler. 

La créativité n’a de sens que quand il n’y a pas d’issue : comment sortir de ce dilemme alors que l’on a moins d’armements, moins de moyens ?  L’inventivité est toujours présente. Ne nous sous-estimons pas.

Question 4 (Younes Meskine, le quotidien Akhbar Alyoum Almaghribia) : M. le Président, j’ai deux questions (directes). La première concerne l’idée que vous avez développée en conclusion de votre exposé. La solution que peut pratiquer le Maroc sans négociation. Je m’interroge sur la pertinence et le besoin qu’on peut avoir à appliquer l’autonomie si elle ne résout pas le problème avec l’autre partie ? 

Le discours officiel et depuis des années indique que le problème existe avec l’autre partie et si on ne résout pas le problème avec la partie adverse à quoi bon puisque le Maroc est dans son Sahara et que la majorité est convaincue de sa marocanité ? Ma deuxième question concerne le Conseil. 

Qu’elle est la situation du Corcas aujourd’hui ? Son mandat a expiré depuis des années. La consultation qui se trouve dans son intitulé exige la présence des membres. Comment travaille le Conseil actuellement ? Etes-vous un Président sans Conseil ? Plusieurs discours royaux ont évoqué son renouvellement sans suite quelle est votre situation actuelle ?

Réponse KHE : D’abord ce forum ne concerne pas le Corcas. Je ne répondrais donc pas aux questions sur le Corcas. Les questions le concernant vous savez bien où il faut les poser et d’ailleurs vous pouvez le faire. Du reste, la MAP m’a demandé de parler d’un sujet précis et si elle m’avait invité pour parler du Corcas, je l’aurais fait…En tout cas le Conseil existe puisque je suis là.

Vous dites que nous n’avons pas besoin de l’autonomie puisqu’il faut que l’autre partie accepte. Alors, si l’autre n’accepte pas que ferions-nous ? Êtes-vous obligé d’attendre l’accord de l’autre. L’autre partie ne veut pas l’autonomie. 

Elle vous dit « votre autonomie je n’en veux pas ». « Votre autonomie, je veux qu’elle fasse partie des questions que je pose aux Sahraouis dans le cadre d’un referendum ». Je pense avoir été clair. 

D’abord, je n’ai pas dit que le Maroc doit appliquer unilatéralement l’autonomie. J’ai dit que le Maroc dispose de solutions unilatérales. L’objectif de ces solutions est d’arriver au succès et non au maintien de la situation actuelle. Si vous considérez qu’il faut attendre que le Polisario donne son accord pour l’autonomie, alors attendons ! Mais ne croyez pas qu’il vous laissera attendre tranquillement à votre place. Lui, il vous fera souffrir. 

Vous aurez droit à des épreuves mensuelles, trimestrielles, semestrielles et annuelles. Et les choses peuvent être bouleversées car la constance des choses est impossible. Seul dieu est immuable. C’est pour cela que l’on doit agir, que l’on doit être créatif pour que l’immuabilité ne se transforme pas en catastrophe. 

Et si l’on a une stratégie pour réussir alors il faut y aller. Et j’ai dit que le Maroc peut réussir de manière unilatérale si l’autre partie ne veut pas se soumettre à la négociation. En fait, l’autre partie s’est soumise à la négociation mais cette négociation n’a apporté aucun résultat.

Question 5 (Menina Bousoula, acteur associatif) : A quel point pouvons-nous estimer que le Maroc a besoin de mécanismes efficaces en matière des droits de l’homme dans les provinces du sud, surtout dans la dimension du développement durable fondé sur les critères onusiens, en particulier l’honnêteté et la transparence et le lien entre la responsabilité et l’efficacité. En matière de gouvernance efficace, peut-on sous-estimer ce que le Maroc a entrepris dans les provinces du sud en matière de traitement des dossiers des droits de l’homme du point de vue de la justice transitionnelle nécessitant, entre autres, une gouvernance sécuritaire fondée sur la reforme des appareils sécuritaires au service des fils des provinces du sud

Réponse KHE : Je crois que le Maroc a mis en place tous les mécanismes nécessaires pour préserver les droits de l’homme. Le Conseil National des Droits de l’Homme et toutes les associations qui sont dans son giron, Le Médiateur, les tribunaux, les partis politiques, les syndicats, la société civile…Cela veut dire que les gens peuvent porter plainte quand il s’agit de liberté d’opinion.  Les droits économiques et sociaux concernent aussi ce que nous avons dit auparavant. Le Sahara connaît une situation normale comme les autres provinces. 

