L'ambassadeur, représentant permanent de la Mission du Royaume du Maroc auprès de l'Office des Nations Unies à Genève, M. Mohamed Loulichki, a réitéré, lundi à Genève, l'appel du Maroc aux autorités algériennes pour "renoncer à leur politique d'obstruction
et permettre au HCR d'avoir un accès direct aux populations séquestrées dans les camps de Tindouf afin de recenser leur nombre et leurs besoins réels, notamment avec le déploiement du nouveau système d'enregistrement "global standard progress", dont l'efficacité a été prouvée dans d'autres situations".
Intervenant à l'occasion du débat général tenu dans le cadre de la 59ème session du Comité exécutif du programme du Haut Commissaire, M. Loulichki a attiré l'attention du HCR sur "la situation des camps de Tindouf en Algérie ou sont maintenues dans des conditions humaines alarmantes des populations séquestrées et qui continuent de dépendre de l'assistance humanitaire délivrée dans des conditions peu communes et peu transparentes".
Le diplomate marocain a rappelé par la même occasion la demande formelle faite par la délégation marocaine lors de la 58ème session dudit comité pour la préparation par le secrétariat d'un rapport factuel et circonstancié, qui retracerait l'historique, identifierait clairement les responsabilités et définirait les causes des entraves empêchant le recensement et l'enregistrement des populations des camps de Tindouf et déterminerait les intentions du HCR pour dépasser cette situation anachronique.
Il s'est, à ce propos, interrogé sur le retard enregistré au niveau de la publication de ce rapport, rappelant que la délégation marocaine avait enregistré l'accord formel du Haut commissaire durant la dernière séance de la 58ème session pour sa publication.
Plusieurs semaines avant la tenue de la 59ème session dudit Comité, la délégation marocaine a rappelé au secrétariat à différents niveaux son attente de ce rapport et des assurances ont été données pour sa soumission, a-t-il encore rappelé, indiquant que la délégation marocaine "voudrait recevoir des explications claires sur le retard pris dans la production de ce document".
Il est évident, a souligné le diplomate marocain, qu'afin d'atteindre ses objectifs, le HCR devrait renforcer sa présence sur le terrain et avoir un accès libre et total aux camps, non seulement pour évaluer les besoins réels des populations, mais également pour barrer la route à toute malversation et détournement de l'aide.
Ainsi, l'évaluation des besoins globaux devrait être impérativement accompagnée d'une maîtrise des données sur le terrain, a-t-il ajouté, estimant qu'il est essentiel dans ce contexte que le HCR dispose de statistiques réels, fiables et exactes des bénéficiaires de toute assistance sur le terrain.
Si la responsabilité du HCR à ce niveau est évidente, le devoir de coopérer de la part des pays d'exil est également établi internationalement, a fait remarquer M.Loulichki.
Le diplomate marocain a souligné que le HCR, en même temps qu'il s'efforce de se donner les moyens et les ressources pour le financement de ses missions, devrait également s'offrir les conditions et le cadre convenable pour mener à bien l'exécution de son mandat sur le terrain.
Ce faisant, a-t-il dit, il aura donné toute sa signification à la politique de partenariat qu'il prône et qui doit s'opérer non seulement avec les acteurs du système onusien, notamment les ONG et les pays d'accueil qui constituent un partenaire incontournable dans l'opération de protection des réfugiés.
Tout en étant convaincu des avantages de la décentralisation et de la régionalisation des structures et des fonctions du HCR, nous estimons que cette approche devrait impérativement cadrer avec la stratégie onusienne précitée afin d'éviter l'affaiblissement du rôle régulateur du siège, les doubles emplois et l'incohérence des actions des partenaires impliqués, a insisté M. Loulichki.
Elle devrait en outre, a-t-il poursuivi, être mise en oeuvre de manière transparente et sur la base de critères objectifs.
Il a, d'autre part, souligné que le Maroc soutient entièrement le processus de réformes administratives et de restructuration budgétaire lancées par le HCR dans le but de rationaliser les dépenses et de rétablir l'équilibre de ses ressources budgétaires et humaines, tout en regrettant qu'en dépit de ces efforts le déficit entre les besoins et les ressources disponibles persiste.
Conscient du mandat éminemment humanitaire du HCR, le Maroc, a-t-il souligné, n'a eu de cesse d'appeler au renforcement de cette organisation et sa dotation en moyens humains et financiers adéquats afin qu'elle puisse s'acquitter de sa mission dans les meilleures conditions possibles et cela s'est traduit par l'augmentation substantielle en 2008 de la contribution du Royaume au budget du HCR, contribution qui sera, a-t-il indiqué, reconduite au même niveau en 2009.
Le Maroc demeure convaincu qu'une optimisation maximale des ressources du HCR passe obligatoirement par une gestion rationnelle et transparente non seulement au niveau central, mais surtout sur le terrain, a-t-il indiqué, ajoutant que le HCR, qui a pris des mesures fermes pour s'assurer une gestion financière autant que possible exemplaire au niveau du siège, ne saurait tolérer des irrégularités au niveau des zones d'opérations.
Pour cela, a-t-il suggéré, il est appelé à se doter des outils de supervision et de suivi à même de lui permettre l'accomplissement efficace de ses fonctions de protection et d'assistance.
Source : MAP
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