Il n’existe aucune exception. Si la situation change, à ce moment là, il faut que les efforts aient dans le sens de la réalisation de ce que vous avez dit : les droits économiques et sociaux et l’intérêt qu’il faut porter à ces droits pour que les choses soient orientées, comme je l’ai dit, dans le sens de la prospérité des gens. Et c’est le summum de la gouvernance. 

La gouvernance politique et économique est celle qui a une influence sur la vie des gens et si ce n’est pas le cas, ce n’est donc pas de la bonne gouvernance. C’est pour cela aussi que la gouvernance administrative, à elle seule, n’est pas suffisante. Elle doit avoir lieu dans le cadre d’une gouvernance politique pour être positive. 

Et si le résultat est positif pour les citoyens, personne ne pourra le nier car cela se verra. Et ce qui est économique et politique a une influence sur le sécuritaire. Nous espérons que cela se réalisera avec l’application du modèle de développement.

Question 6 (Rachid Mamouni, agence MAP) : On a publié le contenu du rapport du Secrétaire général des Nations Unies sur le Sahara qui sera présenté au Conseil de sécurité. Quelle est votre lecture du contenu de ce rapport ? Ma deuxième question, quel peut être le rôle du Corcas si le Maroc décide de mettre en application les contenus du projet de l’autonomie dans la région ?

Réponse KHE : Je ne suis pas mandaté pour répondre à la dernière question. C’est SM le roi qui répond à ces questions. Mais je peux vous donner un avis concernant la première question sur le rapport du Secrétaire général. Les Nations Unies est une organisation mondiale qui contient 193 pays, le dernier pays ayant adhéré à l’ONU est le Sud Soudan. 

Elle ne sera ni avec nous ni contre nous. C’est une organisation qui ne nous donnera pas nos droits et qui ne nous les enlèvera pas. Elle nous fera une déclaration et elle fera la même à celui qui est contre nous. Celui qui attend que les Nations Unies lui rendent justice, se fait des illusions. De Gaulle, le sage Président français a qualifié les Nations Unies de « Machin » quand on l’a interrogé sur le sujet. 

Aux Nations Unies, si vous réalisez un succès, on vous félicite, et si vous échouez, on vous exprimera des regrets en félicitant votre adversaire ayant réussi. Il ne faudra donc pas que nous, marocains, attendions que l’ONU nous donne quoi que ce soit. Personne d’ailleurs ne nous donnera quoique ce soit. C’est nous qui nous octroyons ce que nous voulons. 

Pareil lorsque nous avons pu récupérer le Sahara nous même, avec notre propre force, avec la légitimité de notre droit, avec les nôtres qui sont avec nous au Sahara. Nous avons un droit historique, oui, nos ancêtres descendent du Maroc, ils sont morts pour le Maroc, contre le colonialisme, pour l’unité…Mais tout cela a besoin d’être rappelé tout le temps et doit être traité avec les moyens modernes. Il doit faire l’objet de management.

Le rapport du Secrétaire général nous dit que les droits de l’homme sont une priorité au Sahara et que nous devons mettre  en place un contrôle au Sahara. Parler aujourd’hui des droits de l’homme dans le monde est devenu une plaisanterie. Quand nous voyions ce qui se passe en Syrie, ce qui se passe dans le sud soudan, en République centre africaine. 

Qui peut croire aujourd’hui que les droits de l’homme au Sahara sont une priorité et que le Conseil de sécurité doit contrôler les droits de l’homme au Sahara. !!! Y a-t-il aujourd’hui des morts par dizaines, par centaines par milliers au Sahara ? Y a-t-il des centaines d’arrestations ? Y a-t-il des violations des droits de l’homme ? C’est pour vous faire comprendre que c’est une affaire politique. 

D’autre part, l’intitulé de la mission de la Minurso est Mission des Nations Unies pour l’Organisation d’un Referendum au Sahara Occidental, de même que l’autre partie de sa mission est l’observation du cessez-le-feu. La question de l’identification a échoué. Elle aurait permis de contrôler les droits de l’homme uniquement pendant la campagne du référendum. 

Elle aurait eu la charge de la surveillance pour la campagne du référendum. Le référendum n’aura pas lieu, ni aujourd’hui, ni demain, ni en l’an 2500. Le référendum c’est fini ! Donc l’ONU et surtout la Minurso, n’a aucun rôle en matière de droits de l’homme. D’autre part, le Maroc a le droit, comme tout autre Etat, de rejeter tout ce qui touche à ses droits ou ses intérêts suprêmes, quelque soit le sujet, les droits de l’homme, la diplomatie ou toute autre chose. 

Nous avons vu la semaine dernière la réaction de l’Espagne. Le parlement espagnol a voté contre le référendum en Catalogne. Il leur a signifié : vous n’avez pas le droit d’organiser un référendum pour l’indépendance. Il l’a dit haut et fort et l’Union européenne l’a soutenu. 

Il est donc de notre droit aussi de dire non au référendum, non à la surveillance des droits de l’homme, non au contrôle des Nations Unies de quoique ce soit au Sahara en dehors du cessez-le-feu. Et nous ne devons avoir peur de rien ni de personne à ce propos. Dans le concert des pays, si tu es faible tu es écrasé, si tu es fort on a peur de toi ou au minimum on te respecte.

Dans le rapport du Secrétaire général, il y avait aussi la question des ressources. Je le dis en toute honnêteté, le Sahara contient des richesses. Mais ces richesses sont soit des ressources halieutiques soit les phosphates. Les gens bénéficient actuellement de ces richesses. Mais le Maroc n’a pas attendu ces richesses pour que la région bénéficie des largesses du Maroc. 

Le Maroc a investi depuis 1976 sans savoir s’il y a des richesses ou pas. Il a investi dans les routes, dans les ports, dans les aéroports, dans l’électricité, dans l’habitat, dans les écoles, dans l’éducation, dans les aides sociales qui sont ininterrompues. Il a investi dans la mise à niveau de la région car l’objectif n’est pas celui de la richesse. 

Cela n’empêche pas de dire que oui, en effet, il y a des richesses. Est-ce que la région profitera de cette richesse dans le cadre de ce qui lui est planifié dans le futur ? Oui. Dans le projet d’autonomie, nous avons évoqué ce sujet. 

Nous avons dit que si les ressources locales ne suffisaient pas pour financer l’autonomie, le projet (d’autonomie) engage l’Etat marocain à couvrir le reste. Le sujet est plutôt politique. Il est dit qu’il y a une prospection en cours pour le pétrole. Si on en trouve, il faudra qu’il soit partagé. Avec qui ?...Les habitants qui vivent dans la région.

Ce qui a aussi attiré mon attention c’est de comparer le Maroc avec le Polisario concernant les droits de l’homme. Et cela, le moins qu’on puisse en dire, et je crois que le Polisario pense cela aussi, est une comparaison inacceptable. Il est inconcevable de comparer ce qui se passe dans les camps avec ce qui se passe dans un Etat souverain comme le Maroc. 

Vous devrez savoir que les gens du Polisario viennent régulièrement à Laâyoune. Ils viennent de la région de Gargarat avec des passeports mauritaniens ou algériens. Parmi ceux là, il y a des dirigeants militaires. Je le sais parce que les familles nous le disent. Untel est sur place mais il ne vient pas par le biais des Nations Unies. Il vient en tant qu’individu et ils viennent voir et ce qu’ils voient les ravit. La comparaison avec le Polisario est politique et non liée aux droits de l’homme. 

Il n’y a aucun droit dans les camps et le premier d’entre eux est le droit de rester dans les camps ou de ne pas y rester. Est-ce que ce droit est appliqué ? Non. Est-ce que les gens ont le droit de quitter les camps avec leurs enfants ? Non. Pour sortir (des camps), il vous faut le passeport algérien et il vous faut payer 250000 dinars algériens, ce qui en dh vaut 25000Dh. 

Les habitants des camps ne disposent pas de 25000Dh. Pour avoir le passeport mauritanien, on leur a augmenté la difficulté. Ils doivent être inscrits dans le recensement mauritanien. Et c’est pour cela que la majorité des gens du Polisario se sont inscrits lors du recensement mauritanien,  12000 des camps se sont inscrits lors de l’opération qui a eu lieu il y a quelques mois. Pourquoi ? Ce n’est pas parce qu’ils veulent devenir mauritaniens, non ! Ils veulent se garantir un billet pour la liberté, quel qu’il soit, un passeport de l’Angola, de la Mauritanie, du Mali… N’importe quel passeport, du moment que l’on puisse disposer du moyen de se déplacer où on veut. 

Donc la première des libertés qui est la liberté de se déplacer est inexistante. Les Nations Unies n’ont pas non plus assumé leur devoir qui est celui de recenser les habitants des camps. Pourquoi l’Algérie et le Polisario refusent le recensement ? Car ce recensement a des conséquences. La première est de dévoiler le nombre d’habitants des camps. Combien sont-ils ? Le Polisario a inscrit dans ses demandes d’aide internationales 165000 individus. 

Si le recensement montre qu’il n’y a pas ce nombre, l’aide va beaucoup se réduire. D’autre part, au moment du recensement, les Nations Unies doivent leur poser la question : veulent-ils rester ici ou bien partir, et où ? Et l’ONU doit leur garantir les moyens de partir à eux et à leur famille. C’est le point le plus important. Parce que, concernant l’aide et même si les organisations internationales la réduisent, l’Algérie compense ce qui est manquant. L’Algérie donne chaque année 10 millions de dollars au Programme Alimentaire Mondial (PAM) pour qu’il continue à aider. 

Et quand elle donne au PAM, elle le fait directement par le biais du Croissant rouge algérien. Il n’y a donc rien dans les camps qui signifie qu’il y a le minimum du minimum reconnaissant l’humanité des gens. Il n’est pas convenable de parler d’un mécanisme pour les droits de l’homme. Il n’est pas convenable de créer un mécanisme pour évaluer le bagne parce que cela légitime le maintien des camps. Surtout maintenant que les camps souffrent du fait que l’Algérie a décidé, à cause de l’intervention française au nord du Mali et du fait qu’elle veut satisfaire le Polisario, de contrôler de manière encore plus draconienne les camps, de les assiéger et d’interdire les déplacements, surtout les déplacements qui apportent un bénéfice pour les gens tel que le commerce. 

Cela explosera un jour au visage des algériens et du front Polisario car les camps sont aujourd’hui dans une situation d’étranglement. Les camps  sont devenus désossés car la majorité des gens est partie au nord de la Mauritanie, en Espagne, à Tindouf ou sont revenus dans la région du sud du Maroc. Les camps contiennent maintenant les enfants et les personnes âgées, les femmes et tous ceux qui ne disposent pas de moyens financiers ou documents administratifs espagnols ou mauritaniens leur permettant de se déplacer à l’extérieur des camps…Donc ce rapport contient beaucoup de points critiquables, c’est le cas de la question de décolonisation. 

Même si le Sahara est encore inscrit auprès de la 4ième commission, la question de la décolonisation a eu lieu au moment de la signature entre le Maroc et l’Espagne. L’Espagne est l’Etat qui colonisait le Sahara. Et son inscription à la 4ième commission a eu lieu à cause de la présence espagnole et non pour la présence marocaine.  Je parle ici de l’inscription d’origine en 1963 lorsqu’il a été inscrit à la 4ème commission. Pour des raisons politiques et à cause du conflit avec l’Algérie, le Sahara n’a pas été retiré de cette commission. 

C’est donc l’intervention de l’Algérie depuis 1976 qui a fait que le Sahara n’a pas été retiré de la 4ième commission et non parce qu’il est encore colonisé. La colonisation est terminée quand l’Espagne est partie de la région. C’est pour cela que je dis que les Nations Unies doivent s’atteler à convaincre l’Algérie et le Polisario de s’orienter vers la solution consensuelle réaliste et politique qui est l’autonomie. 

Il n’y a pas d’autre solution. Pourquoi nous parlons de l’autonomie ? Ce n’est pas parce que nous voulons imposer l’autonomie mais parce qu’il n’y a pas d’autre solution. Le Polisario a le droit de négocier sur la base de l’autonomie. Toute autre orientation de l’ONU, que celle d’imposer à l’autre partie de négocier sur la base de l’autonomie, échouera.

Du reste, nous ne devons pas avoir beaucoup d’appréhension, ce n’est qu’un rapport. Il suffit pour le Maroc de dire non, « Niet » ! Voulez-vous contrôler les droits de l’homme ? Non je refuse ! Voulez-vous…les richesses ? Non je refuse ! Tout ce que vous pouvez exiger, je suis en droit de le refuser. Que pourrait-il arriver ? …Cela dit, dans la région nous devons être forts, c’est ce qui est exigé de nous pour que les Sahraouis soit serins. 

Et généralement, les Sahraouis se satisfont de peu car ce sont des gens sages, compréhensifs et surtout qui n’échangeront le Maroc contre qui que ce soit. Il suffit que le Maroc leur donne le minimum et ils l’accepteront. Pour être claire, les Sahraouis sont des gens sérieux et adorent le Maroc, y compris ceux qui sont dans les camps. J’enlève de cela 800 personnes qui constituent l’appareil du Polisario. 

Et si on rentre dans le détail de cette liste de 800 personnes,  je peux même soustraire quelques personnes de cette liste. Il y a 800 personnes dans le système du front Polisario, système diplomatique, militaire…qui gèrent les camps. 

A part cette exception, les autres Sahraouis disent que si le Maroc fait quelque chose, nous reviendrons. Ces gens n’ont rien à avoir avec l’Algérie, la preuve est que les relations sont tendues entre les camps et les militaires algériens. A L’ONU il faudra leur dire non, non, non ! Et aux Sahraouis, il faudra leur dire oui, oui et oui ! Ainsi le problème sera réglé. 

Question 7 (Maelainin Fatim-ezzahra, le Bureau national de l’OMDH) : Je voudrais m’éloigner un peu des questions politiques déjà évoquées. Qu’a fait le Corcas pour protéger les droits économiques et lutter contre l’économie de rente dans la région du Sahara ? Qu’a fait le Corcas en faveur des droits culturels et en finir avec la vision folklorique des droits culturels au Sahara ? 

Qu’en est-il du droit à un environnement saint ? Qu’en est-il du droit à la santé et à l’éducation ? Nous savons que la situation est catastrophique dans tout le Maroc mais la situation est particulièrement grave à partir de Goulemim jusqu’au sud. Nous savons que l’éducation et la santé vont très mal. Qu’a fait le Corcas en interaction avec la société civile ?

<M. Khalihenna Ould Errachid a préféré répondre aux deux questions 7 et 8>

Question 8 (Ahmed Salem Amr Haddad, chercheur en relations internationales et spécialiste dans l’analyse des conflits politiques) : J’ai une question sur le facteur de surprise. M. le Président a donné plusieurs idées sur le processus de négociation et sur l’autonomie. 

Mais je crois que le projet d’autonomie subit une réaction surprenante venant de l’ambiance globale que vit la région du Sahara et le monde arabe de manière générale avec ce qui est qualifié de Printemps arabe. Et la nature de cette surprise vient du fait qu’on néglige le vrai négociateur qui n’est certes pas officiel mais qui est authentique et qui doit avoir son mot à dire, c’est la jeunesse sahraouie. 

Cette jeunesse dit son mot à travers les articles de presse, à travers facebook, youtube, twitter…La jeunesse sahraouie est une jeunesse éduquée et d’un niveau supérieur : docteurs, ingénieurs, analystes, experts dans de nombreux secteurs. Ils disent leur mot à travers de leur lecture de la situation internationale. Ils ne s’intéresseront probablement pas à 100% du processus des négociations. 

Ma question M. le Président : croyez-vous que le projet d’autonomie a besoin d’une actualisation urgente qui comprend des procédures pratiques destinées aux jeunes sahraouis ? D’autre part, est-il possible de créer un canal de communication au niveau du Corcas car les jeunes ont confiance en l’institution royale et en Khalihenna Ould Errachid, comme dernière chance pour régler leurs problèmes. Ces jeunes qui ont levé dernièrement à Laâyoune une banderole disant « nos richesses peuvent nous faire travailler ». 

Réponse KHE : Je comprends que les gens mettent le Corcas dans une position qui n’est pas la sienne. Le Corcas n’est pas là pour prendre la place des institutions établies. C’est un conseil auprès de SM le roi. Mais dans le cadre du mandat dont a été chargé le conseil, nous avons organisé des sessions spéciales thématiques sur notamment la culture. 

Nous avons demandé que l’Institut des études Hassanies soit valorisé et fasse l’objet de plus d’intérêt. Je suis d’accord avec vous et je suis contre tout ce qui est folklorique. Mais je pense que cela ne se réalisera que quand les mécanismes nécessaires à cela seront mis en place. Nous nous sommes aussi intéressés aux autres domaines, et ce qui a donné les programmes que l’Etat applique actuellement dans la région. 

Ce sont les programmes que nous avons conçus dans les différentes sessions du Corcas. Dans le domaine de l’habitat, les grands programmes de logement qui ont réduit l’habitat insalubre. Des programmes de création d’établissements de l’enseignement supérieur à Laâyoune et Dakhla et Goulimim. Un grand programme avec le ministère de la Santé, qui a connu un peu de retard pour des raisons hors de notre volonté et probablement de la volonté même de l’Etat, mais qui est en cours de finalisation. 

Il y a d’autres domaines divers où nous avons travaillé. Mais tout cela a été fait de loin. Je crois que la situation a été étudiée de manière importante quand le Conseil économique, social et environnemental a préparé le modèle de développement qu’il a étudié aussi avec nous. Tout dépendra de qui va appliquer les choses et comment il le fera. Mais, j’ai la conviction que l’avenir et les souhaits des gens seront réalisés bientôt. C’est la même chose concernant les jeunes. J’ai dit tout à l’heure que toutes les générations sont des jeunes. Toute cette politique est orientée vers les jeunes.

La jeunesse est le premier bénéficiaire du changement politique, social, économique et culturel. Les jeunes sont la force solide et la colonne vertébrale au Maroc de manière générale et au Sahara de manière particulière. Je n’aime pas isoler les jeunes de la société. La société est un tout. Et ce tout a des réclamations, des problèmes, je pense qu’il est temps de résoudre tout cela pour ouvrir l’espace pour l’espoir. L’espoir est proche. 

Le Sahara a un avenir digne, surtout que SM le roi veut qu’il soit le pont de communication avec l’Afrique sur le plan du développement et de l’économie. Nous sommes certains que le Sahara est capable de devenir une région de développement non seulement pour ses habitants, mais pour le Maroc de manière générale, une région de richesse, une région de grand décollage économique.

Modérateur (MAP) : Je demande à M. Khalihenna Ould Errachid un dernier mot avant de conclure cette rencontre.

Mot de la fin de KHE : Je voudrais de nouveau remercier la MAP d’avoir permis cette occasion et je remercie tous ceux qui sont venus y participer et je remercie ceux qui ont posé des questions et je leur demande de m’excuser si je n’ai pas répondu de la manière qu’ils auraient voulu que je réponde. Je voudrais dire que je suis un homme optimiste. L’optimisme est important en diplomatie et en politique et il est important dans les batailles qu’elles soient personnelles ou publiques. 

C’est pour cela que je suis convaincu que le Maroc, avec la force et la volonté de son roi et avec la bonté et la créativité de son peuple et avec la ténacité de l’adhésion des fils du Sahara au Maroc et avec l’histoire du Maroc, le Maroc sortira triomphant aujourd’hui et demain dans ce dossier. Et ce conflit sera terminé  en faveur du Maroc à 100%. Quand cela aura-t-il lieu ? Le jour où nous n’attendrons pas que la victoire nous vienne de l’extérieur et que nous estimerons qu’elle est en nos mains, et que l’autre partie, malgré tout ce qui se dit, est dans une situation fragile, très faible. 

La preuve en est lorsque vous voyez l’Algérie sur la première ligne cela montre la faiblesse du Polisario, son recul et la faiblesse de sa thèse. Aujourd’hui, l’affaire du Sahara est entre les mains de trois pays : l’Algérie, le Nigéria et l’Afrique du sud. Elle perd le soutien sur les continents sur les quelles elle s’appuyait. En Asie, il n’y a plus aucun Etat qui reconnait le Polisario où il aurait des relations et des soutiens. Il ne reste en Amérique latine que le Venezuela qui est préoccupée par elle-même. Même Cuba ne soutient plus le Polisario comme elle l’était car ce pays a changé. 

Il regarde vers l’ouverture et la démocratie et admet le fait de ne pas imposer les choses comme le faisait le Parti communiste auparavant. Le Continent africain est un continent émergeant sur le plan économique. La croissance en Afrique actuellement est entre 6 et 8 %, dans la plupart des Etats y compris les plus faibles. Le taux moyen de croissance dépasse 6% dans la quasi-totalité des pays africains. 

Mais les tentatives faites pendant les dernières années pour provoquer la partition de certains Etats, en particulier l’expérience du Sud-Soudan est un échec. Le Sud-Soudan est une catastrophe pour la communauté internationale, y compris les Etats qui ont soutenu la partition du Soudan, y compris l’ONU qui en a été le parrain. Le Sud-Soudan a démontré que les Etats ne peuvent pas être fondés sur le tribalisme, ni sur des choses qui, en apparence, sont positives mais au fond non analysées. 

Le Sud-Soudan est une catastrophe de la partition des Etats et je crois que ce sera la dernière tentative. Il y a même des tentatives pour réunifier le Soudan. L’exemple aussi se trouve en Centre Afrique où les gens vivaient en paix depuis des siècles. Il se retrouve dans le chaos. Le séparatisme ne peut jamais aboutir au développement et à la prospérité. C’est pour cela que nous sommes convaincus que le Sahara est plus fort au sein du Maroc, plus utile au sein du Maroc, et c’est ce qui est le plus proche des tendances des gens et leur préférence. Et même si le Polisario, pour des raisons internes à l’Algérie, continue à avoir des positions intransigeantes, il sera abandonné par les habitants un jour ou l’autre. 

Et les habitants veulent retourner dans leur région, rien de sentimental ne les lie aux camps, rien de politique, rien de matériel, rien d’économique, ni environnemental ne les attache à ces camps. C’est malheureusement au-delà de leur volonté. Nous souhaitons que cela soit proche et que 2014 soit l’année où on tournera définitivement la page de ce conflit avec la victoire absolue du Royaume du Maroc sur l’ensemble de son territoire et que tout le monde soit heureux, le peuple marocain en général et les Sahraouis au sein du peuple marocain en particulier. 

Cela veut dire que les Sahraouis doivent être satisfaits par la solution qui aura lieu, pour qu’ils ne regardent pas du côté de l’autre partie, qui les a amené aux problèmes qu’ils vivent et des accumulations négatives qu’on constate. Je remercie de nouveau l’agence MAP pour ce qu’elle réalise comme travail. Je profite de l’occasion pour vous remercier pour toute l’aide que vous avez apportée au Corcas durant toute cette période, surtout pendant la période de mise en place, pendant laquelle la MAP nous a beaucoup aidé et je remercie les participants.

Modérateur (MAP) : merci M. Khalihenna Ould Errachid, le Président du Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes.

===Fin de l'intervention===

Ni la Minurso, ni l'Onu n'ont le droit d'imposer au Maroc une surveillance internationale des droits de l'Homme dans ses provinces du Sud.

Khalihenna Ould Errachid, le Président du Conseil Royal Consultatif Des Affaires Sahariennes (Corcas), qui était l’invité du Forum de la MAP, le 15 avril courant, a déclaré que la proposition d'autonomie dans les provinces du sud du Maroc a permis une grande ouverture en matière des droits de l'Homme et de consolidation des libertés dans le cadre des lois marocaines.

Le Président du Corcas constate, lors de son allocution qui avait pour thème : «La gouvernance dans les provinces du Sud et les nouveaux acquis en matière des droits de l'Homme», que suite à la dynamique enclenchée par cette proposition, «la problématique des droits de l'Homme dans les provinces du sud n'est plus posée».

M. Khalihenna Ould Errachid, indique que dés le retour de la région du Sahara au Maroc à la mère patrie, la principale exigence à laquelle il fallait apporter des réponses était celle de ramener cette région au niveau des autres provinces du Maroc et assurer à ses habitants le droit au minimum acceptable des conditions de vie, puisque la région ne disposait d’aucune infrastructure économique, sociale ou culturelle.

L’effort immense consenti par le Maroc en matière de développement a eu une grande influence sur le développement des droits humains dans la région du Sahara, indique M. Ould Errachid.

Et si cette période de mise en valeur a été essentielle, pour le président du Corcas, la  décision de S.M. le Roi Mohammed VI de proposer un statut d'autonomie aux provinces du Sud a constitué un «tournant décisif» dans l'histoire de la région, ajoutant que cette décision «historique et audacieuse» a été la première approche politique du genre à apporter des réponses globales à tous les défis posés.

La proposition marocaine, qui a été accueillie favorablement par tous les sahraouis, n'a pas manqué de «surprendre» les observateurs et de changer l'équation de ce conflit artificiel autour du Sahara marocain, a estimé M.  Ould Errachid. 

En  soulignant que le Maroc a tous les pouvoirs de rejeter toute proposition attentant à ses droits historiques et territoriaux, le président du Corcas estime que ni la Minurso, ni l'Onu n'ont le droit d'imposer au Maroc une surveillance internationale des droits de l'Homme dans ses provinces du Sud puisque des mécanismes consacrés aux droits de l’homme y existent déjà. 

Khalihenna Ould Errachid au Forum de la MAP : le CORCAS a un rôle déterminant sur Internet pour défendre l’intégrité territoriale du Maroc

. Le CORCAS a bloqué, auprès de l’ICANN, l’octroi du nom de domaine Internet ‘.eh’ au Front Polisario.

. Le CORCAS s’est approprié, selon les règles de l’ICANN, le nom de domaine Internet historique du Front Polisario qui donnait lieu au site web www.rasd-state.ws.   

Lors de ce Forum tenu dans les locaux de la MAP à Rabat, le 15 avril, Khalihenna Ould Errachid n’a pas manqué de souligner le rôle du CORCAS sur Internet pour contrer la propagande de l’Algérie, du Front Polisario et de leurs alliés à travers le monde et ce en huit langues, l’arabe, le français, l’espagnol, l’anglais, l’allemand, le russe, l’italien et le portugais. 

M. Ould Errachid a souligné que les six sites du CORCAS sont visités par les habitants des camps de Tindouf en Algérie à savoir www.corcas.com , www.sahara-online.net , www.sahara-culture.com , www.sahara-villes.com , www.sahara-developpement.com et www.sahara-social.com. 

Le CORCAS, en tant que représentant de la communauté Internet sahraouie, a permis l’arrêt de l’octroi de la délégation du nom de domaine Internet ‘.eh’ à une société catalane pour le compte du Front Polisario. Cette bataille a été menée pendant plusieurs mois auprès de l’ICANN, l’organe en charge de la gestion des noms de domaine Internet et de l’adressage IP. 

Le CORCAS a réussi avec brio, et selon les règles définies par ICANN, de s’octroyer le nom de domaine historique du Front Polisario « rasd-state.ws ». Pendant plusieurs années, l’Algérie, le Front Polisario et leurs relais à travers le monde ont propagé le site officiel de la république fantomatique RASD, www.rasd-state.ws , en faisant croire aux internautes néophytes que l’extension « .ws » correspondait à « Western Sahara » alors qu’il s’agissait de « Western Samoa ». 

Le CORCAS anime quotidiennement, et en huit langues, les principaux réseaux sociaux sur Internet (Facebook, Twitter et Google+). Il anime également les principaux réseaux sociaux vidéo (Youtube, Dailymotion, Viméo) et les principaux réseaux sociaux photos (Flickr, Pinterest, Picassa).

Le CORCAS anime quotidiennement des centaines de blogs, forums et médias Internet pour contrer toutes les allégations de l’Algérie, du Front Polisario et de leurs alliés. 

Le CORCAS a développé plusieurs applications mobiles en huit langues pour la diffusion des articles de Corcas.com ainsi que les TV et radio nationale et régionale. Ces applications sont téléchargeables à partir de Google Play et bientôt sur Apple Store.

Le CORCAS anime également les pages Wikipedia pour contrer les calomnies publiées au sujet de la question du Sahara.

En plus des sites précités, le CORCAS effectue ou a effectué, entre autres travaux de veille stratégique, les opérations suivantes sur Internet :

. Réalisation de www.corcas.tv : c’est la Web TV du Corcas. Elle comporte plusieurs vidéos, dont la majorité est traduite en anglais, relatant les activités du Corcas. Cette Web TV est mise à jour au fur et à mesure par de nouvelles vidéos réaffirmant le juste droit du Maroc sur son Sahara.  
. Réalisation de www.radio-sahara.com & www.tv-sahara.com : Ce sont les sites dédiés à la diffusion en direct sur Internet de la radio et la télévision de la région du Sahara (Radio Dakhla/Laâyoune & TV Laâyoune). Il faut rappeler que le CORCAS est la première institution marocaine à avoir mis en ligne sur Internet la diffusion en direct des TV et radio nationale et régionale avec un engagement de disponibilité de 99,5%. Des dizaines de milliers de ressortissants marocains d’origine sahraouie suivent le journal du soir de TV Laâyoune sur nos sites web. Il faut rappeler que 80% des visiteurs mensuels des sites web du CORCAS sont de nouveaux visiteurs. Il faut également noter que ces sites web subissent des attaques quotidiennes de la part d’Internautes inconnus dans les quatre coins du monde.

Le CORCAS a également mis en ligne le contenu de « Corcas.com » avec les noms de domaine de plusieurs pays notamment la France (Corcas.fr), la Norvège (Corcas.no) …. 
Le CORCAS a mis en ligne en phase de test ses sites en noms internationalisés (IDNs) en prévision de l’ouverture de l’Internet annoncé par l’ANRT pour le mois de Septembre 2014. C’est ainsi que les sites suivants ont été mis en ligne avec succès pendant cette phase de test :

http://كوركاس.المغرب     
http://الصحراء-أونلاين.المغرب  
http://ثقافة-الصحراء.المغرب  
http://مدن-الصحراء.المغرب  
http://تنمية-الصحراء.المغرب 
http://مجتمع-الصحراء.المغرب 

Et pour finir, le CORCAS veille à mettre en conformité ses sites web avec les changements inopinés des algorithmes de référencement et de classement du moteur de recherche Google, Panda et Pingouin.  

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